Le médecin aux mains d’or qui ne parvenait pas à comprendre ses pulsions sexuelles

Bonjour

06/09/2020. De la richesse de la presse quotidienne régionale. L’affaire vient d’être rapportée dans le détail par L’Indépendant (Laure Moysset). Celle d’un médecin des Pyrénées-Orientales reconnu coupable jeudi 3 septembre de harcèlement sexuel. Un médecin spécialiste en réadaptation fonctionnelle et père de trois enfants. Il passait en jugement devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour des faits « d’atteinte et harcèlement sexuels » commis entre 2012 et 2017 – et ce sur sept femmes, infirmière, personnel médical mais aussi sur une patiente. Trois d’entre elles étaient présentes face à lui.

« Sept longues années de procédure à nier farouchement les accusations, raconte L’Indépendant. Et une poignée de secondes à la barre du tribunal hier – après le refus d’un huis clos exceptionnel demandé par son avocat pour préserver sa dignité- avant que ce médecin spécialiste en réadaptation fonctionnelle et père de trois enfants, change tout à coup de ligne de défense. L’homme, tenue classique en polo pâle et pantalon en toile, casier vierge, jette ses yeux noirs par-dessus ses lunettes rectangulaires. Demande à faire une déclaration, qu’il a préalablement consignée sur un bout de papier. Et, caché derrière son masque, reconnaît tout. Tout… ce que ces femmes avaient toujours maintenu. »

Où l’on apprend le harcèlement, durant des années ; les propos et comportements déplacés ; les caresses sur la hanche, le bras, le bas du dos, la main sur la cuisse ; les tentatives répétées pour embrasser sur la bouche les soignantes des établissements spécialisées où il travaillait, en les enlaçant, les bloquant dans l’ascenseur ou derrière une porte. « Il assume aussi l’agression d’une de ses patientes, précise L’Indépendant. Les commentaires humiliants sur son maquillage et sa prise de poids, sa proposition d’aller boire un verre à l’extérieur ou encore ces quelques mots dérangeants : ‘’toi un jour je t’aurai’’… »

« En contestant les faits, j’ai contesté ma propre intégrité »

Le médecin : « Je tiens sincèrement et profondément à m’excuser devant toutes les victimes présentes ou non, pour le mal que j’ai fait à cette époque. Je demande pardon. Je ne minimise pas mes responsabilités. Mais c’était la période la plus difficile de ma vie (…) J’ai aujourd’hui conscience de la nécessité de suivre une thérapie spéciale pour aller mieux. J’ai besoin d’être accompagné. Je n’agis pas avec calcul, ni préméditation. J’avais des pulsions que je n’arrivais pas à comprendre. Oui, j’en souffre encore mais j’essaye de les maîtriser de toutes mes forces. C’étaient des horreurs. J’étais très pervers. J’étais dans le déni. En contestant les faits, j’ai contesté ma propre intégrité ».

Des propos d’une particulière intensité mais nullement convaincants pour les avocats des trois victimes présentes – et moins encore pour le procureur : « Il est inadmissible de venir devant nous sans avoir mis en place de mesures de soins, à part des séances de yoga ou de méditation. En outre, ce sont des faits qui portent atteinte à l’image d’une profession car il rompt le lien de confiance ».

L’avocat de la défense évoque « un médecin aux mains d’or qui a commis des actes stupides ». Le tribunal s’en remet alors à l’Ordre des médecins mais, pour autant condamne : 18 mois de prison avec sursis probatoire, assorti d’une obligation de soins et d’indemniser les victimes. Sans oublier 20 000 € d’amende et l’inscription au fichier des délinquants sexuels. Et, conclut L’Indépendant, un message clair : « Réglez vos pulsions tout de suite. Cette décision ne vous donne plus le droit à aucune erreur ».

A demain @jynau

Ensauvagement du monde. Gérald Darmanin insulté pendant les hommages au père Hamel

Bonjour

26/07/2020. Quelques lignes qui peuvent évoquer ce que certains nomment désormais « l’ensauvagement du monde ». Une formule reprise récemment, dans un entretien au Figaro, par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur :

« Depuis trois ans, les budgets alloués à la sécurité ont considérablement augmenté – plus d’un milliard d’euros -, et cela va continuer! Mais nous assistons à une crise de l’autorité. Il faut stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société. Il faut réaffirmer l’autorité de l’État, et ne rien laisser passer. Ma vision est celle des Français de bon sens: les policiers et les gendarmes nous protègent, et ils courent derrière les voyous. Le rôle du ministère de l’Intérieur, c’est de protéger ceux qui nous protègent, et de les aider à courir derrière les voyous. »

Interrogé sur le constat qu’il dresse constat de la situation de l’islam radical en France le ministre de l’Intérieur répond :

« J’ai tenu, dès le premier jour de ma nomination, comme ministre des Cultes, à saluer l’ensemble des religions présentes sur le sol de la République. J’ai ainsi rencontré le grand rabbin de France et le président du Consistoire pour assurer les juifs de France, cibles d’actes antisémites de plus en plus importants, de la protection de l’État. Et je verrai prochainement les représentants des autres cultes.  J’assisterai, dimanche à la messe à Saint-Etienne-du Rouvray, car l’assassinat du père Jacques Hamel nous a tous profondément choqués.

