Bonjour
05/08/2020. Lancée par le Pr Eric Caumes et rapportée par le menu dans ces colonnes la controverse ne cesse de prospérer. Rappelons la position, sur une question pratique et politique majeure, du chef du service des maladies infectieuses de la Pitié -Salpêtrière :
« Ce qui semble ne pas avoir été compris dans mes propos c’est que de toute façon les jeunes n’en ont rien à faire. Il faut composer avec cette réalité incontournable ou assumer d’envoyer police ou armée pour faire respecter la distanciation ou le port du masque.
« Comme ce n’est pas fait, avec juste raison, je pense qu’il faut composer – c’est à dire relever le positif (immunité dans ce groupe qui s’avérera bien utile au moment de reprendre école, collèges, lycées et universités), tout en avertissant des dangers pour eux (formes rares possibles aussi, même si rares), et pour les autres (respect des anciens). »
Réponse ce matin, sur RTL, (Jérôme Florin) du Pr Jean-François Delfraissy, toujours omniprésident du Conseil scientifique du gouvernement – et, ici, porte-parole officieux d’un exécutif en semi-vacances.
« L’épidémie de cet été touche beaucoup les sujets jeunes. Reprenons ça autrement : ce sont les jeunes qui prennent le moins de distanciation sociale, qui portent le moins le masque. Les messages de prévention ont du mal à passer. Ce sont eux qui se contaminent », a-t-il souligné. Pour autant, le président du Conseil scientifique se place en total désaccord avec le professeur Eric Caumes qui propose de laisser les jeunes se contaminer entre eux pour participer à « l’immunité collective ».
« Surtout pas ! », « Surtout pas ! », martelle Jean-François Delfraissy qui explique -euphémisme- être en « léger désaccord » avec son confrère. « Si on laisse les jeunes se contaminer entre eux avec son idée d’obtenir une immunité collective plus importante, ça a été réalisé en Suède et ça n’a pas marché. Et y a eu une contamination très importante des personnes âgées, plus importante qu’en France. Si on laisse le virus circuler dans cette population jeune, forcément à un moment donné, il va nous échapper » prévient-il. Les mesages de prévention concerne aussi les jeunes. »
Pourquoi ces silences d’Olivier Véran et de Jérôme Salomon (DGS)
Pour le reste le citoyen, submergé par des médias en boucles sanitaires permanentes, peine à s’y retrouver. Il apprend ainsi que les rassemblements culturels (spectacles, concerts etc.) « de plus de 5000 personnes » pourront être autorisés, à compter du 15 août, par les préfets en respectant «certaines conditions» sanitaires, a indiqué mardi 4 août le ministère de la Culture dans un communiqué. La distanciation d’un siège entre deux personnes ou groupes de personnes est requise ainsi que le port du masque, rappelle le ministère, après la publication d’un décret fin juillet annonçant de possibles dérogations pour tous les rassemblements.
En pratique, à compter du 1er septembre 2020, « les spectacles, festivals, concerts, ainsi que les foires et salons », pourront se tenir, « sans jauge, ni autorisation préfectorale ». De nouvelles informations sur l’évolution des mesures sanitaires seront disponibles aux alentours du 24 août, affirme le ministère, alors que les divers secteurs du spectacle vivant n’ont cessé d’alerter sur la pérennité de leurs activités, du fait de l’interdiction de grands rassemblements avec la crise du coronavirus.
Dans le même temps le même citoyen apprend que le SARS-CoV-2 continue de circuler en France. Deux personnes en sont décédées ces dernières 24 heures, portant à 30.296 le nombre total de victimes depuis le début de l’épidémie, a annoncé le mardi 4 août la Direction Générale de la Santé (DGS) dans son communiqué quotidien. 1039 nouveaux cas ont été dépistés ces dernières 24 heures. 139 nouvelles admissions à l’hôpital ont été recensées, portant à 5162 le nombre total de malades actuellement hospitalisés.
Parmi eux, 21 nouveaux patients graves ont été admis en réanimation depuis hier, portant le solde de patients dans ces unités à 388, contre 384 hier. Les régions «Île de France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France et Guyane regroupent 70% des malades en réanimation», précise la DGS. A quand les spectacles, festivals, concerts, ainsi que les foires et salons dans ces régions ?
Une DGS qui, pas plus que le ministre Olivier Véran, n’ont encore répondu de manière circonstanciée et transparente à la dérangeante proposition du Rr Eric Caumes. Le citoyen, spécialiste ou pas, aimerait un jour prochain comprendre pourquoi.
A demain @jynau
L’expérience de la Suède qui a choisi de ne pas confiner, en comptant sur l’immunité de groupe est un fiasco . Elle compte un taux de mortalité pour 100 000 habitants de 56( le 5 ème plus mauvais résultat ), soit plus de 10 fois plus que le Danemark, la Norvège et la Finlande qui ont pratiqué un confinement, plus souple qu’en France, mais plus précoce . Les 3/4 des décès concernent les personnes âgées, qui n’ont pas été protégés, bien au contraire par l’infection des plus jeunes. Pour mémoire la France qui a pratiqué un confinement strict, et surtout tardif a un taux de mortalité de 45 pour 100 000.
Les données suédoises sont claires: la pratique de l’immunité de groupe est un fiasco . Le Pr Eric Caume ne semble pas au courant de ces données factuelles .