Covid : pourquoi Emmanuel Macron annonce-t-il un vaccin «dans les prochains mois» ?

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21/08/2020. Fallait-il une lueur d’espoir présidentiel dans une rentrée française qui s’annonce un peu plus que compliquée ? La voici : depuis le fort de Brégançon, lors d’une conférence de presse organisée en compagnie de la chancelière allemande Angela Merkel Emmanuel Macron a fait preuve « d’optimisme ». S’exprimant à rebours des avis les plus prudents d’une majorité des spécialistes de la discipline vaccinologique, le président de la République française a estimé qu’il existait actuellement des « perspectives raisonnables » que la France obtienne un vaccin « dans les prochains mois ».

On mesurera le flou : des « perspectives raisonnables » et « dans les prochains mois ». Sur quelles bases ? A partir de quelles informations confidentielles ? Qu’en dit son Conseil scientifique ? N’est-il ici que le porte-voix de Big Pharma ? Le citoyen ne le saura pas. Il lui reste à écouter son président de la République :

« Je le dis et c’est très important, au moment même où l’on a plusieurs vaccins qui sont en phase III, nous avons des perspectives qui sont raisonnables d’avoir un vaccin dans les prochains mois. Cela ne va pas régler les problèmes des prochaines semaines, mais des prochains mois. Nous avons amélioré la coopération européenne sur le vaccin ensemble, en associant beaucoup d’autres États et la Commission, pour d’abord encourager nos industriels qui recherchent un vaccin. Et pour nous assurer que nous aurons les capacités de les produire et les livrer à nos populations quand ils seront disponibles. »

De Brégançon jusqu’au au Vatican et à Genève

« Nos populations ? » Il n’était pas au fort de Brégançon mais à Rome. Le pape François a souhaité mercredi 19 août que les futurs vaccins contre le coronavirus ne soient pas destinés prioritairement «aux plus riches», alors que la pandémie a déjà fait «augmenter» les inégalités dans le monde.

 Le futur vaccin doit cibler d’abord «ceux qui en ont le plus besoin», a-t-il plaidé durant sa traditionnelle audience du mercredi retransmise en direct depuis sa bibliothèque privée au Vatican, afin d’éviter les rassemblements sur la place Saint-Pierre. Ecoutons-le souverain pontife :

«Comme il serait triste que le vaccin contre le Covid-19 soit donné en priorité aux plus riches! Comme il serait triste qu’il devienne la priorité d’une nation et qu’il ne soit pas destiné à tous. Et quel scandale cela serait si toute l’aide économique déployée – en majeure partie de l’argent public – servait à sauver des industries qui ne contribuent pas à l’inclusion des personnes exclues, au bien commun et à la préservation de la Création.

« La pandémie a mis en lumière la difficile situation des pauvres et la grande inégalité qui règne dans le monde. Et le virus, tout en ne faisant aucune exception entre les personnes, a rencontré sur son chemin dévastateur de grandes inégalités et discriminations. Et les a fait croître. D’une part, il est essentiel de trouver le remède à un virus minuscule mais terrible qui met le monde entier à genoux. D’autre part, nous devons guérir un grand virus, celui de l’injustice sociale, de l’inégalité des chances, de la marginalisation, du manque de protection des plus faiblesIl faut changer le monde. »

Croyant ou pas, l’auditeur appréciera-t-il les métaphores virales papales ? Croira-t-il dans le discours de la République française ? Depuis Genève, en phase avec Rome, l’OMS met en garde : « Nous devons prévenir le nationalisme vaccinal ».

A demain @jynau

Volte-face : Emmanuel Macron fait une croix sur son trop célèbre «quoiqu’il en coûte»

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20/08/2020. Sourire. Soutenir la presse en difficulté. Et décalquer le monde d’avant. Ainsi donc le citoyen devra se procurer Paris Match (numéro 3720) pour retrouver les dernières confidences d’Emmanuel et Brigitte Macron – accompagnées des « photos exclusives » du couple présidentiel en vacances dans le Var.

« Le couple présidentiel nous a ouvert les portes de sa résidence (sic) de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var). Emmanuel Macron s’est confié à Paris Match, notamment sur la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19 en France » explique l’hebdomadaire dont la gloire fut, au siècle passé, d’associer le poids (des mots) au choc (des photos).

Soupesons les mots imprimés. Ce fut, pour le président de la République « un été sur la brèche ». « Même en vacances, son emploi du temps est millimétré, surtout quand surgissent les crises et les drames, résume l’hebdomadaire. Le 11 août, il convoquait en réunion virtuelle deux conseils de défense, l’un consacré au rebond des cas de Covid-19, l’autre à la situation au Niger qui a coûté la vie à six Français. »

« Le risque zéro n’existe jamais dans une société »

Paris Match le confirme : l’accélération de la circulation du Covid en France est dans tous les esprits. Paris Match l’affirme : le président de la République veut à tout prix éviter «d’être débordé». « Les Français ont une anxiété légitime, liée au virus, que l’on doit accepter. On vit en temps réel un phénomène épidémique totalement neuf., déclare-t-il sur papier glacé. Nous devons lui donner un cadre, permettre aux scientifiques d’avancer, accélérer sur les vaccins, garantir leur accès, apporter la meilleure réponse sanitaire compte tenu de ce que l’on sait, tester, tracer, isoler, organiser nos urgences, prévenir, généraliser le port du masque lorsque c’est nécessaire.»