« Je sais que les catholiques sont légitimement inquiets des actes commis contre la foi, les croyants, le patrimoine chrétien. Enfin, d’ici au 31 juillet, j’irai avec les représentants du Conseil français du culte musulman à Douaumont. Pour dire aux Français que de très nombreux musulmans sont morts pour la France, portant l’uniforme de la République. Ma famille a été marquée par cela. Et par ailleurs, chacun le sait, il ne faut pas être naïf sur une radicalité islamiste qui est un grand danger et gangrène la République. Pour paraphraser une formule célèbre: ‘’L’islamisme, voilà l’ennemi! ‘’»

Est-il le seul ? Onze personnes ont été interpellées dimanche 26 juillet en marge, précisément, du déplacement du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui a été insulté pendant les hommages rendus au prêtre assassiné il y a quatre ans par deux terroristes islamiques. Information donnée par la préfecture de Seine-Maritime.

«Onze personnes ont été interpellées et auditionnées, quatre sont en garde à vue pour outrage, et toutes sont verbalisées pour manifestation interdite», a- t-elle précisé à l’AFP. Cette dernière précise qu’en plein discours, les mots «Darmanin sale violeur» ont été proférés par un ou plusieurs individus. Selon la préfecture le secteur où avaient lieu les hommages n’était pas fermé : «même s’il y avait une interdiction de manifester, le secteur était ouvert au public». Les personnes qui «ont interpellé le ministre ont été exfiltrées». Elles sont «connues pour leur appartenance à la mouvance gilets jaunes et ultra gauche», et les mots proférés ne sont pas le fait de féministes, précise la même source.

Pour autant la préfecture rappelle «qu’il est scandaleux de profiter d’une cérémonie de recueillement» pour commettre ce type de manifestation. Depuis sa nomination à l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui fait l’objet d’une accusation de viol, mais qui est toujours présumé innocent, est la cible régulière d’associations féministes. Dans le même temps il est soutenu par l’ensemble du gouvernement. « Ensauvagement » ? « Réaffirmer l’autorité de l’Etat ? » Comment ?

A demain @jynau

Polémiques politiques: Mmes Royal et Bachelot ; Gérald Darmanin versus Elisabeth Moreno

Bonjour

19/07/2020. Chaleur. Les médias généralistes se languissent tandis quenombre de politiques s’agitent. Ce sera au plus offrant. Ségolène Royal par exemple, qui décoche une flèche écologique via Twitter. L’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2007 tente d’étriller Roselyne Bachelot.

L’ancienne des « Grosses Têtes » de RTL, nouvelle ministre de la Culture a jugé bon de se rendre par la voie des airs (où elle fut photographiée) au chevet de la cathédrale de Nantes, victime d’un incendie le samedi 18 juillet. L’ancienne ministre de l’Écologie reproche à l’ancienne ministre de la Santé son « bilan carbone » et le fait qu’elle ne porte pas de masque, geste barrière contre la propagation de l’épidémie de coronavirus. « Pour Nantes, il y a le TGV. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais », tonne Mme Royal pour la galerie médiatique.

Comme prévu la flèche twittesque a fait réagir sur les réseaux sociaux. On y rappelle la volonté réaffirmée par Emmanuel Macron lors de son discours du 14 juillet de supprimer certains trajets en avion en métropole, là où des dessertes rapides en train existent. « Partout où nous avons déployé du TGV dans notre pays et où telle ou telle ville est à deux heures de Paris, 2h15, est-ce que les lignes [aériennes] intérieures qui sont d’une heure, 1h10, se justifient encore ? Non » avait-il déclaré.

D’autres internautes rappellent que Ségolène Royal (alors ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique) avait fait un voyage express en juillet 2018, entre la France et l’Islande, sur une journée et en avion privé, pour inaugurer un paquebot de luxe.

Qui mesure les discordances entre les paroles et les actes des responsables politiques ?

« S’il est reconnu coupable, là, on en reparlera »

Autres propos, sans précédent, concernant deux ministres de l’actuel gouvernement : Gérald Darmanin, ministre l’Intérieur et Elisabeth Moreno,  ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, à la diversité et à l’égalité des chances. La seconde s’exprime dans Le Parisien (Christine Matteus et Marcelo Wesfreid). Le premier est, on le sait, visé par une plainte pour viol. ET Rachida Dati, ancienne garde des Sceaux, s’est insurgée contre la nomination du premier au ministère de l’Intérieur, Une réaction de la première ?

« Jusqu’à nouvel ordre, tant que vous n’êtes pas condamné par la Justice, vous êtes considéré comme innocent. Je me garderai bien de commenter cette affaire de M. Darmanin parce que ce n’est pas mon rôle et que je n’ai pas tous les éléments. Tout ce que je sais, c’est que la France est un Etat de droit et que nous pouvons lui laisser le bénéfice du doute. S’il est reconnu coupable, là, on en reparlera. (…) »

On lui rappelle qu’Emmanuel Macron, évoquant cette polémique, a déclaré publiquement, le 14 juillet : « J’en ai parlé d’homme à homme avec lui ». La formule a-t-elle choqué Mme Moreno ?

