Masques scolaires payants : le gouvernement s’obstinera-t-il encore très longtemps ?

Bonjour

24/08/2020. C’est la rentrée sur les ondes et tous les spécialistes médiatiques sont de retour, devant micros et caméras. Opinions, informations, cacophonie. Ainsi, une nouvelle fois, sur franceinfo,  le  Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique du gouvernement. «  Il y aura des contaminations à l’école, des enfants vont se contaminer, probablement quelques enseignants aussi mais on va le gérer » assure-t-il.   Il juge malgré tout  « fondamental que l’école reprenne ». «  On ne peut pas laisser cette génération d’enfants sans reprendre » considérant que « l’enseignement à distance a fait le job (sic)  mais partiellement » durant le confinement.

La rentrée scolaire s’accompagnera de contaminations et, selon lui, « d’écoles clusters, peut-être de classes clusters. Dans ce cas, on peut fermer la classe. Fermer l’école, il faudra bien y réfléchir. Cela va dépendre de l’environnement autour de l’école en général », poursuit Jean-François Delfraissy. 

La prophétie de Michel Houellebecq

Le président du Conseil scientifique ne souhaite pas que les enseignants soient testés régulièrement. « On ne va pas tester les enseignants toutes les semaines ou tous les 15 jours, dit-il. Répéter les tests naso-pharyngés n’est pas si évident que ça ». Pour lui, il vaut mieux « garder le bon sens, et tester de façon très large mais à la moindre suspicion ».

En revanche, contrairement au ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui entend toujours réserver (au mieux) la gratuité des masques aux familles en grande difficulté, Jean-François Delfraissy a déclaré :  « Je ne serais pas contre [la gratuité systématique]». Pourquoi ne dit-il pas, simplement, qu’il est totalement, franchement, radicalement, pour ? La peur de montrer qu’il est opposé à un ministre, à un Président de la République ? Précisément, le citoyen aimerait connaître, ici, la position du Conseil scientifique du gouvernement.

Pour l’heure tous les partis politiques réclament cette gratuité. Seul le parti présidentiel se tait. Sommes-nous déjà entrés dans le « monde d’après » selon Michel Houellebecq  (« le même que celui d’avant en un peu pire ») ? Sinon combien de temps encore Emmanuel Macron pourra-t-il ne pas céder à cette légitime revendication de la gratuité d’un objet scolaire à la fois protecteur et imposé ?

A demain @jynau

Covid-bashing : le Directeur général de la santé chez les pionniers mayennais persécutés

Bonjour

7/08/2020. Est-ce la canicule ou la pandémie qui pousse, parfois, des représentants de l’exécutif à user de termes empruntés à d’autres langues. Osons : une sorte de version moderne et inversée du Sous-préfet aux champs de Daudet. Aujourd’hui nous sommes loin de La-Combe-Aux-Fées. Et le Sous-préfet poète est remplacé par le Directeur général de la santé.

En visite dans la Mayenne ce vendredi 7 août, le Pr Jérôme Salomon a assuré à la presse que le département «pourrait repasser sous le seuil de vigilance dans les prochains jours – et ce alors qu’il fait face à un bashing ces dernières semaines, en raison d’une forte augmentation des cas de Covid-19». Une information rapportée par Le Figaro.

« Bashing » : « Le terme signifie « dénigrement ». En anglais le verbe « bash » veut dire frapper, cogner. Le bashing, c’est se défouler en critiquant, insultant, colportant des rumeurs et mensonges sur quelqu’un, un groupe ou quelque chose. Une personne peut devenir alors la cible de la haine d’un groupe entier. Quand il s’agit du bashing d’une communauté ou d’un peuple, véhiculant des préjugés ou des idées xénophobes, il peut même provoquer des conflits. Les nouvelles technologies et les réseaux sociaux facilitent ce phénomène car, sous couvert de l’anonymat, les agresseurs n’ont plus peur des représailles. »

Persécutions

« Quelles sont les racines de ce mépris teinté de dégoût qui ressort parfois de la conversation de certains Américains lorsqu’ils évoquent notre si beau et si merveilleux pays ? Bref: le french bashing, ça vient d’où ? — (Du «french bashing» en Amérique, slate.fr, 23 mars 2011) »

Pourquoi ce « bashing » mayennais alors que dans ce département trop méconnu des Français l’incidence baisse plus vite que le taux de dépistage, signe que le virus circule moins activement» (Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS Pays de la Loire, présent lors de la conférence de presse) ? On est dans une dynamique de baisse – avec un taux de positivité de 1,1% et un taux d’incidence (pour 1.000.000 de personnes) s’élevant à 36,3%. Soit l’un des taux les plus faibles» de la région. Plus de 16% de la population mayennaise a été testée à ce jour.