Question politique : Un nouveau confinement est-il possible ? «Nous avons des stratégies très localisées, comme ce qui s’est passé en Mayenne, et allant jusqu’à un reconfinement ciblé qu’on pourrait instaurer si la situation l’imposait. (…) On ne peut pas mettre le pays à l’arrêt, parce que les dommages collatéraux d’un confinement sont considérables. Le risque zéro n’existe jamais dans une société. Il faut répondre à cette anxiété sans tomber dans la doctrine du risque zéro.»

Où  l’on entend la fin de la trop célèbre et solennelle formule du « quoiqu’il en coûte » du 12 mars 2020. Cinq mois ont passé. La malencontreuse métaphore du « nous sommes en guerre » commence à être oubliée. On ne parlera pas de victoire sur un virus trop souvent anthropomorphisé. Qui a dit que le risque zéro existait ? Depuis les hauteurs et soleil du fort de Brégançon le message présidentiel est clair : nous allons, ici et là, devoir apprendre à vivre avec le virus-ennemi, passer de l’épidémie à l’endémie. Quoiqu’il en nous en coûte.

A demain @jynau

Covid – rentrée scolaire : inquiets, les pédiatres français alertent les parents et le gouvernement

Bonjour

19/09/2020. C’est, au nom de la santé publique, une nouvel affrontement entre une fraction du corps médical et le gouvernement. Un affrontement que n’a pu prévenir (pourquoi ?) le Conseil scientifique en charge de conseiller le pouvoir exécutif.

« Covid-19 : les pédiatres « inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile » résume Le Monde (Pascale Santi). Dans une lettre ouverte, sept sociétés savantes de la discipline 1 préconisent notamment une vaccination accrue contre la grippe et la gastro-entérite, le recours à des tests plus rapides que les PCR et des règles plus claires face aux suspicions de cas en collectivité. Extraits :

« Les pédiatres, très rapidement, dès le mois d’avril, avaient insisté sur l’importance pour les enfants de la reprise scolaire et sur le fait que qu’ils sont moins souvent contaminés par le SARS-CoV-2, moins souvent malades et moins contaminants que les adultes. Nous avons plaidé dès la fin du confinement, pour une reprise scolaire effective précoce, fluide et maitrisée.

« Cependant, aujourd’hui, nous ne pouvons que nous montrer inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile, tant sur le plan de la prévention que de celui de la prise en charge des enfants. La persistance de la circulation du virus en France accompagnée, ces dernières semaines, d’une augmentation significative du nombre de cas dans certaines régions, rend effectivement la situation délicate et nécessite d’adopter des mesures adaptées mais raisonnables et efficaces.

« Il est certain qu’avec la rentrée scolaire et le retour en collectivité des plus petits, le risque de survenue de contamination par le SARS-CoV-2, aussi bien chez les enfants que chez les adultes qui les encadrent, est réel. Cependant, le poids sanitaire de cette rentrée pour les enfants va dépendre des mesures appliquées face au nombre élevé de situations de suspicion de la maladie en raison des symptômes très peu spécifiques, la plupart du temps engendrés par d’autres agents pathogènes viraux ou bactériens. Certes, le respect des protocoles sanitaires dans les lieux d’accueil tels que les crèches, écoles, centre de loisirs… et le renforcement des mesures d’hygiène dans la société, devraient permettre une réduction de la transmission des épidémies hivernales habituelles, mais certainement pas leurs disparitions totales, a fortiori au sein des collectivités d’enfants. »

Leur première inquiétude concerne les tests de diagnostic COVID par PCR chez l’enfant. Selon eux la pratique des prélèvements naso-pharyngés quasi-systématiques (tels qu’ils sont recommandés aujourd’hui) chez les enfants présentant une fièvre, des signes respiratoires ou digestifs « n’est pas si anodine qu’elle peut le paraître ». « Ces tests actuels naso-pharyngés, outre leur aspect désagréable et nécessairement répétitifs chez les enfants (les épisodes viraux durant la saison froide étant bien plus fréquents chez l’enfant que chez l’adulte, 6 à 8 par an chez le nourrisson), ont un rendement modeste, un coût certain et nous expose à des refus des enfants et/ou des parents » écrivent-ils. Sans parler des délais souvent non négligeables pour la réalisation du test et l’obtention des résultats diminuent leur efficacité sur le dépistage et la prise en charge des clusters.

Leur deuxième inquiétude (et non des moindres) concerne les vaccinations. Si le SARS-CoV-2 continue de circuler cet hiver, il va obligatoirement s’ajouter aux virus saisonniers habituels (VRS, grippe, rotavirus…). Des difficultés sont à prévoir pour les jeunes enfants qui sont chaque hiver, particulièrement touchés par ces virus, notamment ceux vivant en collectivité. « Nous soutenons pleinement les prises de position de l’Académie nationale de médecine visant à renforcer la vaccination contre la grippe et à généraliser la vaccination contre le rotavirus des petits nourrissons, plaident les pédiatres. En effet, la vaccination contre le rotavirus en période de pandémie de COVID-19 offrirait deux avantages supplémentaires : d’une part, ne pas alourdir la charge de soins et « le fardeau » des structures sanitaires en diminuant de façon drastique les épisodes de gastro-entérites chez les petits nourrissons, d’autre part, réduire la fréquence chez l’enfant des opportunités de suspecter une COVID-19 et ses conséquences. »  Quinze pays européens recommandent déjà le vaccin contre le rotavirus en routine, dont six des sept pays limitrophes de la France…

