« Coviplasm » : l’espoir de la transfusion de plasma de patients convalescents à des malades

Bonjour

05/04/2020.L’hydroxychloroquine, et après ? Voici une perspective thérapeutique que les médias généralistes n’ont pas encore beaucoup parlé. C’est, en France, un essai clinique original : la transfusion de plasma de patients guéris du Covid-19 à des patients souffrant du Covid-19. Postulat schématique :  le plasma des personnes qui ont guéri du Covid-19 contient des anticorps spécifiques que leur organisme a développés ; ces anticorps, transfusés, pourraient aider les patients en phase aiguë de la maladie à lutter contre le virus.

Receveurs. Soixante malades seront inclus dans l’essai clinique « Coviplasm » organisé dans différents hôpitaux de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. La moitié d’entre eux recevra un apport en « plasma-convalescent ». Deux unités de plasma de patient convalescent de 200 à 220 ml chacune seront transfusées au jour 6 (+/- 1 jour) après le début des symptômes cliniques. En l’absence d’événements indésirables aigus et imprévus chez les trois premiers patients, deux unités seront transfusées 24 heures après les deux premières, soit un total de quatre unités par patient.

Donneurs. Ils devront être guéris depuis au moins 14 jours. Le prélèvement se fera comme habituellement pour les dons de plasma par plasmaphérèse. Les prélèvements ciblés par l’Etablissement Français du Sang (EFS) débuteront le mardi 7 avril dans trois régions (Ile-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté) chez les premiers malades français guéris du Covid-19. Les patients guéris du Covid-19 seront ainsi invités personnellement à donner leur plasma à l’EFS, unique collecteur de sang en France. Ce dernier prélèvera 600 ml de plasma chez près de 200 patients guéris, permettant ainsi la mise à disposition de 600 unités de 200 ml de plasma pour l’essai clinique chez les malades.

Cet essai clinique est mené sous la direction du Pr Karine LACOMBE, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) et le Pr Pierre Tiberghien (EFS, Université de Franche Comté). « Une première évaluation pourra être rendue deux à trois semaines après le début de l’essai clinique, précise-t-on auprès de l’EFS. En fonction de l’efficacité du traitement et de l’absence d’apparition d’effets secondaires délétères, l’essai clinique pourra être élargi à un nouveau groupe de patients. »

 Plus largement l’EFS va mener, avec l’Institut Pasteur, dans des études de séroprévalence qui permettront de suivre l’immunité collective contre le coronavirus. En recherchant la présence d’anticorps contre le virus dans un échantillon représentatif des donneurs de sang venant faire un don pendant une période précise, il sera possible d’obtenir une image de la propagation du virus en France. Précision : ces test seront réalisé de manière aléatoire et il n’est pas prévu que les résultats individuels soient communiqués aux donneurs. On est en droit de se demander pourquoi.

A demain @jynau

Pendant l’épidémie et le confinement, peut-on encore offrir une fraction de son sang ?

Bonjour

C’est un sujet sanitaire essentiel dont le médias ne parlent pas. Ou bien trop peu. Les données sont connues. En France les collectes de sang ne peuvent être interrompues. Aujourd’hui les réserves actuelles en globules rouges sont de moins de quinze jours et en plaquettes de moins de trois jours. Rappelons que les globules rouges se conservent au maximum quarante-deux jours et les plaquettes sept jours. Or une proportion considérable de la population française est placée en confinement. Dès lors, que faire : privilégier les règles de lutte contre l’épidémie ou faire acte de partage sanitaire, citoyen et solidaire ?

Il faut ici se rendre sur le site de l’Etablissement français du sang (EFS). On y apprend que le confinement ne change rien aux réalités sanitaires : l’EFS appelle à continuer à donner son sang « à condition que les donneurs n’aient pas de symptômes grippaux ». On peut ainsi se rendre dans les centres de collecte, même très éloignés de son domicile (voir ici la carte des sites) – sous réserve de remplir l’attestation officielle ou une déclaration sur l’honneur indiquant qu’ils vont donner leur sang, « au motif de l’assistance aux personnes vulnérables ». De plus les lieux de collecte de sang sont considérés par les autorités de l’Etat comme des lieux publics autorisés car vitaux et indispensables.

« Toutes les mesures de précaution sont mises en œuvre sur toutes les collectes pour éviter les risques de transmission du virus, explique l’EFS, avec des distances de sécurité et des masques pour le personnel de collecte. Nous vous demandons de bien respecter une distance d’un mètre entre chacun et chacune d’entre vous et de respecter tous les gestes barrières. C’est important pour la santé de tous. Merci pour vos dons et votre patience. »

A demain @jynau

Homosexualité, politique et dons de sang : les nouveaux critères seront-ils bien respectés ?

