Bonjour
30/06/2020. Désormais, prendre date face aux premières alertes infectieuses virologiques potentiellement pandémiques. Agnès Buzyn ne dirait pas le contraire qui est aujourd’hui entendue par la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale ; et qui devra répondre de ses actes quand elle était puissante ministre des Solidarités et de la Santé.
Prendre date, en cette fin juin 2020 : une équipe de chercheurs universitaires chinois annoncent publiquement avoir es découvert une souche de virus de grippe porcine présentant toutes les caractéristiques capables de provoquer une future pandémie ; une étude parue lundi dans la revue scientifique américaine PNAS. : « Prevalent Eurasian avian-like H1N1 swine influenza virus with 2009 pandemic viral genes facilitating human infection » PNAS first published June 29, 2020 https://doi.org/10.1073/pnas.1921186117. Un travail dirigé par Jinhua Liu (Key Laboratory of Animal Epidemiology and Zoonosis, Ministry of Agriculture, College of Veterinary Medicine, China Agricultural University, 100193 Beijing, China)
Une alerte aussitôt relayée par la BBC (Michelle Roberts). On sait de longue date que les porcs sont des hôtes intermédiaires dans le processus de formation et d’émergence des virus des vagues grippales pandémiques humaine. Et l’on se souvient de la pandémie de grippe A(H1N1) de 2009. Les chercheurs chinois expliquent avoir identifié un virus E A(H1N1) « réassorti » (possédant des gènes internes dérivés de pdm / 09 et TR) – un virus dénommé G4, qui est devenu prédominant dans les populations porcines depuis 2016. Comme le virus pdm / 09, les virus G4 ont toutes les caractéristiques essentielles de un virus pandémique candidat. « Il est préoccupant de constater que les travailleurs travaillant à proximité immédiate de ce animaux présentent une séroprévalence élevée pour le virus G4, soulignent-ils. Il est urgent de contrôler les virus G4 E A(H1N1)dominants chez les porcs et de surveiller étroitement les populations humaines, en particulier les travailleurs de l’industrie porcine. »
Un rappel salutaire quant au risque de l’émergence de pathogènes zoonotiques
Leur surveillance sérologique a montré que 10,4% (35/338) des travailleurs porcins étaient positifs pour le virus G4 E A(H1N1) – ceux âgés de 18 à 35 ans ayant des taux de séropositivité de 20,5% (9/44), indiquant que un accroissement du potentiel infectieux chez les humains. « Une telle infectiosité augmente considérablement les possibilités d’adaptation du virus chez l’homme et soulève des inquiétudes quant à l’émergence éventuelle de virus pandémiques » soulignent encore les auteurs de l’étude.
« De 2011 à 2018, 30.000 prélèvements nasaux ont été réalisés sur des porcs dans les abattoirs de dix provinces chinoises et dans un hôpital vétérinaire, permettant d’isoler 179 virus de grippe porcine. La majorité était de la nouvelle variété, qui est devenue dominante chez les porcs depuis 2016, résume l’AFP. Les chercheurs ont ensuite réalisé diverses expériences en laboratoire et sur des furets, des animaux très utilisés dans la recherche sur la grippe car leurs symptômes sont comparables à ceux des humains: ils ont de la fièvre, toussent et éternuent. Ils ont observé que les virus G4 étaient plus infectieux, se répliquaient dans des cellules humaines et provoquaient chez les furets des symptômes plus graves que d’autres souches. En outre, selon des tests in vitro, l’immunité obtenue après contact avec les virus humains de la grippe saisonnière ne protègerait pas contre le G4. »
Le passage du virus dans la population générale ne fait plus aucun doute – sans pour autant que l’on dispose de preuve d’une transmission d’humain à humain – point de départ des épidémies émergentes. «L’inquiétude est que les infections d’humains par les virus G4 ne mènent à une adaptation humaine et n’augmentent le risque d’une pandémie humaine» résument ces chercheurs qui réclament la mise en place d’une surveillance étroite des populations travaillant au contact des porcs.
«Ces résultats sont un rappel salutaire que nous courons constamment le risque de l’émergence de pathogènes zoonotiques, a commenté auprès de la BBC James Wood, chef du département de médecine vétérinaire à l’université de Cambridge. Un rappel salutaire, aussi, que des animaux d’élevage, avec qui les humains sont plus en contact qu’avec des animaux sauvages, sont la source d’importantes pandémies virales.»
Quel ministre, en France, s’intéresse aujourd’hui à l’alerte lancée depuis Pékin ?
A demain @jynau