Lubrizol : que faut-il penser des transaminases élevées retrouvées chez certains pompiers ?

Bonjour

Rouen. Trois semaines après l’incendie massif qui a ravagé l’usine chimique Lubrizol et les entrepôts de Normandie Logistique certains des pompiers intervenus sur ce site Seveso sont inquiets Selon des informations publiées par Le Monde (Stéphane Mandard) des analyses biologiques réalisées après l’intervention ont donné des résultats anormaux. .

« Pour au moins une dizaine d’entre eux, dont une majorité appartient au service départemental d’incendie et de secours de Seine-Maritime (SDIS 76), les bilans sanguins font apparaître des résultats anormaux pour le foie, avec des niveaux de transaminases trois fois supérieurs à la normale ainsi que des perturbations au niveau de la fonction rénale. »

Deux sources internes ont confirmé au quotidien vespéral (sous couvert d’anonymat) que de « cinq à sept agents » du SDIS de Seine-Maritime seraient concernés. Contacté par Le Monde, le commandant Chris Chislard, porte-parole du SDIS 76, indique que « ces résultats d’analyses, faites avant le 21e jour après l’incendie, sont considérés comme T zéro. Il faudra attendre le deuxième prélèvement à J+31 pour pouvoir les interpréter et confirmer s’ils sont liés ou non à l’événement ». Les pompiers concernés par des résultats anormaux devront  faire des bilans tous les quinze jours pendant six mois. Concernant les transaminases, aucune donnée chiffrée n’a pour l’heure été publiée dans les médias.

« Ces résultats ne sont pas bons, commente le toxicochimiste André Picot, directeur honoraire au CNRS. Le foie, comme les reins, c’est notre centre antipoison. Si les transaminases sont élevées, c’est que le foie a subi une agression. Parmi les nombreux produits partis en fumée, il y a très vraisemblablement des produits hépatotoxiques » Il relève « le risque de développer une hépatite ou à long terme des cancers. »

 Certains pompiers dont les analyses sanguines sont anormales envisagent d’ores et déjà de porter plainte contre X – pour mise en danger d’autrui.

A demain @jynau

«Sortez Couverts!®» lubrifiés taille standard. Seront remboursés jusqu’au 1er mars 2024

Bonjour,

On ne lit jamais assez le Journal Officiel de la République française. Celui daté du 19 février 2019 publie un arrêté de la ministre des Solidarités et de la Santé ; un arrêté qui aurait réjoui les surréalistes comme les gauchistes de 68 : « Arrêté du 14 février 2019 portant inscription du préservatif masculin lubrifié SORTEZ COUVERTS ! du laboratoire POLIDIS au titre I de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale ».

Nous sommes ici dans la suite d’EDEN® fabriqué en Thaïlande et commercialisé par « Majorelle 1erlaboratoire citoyen ». Aujourd’hui « SORTEZ COUVERTS ! ® » du laboratoire Polidis.

« Sortez couverts » ? Wikipédia nous rappelle que cette locution verbale a probablement initiée, et en tout cas popularisée par le slogan « Sortez couverts ! » de l’animateur de télévision français Christophe Dechavanne dans le cadre de la lutte contre le sida.  Littéralement elle signifie « sortir avec des vêtements protégeant de la pluie ». Mais elle fut conçue  pour s’adresser surtout aux « jeunes », le verbe sortir étant ici à prendre dans ses connotations amoureuses et festives : sortir avec une fille ou un garçon, sortir en boîte, etc.

Concrètement : utiliser un préservatif masculin lors de relations sexuelles afin de se protéger et protéger les autres des maladies infectieuses sexuellement transmissibles (virus de l’immunodéficience humaine – VIH ; virus de l’Herpès simplex – HSV-2) ; papillomavirus – HPV) ; hépatite B ; syphilis ; chlamydia ; gonorrhée ; trichomonas). Sans oublier sa dimension contraceptive.

« Pas de quoi, vieux. Et sors couvert, hein, parce que là, tu vas avoir affaire à des filles qui ont des heures de vol ! — (Alain TeuliéÀ part ça, les hommes vont bien…, Plon, 2007)

« Depuis quelques mois, il y a un affolement général autour de la maladie, on nous appelle « génération sida », on dit « protégez-vous », « sortez couverts », on parle de sang contaminé et de procès. — (Elsa Flageul, Les Mijaurées, Robert Laffont, 2016)

 Trois réclamations sur dix millions d’unités

Le remboursement de la boîte de douze préservatifs masculins lubrifiés en latex (taille standard) sera pris en charge à hauteur de 60 % par l’Assurance-maladie, le coût d’une boîte étant de 2 euros. Il faut toutefois une prescription signée soit par un médecin soit par une sage-femme. Ajoutons ceci, extrait du dossier de la HAS :

« Le demandeur [Polidis] rapporte qu’aucun évènement de matériovigilance n’a été déclaré depuis la commercialisation des préservatifs ‘’SORTEZ COUVERTS ! ®’’ jusqu’à 2017, sur près de 10 millions d’unités vendues en France. Néanmoins, trois réclamations suite à des défauts qualité du préservatif formulées par les utilisateurs sont signalées : – Une déchirure du préservatif lors de l’utilisation – Un préservatif pas assez lubrifié – Des picotements et irritations au niveau de la bouche et des parties génitales.