Leur troisième inquiétude concerne la conduite à tenir en cas de dépistage d’un sujet atteint de COVID-19 (enfant ou adulte) dans une collectivité. Bien que le risque d’infection des enfants et de transmission entre eux semble réduit, il sera très difficile d’éviter des épisodes de contamination par le SARS-CoV-2 au sein des collectivités (crèches, écoles…), préviennent-ils. Il est donc nécessaire de bien définir les mesures à prendre en cas de dépistage d’un enfant ou d’un adulte porteur du SARS-CoV2 au sein d’une collectivité. « A ce jour, les remontées que nous avons, sont pour le moins anarchiques : des écoles ou des crèches ont été fermées parfois en raison de la présence d’une seule personne présentant une PCR positive, voire même une sérologie positive sans PCR et avant toute enquête, écrivent-ils. Si des stratégies claires et précises ne sont pas définies, il nous semble que la rentrée scolaire risque d’être chaotique avec des fermetures de classes voire d’écoles non justifiées par des raisons sanitaires ou épidémiologiques et dans tous les cas fortement délétères pour les enfants et leurs apprentissages. »

Et ensuite ? Les pédiatres signataires sont bien évidemment « prêts à contribuer à la réflexion des autorités de santé et à relayer le plus efficacement possible les décisions qui seront prises ». Selon eux « la contribution de la santé scolaire à cette réflexion est naturellement indispensable ». Mais dans quel état se situe, en France, la « santé scolaire » ? On attend au plus vite les réponses des services du ministre Jean-Michel Blanquer.

A demain @jynau

1 Association française de pédiatrie ambulatoire ; Association Clinique et Thérapeutique du Val de Marne (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (Société Française de Pédiatrie) Groupe de pédiatrie tropicale (Société Française de Pédiatrie) ;  Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatriques (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe de pédiatrie générale (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe francophone de gastroentérologie, hépatologie et nutrition pédiatrique (Société Française de Pédiatrie)

Les Français seront-ils contraints et forcés de se faire vacciner, gratuitement, contre le Covid ?

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19/08/2020. C’est un formidable ballet à contre-temps. En France, le port du masque est progressivement imposé dans tous les endroits, ouverts et clos, de la cité. Rendu obligatoire pour des raisons de « santé publique » sans pour autant être gratuit. Et sans que l’exécutif, ici, ne s’explique…. Ce n’est là qu’un début. Qu’en sera-t-il quand les premiers vaccins anti-Covid apparaîtront sur le marché français ? Et pourquoi sommes-nous tenus dans l’ignorance totale ? Le gouvernement aurait-il peur, ici comme dans l’affaire des masques, de dire tout avant de clamer son contraire ?

On imagine difficilement, en France, que ces vaccins ne seront pas pris en charge (comme presque tous les autres) par la collectivité. Toujours au nom de la « santé publique ». Mais le chef de l’Etat, Jean Castex, Olivier Véran et tout le pouvoir exécutif l’imposeront-ils comme ils imposent, aujourd’hui le port du masque ? Combien d’épidémiologistes et de spécialistes du droit et de l’éthique, combien de virologistes et de responsables politiques, combien de ministres et démocrates éclairés phosphorent-ils aujourd’hui sur le sujet ? Et combien de militants anti-vaccinaux ?  Tous disposent désormais aujourd’hui de la solution adoptée par l’exécutif australien.

L’AFP nous apprend ainsi que l’Australie devrait rendre obligatoire la vaccination de sa population contre le coronavirus, sauf exemption médicale. Information donnée ce mercredi 19 août le Premier ministre australien Scott Morrison. Ce dirigeant (conservateur) avait annoncé la veille que son pays s’était assuré d’obtenir le vaccin «prometteur» que le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca est en train de développer avec l’université d’Oxford (Royaume-Uni). Et d’expliquer que l’Australie le fabriquerait et le distribuerait gratuitement à sa population.

Désespérer de disposer d’un peu de transparence républicaine ?

Et d’ajouter, le lendemain que se faire vacciner devrait «être obligatoire, dans la mesure de ce qui peut être obligatoire».  «Il y a toujours des exemptions à la vaccination, pour des raisons médicales, mais cela devrait être la seule», a déclaré Scott Morrison à la radio 3AW de Melbourne. Sera-ce plus simple aux antipodes, sur cette île-continent ? Face aux critiques des mouvements anti-vaccin, l’homologue de Jean Castex a affirmé que les enjeux étaient trop grands pour permettre à la maladie de continuer à se propager librement. «Nous parlons d’une pandémie qui a détruit l’économie mondiale et provoqué des centaines de milliers de morts dans le monde entier», a-t-il souligné.

Le gouvernement australien estime qu’il faudrait que 95% de la population soit immunisée pour l’éradication du virus. «Nous devons apporter la réponse la plus vaste pour que l’Australie renoue avec la normale». En Australie, précise l’AFP, la vaccination contre diverses maladies comme la poliomyélite ou le tétanos est déjà obligatoire avant l’entrée à l’école. Pour autant le débat (comme ailleurs) fait rage, certains citoyens voyant dans cette obligation une négation des libertés personnelles. Et en Australie comme ailleurs les groupes antivaccins, à l’œuvre en ligne, regorgent de théories du complot et d’accusations de désinformation sur les risques.

