Bonjour
18/04/2020. Une nouvelle fois, dans la lutte contre cette épidémie, les considérations politiques prennent le pas sur une stricte lecture sanitaire – et ce dans une cacophonie préjudiciable à un exécutif toujours sur une corde raide.
Voici ce que déclarait Emmanuel Macron le 13 avril dans son « Adresse aux Français » :
« A partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées (…) Le 11 mai, il s’agira aussi de permettre au plus grand nombre de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services. Le Gouvernement préparera sans délai ces réouvertures avec les partenaires sociaux pour que des règles soient établies afin de protéger les salariés au travail. C’est la priorité.
« Pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester même après le 11 mai confinées, tout au moins dans un premier temps. »
« Dans un premier temps » ? Deux jours plus tard le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique qui conseille le gouvernement confirmait. Il déclarait devant la commission des lois du Sénat que dix-huit millions de personnes à risque « de développer une forme grave » ne seraient pas concernées par l’assouplissement des contraintes du confinement. Comprendre « les personnes d’un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans », les personnes ayant des affections de longue durée, ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».
« Ehpadisation générale »
« Un certain âge » ? Suivirent un cortège de protestations indignées. Dont la très remarquée prise de position de l’Académie nationale de médecine évoquant, solennellement la nécessité d’un déconfinement « respectueux de l’Humain » D’autres firent le siège du Palais de l’Elysée. Certains pleurèrent, tempêtèrent, d’autres menacèrent. On put lire, dans Le Figaro (Eugénie Bastié), Pascal Bruckner, 71 ans, auteur d’ « Une brève éternité. Philosophie de la longévité » (Grasset, 2019), réagir aux propos d’Ursula van der Leyen et de Jean-François Delfraissy partisans du confinement prolongé des seniors « Non à l’ehpadisation générale des plus de 65 ans!» :
« Je ne voudrais pas me transformer en oracle qui pontifie sur tout, statue sur le monde d’après et le monde d’avant, mais sur ce sujet précis je réponds catégoriquement non: le reconfinement des personnes âgées jusqu’en septembre et pourquoi pas Noël est anticonstitutionnel et brise le principe d’égalité.
« La constitution d’une classe d’âge, coupable d’être née au milieu du XXe siècle, en bouc émissaire de la nation fait partie de ces idées absurdes conçues pour apaiser notre désarroi. En premier lieu, ceux qui la soutiennent sont eux-mêmes chenus, à commencer par le professeur Delfraissy, bientôt 72 ans, hyperactif, et qu’on voit mal renoncer à ses responsabilités. Tous ces médecins prêcheurs et sermonneurs sont les meilleurs ennemis de leurs propres recommandations. »
« Incarcérer d’emblée »
Pour l’écrivain il s’agit ici d’une « vieille marotte utilitariste » qui consiste pour le bien-être d’une population à sacrifier une partie de ses membres. « La réclusion générale des seniors jusqu’aux premiers frimas est une façon de leur faire payer les déficiences du système médical: on choisit d’enfermer les aînés jusqu’à nouvel ordre, pour libérer des lits en réanimation, explique-t-il. Absurdité: le simple fait qu’ils aient déjà la possibilité de sortir une heure par jour les expose aux aléas du virus. Ou alors il fallait les incarcérer d’emblée. »
Nous sommes le 18 avril. Demain le Premier ministre, Edouard Philippe, va se livrer à un nouvel exposé pédagogique, cette fois centré sur le déconfinement. Et, déjà, cette volte-face : le Palais de l’Elysée vient de faire savoir qu’Emmanuel Macron « ne souhaitait pas de discrimination » des personnes âgées ou fragiles dans le déconfinement progressif après le 11 mai Le chef de l’Etat a souhaité faire cette mise au point en voyant « monter le débat sur la situation de nos aînés, après les déclarations du professeur Jean-François Delfraissy ». On observera que le Pr Delfraissy a été nommé par Emmanuel Macron pour conseiller l’exécutif. Et qu’il ne faisait ici que développer ce qu’avait laissé entendre le chef de l’Etat deux jours avant lui. Ce matin, sur les ondes, dans les médias et les espaces marchands semi-déconfinés l’affaire fait grand bruit. Sous leurs masques, toutes les personnes âgées se félicitent d’avoir pu obtenir cette volte-face présidentielle.
La messe politico-scientifique est-elle dite ? On attend, ici, les commentaires acérés du Pr Delfraissy et le prochain avis de son Conseil scientifique.
A demain @jynau
Bonjour ,
< les considérations politiques prennent le pas sur une stricte lecture sanitaire … ¿ ? Comment peut-on parler de 'considérations' 'politiques' ???
Si la conduite calculée vaut pour le mot 'DÉCONFINEMENT' , d'où provient-il exactement ???
N’y a-t-il que l’Italie, pour employer SCONFINATO, en parlant de l’orgueil d’un pouvoir sans bornes, illimité ??? …
Voyons la phase 2 de ces côtés là :
De nos voisins italiens, voici donc ce qui se dit :
"Dobbiamo agire con cautela e prudenza come in questi mesi, è clamorosamente sbagliato comunicare un conflitto tra salute e ripresa economica. Senza salute, la ripresa durerebbe un battito di ciglia, bisogna tenere insieme questi due aspetti che non confliggono, anzi colludono. Dobbiamo ripartire ma garantendo la salute e la sicurezza del numero massimo di cittadini possibile. Serve esperienza e intelligenza" (¡!!!)
https://www.rainews.it/dl/rainews/articoli/arcuri-conferenza-stampa-18-aprile-inizio-fase-due-122e3fa5-9092-4320-9f47-1e57f7f99097.html?refresh_ce
Pourtant, la mesure parait de bon sens à telle point qu’il n’y aurait même pas besoin d’en faire une loi ni un décret.
L’ouverture des écoles dans un premier temps permettra de surveiller une reprise épidémique, qui si elle se produit de façon rapide nous obligera probablement tous à revenir sur cette décision de réouverture.
La rupture du contact avec les proches d’un sujet agé est un énorme facteur de risque de mort.
Combien j’ai vu de vieux hospitalisés sans pathologie majeure mourir sans cause apparente en 3 jours !
Combien de décès sont la conséquence directe du confinement des ephadistes, et non de la présence, même testée, du covid ?
Toujours le même piège du associé à et du causé par, chacun ne gardant que celui qui lui donne raison. Mais gare à l’addition des carottes et des navets quand le jour viendra.