« Le demandeur précise que l’investigation n’a pas été possible pour le préservatif déchiré et l’irritation lors de l’utilisation compte tenu du manque d’informations. Pour le préservatif pas assez lubrifié l’industriel précise que l’analyse des préservatifs restants n’a pas fait ressortir de défaut qualité. Deux autres réclamations ont été transmises par les utilisateurs suite à une boîte abîmée et un emballage de préservatif soudé mais vide. »

Vigilance, donc. Et ultime précaution : la prise en charge par l’assurance-maladie ne sera pas éternelle ; sa fin est d’ores et déjà programmée : 1er mars 2024.

A demain

@jynau

 

 

Greffe, argent et football : sept ans après, la sombre affaire du lobe de foie d’Eric Abidal

Bonjour

C’était une bien belle histoire, cela devient une trop sombre affaire. Une affaire qui vient rappeler la gangrène que peut générer l’argent dans le champ des greffes d’organes. L’Equipe du jour (Florent Torchur) rapporte, depuis Madrid, que la justice espagnole vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête sur la greffe de foie d’Eric Abidal 1 – une greffe pratiquée le 10 avril 2012 sur ce joueur de football, ancien international français aujourd’hui directeur sportif du FC Barcelone.

Nous avions, en mars 2012, évoqué cette transplantation hors du commun médiatisée avant même qu’elle ne soit pratiquée. « Les stars du football peuvent (elles aussi) servir la cause de la santé publique, écrivions-nous alors. Un exemple nous en est fourni aujourd’hui par Eric Abidal. L’émotion internationale que suscite l’annonce de sa prochaine greffe de foie est une formidable opportunité pour, via la sphère médiatique, (re) dire et (ré) expliquer ce qu’est l’activité de prélèvement et de greffe d’organe. » Et nous citions alors la chronique parue sur Slate.fr rédigée à partir d’un entretien avec Emmanuelle Prada Bordenave, directrice générale de l’Agence de la biomédecine. Extraits :

« Le footballeur Eric Abidal, 32 ans, défenseur international de l’équipe de France  et joueur du FC Barcelone est aujourd’hui  en attente d’une greffe de foie. L’information a été donnée par son club et amplement relayée par L’Equipe et de nombreux médias. Il avait subi une intervention chirurgicale il y a précisément un an –le 17 mars 2011-  pour une « tumeur au foie » (…) Dans le cas d’Eric Abidal cette transplantation hépatique  est d’ores et déjà programmée. Les responsables des activités de prélèvements et de greffes déplorent de manière récurrente la pénurie de dons d’organes et, corollaire, l’allongement des délais d’attente (…) En 2010 on a pratiqué près de 1100 greffes de foie en France alors que le nombre des personnes en attente était d’environ 2400. Dans le même temps on a pratiqué 2900 greffes de rein pour une liste d’attente de 11 600 personnes. »

Miracle

Interrogée sur le fait de savoir si elle était ou non surprise par la rapidité avec laquelle on pu programmer une prochaine greffe de foie chez Eric Abidal la directrice générale de l’Agence de la biomédecine nous répondait : « Je ne connais aucunement ce dossier, je ne sais pas où cette greffe sera pratiquée et me garderai de tout commentaire. En revanche si l’émotion collective grandit sur ce sujet nous nous saisirons peut-être de ce cas pour faire au plus vite une campagne d’information rappelant quelles sont nos règles et nos pratiques, en France concernant l’organisation des listes d’attente et les critères de répartition des greffons. »

Miracle en août 2013 quand on découvre que le greffé du foie d’avril 2012 retrouve l’équipe de France à l’occasion du match amical Belgique-France (0-0) – une sélection qui n’était en rien un « cadeau » du sélectionneur Didier Deschamps, Abidal jouant (pleinement) les 90 minutes. Un solide message d’espoir.

Puis confidence de la star dans un portrait accordé à Libération en octobre 2014 :

« Un an plus tard : la rechute. Le Catalan reçoit du soutien de tous côtés. De Platini à Blatter, le machiavélique président de la Fifa. Il y a des connus, des reconnus et des anonymes. Tout le monde, sauf Raymond Domenech. Mais cette fois, il a besoin de plus pour s’en sortir : un donneur. Son cousin Gérard se propose, et donne une partie de lui : «Je lui suis redevable de beaucoup. Aujourd’hui, c’est le plus compliqué à gérer, ça me ronge de l’intérieur. Un foie, ça n’a pas de prix. Je ne sais pas comment le remercier en sachant que je n’ai pas le droit de le rémunérer, ni de lui acheter des biens.» 