Bonjour

Quelques minutes après l’annonce par Agnès Buzyn d’un assouplissement important des critères d’inclusion dans le don du sang des HSH(passage de douze à quatre mois d’abstinence sexuelle) l’Association française des hémophiles (AFH) et l’association AIDES ont fait savoir qu’elles « prenaient acte de cette décision » 1. Elles rappellent d’emblée que le don du sang « n’est pas un droit » – et que ce don « n’a pas à répondre à une demande sociale des donneurs mais aux besoins des receveurs ». « C’est cette logique et elle seule qui doit être préservée pour garantir la sécurité du système transfusionnel » soulignent les deux associations. Puis elles s’expliquent, en surlignant de manière explicite :

« Parmi l’éventail des mesures, l’exclusion de certains candidats au don du sang vise à réduire le plus possible les risques de contamination. Ces critères d’exclusion ne constituent pas des motifs de discrimination dès lors qu’ils reposent sur des données scientifiques et une certaine proportionnalité. Le modèle reposant sur l’ajournement selon des critères, qui ne concernent pas que les pratiques sexuelles, a permis d’éviter toute contamination à VIH via un don du sang depuis dix-sept ans.

« Ces critères d’ajournement doivent être continuellement évalués scientifiquement et ajustés selon les innovations techniques et l’évolution des taux de prévalence du VIH dans certaines populations. A ce titre, en 2017 en France, les HSH étaient toujours jusqu’à 200 fois plus exposés au VIH que les hétérosexuels et représentaient toujours 41% des nouveaux diagnostics (2 600 HSH). »

« Critères jugés injustes ou intrusifs »

Ces deux associations observent que l’Etat a opté pour une évolution des critères présentant un risque résiduel théorique de transmission du VIH équivalent à la situation actuelle. « Néanmoins, ajoutent-elles, les critères d’ajournement ne sont pertinents que s’ils ne sont pas contournés. Actuellement, des critères jugés injustes ou intrusifs n’empêchent pas déjà une part importante de dons qui auraient été ajournés même si les critères étaient alignés entre HSH et hétérosexuels. La charge incombe à l’Etat de garantir la bonne acceptabilité des critères d’ajournement. »

 On peut le dire autrement, ce que ces deux associations font :

« La responsabilisation individuelle des HSH en matière de don du sang doit  s’accompagner d’une prise de conscience communautaire en matière de santé sexuelle et d’exposition aux risques : il faut pour cela d’abord des moyens dédiés à l’action communautaire et à l’information (campagne de sensibilisation, documents spécifiques disponibles sur les lieux de don de sang, orientation des HSH ajournés vers une offre en santé sexuelle si besoin, etc.).  Une réflexion plus large sur l’organisation de la filière doit aussi s’engager. Pour cela, il est nécessaire de renforcer les moyens alloués à la filière du sang en France9, et de travailler sur la formation des professionnels et plus largement, sur l’amélioration des questionnaires, la conduite des entretiens et la manière dont les donneurs ajournés sont accompagnés. »

Il faut, ici, se souvenir d’un passé récent. « Pour la communauté des personnes vivant avec une maladie hémorragique rare, la sécurité du receveur primera toujours. Le surrisque, même minime, n’est pas acceptable, souligne Nicolas Giraud, président de l’AFH. Le prix à payer des errances en matière de sécurité transfusionnelle nous le connaissons : des centaines de personnes contaminées dans les années quatre-vingt et une communauté décimée. »

A demain @jynau

1 En 2015, lors de la précédente modifications des critères du don du sang pour les HSH, les différentes associations invitées à se prononcer n’avaient pas des positions unanimes. Cinq associations s’étaient alors prononcées en faveur du délai d’ajournement à douze mois (Aides, association IRIS, le CISS, Inter LGBT ainsi que l’Association française des hémophiles). Quatre en revanche avaient, pour des raisons différentes, rejeté l’ensemble des scénarios proposés, parmi lesquelles la Fédération des donneurs de sang bénévoles, l’Union nationale des associations de donneurs de sang bénévoles de La poste et d’Orange, Act Up et SOS homophobie).

En juin dernier plusieurs associations de défense des droits homosexuels avaient annoncé avoir porté plainte contre la France devant la Commission européenne pour « discrimination ». Cette période d’abstinence de douze mois « exclut dans les faits 93,8 % des gays du don du sang », faisaient valoir, dans un communiqué commun, Stop Homophobie, Mousse, Elus locaux contre le sida, SOS homophobie et Familles LGBT. « A travers cette plainte, les associations, qui avaient été déboutées par le Conseil d’Etat en 2017, espéraient que la distinction française fondée sur le comportement sexuel des donneurs soit reconnue comme une discrimination illégale en raison de l’orientation sexuelle » résume Le Monde (François Béguin).

