Bonjour
15/05/2020. Ce matin le sujet est à la une des médias radiophoniques. En un mot : l’hydroxychloroquine, ça ne marche pas. « Le professeur français Didier Raoult va grincer des dents. L’hydroxychloroquine, traitement qui a fait couler beaucoup d’encre, ne semble pas efficace contre le Covid-19, que ce soit chez des patients gravement ou plus légèrement atteints, selon deux études publiées jeudi 14 mai, annonce France Info. ‘’Considérés dans leur ensemble, ces résultats ne plaident pas pour une utilisation de l’hydroxychloroquine comme un traitement de routine pour les patients atteints du Covid-19″, estime le British Medical Journal, qui publie ces travaux. »
La première étude est française : « Clinical efficacy of hydroxychloroquine in patients with covid-19 pneumonia who require oxygen: observational comparative study using routine care » BMJ 2020; 369 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.m1844 (Published 14 May 2020) BMJ 2020;369:m1844
Elle a été menée sur 181 patients par trente-trois chercheurs et médecins parisiens travaillant dans dix-sept institutions et dirigés par le Pr Nathalie Costedoat-Chalumeau (département de médecine interne, hôpital Cochin, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). Ces patients souffraient d’une pneumonie due au Covid-19 qui nécessitait qu’on leur administre de l’oxygène. Au total, 84 ont reçu de l’hydroxychloroquine quotidiennement, contrairement aux 97 autres. Aucune différence dans le fait de recevoir ou pas ce traitement , qu’il s’agisse des transferts en réanimation (76% des patients traités à l’hydroxychloroquine étaient en réanimation au bout du 21e jour, contre 75% dans l’autre groupe de patients) ou des taux de survie au 21e jour (respectivement de 89% et 91%). Et les auteurs taclent dans les règles de l’art international l’équipe marseillaise :
« Conclusions Hydroxychloroquine has received worldwide attention as a potential treatment for covid-19 because of positive results from small studies. However, the results of this study do not support its use in patients admitted to hospital with covid-19 who require oxygen. »
La seconde étude a été menée par une équipe chinoise : « Hydroxychloroquine in patients with mainly mild to moderate coronavirus disease 2019: open label, randomised controlled trial » BMJ 2020; 369 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.m1849 (Published 14 May 2020) BMJ 2020;369:m1849
Dirigée par le Pr Qing Xie (Department of Infectious Disease, Ruijin Hospital, Shanghai Jiao Tong University School of Medicine, Shanghai) elle a été menée auprès de 150 adultes hospitalisés en Chine avec essentiellement des formes « légères » ou « modérées » du Covid-19. La moitié a reçu de l’hydroxychloroquine, l’autre non. Là encore, le fait de recevoir ou non ce traitement n’a rien changé quant à l’élimination du virus par les patients au bout de quatre semaines. De plus, 30% de ceux qui avaient reçu de l’hydroxychloroquine ont souffert d’effets indésirables (le plus fréquent était la diarrhée) contre 9% chez les patients qui n’en avaient pas pris.
« Conclusions Administration of hydroxychloroquine did not result in a significantly higher probability of negative conversion than standard of care alone in patients admitted to hospital with mainly persistent mild to moderate covid-19. Adverse events were higher in hydroxychloroquine recipients than in non-recipients. »
On entend déjà les critiques marseillaises et celles de tous les partisans du Pr Didier Raoult : l’absence de l’association avec l’azithromycine… On vient par ailleurs d’apprendre, via l’AFP, que le comité indépendant chargé d’analyser l’essai clinique européen Discovery estime qu’il n’y a pas encore de résultats sur l’efficacité des différents médicaments testés contre le Covid-19. – dont l’hydroxychloroquine. L’étude visait initialement 3 200 patients en Europe, dont au moins 800 en France, mais on sait que plusieurs divergences et intérêts contradictoires sont en passe de ruiner cet ambitieux et coûteux projet. La polémique peut prospérer.
A demain @jynau
La polémique va surtout prospérer en mélangeant les études de niveau preuve diffèrent. C est pourtant ce qui est fait à partir des 2 études publiées aujourd’hui dans le BMJ un essai randomisé chinois et une étude observationnelle française.Surprenant que la méthodologie de base ne soit pas relayée ici….
La polémique va surtout prospérer chez ceux qui privilégient la croyance à la science. Entre deux études sur plus de 150 patients chacune publiées dans BMJ (impact factor 27.6) et le moignon d’essai sur 26 patients publié surtout sur youtube et un peu dans Ijaa (impact factor 4.6) avec un délai de relecture suréaliste pour ne pas dire éminement suspect (quelques jours) il n’y a pas photo. Mais il n’y a pas l’azithromycine magique, bien sûr. Au passage l’azithrocmycine en question n’a été donnée qu’à 6 patients sur 26 dans l’étude marseillaise. C’est dire si le niveau de preuve est béton. Tiens je vais me prendre un doliprane, si ma névralgie se calme c’est décidé je publie.
