The Lancet : 216 médecins dénoncent la «torture» dont est victime Julian Assange

Bonjour

26/06/2020. S’indigner ? Jouer les blasés ? Voilà une publication du Lancet qui ne sera pas rétractée. Un document qui pourrait aussi, malheureusement, faire date : « The ongoing torture and medical neglect of Julian Assange ». Les 216 signataires de trente-trois pays plus qu’inquiets de l’état de santé et des conditions de détention de Julian Assange. Selon eux situation dans laquelle se trouve Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, s’apparente à de la « torture ».

« Il ne s’agit pas d’un travail de recherche ou de diagnostic, précise Le Monde (Martin Untersinger). Ses auteurs n’ont pas examiné directement Julian Assange et l’on n’y apprend rien sur la situation médicale de l’Australien. Il s’agit en fait d’un éditorial de médecins appartenant à un collectif de soutien à M. Assange, toujours incarcéré dans une prison du sud-ouest londonien dans l’attente de la deuxième partie de son procès en extradition, qui doit se tenir en septembre. »

Faut-il rappeler que Julian Assange (informaticien, journaliste et  »cybermilitant ») est au cœur d’une affaire politico-judiciaire d’envergure internationale depuis 2010 – à la suite notamment de révélations accablantes sur la manière dont les Etats-Unis et leurs alliés mènent la guerre en Irak et en Afghanistan – avant d’être accusé d’agressions sexuelles en Suède ?

« Une escalade dans les tactiques de torture psychologique »,

L’état de santé de M. Assange fait désormais régulièrement l’objet d’alertes de la part de ses défenseurs qui espèrent pouvoir user de cet argument pour faire barrage à son extradition vers les Etats-Unis, où il encourt 175 ans de prison pour avoir publié, il y a dix ans, des documents secrets.

Les médecins signataires du Lancet dénoncent en particulier les « violations continues des droits humains et juridiques de M. Assange, aux mains des autorités judiciaires et pénitentiaires au cours de la procédure d’extradition ». « Ils se font là l’écho des reproches déjà formulés à plusieurs reprises par les avocats du fondateur de WikiLeaks, notamment sur son isolement dans la prison de haute sécurité de Belmarsh et la grande difficulté que rencontrent ses avocats pour s’entretenir avec lui et préparer sa défense » souligne Le Monde. Ainsi, rappellent-ils que, pendant la première partie du procès en extradition, en février, « il a été cantonné à un box en vitres pare-balles d’où il lui était impossible de suivre l’audience, on lui a refusé de s’entretenir avec ses avocats. Il a été fouillé à nu, menotté onze fois, déplacé dans onze cellules différentes et certains documents confidentiels de sa défense ont été saisis ».

« L’isolation et une stimulation insuffisante sont des techniques de tortures majeures, capables de déclencher un désespoir important, de la désorientation, de la déstabilisation et la désintégration de fonctions mentales et psychologiques cruciales », écrivent les signataires. Ces derniers dénoncent aussi le refus de la justice britannique d’accorder une libération conditionnelle afin de la protéger de la pandémie de Covid-19, particulièrement virulente en milieu carcéral. « M. Assange court un risque important de contracter le coronavirus et d’y succomber » affirment-ils.

La publication du texte survient deux jours après que la justice américaine a annoncé un renforcement de l’accusation qui le vise. Cette annonce constitue « une escalade dans les tactiques de torture psychologique », a dénoncé l’une des co-autrices de la lettre, Lissa Johnson, dans un communiqué.  Le 21 octobre dernier, l’Australien de 48 ans était apparu désorienté au cours de sa première apparition en public en six mois, bredouillant pendant une audience à Londres et semblant avoir des difficultés à se rappeler sa date de naissance. C’était le 3 juillet 1971 à Townsville. Il y aura bientôt quarante-neuf ans. S’indigner ?

A demain @jynau

Une réflexion sur “The Lancet : 216 médecins dénoncent la «torture» dont est victime Julian Assange

  1. La prison préventive est toujours une forme de torture dont l’objectif réel est de pousser à des aveux. Forme moderne de la question médiévale. Détail horrible : l’homme n’étant qu’un homme disposant de la capacité de parler, un aveu est vrai ou faux, il ne peut donc jamais être une preuve. Ça prévient quoi alors, ce genre d’embastillement ?
    L’usage intensif de cette décision de justice avant tout procès est-il admissible dans une société qui se dit évoluée ? Laissons de côté la valeur éducative mimétique de toute immersion dans l’univers carcéral. Et le problème de la surpopulation de nos prisons.

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