Donner son sang et homosexualité discriminée : après Marlène Schiappa, que fera Agnès Buzyn?

Bonjour

Nouvel éclat de la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Après avoir passé l’après-midi du 29 juin à la 41e édition parisienne de la Marche des Fiertés, Marlène Schiappa était l’invitée de BFMTV. Interrogée, une nouvelle fois,  sur les discriminations que connaissent encore en France les personnes homosexuelles elle a assuré que le gouvernement allait régler celle concernant le don du sang.

« Au gouvernement, nous voulons mettre fin à cette discrimination qui existe pour les homosexuels vis-à-vis du don du sang, tout en préservant les conditions de sécurité nécessaire. Actuellement, il se passe deux situations différentes selon que vous ayez eu des rapports non protégés avec une femme ou un homme, le temps d’attente est différent. Hors donner son sang est un acte citoyen et solidaire, nous voulons donc travailler pour mettre fin à cette discrimination »

La secrétaire d’Etat précise toutefois qu’elle n’est pas ici aux commandes. C’est, dit-elle, Agnès Buzyn ministre des Solidarités qui sera en charge du dossier – et qui indiquera elle-même le calendrier et sa méthode « qui est la sienne ». C’est un engagement que nous prenons » a-t-elle assuré.

Il faut ici rappeler que depuis 2016, les hommes homosexuels peuvent théoriquement donner leur sang, geste qui leur était interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du VIH. A condition d’assurer  lors de l’entretien préalable au don de ne pas avoir eu de relations sexuelles (même protégées) depuis douze mois. C’était là une décision élaborée non sans difficulté après un long travail original  (et sans précédent) qui avait réuni les autorités sanitaires et les nombreuses associations de donneurs, de patients et de personnes homosexuelles ; un travail sanitaire et diplomatique sans précédent mené  sous l’autorité du Pr Benoît Vallet, alors Directeur Général de la Santé.

Ces « douze mois d’abstinence » firent polémique. Fallait-il les abroger?  En aucune façon trancha le Conseil d’Etat  rappelant  que « les autorités sanitaires doivent privilégier les mesures les mieux à même de protéger la sécurité des receveurs lorsque les données scientifiques et épidémiologiques disponibles ne permettent pas d’écarter l’existence d’un risque ». Il faisait ainsi valoir :

« Selon les travaux de l’Institut de veille sanitaire, la prévalence de porteurs du VIH est environ 70 fois supérieure chez les hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes. (…) La proportion de personnes nouvellement contaminées au cours de l’année 2012 était 115 fois supérieure chez ces hommes que dans la population hétérosexuelle. »

Les ombres et les affres

En imposant cette « abstinence d’un an » comme condition au don du sang par les homosexuels, le ministère de la Santé « s’est fondé non sur l’orientation sexuelle mais sur le comportement sexuel et n’a pas adopté une mesure discriminatoire illégale », jugeait le Conseil d’Etat. Tel n’est pas, oaujourd’hui le point de vue défendu au sein du gouvernement par Marlène Schiappa. Agnès Buzyn suivra-t-elle la secrétaire d’Etat ? Elle pourra fonder sa décision sur un travail publié en novembre 2018 par Santé publique France : l’enquête dite « Complidon », menée en collaboration avec l’Établissement français du sang (EFS) et le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA).

Cette enquête  originale portait sur le respect des critères de sélection au don de sang par les donneurs. Près de 110 000 donneurs avaient été interrogés. Et cette surveillance épidémiologique révélait que l’ouverture du don de sang en juillet 2016 aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) n’augmentait pas le risque de transmission du VIH par transfusion – risque qui reste extrêmement faible en France : estimé, sur la période 2015-2017, à un don VIH positif non détecté sur 5,2 millions de dons.

 « Bien que déclaratifs, ces chiffres indiquent que le respect du critère de sélection concernant les HSH pourrait augmenter avec une période d’ajournement plus courte, faisait alors paradoxalement valoir Santé publique France. À la suite de données similaires, en novembre 2017, le Royaume‑Uni a autorisé les HSH à donner leur sang, à condition qu’ils n’aient pas eu de rapports sexuels entre hommes dans les 3 mois précédant le don. »

« Et maintenant ? ». demandions-nous en novembre dernier. « Ces données chiffrées permettent d’apporter des éléments aux pouvoirs publics, en vue de considérer une éventuelle ouverture plus large du don de sang aux HSH en France » expliquait Santé publique France. Que va finalement décider le gouvernement ? Et le cas échéant, qui sera en charge de faire l’indispensable travail de pédagogie afin de ne pas réveiller les ombres et les affres des affaires du sang contaminé ?

