Bonjour
12/05/2020. Peut-on raisonnablement se déconfiner sans, plus ou moins, consommer ? Hier la scène a marqué la France de la télévision comme celle des réseaux sociaux : à la fin de la première journée de la semi-liberté retrouvée, plusieurs dizaines de personnes se sont (spontanément) rassemblées le long du canal Saint-Martin, dans le 11e arrondissement de Paris. Et via des images filmées par des journalistes, la France a découvert l’existence « de groupes de personnes proches les uns des autres, la plupart ne portant pas de masques ». Équipés de haut-parleurs, les policiers ont alors bientôt appelé à rentrer chez eux ceux qui, profitant des rayons du soleil, se prélassaient au bord de l’eau, parfois une bouteille à la main,
Avec la rigueur qui est celle attachée à sa fonction le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a vite réagi. Dans un message posté sur Twitter, il a expliqué avoir demandé au préfet de police de Paris «d’interdire la consommation d’alcool le long du canal Saint-Martin et des voies sur berges». Indiquant que «la réussite du déconfinement passe par la prudence et le civisme de chacun», il a fustigé «l’irresponsabilité de certains comportements». Sans préciser plus avant.
✔@CCastaner La réussite du #déconfinement passe par la prudence et le civisme de chacun. Face à l’irresponsabilité de certains comportements, j’ai demandé au @prefpolice d’interdire la consommation d’alcool le long du canal Saint-Martin et des voies sur berges. https://twitter.com/afpfr/status/1259914667822125057 …
Dans la foulée le Préfet de police de Paris a indiqué mettre à exécution la requête du ministre de l’Intérieur dès le mardi 12 mai. Où l’on retrouve les mêmes réactions, réflexes autant que stériles voire contre-productives, que celles prises ces dernières semaines concernant l’alcool par les préfets de l’Aisne et du Morbihan.
A la recherche du tabac d’Espagne
Déconfinement et addiction ? Au premier jour du déconfinement de nombreux Français se sont précipités vers les bureaux de tabac espagnols de la ville frontière du Perthus, obligeant les autorités à intervenir. «Les gens se sont rués dans les commerces» dans cette localité des Pyrénées-Orientales, au sud de Perpignan, traversée par la frontière, rapportent plusieurs médias. «Et ils ont oublié les gestes barrière» a ajouté la gendarmerie du département, qui est intervenue à la demande des autorités espagnoles. «Les gens ont été invités à sortir des commerces», et des files d’attente se sont constituées à l’extérieur.
«Il y avait deux heures de queue minimum devant chacun des trois bureaux de tabac», a témoigné auprès d’un correspondant de l’AFP Gilberte Vauthier, venue avec son compagnon fumeur. Le couple est finalement reparti sans avoir pu s’approvisionner en produits de tabac, jusqu’à moitié moins chers en Espagne qu’en France.
«Il y avait peu de masques, la distanciation n’était pas ou peu respectée», a ajouté Mme Vauthier – un constat également établi par la mairie du Perthus. À l’approche de la localité, le trafic automobile était dans la matinée digne des pires chassés-croisés de l’été, avec, selon la gendarmerie des Pyrénées-Orientales un «engorgement très important de la localité, rendant quasiment impossible toute circulation». Le calme était revenu en milieu de journée. Que pourra faire, ici, Christophe Castaner ?
A demain @jynau