Bonjour
15/04/2020. Où l’on revient sur un sujet sans précédent – un sujet avec lequel nous sommes loin d’en avoir terminé. Ce retour s’impose avec les propos-confidences d’Emmanuel Macron sur le Pr Didier Raoult – on les trouvera dans un long entretien diffusé le 15 avril sur Radio France internationale (Christophe Boisbouvier). On se souvient de la visite marseillaise hautement médiatisée du président de la République au promoteur controversé de l’hydroxychloroquine dans le traitement en bi-thérapie du Covid-19. RFI attaque sur ce sujet. Réponse présidentielle :
« Moi, je ne suis pas médecin. Je ne suis pas spécialiste des maladies infectieuses comme le Pr Raoult, pour qui j’ai beaucoup de respect et que je suis en effet allé voir, pour comprendre et m’assurer que ce qu’il proposait était bien testé dans le cadre des essais cliniques.
« J’attire l’attention de nos auditeurs : nous n’avons aujourd’hui aucun traitement reconnu. Moi, mon rôle, et ce que j’ai fait en me rendant chez le Pr Raoult, c’est de m’assurer que ce sur quoi il travaille, et c’est vraiment une de nos plus grandes sommités en la matière, rentrait bien dans le cadre d’un protocole d’essai clinique, qu’on pouvait aller vite pour s’assurer, en tout cas regarder, avec des méthodes qui doivent être simples mais rigoureuses, si ça marchait ou ne marchait pas. Aujourd’hui, partout dans le monde, il y a des essais cliniques qui sont lancés.
« Le Pr Raoult nous invite à être humble »
« La France est le pays européen qui en a le plus lancé. La combinaison hydroxychloroquine-azithromycine, parce qu’il n’y a pas que l’hydroxychloroquine qui est proposée, c’est une bithérapie que propose le Pr Raoult, il faut qu’elle soit testée. Lui l’utilise et a son propre protocole. Il y a un protocole qui a été autorisé par les autorités compétentes à Montpellier. Et il faut qu’on avance, qu’on montre l’efficacité et qu’on mesure la toxicité.
« Je dis ça parce qu’il faut être très prudent. Le président de la République française n’est pas là pour dire « tel traitement est le bon ou n’est pas le bon ». Mon devoir, c’est que toutes les pistes thérapeutiques poursuivies aujourd’hui puissent faire l’objet d’essais cliniques rigoureux, et les plus rapides possibles, pour qu’on trouve un traitement. »
Et RFI de relancer : « Donc en trois heures de présence auprès de lui, vous n’êtes pas sorti entièrement convaincu ? ». « Ce n’est pas une question de croyance ! C’est une question de scientifiques, répond Emmanuel Macron. Je suis convaincu que c’est un grand scientifique, et je suis passionné par ce qu’il dit, et ce qu’il explique. En effet, il nous invite à être humbles, parce que lui-même dit que les choses peuvent varier selon les saisons et les géographies, et qu’un virus réagit selon les écosystèmes. Donc peut-être qu’il y a ça en Afrique. Je dis juste qu’on doit s’assurer que partout, les essais soient faits, donc il faut que l’on reste collectivement très rigoureux. »
On peut résumer : une invitation à l’humilité doublée de l’exhortation à la rigueur collective. Comment ne pas suivre un si beau chemin ?
A demain @jynau