Bonjour
12/05/2020. Il s’agit de l’une des rares différences départementales entre les « rouges » et les « verts » : les premiers doivent maintenir fermés leurs « parcs et jardins » quand les seconds peuvent les ouvrir aux citoyens. De même que les « interdictions » de l’accès aux « plages », voilà qui peut apparaître injuste, soulever bien des questions, épidémiologiques et politiques.
« Compte tenu des besoins des Parisiens, car Paris est une ville très dense, je renouvelle ma demande d’ouvrir à la promenade les parcs et jardins avec port du masque obligatoire », a tweeté, mardi 12 mai, Anne Hidalgo. Depuis plusieurs jours, la maire socialiste de Paris souhaite que ses espaces verts puissent rouvrir au public. Elle avance notamment l’argument d’une meilleure « distanciation sociale » (quelle formule ridicule !) entre les Parisiens. Anne Hidalgo propose aussi que le port du masque soit obligatoire dans l’ensemble des rues de la capitale – ce que le gouvernement ne veut pas – sans dire clairement pourquoi.
Réautoriser les citoyens masqués à respirer dans les parcs et les jardins de la capitale ? Cette idée n’est nullement du goût d’Olivier Véran. Interviewé ce mardi lors d’une visite dans un Ehpad du Val-de-Marne, le ministre des Solidarités et de la Santé l’a fait savoir sur un ton qui semble chaque jour un peu plus irrité : « On peut comprendre le réflexe, mais attention, ça peut être dangereux. Non, nous n’ouvrirons pas les parcs et jardins à Paris et en Ile-de-France ainsi que dans les autres régions qui sont classées rouges. Non pas qu’on n’a pas envie que les gens puissent sortir prendre l’air, mais c’est peut-être extrêmement tentant de se regrouper. »
Et le ministre d’ajouter ses craintes que « les gens s’amassent, ne respectent pas les groupes de dix, et ne puissent pas respecter les conditions des gestes barrières ». Où l’on entend, une nouvelle fois émanant de l’exécutif, cette tendance caporalistique qui le conduit à dire « les gens » pour parler des citoyens. Avec, corollaire, cette détestable habitude d’utiliser le « on » pour parler de lui.
A l’inverse la mairie de Paris estime à que l’ouverture des espaces verts de la ville (une autorisation sur laquelle elle n’a pas autorité) permettrait de répartir les habitants et d’éviter des rassemblements massifs – du type, précisément, de celui plus ou moins alcoolisé observé hier sur les bords du canal Saint-Martin – – et qui a conduit à de nouveaux interdits préfectoraux alcooliques. Deux conceptions, politiques, de la réduction des risques.
A demain @jynau
Il se trouve que je passais hier soir peu après 20h par les abords du canal St-Martin en compagnie de mon jeune fils. J’ai pu voir des agents de police en civil sortir de cinq voitures banalisées -agents de la BAC?- mettre leur brassard et glisser des pistolets lanceurs de gaz lacrymogènes sous les blousons. Ils ont fait pression sur toutes les personnes présentes le long des berges. Pourtant réunies en petits groupes espacés (2 et 6 personnes, guère plus). Dans un esprit globalement très responsable. L’objectif de cette intervention était évident : dégager la place.
Moi j’ai vu :
– des clichés ininterprétables, l’angle de prise de vue pouvant donner un aspect de « tassement »
– mais j’ai vu aussi des clichés et vidéos ne laissant aucun doute sur des amas de personnes sottes à 50 cm au plus les unes des autres ou même au contact physique.
Il y avait aussi indéniablement des groupes responsables loin des autres et gardant leurs distances entre eux.
Après que les policiers manquent de discernement …
Les responsables ont été dégagés par la police , à cause des sots irresponsables.
Les responsables ne leur disent pas merci.
Les réanimateurs , les infirmiers, les grands-parents ne leur disent pas merci non plus.
A propos de « réduction des risques » dans son acception première :
« Prévenir ou guérir, un modèle à dépasser », parue dans la tribune de Libération le 5 mai 2020
https://www.liberation.fr/debats/2020/05/05/prevenir-ou-guerir-un-modele-a-depasser_1786946
Bien entendu Nau prend (affiche) son parti pris pour Hidalgo la gaûcche contre Veran sans nuance. Si l’on rouvrait les parcs avec envahissement des pelouses, ce serair aussi la faute d’un gouvernement incapable! Dérive gauchiste du Monde!
Si je puis me permettre …dans une stratégie de réduction des risques, il s’agirait de prendre en compte les arguments de l’élu le plus en proximité de la population, et surtout ceux de la population elle-même, et de cesser de décider de façon pyramidale et autoritaire de ce qui est bon pour la population, sans travail avec cette même population, première concernée.
Pourquoi y aurait-il un envahissement des pelouses ? Sur quels critères se base t-on, sinon des idées préconçues, pour effectuer une telle affirmation ?
Quand le gouvernement cessera t-il de traiter les citoyens comme des enfants, et de considérer qu’il est le seul à savoir et à choisir pour toutes et tous ?
Qu’a t-on fait pour que les citoyens comprennent suffisamment les enjeux de cette pandémie pour prendre convenablement soin d’eux ? La coercition, la répression, sont-elles des outils de prévention ?
C’est ainsi que dans ce pays, « on » a il y a 30 ans attendu de sortir d’idées préconçues concernant les usagers de drogues par voie injectable, jugés incapables de se protéger doinc de protéger autrui, pour leur ouvrir un livre accès aux seringues en pharmacie, puis les leur donner gratuitement ainsi que l’ensemble du matériel de prévention. Madame Barzach, alors ministre de la santé, était une élue de droite.
Sur le fond, il parait séduisant d’ouvrir les espaces que sont les plages , mes parcs et jardins.
La strada per l’inferno è lastricata di buone intenzioni.
Les anglophones parlent de « Law of unintended consequences » et en français on appelle cela les effets pervers mais c’est réducteur.
https://tinyurl.com/y9q4eb2u
Il était séduisant d’ouvrir les berges du canal Saint Martin. Et donc ?
Donc essayons et voyons.
Ceci dit l’interdiction de l’alcool là cela parait à côté de la plaque.
Distanciation sociale est en effet une bien vilaine formule. Distance sanitaire ou distance de sécurité auraient été plus simples pour dire la même chose. A moins que « distanciation sociale » ne soit la nouvelle formule pour dire « fracture sociale » ?…
Certains glosent là dessus affirmant que cette expression trahit une penseé ségrégationniste vis à vis des petites gens.. D’autres ont pensé qu’il s’agit comme d’habitude d’un anglicisme, fruit de la paresse et de l’incompétence linguistique.
C’est la traduction fautive de deux mots faux amis. Distanciation en français n’a qu’un sens qui ne correspond pas à celui de distanciation dans social distancing.
Et « social » idem.
Mais ouvrir un dictionnaire est un effort surhumain.
En français comme vous dites distance sanitaire ou de sécurité sont bien mieux adaptées.