Bonjour
02/03/2020. C’est un abcès national qui doit être au plus vite percé. Et seul, ici, le chef de l’Etat est en situation d’opérer. Nous parlons de ce formidable symptôme, d’une violence sans précédent : le texte signé par tous les ordres nationaux des professions de santé 1, publié le 30 avril et intitulé « Les masques tombent !». Un document à lire et à relire (nous soulignons) :
« Notre pays connait une crise sanitaire sans précédent. Un état de guerre suivant les mots du Président de la République. Comme en 1870, il ne devait pas manquer un bouton de guêtre à nos combattants. On a vu ce qu’il en a été. Des soignants désemparés par le manque d’équipement de base et notamment les masques. Nos soignants de la première ligne ont dû faire face à la pénurie. Une mobilisation générale a été organisée pour essayer d’améliorer la situation des personnes les plus exposées.
« Tous les professionnels de santé ont dû faire face à l’inquiétude. La leur, de devoir assurer leur mission, au nom de l’idéal de santé publique qu’ils défendent. Celle qu’ils ressentaient intensément pour leur entourage proche avec cette crainte permanente d’être porteur d’une contamination pour ceux qui leur sont chers. Et celles enfin de leurs patients à qui il a fallu expliquer sans relâche qu’on n’avait pas les moyens de les protéger comme il le faudrait, soit le contraire même de ce qui fonde nos métiers. Courageusement, l’ensemble des professionnels de santé ont soutenu et assumé sans faiblir cette ligne. Oubliant les insultes, les procès en irresponsabilité ou incompétence, les vindictes anonymes ou, peut-être pire encore, celles qui ne le sont pas, ils ont tenu la tranchée.
« Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût. Toute guerre a ses profiteurs. C’est malheureusement une loi intangible de nos conflits. Comment s’expliquer que nos soignants n’aient pas pu être dotés de masques quand on annonce à grand renfort de communication tapageuse des chiffres sidérants de masques vendus au public par certains circuits de distribution. Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ?
« Comment nos patients, notamment les plus fragiles, à qui l’on expliquait jusqu’à hier qu’ils ne pourraient bénéficier d’une protection adaptée, vont-ils comprendre que ce qui n’existait pas hier tombe à profusion aujourd’hui. 100 millions par ici, 50 millions par là. Qui dit mieux ? C’est la surenchère de l’indécence. Nul n’aurait reproché à des circuits de distribution grand public de distribuer des masques grand public. C’était là un complément essentiel qui serait venu compléter utilement l’arsenal de défense contre le virus. Derrière le masque, se trouve le vrai visage. Nous, nous garderons celui de la dignité. Celui-ci ne se retrouvera dans aucun rayonnage. L’heure viendra, nous l’espérons, de rendre des comptes. En attendant, nous allons poursuivre notre mission de professionnels de santé, car c’est notre engagement. Avec néanmoins l’amertume de se dire que la responsabilité n’est pas la mieux partagée de toutes les vertus. »
Emmanuel Macron a trop filé la métaphore guerrière, trop salué les héros en blouses blanches pour ne pas, ici, leur répondre au plus vite et au mieux. Il est des boutons de guêtre, absents, qui renversent des trônes.
A demain @jynau
1 Signataires : Patrick BOUET, Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins Anne-Marie CURAT, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes Patrick CHAMBOREDON, Président du Conseil national de l’Ordre des Infirmiers Serge FOURNIER, Président du Conseil National de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes Pascale MATHIEU, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes Eric PROU, Président du Conseil National de l’Ordre des pédicures-podologues Carine WOLF-THAL, Présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens
« … un mois et demi plus tard, l’empire français capitule. Tous les boutons de guêtres étaient en place, mais il manquait les munitions … »
Chamailleries* , d’après 1ers Mais ???
… Pour ceux qui ne se souviennent plus très bien de l’Histoire, tant du 1er Mai, que des temps en 1870:
https://www.canalacademie.com/ida4894-Il-ne-manque-pas-un-bouton-de-guetre.html
Nota: *: 1er Mai 2020: Le président de la République a conclu son discours sur une note d’espoir avec une « volonté forte de retrouver dès que possible les 1er mai joyeux, chamailleurs parfois ». !!!
Mercis pour la publication.
Oui c’est cool de ne pas approvisionner les pharmaciens qui sont justes bons à faire du stockage commande et distribution gratuite de masques gratuits, en s’exposant aux eternueurrs
Je suppose que c’est la caissière qui expliquera comment utilisr / ne pas utilisr un masque.
Notons que c’est difficile vu le nombre de medecins et professeurs qu’on voit beaucoup sur les plateaux ou « en direct-laïveu » et qui portent dans leur bureau ou à l’extérieur du service le masque de façon fautive contaminante, (sur le cou) .
Conflit d’intérêt : je ne suis pas et n’ai pas d’apparenté pharmacien
Bonjour
Peut-être faut-il se poser la question de l’efficacité comparée des centrales d’achat : système de santé d’état d’un côté et supermarchés de l’autre ?
» L’heure viendra, nous l’espérons, de rendre des comptes. » Absolument, les Ordres.
Mais attention, nos petites histoires d’épicerie ne sont rien.
Votre prédiction de « règlement de comptes » ne peut que prendre des proportions encore inimaginables par rapport à votre (juste) indignation du jour.
Résumé : une simple zoonose facilitée par nos concentrations animales alimentaires croissantes a suffi à bloquer l’activité de la planète. Avec des effets collatéraux encore inconnus. Un seul accusé possible : la civilisation que nous avons construit aveuglément depuis l’origine de notre espèce.
On refuse de regarder cette réalité en face ? Le moindre grain de sable dans nos activités et toute vie est condamnée à disparaitre vite fait bien fait. L’humain a le redoutable pouvoir de condamner à mort toute la réalité dont nous ne sommes que les locataires.
Qu’avons nous raté pour en arriver là ? Il est là le seul véritable compte à régler pour ne pas recommencer la même chose.
Le confinement laisse le champ libre à la réflexion : des graines sont en cours d’éclosion, soyons attentifs à ne pas louper le bon train.