Bonjour
17/04/2020. L’illusion de l’interdiction. C’était il y a quelques semaines. Le préfet de l’Aisne prenait la décision d’interdire toute vente d’alcool à emporter. Pour « éviter les troubles et les violences notamment intra-familiales ». « A part promouvoir, dans ce département, la distillation au domicile et surcharger les urgences et services hospitalier pour delirium tremens, je ne vois guère l’intérêt de cette mesure préfectorale » commente le Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions.
« Cette décision, qui part de l’affichage d’une bonne intention, n’est pourtant pas aussi pertinente qu’on pourrait le penser a priori, explique l’Association nationale de prévention en alcoologie et en addictologie (ANPAA). En effet, si l’alcool est souvent impliqué dans la survenue de violences familiales, comme facteur favorisant ou causal, cela ne saurait justifier l’interdiction totale à l’ensemble d’une population. »
Les arguments, ici, sont multiples. « Il est hors de question de minimiser le rôle de l’alcool dans les violences intra-familiales, mais la décision du préfet de l’Aisne n’apporte pas de véritable solution et crée de nombreux autres problèmes qui n’ont manifestement pas été pris en compte, observait alors, fort justement, l’ANPAA La maîtrise des risques, plutôt que la prohibition qui a démontré son inefficacité, paraît plus nécessaire que jamais. »
Le préfet de l’Aisne avait vite compris son erreur et annulé son arrêté.
Nous sommes le 17 avril et nous apprenons que le préfet du Morbihan, Patrice Faure, vient d’annoncer l’interdiction de la vente d’alcool à emporter (hors bière et vin – sic)pour lutter contre les violences intrafamiliales. «Force est de constater que le duo alcool-confinement font mauvais ménage», souligne Patrice Faure dans une vidéo postée sur Youtube, évoquant des violences intrafamiliales en hausse de «30% en quelques jours». «Les très nombreuses interventions des forces de l’ordre se font quasi systématiquement sur fond d’alcool. Ce n’est évidemment pas supportable, d’abord pour les victimes mais aussi pour la société.»
Le préfet annonce donc l’interdiction à compter de ce jour de la vente d’alcool à emporter «autre que le vin et la bière» dans le département breton. «Il en va de l’intérêt des individus et des familles.» On appréciera comme il se doit le souci de laisser, dans ce département breton, le vin et la bière dans les rayons. Une mesure qui repose semble-t-il sur le postulat que les violences familiales sont plus le fruit des alcools obtenus par distillation que par simple fermentation. On attend la démonstration des vertus de son interdiction.
A demain @jynau
Décidément, ces « zélites » n’ont donc aucune ouverture d’esprit. Ils ne sont pas fichus d’interroger les personnes connaissant ce type de problématique, ne lisent pas de revues, de blog ou de livres…. Il n’y a guère à attendre de cette nomenklatuta.