On sait que le vaccin d’Oxford-AstraZeneca est l’un des cinq vaccins actuellement en phase 3 des essais cliniques. Il semblerait que la rumeur laisserait entendre qu’il tiendrait la corde. Mais le citoyen ne sait pas combien de contrats, d’avances, de clauses secrètes et de promesses bilatérales ont été faites pour que certains pays puissent être les « premiers » à en disposer. Les chercheurs espèrent avoir des résultats d’ici la fin de l’année. L’Australie doit néanmoins encore signer un accord final avec AstraZeneca sur le prix du vaccin, et aucun fabricant local n’a été désigné pour l’instant. Le citoyen français, lui, n’apprend rien de L’Elysée, rien de Matignon, rien de Sanofi – et il désespère : à quand un peu de transparence vaccinale, démocratique et républicaine ?

A demain @jynau

A LIRE AUSSI : « Vaccins anti-Covid : les questions auxquelles devra répondre le gouvernement » Slate.fr 7 août 2020

Covid. A Marseille on redoute un «cauchemar» : mais où est passé le Pr Didier Raoult ?

Bonjour

17/08/2020. Nuages noirs sous le ciel bleu. Il faut, pour bien comprendre, lire le long papier, fort documenté, du Monde (Luc Leroux) consacré à Marseille.  On y apprend que responsables politiques et autorités sanitaires redoutent que la rentrée ne s’y transforme en « cauchemar ». « Dans une ville qui, cet été, fait le plein de touristes avec des plages et des transports en commun y conduisant littéralement pris d’assaut, ainsi qu’une vie nocturne très active, les indicateurs de l’épidémie se sont emballés depuis la fin juillet, allant jusqu’à doubler en une semaine » rapporte Le Monde.

Pour sa part l’Agence régionale de santé (ARS) n’a pas de doute : « La situation continue à évoluer défavorablement. Nous sommes à un tournant. Nous avons jusqu’aux prochains jours pour inverser les choses. Soit il y a une prise de conscience collective de la nécessité d’une application rigoureuse des gestes barrières, soit les deux mois d’efforts consentis par les Marseillais durant le confinement seront rapidement ruinés ». Avec le cauchemar du reconfinement.

Quelques chiffres. Le taux d’incidence dans les Bouches-du-Rhône est passé à 58,4 cas positifs pour 100 000 habitants – il était de 24 le 6 août. Lié à des événements dans des bars, des clubs, voire improvisés sur la voie publique, mais également à des retrouvailles familiales, le taux d’incidence chez les 20-40 ans a doublé passant de 49,5 cas pour 100 000, le 6 août, à 104 huit jours plus tard.

« Le développement du nombre de clusters illustre aussi le relâchement des gestes barrières, écrit Le Monde. Du 3 au 9 août, l’ARS a comptabilisé 26 nouveaux foyers à Marseille, mais aussi dans les autres villes du département, dont onze en milieu professionnels, cinq liés à des événements festifs… Vingt-six en une semaine, c’est beaucoup au regard du total des 79 foyers que l’ARS a eu à traiter depuis la fin du confinement. »

Travailler avec des influenceurs pour être présent sur les réseaux sociaux 

Que fait la puissance publique ? Le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, a décidé, samedi 15 août, d’étendre le port obligatoire du masque aux sept premiers arrondissements dans une ville qui en compte seize  ainsi qu’à la frange littorale du 8e et du 16e arrondissements où se situent les plus grandes plages et à certaines zones commerciales hors de ces secteurs.

Quel effet ? « A Marseille, les prochains jours semblent décisifs, continue Le Monde. Mais l’insouciance se mesurait ce week-end encore sur le Vieux-Port, par exemple, où l’obligation de port du masque n’était pas respectée par une proportion non négligeable des centaines de badauds massés sous l’ombrière autour de spectacles de rue ou à la queue leu leu pour embarquer sur les bateaux à destination des îles du Frioul ou des Calanques. » Autres symptômes éclairants :

« Après une phase de sensibilisation, des renforts de police ont été dirigés à Marseille pour procéder à des contrôles et verbaliser le non-respect du port du masque, a annoncé Denis Mauvais, directeur de cabinet du préfet de police des Bouches-du-Rhône. Après la mise en demeure de six établissements, bars ou clubs, ne respectant pas les mesures sanitaires, l’un d’entre eux, un toit terrasse recevant des centaines de jeunes chaque soir, a été fermé par le préfet. Marseille a connu, début août, un cluster au sein d’un gala d’étudiants infirmiers alors que ces jeunes professionnels intervenaient dans des établissements de santé. Une boîte de nuit improvisée sur un parking proche de l’université a été rapidement interrompue, précisent les autorités. »

A Marseille comme partout en France des voix médicales s’élèvent 1 pour expliquer que la seule solution, c’est le port du masque dans les lieux clos, les transports et dans les endroits fréquentés, les foules ». Un port du masque associé à des mesures fortes comme la fermeture des établissements qualifiés, pour simplifier, de « festifs ». , peut-être le soir dans un premier temps, reste à savoir à quel moment il va falloir prendre ces décisions fortes ». Les responsables marseillais expliquent aussi travailler, en lien avec la ville, « avec des influenceurs pour être présent sur les réseaux sociaux : clubs de supporteurs, chanteurs, artistes, car il nous faut aller vite ».

