Bonjour
15/07/2020. Comment avancer ? « Ségur = imposture » C’est le nouveau slogan ajouté, mardi 14 juillet, à ceux désormais bien connus, dans les rangs des soignants mobilisés ces derniers mois pour réclamer plus de moyens pour l’hôpital public. « Au lendemain des accords du ‘’Ségur de la santé’’, résume Le Monde (Camille Stromboni),des milliers d’infirmières, d’aides-soignantes, de manipulateurs radio… ont défilé à Lyon, Toulouse, Bordeaux, Paris, à l’appel de plusieurs syndicats et collectifs, dont la CGT, SUD, Solidaires, le Collectif inter-hôpitaux, pour dire leur insatisfaction face à ces accords signés à Matignon avec plusieurs syndicats majoritaires (FO, CFDT, UNSA). »
Pour les manifestants, le compte du Ségur n’y est pas, loin s’en faut. Rappel : le texte signé le 13 juillet, portant sur le volet des revalorisations salariales et des carrières (et salué comme un « accord historique » par le Premier ministre, Jean Castex) prévoit une enveloppe globale de 8,1 milliards d’euros, qui doit notamment permettre une augmentation de 183 euros net pour les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants) et non médicaux (agents techniques et administratifs) d’ici à mars 2021. Loin, notamment, des 300 euros réclamés depuis des mois.
Mais le salaire n’est pas tout. « C’est de l’enfumage, on est des héros, mais on n’a toujours rien sur les lits, quasiment rien sur les postes », dit Marie, infirmière en psychiatrie citée par Le Monde. à propos des 10 000 à 15 000 postes promis par le Premier ministre. « Mais l’après-Covid-19 en psychiatrie, c’est pire que le Covid-19, ajoute-t-elle. Les patients, après être restés confinés, nous arrivent dans un état lamentable, dénutris… J’avais une femme hier de 1 mètre 65, 40 kilos, terrorisée par l’idée de ressortir. »
Elisabeth, manipulatrice radio au CHU de Lille se dit choquée de voir nommé comme Premier ministre Jean Castex, l’un des artisans du système de « tarification à l’activité » dans les hôpitaux au début des années 2000, à l’origine de « la destruction du service public ».
« Derrière les hommages, Macron asphyxie l’hôpital »
On ajoutera que lors de la cérémonie du 14-Juillet sur la place de la Concorde, placée par Emmanuel Macron sous le signe de « l’hommage aux soignants », une banderole géante était dans le ciel pour dénoncer la situation de l’hôpital, portée par des ballons. « Derrière les hommages, Macron asphyxie l’hôpital », pouvait-on y lire. Deux personnes ont été brièvement interpellées pour « survol d’une zone interdite ». A Paris, la manifestation a été marquée par des heurts sporadiques entre les forces de l’ordre et des manifestants en fin de cortège sur la place de la Bastille. Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogène.
Comment, désormais, allons-nous avancer ? Les personnels soignants ont « encore des attentes », malgré les revalorisations salariales annoncées lors du Ségur de la santé, a reconnu mardi 14 juillet le ministre de la Santé, Olivier Véran. Ce dernier a promis d’y répondre dès la semaine prochaine par de nouvelles mesures « non salariales », notamment sur l’« organisation de l’hôpital ». Après la signature des accords salariaux lundi, « un temps d’explication est nécessaire », a-t-il expliqué à l’issue d’une visite au SAMU de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne).
Olivier Véran a par ailleurs minimisé l’ampleur de la mobilisation des soignants, qu’il a estimée à « quelques centaines de soignants à Paris ». Les accords salariaux ont été signés « avec des syndicats représentatifs », ce qui n’était « pas arrivé depuis des années », a-t-il fait valoir. « Ça ne veut pas dire que tout le monde est forcément d’accord, [mais] que les avancées ont été reconnues par la majorité des personnes qui représentent le personnel. » Ce n’est certes pas faux. Pour autant comment, désormais, collectivement avancer ?
A demain @jynau
Depuis un bon paquet d’année je tente de faire partager avec le Net l’idée que la médecine elle-même ( pas seulement l’hospitalière publique) est malade. Et qu’elle meurt doucement nous nos yeux qui ne le voient pas. Le clinquant des technosciences n’y changent rien.
Je me suis risqué à évoquer la piste d’une métamédecine : une médecine de la médecine.
Trop gênant, toutes les féodalités dont l’Hopital Public et l’Université, la pieuvre pharmaceutique mondialisée, les Etats et leurs unions elles-mêmes ne peuvent l’accepter.
Enfin, enfin, la forteresse de la cité scientifique obligée de revoir ses fondations elles-mêmes, c’est simplement… scandaleux.
Alors, un modeste Ségur pour panser un système public de soins sans rien toucher de nos fondations elles-même, c’est voué à l’échec. C’est panser sans penser…
Mais, en vérité, tout le monde s’en fout du moment qu’on agite des chiffres à mettre sur ou sous la table !