« Emmanuel Macron est un homme et Gérald Darmanin aussi. Qu’est-ce que vous vouliez qu’il dise d’autre ? Evidemment, j’ai parlé avec M. Darmanin. J’ai eu une conversation de femme à homme avec lui. Je lui ai dit : « Il faut qu’on se parle là parce qu’on est dans la même équipe. Ton sujet va être un boulet à porter pour moi, il faut que tu m’expliques ce qui s’est passé. » Et ce qu’il m’a dit me porte à le croire. Maintenant, je me mets aussi du côté des personnes dont j’ai la responsabilité, en l’occurrence les femmes, et si jamais il m’a menti, j’en tirerai toutes les conséquences. »

Lesquelles ?

A demain @jynau

Phoques décapités en Bretagne, agneaux martyrisés à Rodez : pourquoi tant de haines ?

Bonjour

24/06/2020. Coup de tonnerre dans un ciel serein : « Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation  ordonne la suspension immédiate de la chaine ovine de l’abattoir de Rodez et diligente une inspection complète ». Explications ministérielle : « une vidéo publiée ce jour met en cause les conditions de mise à mort des agneaux à l’abattoir de Rodez. Elle montre des pratiques inacceptables avec des manquements graves aux règles de protection animale. Par conséquent, le ministre Didier Guillaume, a demandé, ce jour, au Préfet de l’Aveyron la suspension immédiate de l’agrément de la chaîne ovine de cet abattoir. »

Une inspection complète de l’abattoir est programmée aujourd’hui même par les services de l’Etat. Les conclusions de cette inspection devront permettre de déterminer quelles suites doivent être données. « L’association L214 annonce qu’elle porte plainte pour « sévices graves » contre l’abattoir Arcadie Sud-Ouest, situé près de Rodez (Aveyron) rapporte France Bleu Occitanie (Marion Bargiacchi). Un abattoir « déjà épinglé par les services vétérinaires il y a quatre ans », pour l’étourdissement et la mise à mort des ovins d’après L214, et qui n’aurait pas modifié ses pratiques. L’association accuse cet abattoir de maltraitance sur des agneaux. »  

Dans une vidéo intitulée « La face cachée du Roquefort« , l’association montre des images tournées en février dernier dans cet abattoir ainsi que dans un élevage où sont engraissés chaque année 120 000 agneaux.. « Les deux structures sont impliquées dans la chaîne de fabrication de roquefort, produit à partir du lait de brebis, précise France Bleu.  Sur la vidéo, on peut voir des agneaux agoniser au sol, pendant des heures sans recevoir de soins. Les bacs d’équarrissage sont remplis d’animaux morts. Les animaux engraissés sont ensuite égorgés à vif, ou mal étourdis avant d’être saignés. L’étourdissement par électrocution et les cadences entraînent l’accrochage d’animaux encore totalement conscients. »

Un jeune mâle à qui il manquait la tête

Outre sa plainte, L214 réclame « la fermeture d’urgence de l’abattoir, qui présente de graves problèmes structurels et des pratiques d’abattage grandement déficientes ». Et elle  demande à la ‘Confédération générale des producteurs de lait de brebis et des industriels de roquefort’ la modification du cahier des charges de l’appellation d’origine « roquefort » – et ce afin qu’il soit « interdit d’enfermer les agneaux toute leur vie dans des bâtiments fermés sans accès au pâturage ». En attendant le procès, on songe à Jean de La Fontaine.

Sale éclair sur une plage du Finistère. Un phoque décapité y a été retrouvé. C’est l’AFP qui l’annonce après l’avoir appris auprès de l’association de protection de l’environnement Grumpy Nature. «Nous avons trouvé samedi un phoque décapité sur la plage de Pen Trez, sur la commune de Saint-Nic», a indiqué à l’AFP David Hemery, cofondateur de cette petite association environnementale. «C’était un jeune mâle à qui il manquait la tête. On voyait qu’elle avait été coupée à l’arme blanche», a-t-il assuré, estimant que la mort de l’animal, une espèce protégée, «remontait à plusieurs jours, si ce n’est plusieurs semaines».

La découverte du phoque décapité a aussitôt été signalée au réseau Pélagis qui recense les échouages de mammifères marins. C’est lors du comptage d’oiseaux marins que réalise chaque mois l’association dans la baie de Douarnenez que l’animal décapité a été trouvé. En février et mars 2019, deux phoques avaient déjà été retrouvés ainsi décapités sur des plages du département, dans la région de Concarneau. Deux marins-pêcheurs sont poursuivis devant la justice dans cette affaire. Ils doivent comparaître en octobre prochain devant le tribunal correctionnel de Quimper. Attendons le procès.

A demain @jynau

Trois éducatrices enferment et filment un jeune autiste dans un sac poubelle : relaxées !

Bonjour

12/06/2020. Le répéter : on ne lit jamais assez la presse quotidienne régionale. Ainsi, aujourd’hui, La Nouvelle République du Centre Ouest : « Tribunal de Blois : le jeune autiste avait été filmé dans un sac-poubelle » (Lionel Oger). Une information relayée sur le site handicap.fr (E. Dal’Secco).

Résumons l’impensable. Lundi 8 juin quatre salariées de l’IME de Naveil (Loir-et-Cher) comparaissaient devant les juges du tribunal correctionnel de Blois sous l’accusation de violences commises sur un garçon autiste de 12 ans.

