Bonjour
27/05/2020. Spectacle politique. C’est l’entretien « exclusif » que tous les médias réclamaient. On le trouvera dans Le Figaro ( Mathilde Siraud et Vincent Trémolet de Villers) : « Exclusif. Agnès Buzyn au Figaro: ‘’J’ai pu apparaître comme un bouc émissaire’’. L’ex-ministre de la Santé, candidate LREM à Paris, sort de son silence, deux mois après ses révélations sur la campagne municipale et l’épidémie ».
Ses dernières déclarations publiques, ahurissantes, remontaient au 17 mars. «Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu (…) on aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade» avait-elle déclaré au Monde. « Pourquoi avoir attendu le lendemain du premier tour pour sonner l’alerte? » demande Le Figaro. Agnès Buzyn :
« D’abord, je regrette d’avoir décroché mon téléphone au lendemain du premier tour. Si c’était à refaire, je ne le referais pas. J’avais été trois ans ministre, j’avais mené une campagne tambour battant, j’étais sonnée comme tous les Français par l’annonce attendue d’un confinement. J’ai répondu à chaud. Or, tous les hommes et les femmes politiques savent qu’on ne réagit jamais à chaud au lendemain d’une élection! Je comprends que mes propos aient créé de l’émoi et aient pu choquer.
« Le mot «mascarade» était certainement trop fort – les gens qui me connaissent savent que je suis une femme policée mais que j’ai souvent un langage très direct -. Je m’excuse d’avoir utilisé ce mot. Je voyais que l’épidémie progressait, j’avais l’intime conviction que le second tour ne pourrait pas avoir lieu. Je voyais toutes les tractations commencer pour les fusions de listes et cela me semblait totalement déconnecté de la vie des Français et de ce que nous allions vivre. J’ai été choquée de ces tractations inappropriées, c’est pour cette raison que j’ai utilisé le terme de ‘’mascarade’’. »
« Bouc émissaire«
Pour le reste? Elle ne regrette pas son départ du ministère de la Santé. Emmanuel Macron et Édouard Philippe n’ont en rien « tardé à prendre la mesure de cette épidémie ». « Ils ont été très réactifs, je pourrai en témoigner, dit-elle. Le gouvernement a été remarquable, il a su s’adapter à l’évolution de l’état des connaissances. Nous pouvons être fiers des mesures qui ont été prises dans notre pays, que ce soit sur le plan sanitaire ou économique. »
« Redoutez-vous votre retour dans l’arène, lui demande Le Figaro. Vous faites désormais partie des personnalités politiques les plus rejetées par les Français… ». Agnès Buzyn :
« Les Français sont restés sur une impression d’une expression orale malheureuse. J’ai ma conscience pour moi, je sais tout ce que j’ai fait, à quel point j’ai préparé cette crise. C’est pourquoi j’ai décidé d’accorder cette interview et j’aurai l’occasion d’y revenir devant les commissions d’enquête. Mais maintenant, il faut nous projeter dans l’avenir. J’ai la chance de conduire une formidable équipe de 500 colistiers et d’élus parisiens, portée par des milliers de militants. Je sens une grande énergie depuis que j’ai confirmé ma candidature cette semaine.
Pourquoi avoir tant tardé à s’expliquer? « Il y a eu un emballement médiatique d’une violence inouïe, des propos complotistes, antisémites, sur les réseaux sociaux. J’ai pu apparaître comme un bouc émissaire. J’ai donc préféré attendre que la peur retombe. Cette période a marqué ma famille, mes enfants, et cela leur tient aussi à cœur que la vérité soit rétablie. »
Le spectacle de la politique dit finalement assez bien les violences de ses coulisses.
A demain @jynau