A demain

VIH. A quand la prochaine controverse politique sur la discrimination des donneurs de sang ?

Bonjour

En France on tient l’affaire pour close – et ce au terme d’un remarquable travail de l’exécutif sanitaire. Elle resurgit aux Etats-Unis, comme l’explique Slate.fr reprenant les données de  The Independent.

Outre Atlantique de 1983 à 2015 les hommes bisexuels et homosexuels déclarés ne pouvaient pas être des donnneurs de sang ; mesure prise au vu du risque de contamination post-transfusionnelle par le VIH. Depuis cette date ils y sont autorisés, à condition de certifier ne pas avoir eu de relation sexuelle avec un homme au cours des douze derniers mois -contre quatre mois pour un homme ayant eu des relations hétérosexuelles avec des partenaires mutiples. Une règle qui ne s’applique pas aux hommes hétérosexuels, ni aux femmes homosexuelles.

Décriée depuis de nombreuses années par certains milieux associatifs cette forme de discrimination pourrait être discutée lors de la prochaine campagne présidentielle américaine. Le quotidien britannique The Independent a, sur ce thème, interrogé les principaux candidats démocrates pour 2020, et sept d’entre eux ont affirmé vouloir abolir cette règle discriminatoire.

Parmi eux, Beto O’Rourke, dont l’un des porte-parole a assuré que cette mesure n’avait «rien de scientifique, ni même de médical», et qu’elle était«uniquement liée à une stigmatisation dépassée de la communauté LGBT […] Nos politiques de don du sang devraient être fondées sur des preuves médicales du 21e siècle, et non sur des biais désuets selon lesquels certaines populations présenteraient des risques plus élevés de transmission du VIH. Ces politiques ne servent personne, et ne font que limiter l’accès au don du sang, qui pourtant sauve des vies.»

C’est la première fois que cette question provoque autant d’engouement lors d’une campagne présidentielle, estime William McColl, directeur de la politique de santé du groupe AIDs United. «Je pense que ça montre que nous avons fait de gros progrès en très peu de temps, se réjouit-il, ces discussions n’auraient pas eu lieu il y a à peine dix ans, c’est certain.» Pour le groupe de défense des droits LGBT Human Rights Campaign, les résultats scientifiques doivent primer sur les débats politiques: «Évidemment, le fait que des membres du Congrès, des candidats, et d’autres personnes dénoncent cette interdiction, est d’une grande aide, reconnaît l’un des responsables, David Stacy, mais la science est de notre côté. Il est important que le don du sang soit sûr, et il peut l’être sans que certaines personnes soient stigmatisées.»

Quid de la France ?

Les mêmes causes produisant les mêmes effets cette controverse resurgira-t-elle en France où des dispositions équivalentes sont en vigueur depuis trois ans 1?  Le 14 novembre 2018 Santé publique France avait publié les premiers résultats de l’enquête dite « Complidon », menée en collaboration avec l’Établissement français du sang et le Centre de transfusion sanguine des armées. Elle portait sur le respect des critères de sélection au don de sang par les donneurs. Près de 110 000 donneurs avaient été interrogés. Et cette surveillance épidémiologique révèlait que l’ouverture du don de sang en juillet 2016 aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes n’augmente pas le risque de transmission du VIH par transfusion – risque qui reste extrêmement faible en France : estimé, sur la période 2015-2017, à un don VIH positif non détecté sur 5,2 millions de dons.

« Pour évaluer le respect et la compréhension des critères de sélection des donneurs, Santé publique France a réalisé l’enquête Complidon, à laquelle près de 110 000 donneurs de sang ont répondu. Les résultats indiquent que les contre-indications actuelles au don de sang ne sont pas toujours strictement respectées. Ainsi, parmi les hommes, 0,73% ont déclaré avoir eu des rapports sexuels entre hommes au cours des 12 derniers mois, sans l’avoir indiqué avant le don. »

« Parmi les hommes, seuls 0,56 % ont déclaré lors de l’enquête avoir eu des rapports sexuels avec des hommes aux cours des 4 mois précédant leur don. De plus, parmi les hommes ayant eu des rapports sexuels entre hommes au cours des 12 derniers mois, un sur deux (46 %) a déclaré qu’il l’aurait signalé lors de l’entretien pré-don si la durée d’ajournement avait été plus courte. »

