Anisés, whisky, vodka et confinement : la trop baroque expérience du préfet du Morbihan

Bonjour

20/04/2020. Nous évoquions il y a peu l’étrange décision du préfet du Morbihan : l’interdiction de la vente d’alcool à emporter pour lutter contre les violences intrafamiliales.  «Force est de constater que le duo alcool-confinement font mauvais ménage», soulignait Patrice Faure dans une vidéo postée sur Youtube, évoquant des violences intrafamiliales en hausse de «30% en quelques jours». «Les très nombreuses interventions des forces de l’ordre se font quasi systématiquement sur fond d’alcool. Ce n’est évidemment pas supportable, d’abord pour les victimes mais aussi pour la société.»

Conséquence : interdiction dans l’ensemble du département de la vente d’alcool à emporter – «autre que le vin et la bière». Une mesure, écrivions-nous, qui semblait reposer sur le postulat que les violences familiales sont plus le fruit des alcools obtenus par distillation que par simple fermentation.

L’affaire est reprise aujourd’hui par l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA)  : « Alcool et violence dans le Morbihan : Une décision baroque ». « Le préfet du Morbihan vient de prendre une décision plus surprenante en interdisant la vente uniquement pour les spiritueux, explique l’ANPAA. Cette décision baroque est assez incompréhensible. Par cette décision, le préfet suppose que les violences sont uniquement (ou principalement) dues à la consommation de spiritueux (whisky, vodka, apéritifs anisés…). En réalité, rien ne démontre cette hypothèse, et rien n’interdira aux buveurs de spiritueux de passer au vin ou à la bière avec les mêmes effets. »

Distillation versus fermentation

Et cette association de rappeler que ce n’est pas le type de boisson alcoolique qui compte mais la quantité d’alcool consommée, qu’un demi de bière, un verre de vin ou une dose de whisky contiennent la même quantité d’alcool pur et provoquent les mêmes effets.

« Il serait intéressant de savoir si le préfet a prévu une évaluation de sa mesure, ajoute l’ANPAA. Car on ne peut s’empêcher de penser que cette décision, sans fondement scientifique, est en fait davantage dictée par le sens de la communication que par la recherche d’efficacité. Il aurait pu en revanche interdire la livraison de boissons alcooliques à domicile, plus efficace pour freiner la consommation. »

Trois questions. Le préfet a-t-il ou non mis en place une procédure d’évaluation des effets de sa baroque interdiction ? La consommation des fruits spiritueux de la distillation est-elle plus dangereuse que ceux issus de la simple fermentation ? Et pourquoi une telle décision ne concerne-t-elle que ce département breton ?

A demain @jynau

2 réflexions sur “Anisés, whisky, vodka et confinement : la trop baroque expérience du préfet du Morbihan

  1. La livraison à domicile de vins de qualité par des maisons de bonne réputation est une attention délicate dans la période .
    Attention toutefois aux augmentations spectaculaires des tarifs

  2. Monsieur le Préfet,
    Avec tout le respect dû à votre haute fonction de représentant de la Nation dans votre département, je me permettrais humblement de vous suggérer un arrêté complémentaire pour conforter la paix dans les ménages.
    Le port obligatoire chez soi de bouchons d’oreille. Toutes les études l’affirment depuis Homère : les querelles ou manipulations (ous alcool ou non) commencent et s’intensifient par des échanges de mots destinés à atteindre l’autre.
    Avec toute ma considération républicaine, laïque et obligatoire.
    FMM

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