Bonjour
26/05/2020. On l’avait presque oublié. « C’est l’aboutissement d’un long feuilleton, le baclofène est enfin inscrit sur la liste des spécialités pharmaceutiques remboursées par la Sécurité sociale dans l’alcoolodépendance » nous apprend Le Quotidien du Médecin (Damien Coulomb) qui a fort jeureusement retrouvé un avis publié dans le « Journal officiel » du 20 mai dernier.
La fin d’un feuilleton mi-médical mi-idéologique qui n’aurait jamais dû tant durer. En décembre dernier la Haute Autorité de santé (HAS) avait finalement donné un avis favorable au remboursement de Baclocur, la formulation du baclofène développé par le laboratoire Ethypharm dans l’indication de la réduction de la consommation d’alcool, après échec des autres traitements médicamenteux disponibles. Un avis conditionné à la collecte de données d’efficacité et de tolérance dans un délai maximal de trois ans en vue d’une réévaluation.
Rappelons que l’autorisation de mise sur le marché avait été obtenue en octobre 2018, au terme de longues années de polémiques et d’incompréhensions multiples. Dans son avis, la HAS accorde un service médical rendu faible (SMR IV) et une absence d’amélioration du service médical rendu (ASMR V). Le prix et le remboursement du Baclocur devait alors faire l’objet de négociation entre Ethyfarm et le comité économique des produits de santé (CEPS).
Remboursement à 15%
« S’il existe une marge de négociation, un SMR IV et un ASMR V laissent présager d’un remboursement à hauteur de 15 %, expliquait Le Quotidien du Médecin en décembre dernier. À titre de comparaison, Selincro (nalméfène, commercialisé par Lundbeck) vendu à hauteur de 50,67 euros pour une boîte de 14 comprimés, est remboursé à 30 %. L’Aotal (acamprosate calcique, Merck) est lui vendu 10,17 euros la boîte de 60 comprimés, remboursé à 65 %. »
Et pour finir, la douche froide annoncée, pour le baclofène : remboursé à 15%. Commercialisé sous le nom de Baclocur, il sera disponible à différentes posologies : 10 mg (4,84 euros la boite de 30), 20 mg (9,58 euros), 30 mg (14,33 euros), et 40 mg (19,09 euros). Son utilisation doit s’accompagner d’un suivi médical rapproché en particulier pendant la phase de titration. La dose journalière maximale de baclofène est de 80 mg par jour – un objet de controverse. En l’absence d’efficacité après trois mois de traitement, ce dernier doit être arrêté de façon progressive
Corollaire de ce remboursement : l’Agence nationale de sécurité du médicament a annoncé l’arrêt de la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) des spécialités contenant du baclofène dans l’indication de l’alcoolodépendance. À compter du 15 juin 2020, il ne sera plus possible aux praticiens de prescrire, dans le cadre de cette RTU les autres spécialités à base de baclofène (Lioresal 10 mg et Baclofène Zentiva 10 mg). Des années pour un tel résultat.
A demain @jynau