Tabou

 Le remercier ? Le rémunérer ? Lui « acheter des biens » ? Nous sommes en février 2019 et rien ne va plus. Déjà, en juillet dernier, le parquet espagnol avait demandé l’ouverture d’une enquête sur cette greffe de foie après la publication d’informations sur un éventuel trafic d’organes. Ceci faisait suite à la transcription d’écoutes téléphoniques de l’ancien président du Barça Sandro Rosell – par ailleurs impliqué dans différentes affaires judiciaires – qui laissaient entendre que le club avait acheté illégalement un foie pour son ancien joueur. La justice avait enquêté durant un an sur un éventuel délit de trafic d’organes avant de classer l’affaire faute de preuves. L’ancien joueur français, le club et l’Hôpital Clinic de Barcelone, où la greffe avait été pratiquée, avaient alors démenti toute irrégularité lors de cette opération.

L’affaire rebondit aujourd’hui avec l’ouverture de cette enquête décidée par la cour d’appel de Barcelone. L’Equipe rapporte les propos et les silences des différents protagonistes. Le joueur et son cousin germain-donneur ne se parleraient plus, ce dernier supportant mal que l’on puisse imaginer qu’il a touché « un million d’euros » dans la transaction d’organe quand il n’a « pas touché un centime ». Un sujet devenu « tabou dans la famille ».

Quant à savoir si le lobe hépatique greffé a été acheté par le club sur le marché illégal la justice espagnole affirme qu’elle fera toute la lumière. Ce qui, sans préjuger de la suite, ne devrait guère, en théorie, soulever de difficultés biologiques.

 A demain

@jynau

1 Né à Saint-Genis-Laval (Rhône), formé à  l’AS Lyon-Duchère, club de CFA-2, Eric Abidal  rejoint  l’AS Monaco en 2000 puis gagne Lille (2002-2003) avant l’Olympique lyonnais et le maillot de l’équipe nationale en 2004. En 2007 il est transféré (pour environ seize millions d’euros) sur le couloir latéral gauche du FC Barcelone. Il s’ exprimera à merveille :  Ligue des champions,  championnat d’Espagne,  coupe d’Espagne,  supercoupe d’Europesupercoupe d’Espagne et coupe du monde des clubs.

 

Alcools et whiskies : le ministre de l’Agriculture lutte contre l’alcoolisme et l’addictologie

Bonjour

De Carybde fermentée en Scylla distillée. Didier Guillaume, 59 ans, n’est plus un novice. Et pourtant. Ancien agent du Trésor Public, longtemps élu socialiste il annonça son abandon de la politique. Puis en abandonna l’idée. Il est aujourd’hui le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation d’Emmanuel Macron.

Il y a quelques jours M Guillaume faisait parler de lui. Contre l’évidence sanitaire et œnologique il affirmait sur BFMTV-RMC, que le vin n’était pas « un alcool comme un autre ».

« Le vin n’est pas un alcool comme un autre. (…) L’addiction à l’alcool est dramatique, et notamment dans la jeunesse, avec le phénomène du “binge drinking. Mais je n’ai jamais vu un jeune qui sort de boîte de nuit et qui est saoul parce qu’il a bu du côtes-du-rhône, du crozes-hermitage, du bordeaux, jamais. Ils boivent des mélanges, de l’alcool fort. »

Où l’on retrouvait les immortels clichés opposant, en lieu et place des alcoolémies, des ivresses, de leurs fréquences et des symptômes de la dépendance, des alcools qui seraient « forts » quand d’autres seraient « doux ».

Un ministre non recadrable

Une semaine plus tard M. Guillaume persiste et, dans la plus grande confusion, signe de son nom. Invité de la matinale d’Europe 1, mercredi 23 janvier, il a déclaré (6’): « une molécule de vin et une molécule de whisky ont le même degré d’alcool, sauf que moi je ne bois pas des molécules, je bois des verres. » Et surtout ne pas parler de « se saouler ».

Les premiers propos du ministre lui avait valu une sèche réplique de sa collègue Agnès Buzyn. « Le vin fait partie de notre patrimoine, avait-elle concédé sur France info, avant de souligner le caractère identique des molécules d’alcool éthylique présentes dans le côtes-du-rhône, dans les apéritifs anisés et toutes les autres boissons alcoolisées.

