Bonjour
05/04/2020.L’hydroxychloroquine, et après ? Voici une perspective thérapeutique que les médias généralistes n’ont pas encore beaucoup parlé. C’est, en France, un essai clinique original : la transfusion de plasma de patients guéris du Covid-19 à des patients souffrant du Covid-19. Postulat schématique : le plasma des personnes qui ont guéri du Covid-19 contient des anticorps spécifiques que leur organisme a développés ; ces anticorps, transfusés, pourraient aider les patients en phase aiguë de la maladie à lutter contre le virus.
Receveurs. Soixante malades seront inclus dans l’essai clinique « Coviplasm » organisé dans différents hôpitaux de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. La moitié d’entre eux recevra un apport en « plasma-convalescent ». Deux unités de plasma de patient convalescent de 200 à 220 ml chacune seront transfusées au jour 6 (+/- 1 jour) après le début des symptômes cliniques. En l’absence d’événements indésirables aigus et imprévus chez les trois premiers patients, deux unités seront transfusées 24 heures après les deux premières, soit un total de quatre unités par patient.
Donneurs. Ils devront être guéris depuis au moins 14 jours. Le prélèvement se fera comme habituellement pour les dons de plasma par plasmaphérèse. Les prélèvements ciblés par l’Etablissement Français du Sang (EFS) débuteront le mardi 7 avril dans trois régions (Ile-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté) chez les premiers malades français guéris du Covid-19. Les patients guéris du Covid-19 seront ainsi invités personnellement à donner leur plasma à l’EFS, unique collecteur de sang en France. Ce dernier prélèvera 600 ml de plasma chez près de 200 patients guéris, permettant ainsi la mise à disposition de 600 unités de 200 ml de plasma pour l’essai clinique chez les malades.
Cet essai clinique est mené sous la direction du Pr Karine LACOMBE, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) et le Pr Pierre Tiberghien (EFS, Université de Franche Comté). « Une première évaluation pourra être rendue deux à trois semaines après le début de l’essai clinique, précise-t-on auprès de l’EFS. En fonction de l’efficacité du traitement et de l’absence d’apparition d’effets secondaires délétères, l’essai clinique pourra être élargi à un nouveau groupe de patients. »
Plus largement l’EFS va mener, avec l’Institut Pasteur, dans des études de séroprévalence qui permettront de suivre l’immunité collective contre le coronavirus. En recherchant la présence d’anticorps contre le virus dans un échantillon représentatif des donneurs de sang venant faire un don pendant une période précise, il sera possible d’obtenir une image de la propagation du virus en France. Précision : ces test seront réalisé de manière aléatoire et il n’est pas prévu que les résultats individuels soient communiqués aux donneurs. On est en droit de se demander pourquoi.
A demain @jynau
Ah, enfin autre chose que les querelles à la bile d’ours !
Excusez-moi, c’est mon deuxième « postage » et un peu hors sujet de surcroît. C’est que j’ai été ému à la lecture des témoignages réunis de pharmaciens et préparateurs en pharmacie Médiapart . Il y a un fait, acceptable en temps normal, mais scandaleux en temps de crise : « En fait, nous passons un temps fou à appeler les laboratoires pour trouver de l’alcool à 90 pour fabriquer du gel hydroalcoolique pour avoir comme réponse : oui mais le franco de votre commande n’est pas atteint, il vous faut passer plein de produits de la gamme. Résultat ? Nous allons recevoir les produits de la gamme et l’alcool dans 1 mois et demi…
Nous passons un temps fou pour trouver qui va livrer de nouveau du gel hydroalcoolique. Réponse du même acabit : vous n’êtes pas client donc il faut passer 24 shampoings, etc.
Les labos ne jouent vraiment pas le jeu… Et j’espère que la profession va se mobiliser contre ces pratiques franchement dommageables pour l’avenir de nos relations avec eux ». »