Je dirais même plus :
Elles ont déjà été analyséeS. T t t !
1ere étude : observationnelle et bien sur qui a un grand intérêt quand elle vient des détracteurs ! Lorsque c’est Raoult qui publie ce genre d’étude ça ne vaut rien car ça ne respecte pas les canons. 2ement elle porte sur des patients hospitalisés graves et on regarde s’ils finissent en réanimation. !! d’après Raoult l’HCQ est utile lorsque donnée tôt. ce que confirme cette étude en double aveugle Brésilienne : https://pgibertie.files.wordpress.com/2020/04/2020.04.15-journal-manuscript-final.pdf
Vous ne devez pas savoir ce que veux dire double aveugle car dans « l’étude » que vous indiquez patients comme médecins savent parfaitement qui prend ou pas le traitement. En matière d’analyse critique on fait plus pertinent.
En fait la lecture du papier brésilien est encore plus amusante. Diagnostique symptomatique sans test virologique prouvant l’infection par le virus : en gros on suit des infections pulmonaires, dont certaines probablement d’origine bactérienne, et on découvre que l’azithromycine… est un antibiotique. Magique…
En effet ces 2 études ne valent pas grand chose.
Mais la brésilienne est affligeante aussi.
Je n’ai pas trouvé comment le groupe témoin a été fabriqué (c’est peut être le bon mot en anglais)
Ah si (quel bordel ce papier):(anglais approximatif) :
It was defined as the treatment group, patients that accepted the treatment with hydroxychloroquine plus azithromycin.
It was defined as the control group, patients that refused and did not sign the informed consent to use hydroxychloroquine and azithromycin.
Tu parles d’un sérieux. C’est affligeant que voulez vous tirer d’un étude aussi naïve ?
Donnez ça en épreuve d’analyse d’article à un étudiant de 5ème année, il va protester en demandant un article , pas un chiffon.
Pas de tirage au sort.
Pas d’aveugle.
Critère de jugement : une décision humaine et qui plus est, sans que l’on soit en position aveugle et non un critère robuste.
Bref on ne sait rien de plus qu’avant.
Raoult n’a en rien montré que son traitement marche donné tôt ni ersonne démontré qu’il ne parche pas. Et l’étude paulista ne confirme rien du tout.
Bref la thérapie Raoult, après cette « étude » do Brasil , nao sou contra nem a favor, muito pelo contrario ! Par contre la méthode on ne peut être que contre.
Et de plus pas de diagnostic de ce qu’on traite.
Ce qui est acceptable mais il faut le souligner pour l’interprétation . Ainsi on peut analyser l’efficacité des vaccins antigrippaux sur soit les grippes prouvées soit les syndromes grippaux. L’interpréttation en tient compte.
On note que 70% ont un scanner compatible pais ce que l’on oublie c’est que toutes sortes de virus donnent les mêmes aspects au scanner (dans une étude sur le sujet avec PCR pour toutes sortes de virus) sauf que d’habitude on ne fait pas de scanner à ces malades.
Le critère d’entrée etant « Consecutive outpatients with persistent flu-like symptoms (suspected COVID- 19 infection), persisting for a period equal to or greater than 2 day » c »st ce qu’on veut. Il y a des périodes ou 15% de ces presentations sont positives en RT PCR (le cas en region parisienne à l’arrivée de la vague).
UNe fois encore l’IHU avait les moyens matériels et les malades pour faire une étude tenant debout ils ont choisi de ne pas la faire ou pas su comment il faut faire. C’est un coup de poker mais le poker n’est pas adapté à l’enjeu.
Démontrer qu’il n’y a pas d’effet est toujours compliqué, en gros cela reviendrait à réaliser un essai de non infériorité du standard of care (ici prise en charge symptomatique) vs la potion Raoult, ce qui impliquerait un effectif assez important. Pas convaincu que cela en vaille la chandelle, il y aura de toute façon toujours des illuminés pour chercher la bébette. Sur le fond il est assez évident que s’il y avait un effet autre que marginal (au mieux) il aurait été mis en évidence depuis longtemps. Inutile d’essayer de se battre contre Facebook, YouTube et Twitter, c’est perdu d’avance…
En effet c’est la loi de Brandolini qui s’applique .
« Brandolini’s law emphasizes the difficulty of debunking bullshit. In contrast, the faster propagation of bullshit is an old proverb: “a lie is halfway round the world before the truth has got its boots on”. »
The Unbearable Asymmetry of Bullshit
https://blogs.bmj.com/medical-ethics/2016/02/16/the-unbearable-asymmetry-of-bullshit/
Bonjour
J’ai rêvé ou dans l’étude Mahevas (la française) il est écrit
None of the 15 patients who received a combination of hydroxychloroquine and azithromycin was transferred to intensive care and none died.