« Bien que déclaratifs, ces chiffres indiquent que le respect du critère de sélection concernant les HSH pourrait augmenter avec une période d’ajournement plus courte, faisait valoir Santé publique France. À la suite de données similaires, en novembre 2017, le Royaume‑Uni a autorisé les HSH à donner leur sang, à condition qu’ils n’aient pas eu de rapports sexuels entre hommes dans les 3 mois précédant le don. »

« Et maintenant, en France ? » demandions-nous en novembre dernier. Ces données chiffrées officielles permettaient d’apporter des éléments aux pouvoirs publics, « en vue de considérer une éventuelle ouverture plus large du don de sang aux HSH en France ». L’ensemble de ces résultats avait alors été présenté au comité de suivi de l’arrêté fixant les critères de sélection des donneurs de sang qui réunit, sous l’égide de la DGS, les associations de patients, de donneurs et de défense des droits et les agences sanitaires. « On attend » écrivions-nous encore. On attend toujours.

A demain @jynau

Tout savoir sur les contre-indications au don de sang

Appel pressant à la solidarité sanguine : il ne nous reste que 85 000 poches de globules rouges

Bonjour

C’est un appel lancé à l’Agence France Presse comme à tous les médias. Un appel à la « mobilisation générale » face à une pénurie croissante, une pénurie inquiétante de sang : les réserves sont en effet à leur plus bas nouveau depuis 2011. « Nous avons seulement 85 000 poches de globules rouges en réserve, c’est un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2011 et les réserves risquent de chuter encore davantage du fait du lundi de Pentecôte, le 10 juin » nous dit une porte-parole de l’Etablissement français du sang (EFS).

A l’occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang, le 14 juin, l’EFS lance l’opération « #PrenezLeRelais » : près de 7 000 collectes seront organisées dans toute la France entre le 11 juin et le 13 juillet. « Mais le niveau des réserves est trop bas pour attendre le 11 juin : c’est dès aujourd’hui que nous avons besoin des donneurs, alerte l’EFS. Il s’agit dans les jours qui viennent et très rapidement de reconstituer les réserves en produits sanguins ».

Prendre le relais ? Il n’est pas interdit d’espérer que des médias souvent vilipendés pourront, ici, contribuer à aider.

A demain

@jynau

Extinction. Pourquoi tant de sang au Trocadéro ? Et ces pressions sur les journalistes ?

Bonjour

Connaissez-vous, né en Grande Bretagne, le mouvement Extinction Rebellion ? Il exige « la reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles » et « une communication honnête sur le sujet ». Mais aussi « la réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025 ». Et encore « l’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant ». Sans oublier « la création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable ».

Des militants se réclamant de la branche française de cette mouvance ont déversé, dimanche 12 mai, du faux sang sur les marches du Trocadéro, à Paris. Vêtus de noir, jeunes gens pour la plupart, ils s’étaient munis de trois cents litres de « sang » – mélange de colorant alimentaire et de maïzena®. Puis ils ont déversé le rouge contenu de leurs bidons sous les yeux de nombreux touristes et des policiers présents dans le secteur.

Porteurs de grandes banderoles vertes « Extinction Rebellion » et d’un calicot noir « Stop à la 6e extinction de masse », ils se sont ensuite recueillis plusieurs minutes en silence – avant de commencer à éponger les marches innombrables.

A Bordeaux, six personnes se revendiquant du même mouvement ont été placées en garde en vue dimanche pour avoir participé à l’accrochage dans la nuit d’une grande banderole « Chirac reviens ! » sur des échafaudages de la Chambre de commerce et d’industrie, place de la Bourse, haut lieu touristique. Selon un organisateur, ce message visait d’abord à « interloquer les gens ».

Les six personnes ont été interpellées sur place pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » (celle des passants sous l’échafaudage et des policiers et pompiers intervenus sur les lieux). La banderole a, le lendemain, été retirée par les pompiers.

Fin (humoristique) du journalisme

Extinction Rebellion France s’est structuré ces derniers mois, sur le modèle de celui né à l’automne 2018 en Grande-Bretagne où il prône la « désobéissance civile non violente » pour contraindre gouvernants et responsables à répondre à la crise climatique et écologique. Le trois mai dernier, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, ce mouvement organisait « les funérailles du journalisme » ; « action satirique et non violente » qui s’inscrivait  dans le cadre de : « La reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet ». Humour :

« Nous avons la douleur de vous faire part de la disparition du devoir d’information des journalistes. Nous vous présentons nos sincères condoléances et vous convions aux obsèques du journalisme. Force est de constater que face à l’Urgence des défis environnementaux & sociaux, du dérèglement climatique, de l’extinction massive d’espèces, des risques d’effondrement de nos sociétés, … vous ne remplissez pas votre devoir d’information et ne respectez pas la charte de déontologie journalistique et la déclaration des devoirs des journalistes (Charte de Munich 1971). »