« Une épreuve tout d’abord pour les parents d’un jeune garçon autiste qui a été l’espace d’un bref instant le ‘’jouet’’ de professionnelles pourtant expérimentées et dévouées, rapporte le quotidien régional.  Une épreuve aussi pour ces quatre femmes d’une trentaine d’années qui se sont retrouvées à la barre du tribunal accusées de ‘’violence sur personne vulnérable et diffusion d’images relatant une atteinte à l’intégrité’’ après une garde à vue de 48 heures. Et une épreuve, enfin, pour l’IME de Naveil en qui les parents avaient placé leur confiance et qui a suspendu trois de ses salariées en attendant la réponse judiciaire. »

« Ça ne lui fait rien, j’ai du mal à lui faire serrer les cuisses. » 

Que s’est-il passé à Naveil ? Le directeur de l’institut avait informé les parents après la découverte d’une vidéo (diffusée lors du procès). On y voit leur fils âgé de 12 ans assis dans un sac-poubelle remonté jusqu’aux aisselles. Derrière lui, une éducatrice tient un tuyau d’aspirateur et aspire l’air contenu dans le sac (sic). On entend rire les éducatrices. L’une d’elles commente : « Ça ne lui fait rien, j’ai du mal à lui faire serrer les cuisses. » L’enfant regarde autour de lui, semble mal à l’aise, agite un bras, puis gémit.

Jusque dans le Loir-et-Cher cette pratique a un nom : vacuum challenge – défi en vogue sur Internet entre personnes consentantes,, dénoncé pour ses risques potentiels.Lors de cette comparution immédiate, ces éducatrices et une infirmière de cet institut (où l’enfant séjourne depuis cinq ans) ont expliqué qu’elles testaient entre elles ce fameux challenge quand le jeune garçon est entré dans la pièce. Intrigué, il serait entré de lui-même dans le sac. « L’effet est surprenant, mais pas douloureux, raconte une éducatrice, nous n’avons pas réfléchi, dès qu’il a montré qu’il n’aimait pas ça, on l’a laissé sortir. » (sic)

La Nouvelle République rapporte encore que la présidente du tribunal, Maggy Deligeon, demande pourquoi la scène a été filmée et partagée au sein d’un groupe de collègues via Facebook. « C’est un groupe professionnel au sein duquel on s’envoie des liens, des photos, des vidéos pour échanger sur nos pratiques. » « Feriez-vous la même chose à vos enfants ? » poursuit la présidente. « Non, répondent les prévenues (qui n’ont pas été jusqu’à avancer une hypothétique vertu thérapeutique pour se justifier) nous avons commis une bêtise professionnelle. » 

 Le père de l’enfant est officier supérieur dans la gendarmerie et président d’une association œuvrant en faveur des personnes handicapées, Il demande la parole : 

« Mon fils n’a pu entrer de lui-même dans ce sac alors que l’aspirateur fonctionnait, il a une forte aversion pour la contention et est hypersensible au bruit. » 

Ce n’est pas tout : une quatrième éducatrice est poursuivie pour avoir filmé une autre séquence où l’on voit l’enfant assis sur un siège. La jeune femme le fait tourner comme sur un manège en imitant la voix d’un forain. « Ça l’a fait rire, les sensations semblaient lui plaire. »

La Fête des mères dans une cellule du commissariat.

Le procureur Frédéric Chevallier : « Votre comportement est choquant, vous avez confondu votre rôle de protectrices en vous servant de cet enfant vulnérable comme d’un objet. » Le ministère public requiert alors quatre à six mois de prison avec sursis probatoire (comportant une interdiction d’exercer) pour trois des prévenues.

L’avocat des parents, Me Stéphane Rapin : « Vous qualifiez ces faits de bêtise alors que le choc émotionnel causé à cet enfant hypersensible constitue une violence. Vous l’avez pris pour un jouet et vous avez filmé pour rire de lui. Quant à ce vacuum challenge, cette pratique peut être dangereuse et même mortelle. »

Tour à tour les trois avocats des éducatrices ont plaidé la relaxe : « Elles ont passé la Fête des mères dans une cellule du commissariat. Jamais elles n’ont eu l’intention de faire du mal ou d’humilier. Il s’agissait d’un jeu, choquant certes ; mais pas dangereux, le sac était au niveau des aisselles, elles ont peut-être commis une faute professionnelle, mais pas une infraction. »

Ou encore : Me Sarah Lévêque qui elle aussi plaide la relaxe : « Qui n’a jamais fait tourner son enfant sur un fauteuil pour le voir rire ? Moi-même je l’ai fait et il a adoré ».

Puis le coup de théâtre : Après une demi-heure de délibéré, le tribunal a relaxé les quatre salariées de l’IME de Naveil. « Votre comportement n’est pas qualifiable professionnellement, a déclaré la présidente Maggy Deligeon, mais, juridiquement, les infractions reprochées ne sont pas constituées. » Les parents de l’enfant ont été déboutés de leurs demandes. Le parquet fera appel de cette décision. Les trois salariées suspendues depuis le dépôt de plainte sont convoquées, le 16 juin, par leur employeur.

