Bonjour
30/04/2020. Comment allait-il sauver la face ? Le 17 avril nous apprenions que le préfet du Morbihan, Patrice Faure, annonçait l’interdiction de la vente d’alcool à emporter (à l’exception des bières et des vins) pour « lutter contre les violences intrafamiliales ». «Force est de constater que le duo alcool-confinement fait mauvais ménage», soulignait ce représentant de l’Etat dans une vidéo postée sur Youtube. Il évoquait des violences intrafamiliales en hausse de «30% en quelques jours». «Les très nombreuses interventions des forces de l’ordre se font quasi systématiquement sur fond d’alcool. Ce n’est évidemment pas supportable, d’abord pour les victimes mais aussi pour la société.»
L’affaire fut vite reprise et commentée par l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) : « Alcool et violence dans le Morbihan : Une décision baroque ». « Le préfet du Morbihan vient de prendre une décision plus surprenante en interdisant la vente uniquement pour les spiritueux, expliquait-elle. Cette décision baroque est assez incompréhensible. Par cette décision, le préfet suppose que les violences sont uniquement (ou principalement) dues à la consommation de spiritueux (whisky, vodka, apéritifs anisés…). En réalité, rien ne démontre cette hypothèse, et rien n’interdira aux buveurs de spiritueux de passer au vin ou à la bière avec les mêmes effets. »
Quelques jours plus tard le baroque n’est plus : les « alcools forts » sont de nouveau en vente libre dans les commerces du Morbihan nous annonce Ouest France (Olivier Cléro). L’arrêté préfectoral du 16 avril a été abrogé.
« Avec cet arrêté, je souhaitais mobiliser les esprits et l’intelligence collective sur les problèmes d’alcool dans le Morbihan. Mais je ne suis pas idiot au point de penser que mon arrêté suffirait. Nous sommes dans un pays de liberté, il ne s’agissait pas de prohibition mais bien de marquer les esprits », justifie le préfet Patrice Faure. Il assure toutefois avoir observé une baisse des violences intrafamiliales pendant la durée d’effet de son arrêté.
«Nous en avions constaté 77 la semaine précédente, et 44 pendant la durée de l’arrêté. Et alors qu’il ne concernait que les alcools forts, nous avons constaté des baisses d’achat de plus de 30 % de vin et de cidre, et 15 % de bière. Les gens ont volontairement moins acquis d’alcool.» Ces chiffres sont-ils statistiquement significatifs ?
Ouest France rappelle que cet arrêté avait été très critiqué par les consommateurs, par la Fédération française des spiritueux, mais aussi des associations de prévention contre l’alcoolisme. Un étrange front uni qui en dit long sur les complexités de notre rapport collectif aux boissons alcooliques – et qui démontre à quel point un préfet peut, parfois, s’égarer en usant du pouvoir que lui confère sa fonction.
A demain @jynau
Mais de quel orgueil aveugle et destructeur es-tu pétri, Homo Sapiens Sapiens mon frère, pour oser simplement penser que tu as le pouvoir de faire changer en quoi que ce soit qui que ce soit ?
Bon, c’est un peu long et pompeux, mais peut-être pas moins inutile que le Liberté, Egalité, Fraternité de tous nos édifices publics.
Mais, franchement j’en ai par dessus la tête de ces armées de gens qui veulent absolument faire mon bien quand je ne demande strictement rien. Suis-je le seul grincheux ?