Bonjour
10/06/2020. Il y avait eu le déjà célèbre « soupçon avéré ». Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, récidive depuis 48 heures dans son maniement hautement problématique de la langue française. Certains journalistes parlent de « gaffes », de « dérapages » ou de « monstruosités sémantiques ou juridiques ».Vint ensuite, le 9 juin les propos tenus sur BFM TV-RMC . C’était à la veille des manifestations prévues contre le racisme et les violences policières :
« Les manifestations ne sont pas [autorisées] dans les faits, car il y a un décret du Premier ministre dans le cadre de la deuxième phase du déconfinement qui interdit les rassemblements de plus de dix personnes. Mais je crois que l’émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s’appliquent. »
« Nous ne souhaitons pas réaffirmer l’interdiction, qui est de droit, qui est de fait, et il n’y aura pas de sanctions et de procès-verbal pour la participation à cette manifestation. Il faut que cette émotion forte puisse être soutenue. »
Jean-Paul Sartre et la magie
Ces mots ont aussitôt embrasé l’opposition politique et inquiètent certains piliers de la majorité présidentielle. Les juristes ne tarderont guère a donner de la voix sur le thème de l’Etat et du droit. Pour l’heure, le président des Républicains, Christian Jacob, a estimé sur Twitter que dire que « l’émotion prédomine sur la loi » met « gravement en danger l’ordre public ». « Ses propos sont indignes d’un ministre de l’Intérieur, écrit-il. En République, la force doit rester à la loi.» Florian Philippot, ancien cadre du Rassemblement national, sur franceinfo :
« C’est le cirque : le ministre de l’Intérieur explique que les manifestations sont interdites mais que l’émotion les justifie. Peut-on organiser des manifs si on est ému, par exemple par l’appartenance de la France à l’UE? ».
Qu’en diront, le moment venu le Conseil d’Etat et le Conseil constitutionnel ? Où l’on en vient, sans véritable surprise, à s’interroger sur un concept pleinement d’actualité, spécialité des psychologues et de tous les professionnels de la psyché : l’émotion. En y intégrant les variantes ministérielles : émotion « mondiale » et émotion « saine » (sic) qui de nature à pouvoir dissoudre les règles juridiques habituelles. Et comment résister à ne pas citer ces lignes, étrangement prophétiques, écrites il y a quatre-vingts ans :
« À présent nous pouvons concevoir ce qu’est une émotion. C’est une transformation du monde. … Le passage à l’émotion est une modification totale de « l’être-dans-le-monde » selon les lois très particulières de la magie. » Sartre, Esquisse d’une théorie des émotions, Paris, Hermann, 1939, p. 43, 66.
A demain @jynau
Bonjour,
Question : Un « Soupçon de favoritisme », à 200 000 euros par mois (!!!!) de frais en maintenances … sans appel d’offres … est-ce suffisamment, ou grandement … émotionnant ???
Si un signalement a été porté au Procureur de la République, par l’association Anticor, là, la Loi pensera quoi ???
Source : https://www.nouvelobs.com/economie/20200610.OBS29908/info-obs-stopcovid-anticor-s-inquiete-de-soupcons-de-favoritisme-apres-nos-revelations.html
L’émotion, un manque absolu et rédhibitoire de toutes nos réalisations d’Intelligence artificielle.
Emotion, cel
Reprise après retour à la ligne intempestif : émotion, c’est ce qui met en mouvement les humains et probablement d’autres formes du vivant comme les animaux ou… les plantes. Expression, c’est faire sortir de. Faire sortir d’une pensée approximative un message qui ne le soit pas lui-même est un exploit encore jamais réalisé.
FIN