Bonjour
30/03/2020. L’affaire « de la chloroquine » prend une nouvelle fois de nouvelles et inquiétantes dimensions. Une situation qui met soudain en difficulté les autorités en charge du médicament et, plus encore, le gouvernement. Nous sommes plus que jamais aux confins du politique et du sanitaire, du scientifique et de l’irrationnel. Nouvelles pièces à verser au dossier :
1 Marine Le Pen vient de juger nécessaire que tous les médecins de ville puissent prescrire le Plaquenil (hydroxychloroquine) de Sanofi-Aventis pour des symptômes « peu graves » du coronavirus. Objectif : prévenir la saturation des hôpitaux et le risque de « tri des malades. » « Je pense qu’il faut tout de suite donner la possibilité à tous les médecins de ville, qui savent ce qu’ils font et connaissent les effets secondaires possibles de ce médicament, la capacité de le prescrire à ceux qui sont contaminés avec des symptômes peu graves », a expliqué la présidente du Rassemblement national sur France Info.
« Si on peut éviter l’aggravation des cas, si on peut éviter ne serait-ce que 10 % des cas graves, cela voudra dire qu’on ne sera pas obligé de trier les gens à la sortie, qu’on ne laissera pas sur le côté, sans respirateur, sans aide, des personnes âgées parce qu’on n’a pas les moyens matériels de les soigner, a-t-elle fait valoir. Je ne comprends pas que le professeur Raoult qui indique que la chloroquine est utile dès les premiers symptômes, précisément pour éviter l’aggravation d’un certain nombre de cas, se retrouve avec une réponse du gouvernement qui lui dit : on va [l’]utiliser pour les cas très graves ».
2 Philippe Douste-Blazy, médecin et ancien ministre de la Santé partage cette opinion. « L’hydroxychloroquine est un médicament connu depuis longtemps et pris par des millions de gens. Il s’agit d’en donner 600 mg pendant dix jours, donc il n’y aura aucun effet secondaire , assure l’ancien cardiologue sur France Info. Il demande « au ministre de la Santé de changer le décret pour que les médecins puissent prescrire ce médicament. Plus on le donne tôt, plus ça marche, a prouvé le Pr Raoult. Il a prouvé qu’il n’y a plus de charges virales chez ces malades et qu’ils ne sont plus contagieux au bout de huit jours ».
Et d’insister : « Je préférerais un essai clinique parfait, mais il n’y a pratiquement plus de lits en réanimation disponibles en Île-de-France. On ne va pas attendre. Le ministre de la Santé l’a autorisé pour les cas graves, mais on sait que ça ne marche pas sur ces cas ».
3 « Plusieurs cas mortels d’usage de la chloroquine en France » révèle Le Point (Jérôme Vincent). Le pharmacien d’un grand CHU français, correspondant du Centre de pharmacovigilance de sa région, a lancé l’alerte vendredi 27 mars auprès de médecins infectiologues et pharmaciens de son établissement. « Des cas de patients Covid-19 positifs [c’est-à-dire dont l’infection a été validée par un test] présentent, sous hydroxychloroquine associée ou non à l’azithromycine [un antibiotique], des troubles du rythme ou de la conduction cardiaque, des arrêts cardiaques dans d’autres centres hospitaliers français. » Certains de ces arrêts se révèlent « fatals ».
« Ces cas sont en cours d’évaluation », a indiqué au Point ce pharmacien, et « seront ensuite transmis à l’ANSM [Agence nationale de sécurité des médicaments] ». L’information a vite circulé en direction d’infectiologues d’autres CHU, d’anesthésistes-réanimateurs, tous ces soignants en première ligne pour sauver des malades victimes de cette épidémie inédite et fulgurante.Selon Le Point, des centres régionaux de pharmacovigilance avaient déjà observé il y a un mois une « recrudescence des commandes de spécialités à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine sur le territoire national », à la suite « d’ annonces mirobolantes reposant sur des études d’une extrême faiblesse ».
Les centres de pharmacovigilance appellent le public et les professionnels de santé à ne pas utiliser la chloroquine et l’hydroxychloroquine contre le coronavirus, en raison de ses bénéfices inconnus et de ses risques avérés. Et demandent aux médecins hospitaliers la testant dans un cadre protocolaire comme un essai clinique de procéder à un électrocardiogramme sur leurs patients avant l’instauration du traitement, puis 3-4 heures après, puis deux fois par semaine.
4 « Dans les officines, la ruée sur l’hydroxychloroquine » (Béatrice Gurrey, Le Monde du 31 mars)
A demain @jynau
La grosse artillerie n’est pas encore sortie. Sans doute fera-t-on d’ailleurs plus volontiers dans le chirurgical : Anastasie s’entraine à des travaux de couture ; on fait des masques :
» Nous sommes déjà confrontés à la face hideuse de la censure. L’article intéressant de Ginn a été retiré par Medium. Le Wall Street Journal écrit que la page annonce à présent que « cet article fait l’objet d’investigations ou a été considéré comme contraire aux règles de Medium. » Entretemps Twitter a annoncé des restrictions radicales sur les articles concernant le coronavirus. La compagnie dit qu’elle restreindra tout contenu « contraire aux recommandations autorisées sur la santé, qu’elles soient régionales ou globales ». Si vous cliquez sur le lien Medium de Twitter vous obtenez l’avertissement : « potentiellement dangereux ». » [Ginn : Aaron Ginn]
Dixit : Peter Gøtzsche suivant une traduction d’une de ses contributions consultable sur le site de M. Girard.
Mediapart, qui a la réputation d’avoir quelque accès aux services policiers (et autres ?) consacre un article aux activités des services étrangers en cette période covid. On y trouve ces fortes paroles d’un membre des services de renseignement : « Nous devrions tous tirer dans le même sens pour endiguer l’épidémie. Au lieu de cela, certains mettent des bâtons dans les roues de tout le monde, au nom de leurs petits intérêts. À ce niveau-là, on peut parler de trahison ! »
Ambiance !