Où l’on en vient à s’interroger sur les raisons du silence du plus connu et du plus puissant des influenceurs marseillais. Un silence que d’autres qualifieraient d’assourdissant. Souvenons-nous. Il y a quelques semaines encore, le Pr Didier Raoult était porté en triomphe dans sa ville et dans tous les médias, visité par le président de la République, honoré par un large éventail du monde politique, enflammant comme il le voulait les réseaux sociaux…. Pourquoi, aujourd’hui, ne prend-il pas au plus vite la parole pour aider, comme il le pourrait, à protéger sa ville et, au-delà, notre collectivité ?

A demain @jynau

1 Sur ce thème, écouter l’invité du jour surFrance Inter (Carine Bécard) : le Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris. Objet : son livre, « Nous n’étions pas prêts — Carnet de bord par temps de coronavirus », paraîtra le 19 août aux éditions JC Lattès. Un carton ? Nous y reviendrons. Quatrième :

« Le 9 janvier 2020, un mail informe le Pr Gilles Pialoux qu’un nouveau virus parti de Wuhan, en Chine, est déjà arrivé à Hongkong. Le Covid-19 est en marche. Le président Emmanuel Macron parlera de « guerre ». Gilles Pialoux nous offre à lire cette guerre de l’intérieur.

Durant cinq mois, il tient son carnet de bord, écrit à la façon d’une caméra embarquée, avec l’honnêteté du clinicien, mais sans le parti pris du polémiste. Il nous emmène de cellules de crises en réanimation, d’un TGV sanitaire à la recherche du patient zéro. Comme dans une bataille, le personnel hospitalier lutte et souvent ne devra compter que sur lui-même. Car personne n’était entraîné à mener cette guerre-là. Il fallait la plume humaine, généreuse et précise d’un capitaine, pour que cette première épreuve du Covid soit comprise par tous. »

Masques en entreprises : le Pr Eric Caumes parla et, peu après, le gouvernement s’exécuta

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16/08/2020. Nous voici à nouveau au croisement du discours médical et de l’action de l’exécutif. Le 12 août dernier sur franceinfoon retrouvait le Pr Eric Caumes chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Des interventions régulières dans les médias, quelques provocations, une voix qui porte. Nouvelle attaque :

« Santé publique France fait un très très bon travail. On sait où sont les clusters a assuré le Pr Caumes. 50% sont dans des entreprises médicales ou non médicales. Et 22% des clusters sont dans les entreprises privées. Rendons le masque obligatoire dans tous les lieux clos, dont les entreprises privées ! »

Selon le Pr Caumes ce nombre important de foyers de contamination n’est pas dû au protocole sanitaire des entreprises. « Je pense juste qu’il n’est pas appliqué correctement, sinon il n’y aurait pas de souci à se faire, expliquait-il.. Je pense que c’est un problème d’autodiscipline. C’est la nécessité de ne pas se contaminer entre collègues, donc on devrait y arriver assez facilement. On y arrive dans les hôpitaux, mais nous-mêmes on peut se relâcher donc on peut le comprendre ce relâchement. Mais on ne peut pas se le permettre. » Conséquence pratique, quand la chose est possible : « continuer le télétravail à la rentrée ».

L’intervention du Pr Caumes fut, directement ou pas, amplement reprise dans les médias. Quatre jours plus tard on apprend que, pour « endiguer le coronavirus en entreprise », le gouvernement veut modifier « d’ici à la fin août » les règles sanitaires, notamment via le « port obligatoire du masque » dans certaines situations, affirme la ministre du Travail, Elisabeth Borne, dans un entretien au Journal du Dimanche du jour.

Le Haut Conseil de santé publique et les « open spaces » 

A deux semaines de la rentrée et face à des signes d’une possible accélération épidémique Mme Borne explique qu’elle présentera le 18 août  « aux partenaires sociaux les premières évolutions que nous proposons d’introduire ». Elle ajoute que ces décisions devront être prises « dans les jours qui viennent, pour que les nouvelles règles puissent s’appliquer d’ici à la fin août ». Et parmi ces mesures, en écho des propos du Pr Caumes, « le port obligatoire du masque ». Il  sera préconisé « dans les salles de réunion où il n’y a pas d’aération naturelle [et] les espaces de circulation », mais pas forcément dans les bureaux individuels où « il n’est sans doute pas nécessaire », précise-t-elle. Les privilégiés apprécieront.

Elisabeth Borne explique encore que le télétravail devra être mis en place chaque fois qu’il est possible dans les zones de circulation active du nouveau coronavirus. Mieux encore la ministre entend saisir le Haut Conseil de santé publique sur le cas des « open spaces » et l’efficacité des vitres de Plexiglas pour protéger les salariés. Elle ne voit, en revanche, « pas de raison pour remettre en cause la règle actuelle de distanciation » imposant un mètre carré par poste de travail.

Ce n’est pas tout : les employeurs devront se montrer « plus vigilants » quand « des travailleurs sont accueillis dans un hébergement collectif, comme c’est le cas pour les saisonniers », mais aussi « dans les milieux froids et humides » – comme les abattoirs dont on sait qu’ils peuvent être fréquemment des foyers infectieux.