On ne commente pas une décision de justice. On ne lit jamais assez la presse quotidienne régionale

A demain @jynau

Scandale: 79 ans, condamnée pour avoir, via la fenêtre de l’Ehpad, salué son mari, 93 ans

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14/04/2020. On pourrait parler de scandale. Ou de honte. Chacun qualifiera. Dans le département du Tarn une femme vient d’être verbalisée pour violation de «cordon sanitaire». La verbalisation a été effectuée devant l’Ehpad public du Pré de Millet (Graulhet). Cette femme, septuagénaire venait de saluer son mari résident. Hedwig, 79 ans, stationnait devant la fenêtre fermée de la chambre de son époux, 93 ans, résident confiné. L’affaire vient d’être rapportée par La Dépêche (Martine Lecauday)

« Jeudi 9 avril, comme tous les jours, Hedwig, 79 ans, est venue à pied. Elle habite à moins de dixminutes de l’Ehpad où depuis deux ans réside Jean-Jacques, 93 ans, son mari. Avant le confinement, Hedwig venait le voir deux fois par jour et c’est presque toujours elle, et parfois sa fille Mariani, qui lui donnait son repas du soir. Le personnel n’y voyait pas d’inconvénient d’autant qu’Hedwig est bénévole à la maison de retraite.

« Mais depuis le début du confinement, impossible, pour les personnes extérieures, de pénétrer dans l’établissement. Pour Helwig, pas question d’enfreindre la règle, mais pas question non plus de renoncer à soutenir son mari, même si elle sait que le personnel fait de son mieux. « Mon père est un peu dans son monde et communiquer avec lui par Skype, ce n’est pas évident » témoigne Mariani qui habite à Moulayrès, à dix km de là. »

Or Hedwig veut rester présente aux yeux de son époux. Chaque jour à 16 h, muni d’une attestation en bonne et due forme, case promenade ou assistance à personne vulnérable cochée, elle vient devant la fenêtre de la chambre de son mari pour qu’il puisse la voir. Munie d’une ardoise, elle lui adresse de petits messages à travers la vitre.

« Dans son fauteuil, Jean-Jacques, qui ne peut pas bouger risquait encore moins d’ouvrir la porte-fenêtre qui donne sur l’extérieur. Mais il savait qu’Hedwig était là. Il la voit derrière la vitre. Elle reste cinq ou dix minutes, pas plus, rassurée. « Il est un peu perdu malgré les informations qu’on lui donne. Il ne comprendrait pas de ne plus la voir » explique Mariani. »

Le souhait d’Emmanuel Macron dans son Adresse aux Français

Tout ceci est à mettre au passé. Le 9 avril malgré son attestation, deux gendarmes ont interpellé Hedwig devant la fenêtre, l’ont verbalisée et renvoyée chez elle. Sa fille appelé la gendarmerie de Graulhet qui lui a confirmé la verbalisation. Elle a aussi envoyé un mail à la préfecture du Tarn. « Depuis, ma mère n’ose même plus sortir de chez elle, dit-elle. C’est une personne très respectueuse de la loi. D’avoir été chassée comme ça, même si les gendarmes ont été très corrects, ça l’a bouleversée. Ce qui me fend le cœur c’est que mon père va se sentir abandonné. La dernière fois qu’il a vu ma mère, c’est derrière la vitre, encadrée par deux gendarmes. Vous vous imaginez ce qu’il peut penser ? »

Explications de la préfecture : «Même si la visite en extérieur de votre mère peut être considérée comme une assistance à personne vulnérable, un cordon sanitaire autour des Ehpad doit être absolument respecté. De ce fait, votre mère était bien en infraction». Extrait de l’Adresse aux Français, 13 avril 2020  d’Emmanuel Macron, suivie hier par plus de trente millions de Français :

« Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d’organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite aux malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu ».

On espère que Catherine Ferrier, préfète du Tarn, après avoir mis en place un cordon sanitaire infranchissable, saura mettre en œuvre au plus vite le souhait du président de la République au sein de l’Ehpad du Près de Milet, à Graulhet.

A demain @jynau

Homards réfrigérés et nouilles instantanées : Victor Hugo, le gouvernement, sa diversité

Bonjour

25 juillet 2019. La France en alerte caniculaire violacée. Tous prié.e.s de ne plus bouger, de boire allongé.e.s. Le spectre de 2003 est dans toutes les têtes gouvernementales, dans toutes les préfectures, toutes les mairies des villes et des villages. Seul le Tour de France est autorisé à rouler – ainsi que la ministre des Solidarités et de la Santé qui multiplie les déplacements caniculaires dans les lointains déserts.

Pendant ce temps là les médias batifolent, régalent les foules, aidés en par les appétits des ministres intègres  (image hugolienne 1). « Presque entièrement blanchi par les conclusions de deux enquêtes portant sur l’affaire qui porte son nom le ministre démissionnaire entend désormais prendre sa revanche sur ceux qui ont provoqué sa chute, rapporte Le Figaro.  Invité au 20H de France 2, l’écologiste a fustigé le «journalisme de diffamation», soutenant: ‘’Il n’y aurait jamais dû y avoir d’affaire Rugy. Et aujourd’hui, en revanche, c’est sûr, il y aura une affaire Mediapart’’. » Et François Goullet de Rugy d’affirmer, une nouvelle fois, devant une France en nage, qu’il ne goûte ni les homards de Bretagne ni le caviar de Sologne.