Et de réclamer aux médias quatre preuves d’engagement : une rubrique quotidienne quelques soient leurs supports (presse / radio / TV) ; un bandeau en couverture : « Urgence climatique, regardons la vérité en face » ; dossier spécial : état du monde & perspectives ; la signature d’une charte d’engagement de ‘’Journalistes Authentiques, Réalistes & Honnêtes’’. Est-ce là, toujours, de l’humour ? Ou les premiers symptômes d’un mouvement qui au nom des meilleurs raisons écologiques du monde, ne pourra qu’évoluer vers les menaces, la contrainte et les actions violentes médiatisées. Sur le modèle des vegans anti-bouchers.

A demain

@jynau

Alerte à la sécurité de la transfusion sanguine – deux communiqués de presse incompréhensibles

Bonjour

En mai dernier, une première alerte, classée sans suite : « Sang et «particules» : donneurs et receveurs devraient-ils s’inquiéter pour leur sécurité ? » Journalisme et santé publique, 31 mai 2018. Et puis, aujourd’hui, ceci, intraduisible.

12 septembre 2018. Communiqué de presse de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) :

« A compter du 12 septembre 2018, l’  ANSM suspend l’utilisation des dispositifs médicaux à usage unique (DMU) d’aphérèse 1 de référence 782HS-P-SL et des séparateurs d’aphérèse MCS+ et PCS2 de la société Haemonetics lorsqu’ils sont associés à cette référence de DMU d’aphérèse.

Cette décision est prise suite à la survenue de plusieurs signalements de matériovigilance portant sur ces dispositifs de prélèvements sanguins.

Une première déclaration de matériovigilance, transmise par l’EFS le 26 août 2018, a conduit l’ANSM à diligenter une inspection sur le site de l’EFS de Tarbes, puis à prendre une décision de police sanitaire le 30 août 2018 (31/08/2018)   (1401 ko) suspendant l’utilisation du séparateur d’aphérèse PCS2 (numéro de série 10C202) et du lot 9217036 du DMU d’aphérèse de référence 782HS-P-SL, fabriqués par la société Haemonetics.

L’ANSM réalise une surveillance renforcée des dispositifs d’aphérèse. Dans ce cadre, suite à la revue de l’ensemble des signalements reçus et à la survenue le 11 septembre d’un nouveau signalement impliquant un autre lot du DMU de référence 782HS-P-SL sur le site EFS Auvergne-Rhône Alpes, l’ANSM décide de suspendre l’utilisation de tous les lots de ce DMU à compter d’aujourd’hui.

Tous les lots du DMU de référence 782HS-P-SL doivent donc être retirés du marché. L’ANSM maintient sa surveillance renforcée de tous les dispositifs de prélèvement sanguins d’aphérèse. »

13 septembre 2018. Communiqué de presse de l’Établissement français du sang :

« Plasmaphérèse : l’EFS suspend l’utilisation d’un matériel de prélèvement de marque Haemonetics (automate PCS2 et DMU 782) Suite à plusieurs signalements d’incidents ces derniers jours, sur les automates PCS2 de plasmaphérèse de la marque Haemonetics couplés avec le DMU 782, l’Etablissement français du sang décide, en accord avec les autorités sanitaires, de suspendre leur utilisation en application du principe de précaution. Ces incidents n’ont pas eu de conséquence sur les donneurs.

« Cette décision s’inscrit dans le prolongement des décisions prises précédemment dans un contexte de surveillance renforcée des procédures d’aphérèse réalisées sur des matériels de la société Haemonetics. Dès les premiers signalements, l’EFS a fait réaliser de nombreuses expertises et a annoncé que toutes les mesures seraient prises si nécessaire pour continuer à garantir la sécurité des donneurs, des patients et des collaborateurs.

« La survenue d’un incident très récent sans signe précurseur, ainsi qu’une série d’incidents rapprochés incitent désormais l’EFS, en accord avec les autorités sanitaires, à prendre cette mesure de précaution. Cette décision est par ailleurs conforme à la position ferme de l’EFS et des autorités sanitaires de prendre toutes les décisions suspensives si nécessaire.