Pour autant, Didier Guillaume assure être sur la même ligne que le reste du gouvernement. « Je ne suis pas recadrable, moi, s’est-il agacé à l’adresse de Mme Buzyn. Il n’y a pas de débat, la position du gouvernement est de lutter contre l’alcoolisme. Il y a une grand plan de lutte contre l’alcoolisme qui a lieu. La filière viticole en fait partie, travaille avec le ministère de l’Agriculture et de la Santé. »

Et puis ce formidable lapsus ministériel (réitéré) : « Je veux lutter contre l’alcoolisme et lutter contre l’addictologie ». On attend l’interprétation d’Agnès Buzyn.

A demain

@jynau

 

 

« Vus du foie », les propos d’Agnès Buzyn sur les services d’hépatologie ne passent pas

 

Bonjour

Dos à la Tour Eiffel illuminée, Emmanuel Macron n’est pas tombé dans le piège de l’hépatite C. Avait-il in extremis été conseillé par la Santé ? Une curieuse histoire initiée par Agnès Buzyn qui en est aujourd’hui l’arroseuse arrosée.

Rappel : lors d’un entretien accordé à Libération, Agnès Buzyn tenait à expliquer comment on pouvait désormais en France « économiser » des lits hospitaliers. Elle avait alors trouvé judicieux de prendre en exemple les services d’hépatologie :

Agnès Buzyn : « Il y a des secteurs hospitaliers qui sont en surchauffe comme les urgences, mais il y a aussi des services en sous-activité. Regardez en hépatologie, on soigne et on guérit des hépatites avec des médicaments sans hospitaliser les malades ; il y a donc des lits qui devraient basculer.»

Puis la ministre repris cette image de la vacuité des services d’hépaologie. Nous demandâmes alors ce qu’en pensaient les premiers concernés. Réponse de Patrick Favrel, contributeur du rapport de recommandations 2014 sur la prise en charge des personnes infectées par les virus des hépatites B ou C.

« Pour un scoop c’en est un ! Même au temps du seul Interféron, les patients atteints d’une hépatite C n’étaient pas hospitalisés. Sur les 8 000 à 12 000 traitements en bi-thérapie idem. Pour les anti-protéases de 1ère génération (bocéprévir/télaprévir) accumulant les effets secondaires et le recours à l’EPO et les culots de sang, au pire, on était en ambulatoire.

« Alors d’où vient cette fable qui d’ailleurs ne peut s’appuyer sur aucune donnée épistémologique fiable & récente ? On ne connaît même pas le nombre exact de cancer du foie (natif or not, ni le nombre de décès).
Elle reposerait sur les patient.e.s avec cirrhose décompensée, cancer du foie, ascite, encéphalopathie qui sont arrivé.e.s en soins intensifs parce que dépisté.e.s plus que tard et les transplantations.

Près de 80 000 personnes sont malades chroniques du VHC sans le savoir. Et ce n’est pas avec les budgets débloqués pour le dépistage, les TROD & le matériel de prévention de RDR pour les usagers injecteurs & crackers que les choses vont s’arranger. »

Trouver d’autres lits à « basculer »

Les propos de la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont également été particulièrement mal reçus par les hépatologues français, réunis à Paris le 11 avril à l’ouverture du congrès international du foie (International Liver Congress 2018). Le secrétaire général de l’Association Française pour l’Etude du Foie (AFEF), le Pr Christophe Bureau (service d’hépato-gastroentérologie au CHU de Toulouse), cité par Le Quotidien du Médecin  :

 « Les patients hospitalisés ne sont pas des patients atteints d’hépatite C. Les données PMSI sont invariables depuis une dizaine d’années : la majorité des patients hospitalisés dans les services d’hépato-gastroentérologie sont des patients avec une cirrhose nutritionnelle décompensée, c’est-à-dire des patients avec des consommations d’alcool mais aussi des facteurs de risque métabolique. »

Pour le Pr Bureau, l’hépatite C est un motif de consultation et non d’hospitalisation, et l’élimination virale espérée pour 2025 ne devrait pas impacter les taux d’hospitalisation pour des motifs tels que les hémorragies digestives par rupture de varices œsophagiennes ou les cirrhoses alcooliques.

« Si on supprime des lits, ces patients-là devront être traités ailleurs, en hématologie par exemple, car il faudra de toute façon les hospitaliser. Les malades souffrant de cirrhoses nous arrivent en urgence et restent une dizaine de jours, on n’est pas dans une démarche de savoir si on peut faire une opération en ambulatoire. On les garde parfois un peu longtemps car on a des problèmes d’aval, mais ce flux de patient reste constant car nous n’avons pas en France une politique forte de réduction des risques. »

En avoir le cœur net ? L’AFEF prépare un document qui reprendra les chiffres actuels des motifs d’admission en hospitalisation. Sans doute Agnès Buzyn devra-t-elle alors cherche ailleurs des lits à « basculer ».

A demain