Sans doute n’y a-t-il pas de relation de cause à effet entre les propos du Pr Eric Caumes et ceux de la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Peut-être à peine l’ombre d’une corrélation. On ne peut pourtant s’empêcher de penser que, jamais comme aujourd’hui, certains discours médicaux médiatisés peuvent peser sur les décisions de l’exécutif.

A demain @jynau

Covid-éthique : après la rumeur d’Orléans, le voile se lève sur les mystères des clusters

Bonjour

14/08/2020. Nous évoquions hier un scoop que, dans le Loiret, France Bleu peinait à confirmer (Antoine DenéchèreNoémie PhilippotFrance Bleu Orléans). Question centrale : pourquoi les responsables de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Centre Val-de-Loire  se refusaient-ils à confirmer ou à infirmer les éléments avancés par les journalistes : « plusieurs dizaines de cas positifs au Covid-19 liés à un rassemblement conséquent à Orléans » ?

« Selon nos informations, ce foyer épidémique est consécutif à un mariage célébré le dimanche 1er août, quartier de la Source, annonçait France Bleu. Et il y a, à ce jour, plus de cinquante cas testés positifs.  Ce mariage a donné lieu à une grande fête avec un nombre très important d’invités (plus de 250 convives selon nos informations). Selon plusieurs sources, les gestes barrières ont été peu ou pas respectés lors de ce mariage. Il s’agissait d’une fête dans des conditions normales. »  

Silence à l’ARS. Pourquoi ? A quel titre ? De quel droit ? La réponse nous est, peut-être, fournie aujourd’hui par Libération (Emma Donada)Libé qui observe, concernant les clusters, que très peu d’informations précises sont délivrées au public, en dehors de leur nombre. Au niveau national, ce nombre est quotidiennement mis à jour par Santé publique France (SpF). Au 12 août, cette agence recensait, par exemple, en France, 217 clusters en cours d’investigation, hors Ehpad et milieu familial restreint, soit 25 de plus que la veille.

Des effets délétères, comme la stigmatisation et l’anxiété

« Pour obtenir un peu plus de détails sur ces foyers, il faut consulter un tableau de bord de Santé publique France, qui n’est qu’hebdomadaire, conseille Libé. On y retrouve le nombre de clusters en cours d’investigation, la répartition de ces derniers par «type de collectivité» (événements privés, entreprises ou encore écoles), mais aussi la répartition des clusters en cours d’investigation par département. Mais la localisation précise des clusters n’est pas renseignée. »

Pourquoi ? A quel titre ? De quel droit ? Cela s’explique, assure SpF, par le respect de la confidentialité exigée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Selon SpF la communication de la localisation exacte de tous les clusters entraînerait «des effets délétères, comme la stigmatisation et l’anxiété, qui n’ont pas lieu d’être. Cela pourrait aussi faire baisser la garde à des personnes constatant qu’un cluster est identifié mais éloigné de leur domicile».

«Le système d’information MONitorage des Clusters (Monic), développé par Santé publique France, est un outil de signalement à visée d’alerte, avec un traitement à finalité épidémiologique. Le traitement de ces données […] s’appuie sur une autorisation permanente [délivrée] par la Cnil pour les traitements de données à caractère personnel dans le cadre des investigations urgentes. Santé publique France est ainsi garante de la confidentialité des informations du système»,

Libé note encore que la transparence « est parfois plus grande au niveau régional ». Certaines ARS donnent ainsi davantage de détails dans leurs communications. Mais si les pratiques demeurent hétérogènes, la seule constante est qu’aucune information strictement personnelle n’est, jamais, divulguée. Faudrait-il, à la réflexion, s’en indigner ?

A demain @jynau

Covid-modestie: voici pourquoi le gouvernement peut nous dire «tout et son contraire»

Bonjour

13/08/2020. Avant-hier, hier, sur franceinfo, le Pr Philippe Juvin usait du concept de « trouille » pour critiquer le manque d’autorité dans la lutte contre l’épidémie conduite par le Premier ministre. Hier, toujours sur franceinfo, on retrouvait le Pr Eric Caumes chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Nouvelle attaque des atermoiements de l’exécutif :

« Santé publique France fait un très très bon travail. On sait où sont les clusters a assuré le Pr Caumes. 50% sont dans des entreprises médicales ou non médicales. Et 22% des clusters sont dans les entreprises privées. Rendons le masque obligatoire dans tous les lieux clos, dont les entreprises privées ! »

Selon lui ce nombre important de foyers de contamination n’est pas dû au protocole sanitaire des entreprises. « Je pense juste qu’il n’est pas appliqué correctement, sinon il n’y aurait pas de souci à se faire, explique le Pr  Caumes. Je pense que c’est un problème d’autodiscipline. C’est la nécessité de ne pas se contaminer entre collègues, donc on devrait y arriver assez facilement. On y arrive dans les hôpitaux, mais nous-mêmes on peut se relâcher donc on peut le comprendre ce relâchement. Mais on ne peut pas se le permettre. » Conséquence pratique, quand la chose est possible : « continuer le télétravail à la rentrée ».

