Bonjour
06/06/2020. C’est une étude que les responsables du précieux mensuel indépendant Prescrire ont décidé de faire connaître au plus vite. « Dans un essai randomisé en double aveugle versus placebo chez environ 800 personnes ayant été à proximité d’une personne atteinte de covid-19, l’hydroxychloroquine n’a pas diminué le risque de survenue de la maladie » résument-ils.
Cette étude (qui n’est bien évidemment pas sans quelques insuffisances méthodologiques) vient d’être publiée dans le New England Journal of Medicine : A Randomized Trial of Hydroxychloroquine as Postexposure Prophylaxis for Covid-19
« Cet essai, mené aux États-Unis d’Amérique et au Canada, a inclus 821 adultes sans symptôme ayant été, pendant plus de 10 minutes, à moins de 1,8 mètre d’une personne atteinte de covid-19, alors qu’ils étaient peu ou pas munis d’équipements de protection, précise Prescrire. Dans les 4 jours qui ont suivi cette exposition, les participants ont reçu soit un placebo, soit un traitement de 5 jours par hydroxychloroquine (une première dose de 800 mg, suivie 6 à 8 heures après d’une deuxième dose de 600 mg, puis 600 mg par jour pendant 4 jours). Le critère principal d’évaluation a été la survenue dans les 14 jours de symptômes évocateurs de covid-19 ou confirmé par examen biologique. »
Donald Trump
La moitié des participants étaient âgés de plus de 40 ans, et 52 % étaient des femmes. Environ 30 % étaient atteints d’une affection chronique, le plus souvent une hypertension artérielle ou un asthme. Environ 3 % des participants étaient fumeurs. Au cours des 14 jours de suivi, dans le groupe placebo sans traitement préventif, 14 % des patients ont eu des symptômes ou un diagnostic de Covid-19. Il n’y a pas eu de différence statistiquement significative entre les groupes hydroxychloroquine et placebo. La sévérité des symptômes n’a pas semblé différente entre les deux groupes. »
Dans cet essai, au moins un « événement indésirable » est survenu chez environ 40 % des participants sous hydroxychloroquine, entraînant parfois un arrêt prématuré du traitement, versus 17 % sous placebo (différence statistiquement significative). Effets indésirables rapportés : principalement des troubles digestifs, des troubles neurologiques, des céphalées, et plus rarement, des réactions cutanées et des troubles visuels. Prescrire :
« En somme, selon cet essai, des symptômes évocateurs de covid-19 surviennent chez environ 14 % des personnes ayant été, pendant plus de 10 minutes, peu ou pas munies d’équipement de protection, à moins de 1,8 mètre d’une personne atteinte de Covid-19. La prise d’hydroxychloroquine dans les 4 jours qui suivent n’a pas d’efficacité démontrée pour prévenir la survenue de covid-19, alors qu’elle expose à des effets indésirables, que l’on sait par ailleurs parfois graves (troubles du rythme cardiaque, en particulier). »
C’est là une nouvelle pièce médicale et politique à verser à l’épais dossier de l’affaire « Hydroxychloroquine-Covid-19 ». Une pièce à transmettre aussi au président des Etats-Unis qui, se mettant en scène, a choisi de faire une publicité internationale de l’utilisation de ce médicament à des fins préventives.
A demain @jynau
Votre titre d’article semble totalement inexact au vue des conclusions des auteurs de l’étude : …The results reported by Boulware et al. are more provocative than definitive, suggesting that the potential prevention benefits of hydroxychloroquine remain to be determined.
Vous confondez l’étude et le commentaire de cette dernière….
Je confirme…. et le titre de ce billet me paraît complètement approprié