« L’EFS maintient son haut niveau de vigilance renforcée sur les autres automates d’aphérèse de la marque Haemonetics, utilisés pour l’aphérèse plaquettaire. Cette suspension n’aura pas d’impacts immédiats sur l’autosuffisance, notamment grâce à la solidité de l’établissement, l’engagement de ses équipes et l’implication des donneurs. Afin d’optimiser la collecte de plasma dans ce contexte d’arrêt d’utilisation de la moitié des automates de plasmaphérèse, l’EFS va redéployer dans les semaines à venir l’autre modèle d’automates sur ses sites de collecte les plus actifs. »

A demain

 1 La technique de prélèvement par aphérèse est vitale et irremplaçable pour soigner chaque jour des milliers de patients. L’aphérèse est aujourd’hui la seule technologie disponible pour prélever et séparer directement au bras du donneur via un automate les plaquettes ou le plasma. Ces deux composants vitaux sont chaque jour transfusés à des milliers de patients touchés par des maladies ou des pathologies graves et sévères (cancers, déficit immunitaire, grands brûlés…).

Sang et «particules» : donneurs et receveurs devraient-ils s’inquiéter pour leur sécurité?

Bonjour

C’est un travail sans relâche : enquêter, faire et refaire la transparence sur les sujets sanitaires les plus sensibles. A commencer par tout ce qui touche la transfusion sanguine. Dernier exemple en date : les informations édifiantes diffusées par  l’Etablissement français du sang (EFS), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Direction générale de la Santé (DGS) ; « information sur les dispositifs de prélèvement de produits sanguins par aphérèse ».

On sait qu’il existe deux manières de prélever du sang : le prélèvement de « sang total » ou l’ « aphérèse ». Cette technique permet de prélever un seul composant sanguin (globules rouges, plaquettes ou plasma), le autres composants étant ensuite réinjectés au donneur. On sait aussi que la technique de prélèvement par aphérèse au bras du donneur est vitale et irremplaçable pour soigner chaque jour des milliers de malades

Au temps de Marisol Touraine les autorités sanitaires françaises avaient été informées de « doutes » sur la sécurité des machines d’aphérèse de la société Haemonetics – dispositifs utilisés au niveau mondial par de très nombreux opérateurs de transfusion sanguine. Plus précisément  cinq signalements successifs avaient entre 2015 et 2017 été transmis par un salarié et un ancien salarié de la société Haemonetics, se présentant comme des «lanceurs d’alerte», à l’EFS, à l’ANSM puis à la ministre de la Santé et des Affaires sociales. Une affaire reprise par Mediapart le 10 février 2017 – (un papier très documenté repris dans le rapport de  l’IGAS).

Surveillance renforcée des dispositifs 

« Dès les premiers signalements, des expertises indépendantes  ont été diligentées par l’EFS, l’ANSM) et la DGS, rappellent aujourd’hui les autorités sanitaires. Leurs conclusions font l’objet d’une restitution au comité de suivi dédié, présidé par la DGS. Ce comité associe les associations de donneurs et receveurs et les lanceurs d’alerte. Une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS)  a été diligentée par la ministre chargée de la santé en février 2017, dont le rapport a été rendu public. L’ANSM a également publié un rapport d’évaluation en date du 6 décembre 2017 (12/12/2017)   qui conclut que la balance bénéfices/risque d’aphérèses reste positive. Elle n’est donc aucunement remise en cause. »

Au final, selon ces autorités, il n’existe pas, en France, de « risque avéré » pour les donneurs de plasma et de plaquettes prélevés par aphérèse – et pas de « risque avéré », non plus, pour les patients qui reçoivent ces produits ou pour les professionnels qui manipulent les machines.

Pour autant rien n’est acquis. Et on peut penser que les courriers de 2015 à 2017 n’auront pas, in fine, été sans effets bénéfiques. L’ANSM recommande ainsi aujourd’hui « un certain nombre de mesures visant à poursuivre une surveillance renforcée de ces dispositifs ». Notamment : compléter l’information générale donnée sur l’aphérèse en y intégrant « les risques liés aux particules » ; mise en oeuvre par les fabricants des machines d’un plan d’amélioration visant « à réduire les phénomènes notamment vibratoires pouvant conduire à la production de particules et à permettre leur détection » ; diversifier le parc machines au niveau des centres réalisant des procédures d’aphérèse etc.

Toujours dans un souci de transparence et de précaution l’information préalable au don mise à disposition des donneurs a été modifiée par l’EFS – et ce « en y intégrant les risques liés aux particules pour les dons par aphérèse ». Faire et refaire la transparence. Un travail sans relâche.

A demain

Vingt-deux personnes atteintes de bêta-thalassémie guéries grâce à la thérapie génique

Bonjour

Comment ne pas se réjouir ? C’est un succès majeur de la science génétique au service de la médecine. Sans être stricto sensu une « première » c’est une avancée thérapeutique considérable que signent, dans The New England Journal of Medicine 1, un groupe international de médecins et de chercheurs dirigés par la Pr Marina Cavazzana (Hôpital Necker-Enfants malades, Institut Imagine, AP-HP/Inserm/Université Paris Descartes). Cette publication fournit la démonstration qu’il est désormais possible de corriger l’anomalie génétique à l’origine de la  bêta-thalassémie, une affection sanguine héréditaire caratérisée par un dysfonctionnement majeur de l’hémoglobine.

