Bonjour
16/05/2020. Qui dira les dégâts causés par la métaphore présidentielle ? Pourquoi vouloir à tout prix vouloir faire une « guerre » d’une question sanitaire, aussi périlleuse complexe et majeure soit-elle ? Une fois forgée la métaphore de la guerre à l’ancienne fut filée : virent le « front », la « première ligne » et les suivantes, les « héros en blouses blanches », l’ « ennemi qui n’a pas de frontières », ou « pas de passeport ».
Il y a quelques jours surgirent d’autres idées, comme celle de la « réactivation » d’une « médaille de l’engagement » et d’un hommage rendu lors des cérémonies du 14 juillet – deux initiatives présidentielles qui ont plus irrité que séduit dans le milieu des soignants. Précisons que la « médaille de l’engagement contre les épidémies » est une médaille française créée le 31 mars 1885, un an après la grave épidémie de choléra qui avait touché la France. Elle visait à « récompenser ceux qui s’étaient particulièrement dévoués pendant cette période », a rappelé Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, en expliquant les choix présidentiels.
Le mémoriel et l’émotion
Aujourd’hui, à la veille du lancement, par Emmanuel Macron dans l’Aisne d’une année de commémorations centrées sur le général Charles de Gaulle, voici qu’émerge l’idée d’un « Mémorial des victimes du coronavirus » – une idée qui lui aurait été soufflée par des membres de son Conseil scientifique, selon Le Parisien (Olivier Beaumont).
« Il n’y a pas de réflexion à ce stade sur ce point », précise le canal officiel de l’Élysée. En coulisses pourtant, ce projet de mémorial agite bel et bien quelques cerveaux autour d’Emmanuel Macron. Avec ses partisans… et ses détracteurs. « ‘’C’est séduisant sur le papier, mais le président n’a pas d’avis pour le moment. Il nous demande juste d’y réfléchir’’, confie un proche au Parisien. Un autre, pas vraiment fan, évoque plutôt ‘’une opération hasardeuse’’ : ‘’Avant de se lancer dans l’instauration d’une journée mémorielle Covid, ou de l’érection d’une sorte de monument, il faut peut-être voir comment tout cela va se terminer. Il n’y a rien de pire que de faire du mémoriel sur de l’émotion. Surtout quand l’histoire est encore en train de s’écrire’’. »
L’histoire n’est certes pas écrite. Le sera-t-elle, le 14 juillet, sur les Champs-Elysées ? « Faire du mémoriel sur de l’émotion » … : on retiendra l’expression.
A demain @jynau
Nous sommes dans un cas de :
Damned if you do , damned if you don’t.
Damned anyway if I don’t like you whatever you do.
Right or wrong, my (unshakable) opinion !