Mais, insiste le vieux Figaro  tous les membres du gouvernement ne semblent pas d’accord avec leur ancien collègue. 

C’est tout particulièrement le cas de la médiatiquement omniprésente Marlène Schiappa. Au micro de RTL, après sa sortie diabolique sur la GPA ; la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes et de la lutte contre les discrimination s’est désolidarisée (euphémisme) de l’ex-ministre. «Je comprends très bien que François de Rugy se sente harcelé et dénonce, de son point de vue, une tentative de démolition, a-t-elle distillé. Mais je pense qu’il faut prendre de la hauteur, et prendre le point de vue du journaliste d’enquête qui fait son travail. Je crois qu’on ne peut pas plaider pour la transparence d’un côté et fustiger cette transparence de l’autre. ».

Poursuivant sur la question de la transparence, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre a regretté que la vie des membres du gouvernement «fasse l’objet de beaucoup de mythes». Et Marlène Schiappa, nouveau Ruy Blas :

 «La vérité, c’est que lorsque nous faisons un dîner de travail, le soir, nous buvons des carafes d’eau et mangeons des nouilles chinoises instantanées, qui coûtent 1,73€ en supermarché. Dans mon appartement de fonction, j’ai un portant à vêtement Ikea à 9€, que j’ai payé moi-même».

Dans l’attente de connaître le prix des vêtements du portant, le géant suédois appréciera. Quant à Marlène Schiappa elle ne porte «aucun jugement» sur les travaux réalisés par le ministre François Goullet de Rugy quand il était locataire à titre gracieux d’un des palais de la République/ Elle conclut : «Il ne faut pas s’imaginer qu’on a un compte ouvert avec lequel on peut réaliser toutes les dépenses qu’on souhaite réaliser». Qui, à dire vrai, aurait pu imaginer une telle générosité ?

A demain @jynau

1 RUY BLASsurvenant. 
Bon appétit, messieurs !

Tous se retournent. Silence de surprise et d’inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.

                    Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
– Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
L’Espagne et sa vertu, l’Espagne et sa grandeur,
Tout s’en va. – nous avons, depuis Philippe Quatre,
Perdu le Portugal, le Brésil, sans combattre ;
En Alsace Brisach, Steinfort en Luxembourg ;
Et toute la Comté jusqu’au dernier faubourg ;
Le Roussillon, Ormuz, Goa, cinq mille lieues
De côte, et Fernambouc, et les montagnes bleues !
Mais voyez. – du ponant jusques à l’orient,
L’Europe, qui vous hait, vous regarde en riant.
Comme si votre roi n’était plus qu’un fantôme,
La Hollande et l’Anglais partagent ce royaume ;
Rome vous trompe ; il faut ne risquer qu’à demi
Une armée en Piémont, quoique pays ami ;
La Savoie et son duc sont pleins de précipices.
La France pour vous prendre attend des jours propices.
L’Autriche aussi vous guette. Et l’infant bavarois
Se meurt, vous le savez. – quant à vos vice-rois,
Médina, fou d’amour, emplit Naples d’esclandres,
Vaudémont vend Milan, Leganez perd les Flandres.
Quel remède à cela ? – l’État est indigent,
L’état est épuisé de troupes et d’argent ;
Nous avons sur la mer, où Dieu met ses colères,
Perdu trois cents vaisseaux, sans compter les galères.
Et vous osez ! … – messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, – j’en ai fait le compte, et c’est ainsi ! –
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu’on pressure encor,
A sué quatre cent trente millions d’or ! (…)

Facebook : non, tous les médecins ne sont pas condamnés à être e-lynchés en place publique !

Bonjour

Le pire n’est jamais certain. Un médecin vient de remporter une édifiante bataille juridique qui l’opposait à la fille d’une patiente. Elle était l’auteure d’une « lettre ouverte » (sic) sur Facebook l’accusant d’avoir laissé sa mère mourir dans la souffrance. Publié sur le réseau social le 4 juin 2018, le texte (partagé trente-mille fois) visait directement le médecin (qui n’était pas le médecin traitant) en remettant en cause sa prise en charge de la patiente (à l’époque en fin de vie et depuis décédée.)

Le médecin avait aussitôt porté plainte pour « injures et propos diffamatoires ». L’audience s’était tenue tenue le 14 mai devant le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier (Doubs). Âgée de 90 ans et souffrant d’une gangrène à une jambe (à la suite d’une ischémie), la résidente refusait l’amputation et demandait (en mai 2018) à mourir à domicile – c’est-à-dire à l’EHPAD dont le médecin était le coordonnateur.

Ce dernier accepte alors ce choix et met en place de la morphine en patchs (puis en gouttes) pour soulager les douleurs de la patiente. Au bout de plusieurs semaines, ses proches demandent la mise en place d’un pousse-seringue avec morphine à la demande. Le médecin coordonnateur n’est alors pas en mesure d’accorder une réponse favorable à cette requête, déclenchant la colère de la famille et la publication de cette lettre ouverte.

