Bonjour
11/08/2020. C’est une première ; une première « communautaire » qui soulève quelques sérieuses questions politiques et impose une réponse, au plus vite, du gouvernement. L’affaire vient (fort heureusement) d’être prise en compte par le Conseil national de l’Ordre des médecins et l’Ordre national des infirmiers. Cœur du sujet : « la constitution d’annuaires de professionnels de santé communautaires ».
En clair des listes de « soignants classés selon leur couleur de peau » ont été diffusées sur Internet et les réseaux sociaux ces derniers jours. Symptôme : la polémique déclenchée il y a quelques jours par une annonce du collectif anti-raciste « Globule Noir » sur Twitter : « Nous recherchons une infirmière à domicile racisée pour des soins dans le 13e arrondissement de Paris » ; une annonce suivie de la publication de médecins « noirs », mises en ligne par le collectif « Globule noir » – une initiative aussitôt dénoncée par la Licra comme l’expliquait L’Obs il y a quelques jours. La Licra qui dénonce ici la « folie identitaire » .
D’un côté ceux qui ne voient ici qu’une communautarisation de la médecine et une dérive racialiste. De l’autre ceux qui font état des difficultés rencontrées, parfois, dans leurs relations avec certains membres du corps des soignants – et ce du fait de leur « couleur de peau » ou de leurs convictions religieuses.
« Sirènes du communautarisme »
Les deux Ordres disent « ne pouvoir que s’élever contre cette initiative, qui va à l’encontre des principes fondamentaux de nos professions mais aussi de notre République ». Ecoutons-les :
« Engagés au service de la population, les professionnels de santé ont prêté serment de soigner avec le même dévouement et la même abnégation, quelles que soient les origines, la couleur de peau, la situation sociale ou les orientations religieuses, philosophiques ou sexuelles de leurs patients. Ils les écoutent, les examinent et les prennent en charge dans le respect de chacun, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions.
« L’Ordre des médecins et l’Ordre des infirmiers ne peuvent accepter que de telles accusations de racisme soient portées à l’encontre des soignants, attentant à leur honneur et jetant le discrédit sur leurs professions. Tout comme ils ne peuvent accepter que la santé, pilier de notre pacte social, soit soumise aux sirènes du communautarisme et de la division, dans une période où notre société se doit, plus que jamais, d’être unie. »
C’est pourquoi les deux Ordres se réservent le droit d’engager toute action permettant de mettre fin à ces pratiques contraires aux principes de la profession et du droit. Ils saisiront également le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, et la CNIL à ce sujet. Et pour dire la vérité on s’étonne qu’Olivier Véran et le gouvernement demeurent, ici, étrangement silencieux. Jusqu’à quand ?
A demain @jynau