L’intervention du Pr Caumes a marqué : depuis 24 heures, reprises médiatiques en boucle, commentaires en plateau, réactions diverses … C’est, avec l’angoisse du retour d’une « deuxième vague » et la quarantaine « anti-française » décrétée par nos amis britanniques, le grand sujet du jour.

« Lorsque l’entreprise ne reçoit pas de public, les travailleurs ne sont pas obligés de porter un masque à condition que la distanciation physique soit respectée, rappellent les ministères de la Santé et du Travail dans une note intitulée « Mesures de prévention dans l’entreprise contre le Covid-19 – Masques. ». Mais l’exécutif renvoie aussi au Code du travail, qui comporte des règles strictes de prévention des risques, ce qui devrait inciter les employeurs à prendre davantage de précautions. D’autant que depuis le 27 juillet, le gouvernement a recommandé aux entreprises de « constituer un stock préventif de masques de protection de 10 semaines pour pouvoir faire face à une résurgence potentielle de l’épidémie »… »

« Jamais, dans l’Histoire de France, on n’a fait autant de tests »

Autre cible du Pr Caumes, les dysfonctionnements majeurs observés, de manière récurrente, dans le dépistage.  « Pour les testing / tracing, la durée moyenne entre le moment où vous avez les symptômes et le moment où vous êtes testés, c’est trois à quatre jours, déplore-t-il. C’est beaucoup trop long parce que pendant ce temps-là, il y a d’autres chaînes de transmission qui sont amorcées. » Selon lui on teste trop tard et un peu dans le brouillard. A prix d’or. « On fait 90 000 tests par jour. Chaque test coûte 54 euros et est remboursé par la Sécurité sociale, ce qui revient à la collectivité à 450 000 euros par jour. » Pour quels bénéfices ? La collectivité ne le sait pas.

En écho au Pr Caumes, ce matin, invité de France Inter, le Pr Jérôme Salomon. Comme souvent le Directeur général de la Santé ne répond pas directement à la question. Les tests ? Il salue ici « la capacité d’observation » de la France, « devenue très importante ». « Nous faisons aujourd’hui environ 100 000 tests par jour, plus de 600 000 par semaine et nous avons dépassé les 6 millions de tests et cela nous permet de bien mieux observer la situation qu’au mois de mars, affirme-t-il. Il y a une vraie augmentation de l’incidence du virus, ce n’est pas seulement parce qu’on détecte plus. On a, grâce à ces détections de cas et grâce à l’ incitation aux tests, une meilleure confirmation que l’épidémie est en train de repartir. »

Selon lui « jamais, dans l’Histoire de France, on n’a fait autant de tests sur une maladie infectieuse ». Et qu’on le sache : « On s’est beaucoup préparé : il y a tous les outils à disposition pour éviter une deuxième vague ».

Les masques imposés dans les entreprises du Pr Caumes ? « Il faut faciliter l’accès aux masques, reconnaît le Directeur général de la santé sans traiter du sujet précis. Nous sommes très attentifs à leur prix, cela va être un outil utile pour les prochains mois, nous allons devoir vivre avec ce virus et donc avec le masque. Aujourd’hui les productions sont massives et le prix du masque va fortement baisser à la rentrée. Il doit être disponible pour les plus précaires, les plus vulnérables. Les masques français en tissus sont excellents. L’intérêt c’est qu’ils ont un impact bien meilleur sur notre environnement, on peut les réutiliser, on peut les laver, ils sont moins chers, ils sont fabriqués en France, à proximité de chez vous. »

On se souvient que le discours du Pr Salomon sur les masques n’a pas toujours été celui-ci. Bien au contraire. Pourquoi ? Des auditeurs, la journaliste, le disent à leur façon, dénoncent les contradictions de l’exécutif. « Pourquoi nous dit-on tout et son contraire ? ». Réponse, à graver, du Pr Salomon : « On nous dit tout et son contraire (sic) parce qu’il faut rester humble et modeste. Et il faut avouer que nous ne savions rien au mois de janvier, que nous avons appris mais qu’il reste encore beaucoup d’incertitudes scientifiques. Au fur et à mesure que nous en savons plus, nous adaptons notre dispositif ».

Jusqu’à quand ? La rentrée ? « Le virus sera toujours là. Nous devrons vivre avec, parce que nous devons vivre, c’est très important (…) Et appliquer les mesures barrières, c’est le meilleur moyen de vivre bien avec ce virus ».

A demain @jynau

Covid et journalisme : pourquoi tant de mystères de l’ARS à propos du cluster d’Orléans ?

Bonjour

13/08/2020. C’est un scoop que, dans le Loiret, France Bleu peine à confirmer (Antoine DenéchèreNoémie PhilippotFrance Bleu Orléans). Sollicité par ce média l’Agence Régionale de Santé vient, finalement de confirmer qu’il y a « plusieurs dizaines de cas positifs au Covid-19 liés à un rassemblement conséquent » à Orléans. 