« Ce n’est pas une euthanasie que l’on vous demande, juste un confort de fin de vie, qui lui permettra de mourir en douceur », y écrit la fille de la résidente, avant d’indiquer : « J’avais commencé à percevoir que vous étiez un salaud. » Plus loin dans sa publication, on peut également lire : « Vous aviez cette arrogance des gens bien nés, vous savez le charme discret de la bourgeoisie, on traite les petits par le mépris. J’ai essayé de parler avec vous de la prise en compte de la douleur de ma mère, et vous m’avez parlé de démocratie, que vous seriez le dernier rempart, pour un peu il aurait fallu vous passer sur le corps pour qu’elle ait enfin son pousse-seringue ! »

D’autres paragraphes du texte, rapportés notamment par Le Quotidien du Médecin (Marie Foult) sont plus virulents encore. À la suite de ce texte, le médecin porte plainte, soutenu par la CSMF régionale et par l’Ordre départemental, qui s’était constitué partie civile.

Vindicte populaire

« Notre confrère a été victime d’un e-lynchage massif à la suite de cette publication, il a reçu des menaces de mort ! », assurait alors le président de la CSMF Bourgogne – Franche-Comté qui remettait en cause la version des faits exposés par la famille dans sa lettre ouverte.

« Un pousse-seringue a bien été demandé, mais il n’y en avait pas de disponible dans l’établissement. Pour que cela soit possible, le médecin coordonnateur a donc demandé une hospitalisation à domicile (HAD) pour la fin de vie, sauf qu’il a fallu attendre la validation du médecin traitant, ce qui a pris plusieurs jours. Or, la lettre a été publiée entre-temps ! Mais l’HAD a bien eu lieu et la résidente est décédée dans ce cadre ».

Pour le syndicaliste, ce genre d’utilisation des réseaux sociaux est « plus que délétère » pour la profession. « C’est la porte ouverte à toutes les exigences personnelles des patients : dès que le médecin ne voudra pas répondre « oui », les citoyens vont se tourner vers les réseaux sociaux ou les notations sur Internet. C’est un danger pour les professionnels de santé ».

Le tribunal a rendu sa décision le jeudi 4 juillet. L’auteure de la lettre ouverte sur Facebook a été condamnée à 2000 euros d’amende avec sursis. Elle devra aussi rembourser les frais de procédure au médecin – de 2000 euros également. Il se verra verser un euro symbolique a indiqué son avocat au Quotidien du Médecin (Marie Foult)

« Ce lynchage médiatique doit cesser ! Il faut que les gens comprennent que s’ils écrivent ce genre de choses sur les réseaux sociaux, ils pourront être condamnés. Les médecins sont suffisamment en stress avec leur boulot, si en plus on est dans la vindicte populaire, c’est non » a déclaré le président du conseil départemental de l’Ordre des médecins. Le praticien visé a décidé de ne pas commenter publiquement cette décision. Il n’avait pour sa part demandé que l’euro symbolique.

A demain @jynau

Vincent Lambert: des poursuites sont annoncées contre le médecin qui veut «arrêter les soins »

Bonjour

19 mai 2019. Communiqué des défenseurs de Vincent Lambert : « Malgré le rappel par le défenseur des droits du caractère obligatoire des mesures provisoires réclamées par l’ONU le 2 mai 2019, malgré le rejet par l’ONU de la position de la France et la réitération des demandes provisoires le 17 mai 2019, malgré le rappel par les experts judiciaires d’absence médicale d’obstination déraisonnable, malgré le rappel par les experts judiciaires que la situation médicale de Vincent Lambert « n’appelle aucune mesure d’urgence », le docteur Sanchez n’a toujours pas annoncé à la famille la suspension de sa décision d’arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert. »

A ce titre « de nouveaux recours seront donc déposés dès le lundi 20 mai « pour faire respecter les mesures provisoires réclamées à deux reprises par l’ONU et dont le défenseur des droits a rappelé le caractère obligatoire ». Ce n’est pas tout : « les parents saisissent également les autorités et tribunaux compétents d’une plainte disciplinaire aux fins de radiation du docteur Sachez ainsi que de poursuites pénales à son encontre ». Le Dr Vincent Sanchez est le médecin qui dirige le service des soins palliatifs et l’unité des patients « cérébrolésés » de l’hôpital Sébastopol (CHU de Reims) où Vincent Lambert est hospitalisé.

Nouvelles dimensions

Ce dossier prend chaque jour de nouvelles dimensions, religieuses et politiques. La Conférence des évêques (CEF) vient ainsi de de s’émouvoir de la « précipitation » à conduire « vers la mort » Vincent Lambert, et interroge : « Pourquoi ne pas attendre la réponse sur le fond de la part du comité de l’ONU ? » Les avocats des parents se sont directement adressé à Emmanuel Macron dans une lettre ouverte, qualifiant la mort programmée du patient de « crime d’Etat commis au prix d’un coup de force contre l’Etat de droit ».

François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes a demandé, dimanche 19 septembre, « qu’on se laisse le temps » dans ce dossier, dans lequel Emmanuel Macron devrait intervenir, selon lui. « J’ai du mal à comprendre qu’on se précipite », a-t-il ajouté, en exprimant « sa compassion » pour ses « parents qui vivent ce compte à rebours qui a quelque chose d’atroce ». « Si nous entrons dans cette voie dangereuse qui consiste à dire qu’une vie dépendante, une vie fragile, une vie malade, ne mérite pas d’être vécue, alors nous allons construire un monde inhumain et c’est un enjeu majeur des années à venir », a-t-il mis en garde.

