Pas de « prime Covid » pour les soignants intérimaires : Olivier Véran face à l’injustice

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31/07/2020. Qui, dans les médias généralistes, hormis Le Monde (Bertrand Bissuel), s’intéresse encore à ce dossier bien ingrat : la « prime exceptionnelle » créé pour les personnels ayant accompagné les malades du Covid-19 ? C’est là une affaire qui a provoqué quelques remous depuis l’annonce, par Emmanuel Macron le 25 mars dernier, d’une gratification financière. Il s’agissait de faire un geste à l’égard de « nos soignants qui se battent aujourd’hui pour sauver des vies ». Des retards puis, progressivement, des mécanismes mis en place, en plusieurs étapes, prévoyant le versement de sommes pouvant aller jusqu’à 1 500 euros, dans les établissements publics et privés.

Le dernier remous ne tient à rien d’autre qu’à une véritable injustice : les soignants employés en intérim ont tout simplement été bannis de ce dispositif. « C’est, en substance, ce que dénoncent le patronat et les syndicats de la branche du travail temporaire, dans une ‘’ lettre paritaire’’ envoyée, mercredi 29 juillet, au ministère des Solidarités et de la Santé, rapporte Le Monde. A travers cette démarche – rarissime du fait de son caractère unanime –, les partenaires sociaux souhaitent obtenir la suppression d’une ‘’discrimination incompréhensible’’, synonyme de ‘’mépris’’ pour celles et ceux qui en sont victimes. » Les soignants intérimaires potentiellement éligibles à la prime représenteraient un effectif d’un peu moins de 13 000 équivalents temps plein.

Injustice

C’est le troisième projet de loi de finances rectificatives pour 2020, définitivement adopté par le Parlement le 23 juillet qui « a traduit en termes juridiques cette exclusion », a déclaré au quotidien Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’emploi, organisation qui regroupe plusieurs centaines d’entreprises de travail temporaire.. « Une telle mesure entre en contradiction avec un principe fondamental, celui de l’égalité de traitement, inscrit dans le code du travail, ajoute-t-elle. C’est assez terrible, sur le plan symbolique, car les soignants, quel que soit leur statut, ont tous été actifs. Et le virus, lui, n’a fait aucune distinction. » 

Faudrait-il en effet rappeler que l’énergie déployée pour sauver des vies de même que les risques inhérents de contamination furent en effet les mêmes pour l’ensemble des personnels, titulaires ou non de leur poste ? Et Le Monde de citer un haut fonctionnaire anonymisé : le ministère de la santé ne voudrait pas payer notamment parce qu’il considère que « les intérimaires sont déjà bien rémunérés, surtout les médecins » 1.

Au ministère d’Olivier Véran on a d’autres explications à donner :  « La prime Covid a été mise en place pour que chaque établissement puisse valoriser l’engagement de ses soignants, médecins comme paramédicaux face à la crise  Elle couvre donc l’ensemble des professionnels de l’établissement, mais ne s’étend ni aux intérimaires salariés ni aux prestataires ». Qui pourrait imaginer un seul instant qu’Olivier Véran, hier encore soignant hospitalier, puisse accepter qu’une telle injustice soit commise ?

A demain @jynau

1 Commentaire du Collectif Inter-Hôpitaux: « Il y a effectivement une discussion sur certains intérimaires qui ont été beaucoup plus payés que les soignants en poste… La prime étant alors une sorte de « compensation » ».

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