Bonjour
04/07/2020. Urgence versus transparence… La Commission européenne a autorisé le 3 juillet la « mise sur le marché conditionnelle » de l’antiviral remdesivir (Veklury®) de Gilead Sciences au sein de l’Union européenne ; et ce pour le traitement des patients gravement atteints de la Covid-19. Una autorisation accordée moins d’un mois après le dépôt de la demande et une semaine seulement après l’avis de l’Agence européenne du médicament (contre plus de deux mois habituellement – et en dépit des accusations du Pr Didier Raoult, Marseille).
« Nous ne négligerons aucun effort pour obtenir des traitements ou des vaccins efficaces contre le coronavirus », a déclaré la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides, dans un communiqué. Le remdesivir est le premier médicament autorisé au niveau de l’UE pour le traitement contre le Covid-19, précise l’exécutif européen.
Pour rappel, Le Quotidien du Médecin (Coline Garré) précise que la mise sur le marché conditionnelle (CMA) est l’un des mécanismes réglementaires de l’UE visant à faciliter l’accès à des médicaments « qui répondent à un besoin médical non satisfait », notamment dans des « situations d’urgence en réponse à des menaces pour la santé publique telles que la pandémie actuelle », même si les données sont « moins complètes que prévu ».
Initialement développé contre la fièvre hémorragique Ebola, cet antiviral est la première thérapie à avoir démontré une « certaine efficacité » chez les patients hospitalisés pour le Covid-19 dans un essai clinique de taille significative – et ce même si l’effet peut être considéré comme « modeste ».
La recommandation de l’EMA concerne le traitement du nouveau coronavirus chez les adultes et les adolescents à partir de 12 ans, souffrant de pneumonie et ayant besoin d’un supplément d’oxygène. L’EMA s’appuie principalement sur l’étude américaine du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), qui démontre que les patients traités par du remdesivir se rétablissent en moyenne quatre jours plus vite que les autres malades. Il n’a pas été prouvé que le remdesivir permettait d’éviter les décès.
Reste la question, majeure mais toujours passée sous silence, du prix. On se souvient, ici, de la peu banale « lettre ouverte de Daniel O’Day, CEO, Gilead Sciences » parlant « ouvertement » de la question de la fixation du prix :
« Une des principales raisons ayant guidé notre décision est de limiter la nécessité de négociations sur le prix pays par pays. Nous avons fixé ce prix pour rendre le traitement abordable dans l’ensemble des pays développés. Ce prix sera proposé à tous les gouvernements des pays développés dans lesquels l’utilisation du remdesivir est autorisée. Au prix de 390 $ par flacon, le remdesivir devrait permettre aux systèmes de santé de réaliser des économies. »
Questions : Les négociations commerciales entre le gouvernement français et Gilead Sciences seront-elles, comme toujours tenues secrètes ? Ou peut-on un instant espérer, (avec l’arrivée de Jean Castex et Nicolas Revel à Matignon) que la France s’engagera ici sur la voie d’une transparence avec Big Pharma, transparence démocratique qu’elle a toujours refusée ?
A demain @jynau
Le prix annoncé est un scandale bien que ce soit usuel compter le coût virtuel d’une journée de survie est honteux paye t on le paracétamol à ce prix, que de magouilles autour !