Les auteurs de la publication rapportent leurs travaux menés auprès 22 patients traités en France, aux Etats-Unis, en Thaïlande et en Australie dans le cadre de deux essais cliniques ; les résultats démontrent que la thérapie génique mise au point il y a plus de dix ans est efficace pour améliorer l’état de santé et guérir les patients atteints de bêta-thalassémie. « Ces deux essais cliniques ont utilisé le même vecteur thérapeutique « LentiGlobin », développé à l’université d’Harvard à Boston et au CEA de Fontenay-auxRoses par le Pr. Philippe Leboulch, en collaboration avec la société américaine bluebird bio dont il est fondateur, explique-t-on à Paris. La Pr Marina Cavazzana, cheffe du département de biothérapie de l’Hôpital Necker-Enfants malades APHP, co-directrice de laboratoire du laboratoire Inserm de lymphohématopoïèse humaine à l’Institut Imagine, et son équipe ont traité des malades qui produisent désormais une hémoglobine thérapeutique en quantité suffisante pour arrêter le recours aux transfusions sanguines mensuelles. »

Des essais sur plusieurs continents

 Ces résultats plus que prometteurs sont obtenus huit ans après la première thérapie génique dans cette maladie, réalisée par les Pr Cavazzana et Leboulch. La bêta-thalassémie est l’une des maladies génétiques monogéniques les plus fréquentes. Causée par plus de 200 mutations du gène de la bêta-globine  elle se caractérise par des anémies plus ou moins sévère. Dans sa forme la plus grave cette affection nécessite des transfusions mensuelles, et un traitement contre les dépôts de fer causés, au sein de l’organisme, par ces transfusions. Un traitement curatif est parfois possible : une greffe de cellules de moelle osseuse, quand ils ne présentent pas un état clinique trop fragile et qu’ils ont un donneur compatible dans leur fratrie, ce qui n’est possible que dans environ 25% des cas.

Dans les deux essais cliniques commencés en 2013 et dont les résultats viennent d’être publiés les chercheurs ont prélevé des cellules souches sanguines des patients puis les ont modifiées à l’aide du vecteur « LentiGlobin BB305 » pour apporter un gène sain avant de les « greffer » (via une transfusion) aux malades. Ces cellules souches thérapeutiques ont ainsi produit des globules rouges à l’hémoglobine saine en quantité satisfaisante. La vie de ces patients a déjà radicalement changé et ils ont pu reprendre leurs activités scolaires ou professionnelles.

« Après la preuve de principe thérapeutique que nous avions obtenue chez un patient thalassémique et un patient drépanocytaire, ces essais multicentriques internationaux confirment la consistance et la magnitude de l’efficacité thérapeutique de notre vecteur chez de nombreux patients. Des essais cliniques de phase 3 sont maintenant en cours sur plusieurs continents avant d’effectuer la demande de mise sur le marché de ce médicament biologique» a déclaré le Pr Leboulch.

« La thérapie génique a de nouveau montré sa puissance thérapeutique, à condition que les expertises provenant de différents domaines soient réunies souligne pour sa part  la Pr Cavazzana. Notre effort doit maintenant porter sur l’extension de cette approche à un grand nombre de patients. » Comment ne pas se réjouir ?

A demain

1 « Gene Therapy in Patients with Transfusion-Dependent β-Thalassemia » N Engl J Med 2018;378:1479-93. DOI: 10.1056/NEJMoa1705342

A.A. Thompson, M.C. Walters, J. Kwiatkowski, J.E.J. Rasko, J.-A. Ribeil, S. Hongeng, E. Magrin, G.J. Schiller, E. Payen, M. Semeraro, D. Moshous, F. Lefrere, H. Puy, P. Bourget, A. Magnani, L. Caccavelli, J.-S. Diana, F. Suarez, F. Monpoux, V. Brousse, C. Poirot, C. Brouzes, J.-F. Meritet, C. Pondarré, Y. Beuzard, S. Chrétien, T. Lefebvre, D.T. Teachey, U. Anurathapan, P.J. Ho, C. von Kalle, M. Kletzel, E. Vichinsky, S. Soni, G. Veres, O. Negre, R.W. Ross, D. Davidson, A. Petrusich, L. Sandler, M. Asmal, O. Hermine, M. De Montalembert, S. Hacein-Bey-Abina, S. Blanche, P. Leboulch, and M. Cavazzana