Promotion de l’hydroxychloroquine: Philippe Douste-Blazy nie toute forme de conflit d’intérêts

Bonjour

07/04/2020. Comme un bref retour dans un monde ancien. C’est un sous-chapitre dans une affaire moderne devenue tentaculaire. Philippe Douste-Blazy, ancien ministre est aujourd’hui l’un des thuriféraires les plus connus du Pr Didier Raoult (IHU Méditerranée Infection), l’un des promoteurs les plus médiatisés de l’hydroxychloroquine (Plaquenil, Sanofi Aventis) dans le traitement du Covid-19. Il a notamment initié une pétition (#NePerdonsPlusDeTemps) qui a recueilli, en quelques jours, près de 400 000 signatures.

L’ancien ministre était ce matin l’invité d’Europe 1. Il a repris son propos, préconisant le traitement préconisé par le Pr Raoult associant hydroxychloroquine et azithromycine. « Les médecins italiens, portugais et marocains voient que lorsqu’ils donnent ce médicament tôt, ils ont une baisse des symptômes de leurs patients » a-t-il plaidé.  On sait que, pour l’heure, son confrère Olivier Véran, qui occupe le siège qu’il occupa, se refuse à généraliser sur le territoire l’usage de la chloroquine.

« (…) Pardon, mais ce n’est pas monsieur Douste-Blazy, qui a été ministre de la Santé, et qui sait très bien comment les choses fonctionnent,  qui va décider tout seul, contre les sociétés savantes contre des centaines d’experts . Je ne peux pas la prendre seul sans l’aval des sociétés savantes, contre des centaines d’experts de toutes les sociétés savantes….  déclarait-il dans une interview pour Brut (32’) en fin de semaine dernière. Si je le faisais je ferai un pari sur la santé des Français. je suis allé aussi loin que je le pouvais à ce stade pour autoriser la prescription de la chloroquine, j’ai mouillé ma propre chemise (…) »

« Il y aurait conflit d’intérêts si j’avais une rémunération »

Ce matin, sur Europe 1, Philippe Douste-Blazy tacle bien au-delà du ministre en exercice. Il aborde la grande question de l’articulation entre le scientifique et le politique.  « (…) Ma démarche n’est pas politique, elle est purement scientifique. (…) explique-t-il. Est-ce que c’est une société savante qui doit ou pas décider pour le politique ? (….) Le rôle du politique, dans les périodes difficiles, c’est de choisir. »

Il ajoute que « l’Agence Régionale de Santé montre que le taux de mortalité entre les gens hospitalisés et les gens qui décèdent est le plus bas chez les patients que le Pr Raoult traite à Marseille parce que ce traitement y est donné ». Trouve d’autres arguments, plaide, veut convaincre.

Puis viennent les questions des auditeurs, et cette observation, plusieurs fois formulée : le Pr Philippe Douste-Blazy fait partie du Conseil d’administration de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection du Pr Didier Raoult. On perçoit la flèche. Comment comprendre ? L’ancien ministre explique bien volontiers qu’il ne s’en est jamais caché – et qu’il n’est pas le seul. Il en est membre « au même titre que d’autres professeurs de médecine, que d’autres chercheurs et en particulier M. Delfraissy qui est le président du Comité national d’éthique ». 

Un problème ? « Il y aurait conflit d’intérêts si j’avais une rémunération, si j’avais des billets d’avion qui m’étaient payés, si j’avais des restaurants, si j’avais des intérêts… explique-t-il. Or il n’y a aucun. Jamais de ma vie… Personne, personne ne pourra jamais trouver qu’il y a eu un intérêt. Non, je le fais parce que je suis tout simplement un médecin. Parce que je trouve que ce que fait le Pr Raoult est extrêmement remarquable (….) »

A demain @jynau

2 réflexions sur “Promotion de l’hydroxychloroquine: Philippe Douste-Blazy nie toute forme de conflit d’intérêts

  1. Comme vous avez suivi les difficultés de la vape à être acceptée par l’establishment des experts (OMS inclue), est-ce que vous ne trouvez pas que l’opposition au traitement proposé par Raoult et son équipe (il n’est pas seul) relève fortement d’un phénomène similaire? Quant aux conflits d’intérêts éventuels, n ‘y en a-t-il aucun dans l’autre camp? Je ne parle même pas de la désinfromation des multiples article critiques qui répètent les mêmes âneries (comme contre la vape)

  2. Les conflits d’intérêt ne s’arrêtent pas à l’argent.
    Le conseil de l’ordre parle « d’avantages ». Il en en cite quelques uns et surtout laisse trois petits points à la fin de la liste. Vous avez votre nom rattaché à une institution, laboratoire ou autre, c’est déjà un début de conflit d’intérêt.
    Par contre, votre conjoint travaille et est rémunéré pour ces mêmes structures, ce n’est pas un conflit d’intérêt à votre égard (bizarre ?)

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