Bonjour
15/04/2020. « Héros en blouse blanche », la formule avait marqué. Il y a un mois Emanuel Macron avait eu ces mots : « Durant plusieurs semaines, nous avons préparé, agi. Les personnels des hôpitaux, médecins, infirmiers, ambulanciers, les agents des Samu et de nos hôpitaux, les médecins de ville, l’ensemble des personnels du service public de la santé en France sont engagés avec dévouement et efficacité. Si nous avons pu retarder la propagation du virus et limiter les cas sévères, c’est grâce à eux parce que tous ont répondu présents.
« Tous ont accepté de prendre du temps sur leur vie personnelle, familiale, pour notre santé. C’est pourquoi, en votre nom, je tiens avant toute chose à exprimer ce soir la reconnaissance de la Nation à ces héros en blouse blanche, ces milliers de femmes et d’hommes admirables qui n’ont d’autre boussole que le soin, d’autre préoccupation que l’humain, notre bien-être, notre vie, tout simplement. »
Dès le lendemain les « blouses blanches » remerciaient le chef de l’État pour son « soutien » et « ses paroles ». Mais elles exigeaient aussi « des moyens en urgence ». Sur France Culture, le Pr André Grimaldi, grand « historique » de la défense de l’hôpital public développait :
« Les soignants en ont un peu assez qu’on leur dise qu’ils sont des gens admirables et qu’en conséquence, ils peuvent débuter à 1 600 euros brut par mois. Si on veut mobiliser les soignants, si on dit que les valeurs suprêmes ce n’est pas le premier de cordée, ce ne sont pas les milliardaires, ce sont les gens qui se dévouent à la cause commune, alors, il faut faire un rectificatif budgétaire pour l’hôpital. On prendra les mesures nécessaires pour que les soignants soient correctement payés, que les infirmières soient embauchées et évidemment les hôpitaux seront payés pour le bien qu’ils rendent à la nation et non dans un calcul comptable, comme s’ils étaient une entreprise commerciale. Ce qui est actuellement toujours le cas. »
Un mois plus tard nous n’en sommes pas encore là. Pour autant l’exécutif commence à bouger : ce 15 avril le gouvernement a annoncé une prime allant de 500 à 1500 euros pour les soignants ; les soignants «en première ligne jour et nuit» a dit le Premier ministre. Concrètement, dans «les départements dans lesquels l’épidémie était intense» (trente au total, selon le ministre de Solidarités et de la Santé), l’ensemble des soignants toucheront une prime, défiscalisée et désocialisée, de 1500 euros nets. Elle sera versée au mois de mai. Une prime à laquelle s’ajoute une majoration de 50%, sans fiscalité, des heures supplémentaires.
Les autres soignants, dans des zones moins touchées, bénéficieront quant à eux au même moment d’une prime de 500 euros nets ainsi que d’une majoration de 50% des heures supplémentaires effectuées. Chaque agent recevra donc en moyenne 1 000 à 2 000 euros environ, avec un coût total pour l’Etat de 1,3 milliard d’euros.
Mais encore ? Olivier Véran a évoqué une «revalorisation» pour les soignants après la crise, en plus de ces primes. Selon lui les personnels des EHPAD et les aides à domicile devraient eux aussi recevoir des primes prochainement – après négociations. Enfin certains fonctionnaires qui poursuivent leur mission de service public, malgré le confinement, toucheront également jusqu’à 1 000 euros de prime défiscalisée.
A demain @jynau