Covid-19: que va-t-il se passer après la découverte d’un abattoir massivement contaminé ?

Bonjour

17/05/2020. Délicate opération transparence via une conférence de presse organisée par Pierre Pouëssel, préfet du Loiret et de région Centre-Val de Loire, et Laurent Habert, directeur général de l’ARS Centre-Val de Loire. Objet : tout dire sur ce que l’on sait désormais (ou pas) quant à l’abattoir massivement contaminé de Fleury-les-Aubrais (Loiret).

Il s’agit de l’abattoir Tradival, employant 400 salariés, propriété de la coopérative-entreprise Sicarev et souffrant, officiellement, d’ « obsolescence ». Une capacité de 55.000 tonnes par an, ce qui en fait « le plus important abattoir d’animaux de boucherie, spécialisé dans la filière porcine, de la région Centre-Val de Loire ». Trois secteurs : l’abattage, la découpe et la transformation, ce dernier étant interdit d’exercer depuis janvier dernier après la découverte de cas de listériose associés à une « insuffisance de maîtrise sanitaire dans le processus de fabrication » de produits de charcuterie.

Aujourd’hui c’est l’ensemble de l’entreprise qui est à l’arrêt après la découverte de la circulation du virus de la Covid-19  au sein de l’abattoir ; via le tout nouveau système de « tracing » conduisant à la découverte d’un « cluster » par le biais de l’application « Contact Covid ». Dans un premier temps les investigations menées ont permis en quelques jours de confirmer 12 cas au sein de l’entreprise et de deux entreprises sous-traitantes. Puis une première opération de dépistage concernant 84 personnes présentes sur le site ont permis de diagnostiquer 22 cas supplémentaires. Soit, aujourd’hui 34 personnes « mises en isolement ».

La peur du déclassement en rouge

Au vu de ces éléments le reste des 400 salariés subiront un dépistage dans les deux prochains jours. L’ARS du Centre-Val de Loire a estimé que ce dépistage de l’ensemble des salariés (et non seulement de l’unité de découpe qui faisait l’objet des premières investigations) était nécessaire « compte tenu de l’importance de la circulation du virus » dans cet abattoir. Ce dépistage, qualifié « d’assez considérable », est mené par les unités mobiles du CHR d’Orléans. Chaque cas positif identifié conduit à la recherche de l’ensemble des personnes ayant été en contact, soit entre dix et quinze personnes à chaque fois. Où l’on mesure l’ampleur des travaux devant être menés pour établir les chaînes potentielles de contamination -et prévenir les contaminations ultérieures.

Pour Pierre Pouëssel aucun doute n’est permis : il s’agit d’un « important cas groupé Covid », même si  « aucun cas grave » n’a été diagnostiqué à ce stade. Interrogé lors de la conférence de presse sur le fait de savoir s’il s’agissait d’un « cluster » semblable à celui, inaugural en France,  de Mulhouse, le préfet a répondu ceci : « la grande différence est qu’il y a des tests systématiques et que tout l’objectif est de casser la chaîne ». « Selon la DRH de l’entreprise, il y avait bien les masques, les gels, les prises de température à l’entrée de l’abattoir et il semble que le protocole ait été respecté » a-t-il prudemment ajouté.

Dès lors comment comprendre ? Parmi les hypothèses évoquées à Orléans la principale, à ce stade, demeure le non-respect par les salariés des « gestes barrières » en dehors des ateliers de travail. Mais il faut aussi, dès maintenant, compter avec des conséquences en cascade. Comme la question de la fermeture des écoles orléanaises qui venaient de rouvrir; et celle des premières rumeurs concernant de possibles contaminations des aliments commercialisés par l’entreprise.

Avec, en toile de fond la sanction que rien, pour l’heure, ne saurait justifier : le déclassement en « rouge » du département du Loiret.

A demain @jynau

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