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01/04/2020. Prudence est-elle mère de sûreté ? Dans une vidéo mise en ligne mardi 31 mars, l’infectiologue marseillais Didier Raoult explique qu’il n’est n rien un solitaire. Il présente ses collaborateurs et met en garde contre l’utilisation en automédication de l’hydroxychloroquine qu’il préconise en association avec un antibiotique, l’azithromycine, contre le Covid-19.
« Faites attention, ne vous autoprescrivez pas ça. En particulier, il faut qu’un médecin vous le prescrive, il faut un électrocardiogramme et qu’on dose le potassium dans votre sang. Il ne faut pas improviser, ce sont quand même des médicaments et il faut faire attention », explique le directeur de l’IHU Méditerranée Infection, (Marseille).
On sait que, la veille, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait rappelé, dans un communiqué, que « les traitements testés pour soigner les patients Covid-19 ne doivent être utilisés qu’à l’hôpital ». Leur emploi « doit se faire prioritairement dans le cadre des essais cliniques en cours », précisait l’agence sanitaire, qui insistait : « En aucun cas, ces médicaments ne doivent être utilisés ni en automédication, ni sur prescription d’un médecin de ville, ni en autoprescription d’un médecin pour lui-même, pour le traitement du Covid-19. »
Dans la même vidéo, Didier Raoult fait état d’une nouvelle étude chinoise confortant selon lui la piste thérapeutique de l’hydroxychloroquine, sur les personnes « modérément malades ». « Les auteurs de cette étude, qui n’a pas encore été revue par les pairs et n’en est qu’à l’état de prébublication, indiquent avoir observé une baisse de la fièvre et de la toux plus rapide chez les patients traités à l’hydroxychloroquine, ainsi qu’une meilleure amélioration des symptômes de pneumonie sur la durée de l’étude, précise Le Monde. Rappelant qu’il faut ‘’prendre au sérieux’’ les risques d’effets secondaires, ils concluent ‘’qu’en dépit du faible nombre de cas, le potentiel de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19 a été partiellement confirmé’’ ».
Certains observateurs soulignent cependant la faible puissance statistique de cette étude, qui a cependant le mérite, par rapport aux études de Didier Raoult, de comporter un groupe contrôle constitué sur une base aléatoire. Une précédente étude chinoise du même type n’avait pas observé de différences avec la prise en charge standard des malades.
« En France, une étude publiée mercredi 1er avril dans Médecine et maladies infectieuses, porte, elle, sur onze patients atteints de formes sévères de Covid-19, admis à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, et traités selon le protocole préconisé par Didier Raoult, observe encore Le Monde. Jean-Michel Molina et ses collègues n’ont pas observé de réductions de charges virales dans les proportions rapportées par l’équipe marseillaise : après cinq à six jours de traitement, huit des dix patients (l’un d’eux était décédé entre-temps) étaient encore porteurs du virus ».
On attend le jugement du Pr Didier Raoult sur la qualité, la pertinence et la portée du travail de ses confères de l’hôpital Sain-Louis de Paris.
A demain @jynau