A l’inverse, le même jour, sur France Inter,la sénatrice (Bas-Rhin) Fabienne Keller (numéro 7 de la liste Renaissance-République en marche aux élections européennes) a estimé que l’affaire ne concernanit nullement les politiques et donc le chef de l’Etat.

Idem pour Jean-Luc Romero, président de l’Association du droit à mourir dans la dignité. Il a de son côté affirmé sur RTL que ce n’était pas le «rôle» du chef de l’État d’intervenir dans ce dossier. «Je suis très en colère, en Belgique ça ne pourrait pas arriver. La personne qui doit décider en premier c’est la femme, après ce sont les enfants adultes, et enfin les parents, a-t-il déclaré. Si on avait une loi bien faite, nous n’en serions pas là.» Où nous serions ? M. Romero ne le dit pas.

Le président ne serait pas concerné ? Trop tard. L’« Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébrolésés » (UNAFTC) vient de lancer un « cri d’alarme » sur le site de la présidence de la République : https://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/. Objet : demander au président de la République « d’empêcher la mort de M. Lambert et de d’ordonner son transfert dans un service adapté ».

A Reims Le Parisien/Aujourd’hui en France (Marc Payet) évoque un hôpital Sébastopol « bunkérisé ». Pour sa part l’Agence France Presse cite « une source médicale » selon laquelle ce « protocole d’arrêt des soins » pourrait « durer de deux à quatre jours et comprendre, outre l’arrêt des machines à hydrater et alimenter, une sédation ‘’contrôlée, profonde et continue’’, ainsi qu’une prise d’analgésiques ‘’par précaution’’ ».

A demain

@jynau

Extinction. Pourquoi tant de sang au Trocadéro ? Et ces pressions sur les journalistes ?

Bonjour

Connaissez-vous, né en Grande Bretagne, le mouvement Extinction Rebellion ? Il exige « la reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles » et « une communication honnête sur le sujet ». Mais aussi « la réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025 ». Et encore « l’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant ». Sans oublier « la création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable ».

Des militants se réclamant de la branche française de cette mouvance ont déversé, dimanche 12 mai, du faux sang sur les marches du Trocadéro, à Paris. Vêtus de noir, jeunes gens pour la plupart, ils s’étaient munis de trois cents litres de « sang » – mélange de colorant alimentaire et de maïzena®. Puis ils ont déversé le rouge contenu de leurs bidons sous les yeux de nombreux touristes et des policiers présents dans le secteur.

Porteurs de grandes banderoles vertes « Extinction Rebellion » et d’un calicot noir « Stop à la 6e extinction de masse », ils se sont ensuite recueillis plusieurs minutes en silence – avant de commencer à éponger les marches innombrables.

A Bordeaux, six personnes se revendiquant du même mouvement ont été placées en garde en vue dimanche pour avoir participé à l’accrochage dans la nuit d’une grande banderole « Chirac reviens ! » sur des échafaudages de la Chambre de commerce et d’industrie, place de la Bourse, haut lieu touristique. Selon un organisateur, ce message visait d’abord à « interloquer les gens ».

Les six personnes ont été interpellées sur place pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » (celle des passants sous l’échafaudage et des policiers et pompiers intervenus sur les lieux). La banderole a, le lendemain, été retirée par les pompiers.

Fin (humoristique) du journalisme

Extinction Rebellion France s’est structuré ces derniers mois, sur le modèle de celui né à l’automne 2018 en Grande-Bretagne où il prône la « désobéissance civile non violente » pour contraindre gouvernants et responsables à répondre à la crise climatique et écologique. Le trois mai dernier, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, ce mouvement organisait « les funérailles du journalisme » ; « action satirique et non violente » qui s’inscrivait  dans le cadre de : « La reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet ». Humour :

« Nous avons la douleur de vous faire part de la disparition du devoir d’information des journalistes. Nous vous présentons nos sincères condoléances et vous convions aux obsèques du journalisme. Force est de constater que face à l’Urgence des défis environnementaux & sociaux, du dérèglement climatique, de l’extinction massive d’espèces, des risques d’effondrement de nos sociétés, … vous ne remplissez pas votre devoir d’information et ne respectez pas la charte de déontologie journalistique et la déclaration des devoirs des journalistes (Charte de Munich 1971). »

Et de réclamer aux médias quatre preuves d’engagement : une rubrique quotidienne quelques soient leurs supports (presse / radio / TV) ; un bandeau en couverture : « Urgence climatique, regardons la vérité en face » ; dossier spécial : état du monde & perspectives ; la signature d’une charte d’engagement de ‘’Journalistes Authentiques, Réalistes & Honnêtes’’. Est-ce là, toujours, de l’humour ? Ou les premiers symptômes d’un mouvement qui au nom des meilleurs raisons écologiques du monde, ne pourra qu’évoluer vers les menaces, la contrainte et les actions violentes médiatisées. Sur le modèle des vegans anti-bouchers.

A demain

@jynau