« Selon nos informations, ce foyer épidémique est consécutif à un mariage célébré le dimanche 1er août, quartier de la Source. Et il y a, à ce jour, plus de cinquante cas testés positifs, révèle France Bleu.  Ce mariage a donné lieu à une grande fête avec un nombre très important d’invités (plus de 250 convives selon nos informations). Selon plusieurs sources, les gestes barrières ont été peu ou pas respectés lors de ce mariage. « Il s’agissait d’une fête dans des conditions normales », nous explique-t-on. »  

 « Rappelons que c’est le quartier de la Source, au sud d’Orléans, qui a été choisi pour le lancement de la première campagne de dépistage massif et gratuit ce jeudi dans l’agglomération orléanaise, insistent les journalistes. Plusieurs autres clusters familiaux, plus petits, ont été recensés ces derniers jours dans l’agglomération orléanaise. Cette campagne de tests pourrait logiquement conduire à accroître encore le nombre important de cas positifs au Covid-19 liés à ce mariage.

Les responsables de l’ARS Centre-Val de Loire ne souhaitent pas confirmer ou infirmer ces éléments. Pourquoi ? A quel titre ? De quel droit ? On ne le sait pas.

A demain @jynau

Masque et incurie : mais quand le gouvernement apprendra-t-il à l’utiliser correctement ?

Bonjour

13/08/2020. A Noël sera–t-il, sous la neige, imposé à l’échelon national ? Pour l’heure il ne cesse de gagner du terrain dans les rues des communes et des villes françaises. Aux préfets et aux élus locaux de le rendre obligatoire annonce désormais un gouvernement comme fatigué des plaisirs de la centralisation et du jacobinisme.

La fatigue transparaissait dans les propos d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé de retour le 12 août à la petite messe du 20 heures de France 2. Un ministre qui prit soin de rappeler aux citoyens qu’il n’y avait «pas forcément besoin d’obligation pour qu’on puisse se protéger».

Et le ministre de faire œuvre d’une pédagogie assez éloignée de Célestin Freinet et Maria Montessori. Appel, donc, au moyen mnémotechnique avec  «la règle A-B-C-D», pour se rappeler à chacun dans à quelles occasions le masque est nécessaire d’être porté.

«A : quand on est À risques,

B : quand on est dans un lieu Bondé,

C : dans les endroits Clos,

D : quand la Distance est impossible à gérer»,

Une règle à rapprocher de celle dite « des 3M», ««3M» : «Mètre, Mains, Masques», élaborée par la Direction générale de la santé.

Où l’on en vient à se demander combien de cerveaux, publiques ou privés, phosphorent en plein été pour en arriver à de tels slogans – la question vaut aussi pour les messages sanitaires publicitaires diffusés en boucle par voie radiophonique. Et sans doute pourrait-on rire de tout ceci si les exhortations récurrentes de l’exécutif à « porter le masque » ne correspondaient pas à un vide sidéral quant aux mesures pratiques à respecter pour que ce port ne soit pas une illusion protectrice.

On peut d’ailleurs déjà voir ici une nouvelle « affaire du masque ». Le sujet est abordé, développé, enrichi, sur ce blog, par notre correspondant Umberto Ucelli qui dénonce avec constance l’incompétence de l’exécutif sanitaire français. Nous le citons:

«Prôner le masque dans les rues mais ne pas le rendre pas obligatoire dans les entreprises, là où se font la majorité des contaminations. Allez comprendre … écrit-il en écho des interrogations sur la « trouille » dont serait victime le Premier ministre Jean Castex. Et je m’abstiens de faire une communication massive efficace pour que les citoyens prennent un masque comme il faut : pas à valve, pas un ersatz (visière, bavoir) et qu’ils l’utilisent comme il faut. »

« Pour ça il faut que ce soit une campagne massive dans les rues, avec des écrans géants, des affiches géantes qui montrent comment faire et ce qu’il ne faut pas faire, clairement. Et de même sur les réseaux dits sociaux. Qu’ils le soient de temps en temps, sociaux.

« On voit de plus en plus en magasin , dans la rue, dans les reportages à la télévision et des gens le masque sous le nez. Il faudrait massivement faire savoir que le virus rentre par le nez aussi – sinon à force d’en voir on va croire que c’est normal et bien. Le citoyen non professionnel de santé ne sait pas manipuler un masque ni l’entreposer en toute sécurité quand il se déplace. Et le gouvernement ne fait rien pour le lui apprendre.

« Pousser au port intermittent du masque au cours d’un déplacement c’est pousser au crime. Le masque ne doit pas être touché une fois mis ou alors après s’être passé les mains à l’alcool. Et on se repasse les mains à l’alcool après.

« En n’arrêtant pas de toucher l’une ou l’autre des faces du masque, en le pliant le roulant en boule, le mettant qui en poche qui en sac: vous contaminez vos mains ; vos mains vont contaminer des personnes ou objets qui seront touchés … et contamineront des personnes. Et quand on enlève son masque parce que ce n’est pas obligatoire mais qu’on le garde pour le remettre plus loin : qu’en fait-on ? Comment ne pas se contaminer sa poche son sac ? (Qui le dira ?)

« Ce n’est certes pas simple. Par contre ce qui est simple c’est : 1 je ne mets jamais de masque je garde les distances ; 2  Je mets mon masque chez moi, je le garde dehors et dans les intérieurs. Je n’y touche plus sauf besoin de le réajuster : alcool avant et après. Je le retire une fois au travail (si possible) ou chez moi. Je n’oublie pas les autres mesures barrières pas de main serrée bise lavage / alcool pour les mains, distance même masqué.

« Tout ceci nécessite d’être expliqué ‘’sons et lumières’’. Que fait le gouvernement ? Que font les media ? »

Fin de la citation.

A demain @jynau