Ajoutons qu’en Mayenne, il n’y a pas de nouveau «cluster» depuis le 31 juillet. Au total 25 ont été recensés, 22 sont encore « actifs » et trois ont été « clôturés » (sans nouveau cas positif rattaché au foyer initial). Le préfet de la Mayenne Jean-Français Treffel a toutefois rappelé que les «autorisations de rassemblements de plus de 10 personnes seront refusées jusqu’au 31 août». Les Mayennais en souffrent-ils ? Qu’en fut-il des touristes des berges de la Mayenne, aux confins de l’Anjou et du Maine ?

Et Jérôme Salomon de conclure à sa façon : « Vous avez pu vous sentir persécutés mais vous avez en fait été des pionniers ; votre exemple doit être suivi par les autres». « Pionniers persécutés », vraiment ? Ou « bashés » ?

A demain @jynau

Vérité sur l’hydroxychloroquine : la dernière étude du Pr Didier Raoult ? C’est «nul de chez nul !»

Bonjour

28/06/2020. Se faire désirer. De même que le désir peut loger chez une précieuse, la violence peut ne pas être absente chez les servants de la science. Force est ici de reconnaître que ces dernières semaines le Pr Didier Raoult est parvenu, depuis son Fort Vauban de Marseille, à faire sauter quelques couvercles. Il entrouvre les sombres coulisses d’un spectacle généralement parfaitement rôdé sur scène, impose des réactions violentes, dynamise l’ensemble de la troupe quand il ne la fracture pas.

Dernière représentation en date, 24 juin : Monsieur Loyal face à la commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Un spectacle de plus de trois heures que l’on peut revoir, gratuitement, à l’envi et grâce à LCP, en cliquant ici. Trois heures … Nous étions passé trop vite sur un passage édifiant, trois minutes seulement avant la fin. Question du généticien reconnu et député  Philippe Berta (MoDem, Gard). Quand la plupart des députés minaudent, lui parle d’égal à égal avec l’omniscient directeur général de l’IHU Méditerranée Infections, cette « Rolls Royce »  de l’infectiologie obtenue, souligne-t-il, grâce au « grand emprunt ». Question :

 « (…) Pourquoi, mais pourquoi  n’avez-vous pas mené une étude clinique digne de ce nom, dès le départ, qui aurait pu définitivement répondre, oui ou non, l’hydroxychloroquine a un effet ? (….) Je connais tous vos travaux, votre science bien établie (…) Vous saviez très bien que ces pseudo-essais thérapeutiques, ces pseudos essais-cliniques n’étaient absolument pas recevables par qui que ce soit (…). Pourquoi ne l’avez-vous pas fait cet essai ? Cela nous titille tous dans notre communauté, dès le départ. »

« Je reste un grand scientifique après avoir publié ça ! »

 Visiblement surpris, dérangé, agacé par cette froide attaque le Pr Raoult a dit qu’il n’était « pas d’accord avec ça », expliqué que ce qu’il avait fait n’était que de l’ « éthique basale » (résumé : «l’éthique n’a rien à voir avec la méthodologie ; quand on a la preuve que quelque chose marche on arrête l’essai »). Puis, désolé des propos de son confrère, le microbiologiste a dit « aimer beaucoup son essai » (sic), avant d’asséner son coup de marteau : « Contrairement à ce que vous dites « moins il y a de gens dans un essai, plus c’est significatif. (…) Tout essai qui comporte plus de 1 000 personnes est un essai qui essaie de démontrer quelque chose qui n’existe pas. C’est de l’intox…. » Avant de poursuivre sa démonstration et de conclure  : « Je suis un très grand méthodologiste ! (…) J’étais, avant,  un grand scientifique et, après ça je reste un grand scientifique après avoir publié ça. »  Fin des débats parfaitement conduits par Brigitte Bourguignon (LREM, Pas-de-Calais) présidente de la Commission d’enquête

Puis rebondissement : le 25 juin, au lendemain de cet échange éclairant, le Pr Raoult publiait dans Travel Medicine and Infectious Disease (TMAID ;  revue très proche de l’lHU Méditerranée) une vaste étude portant sur 3 119 personnes traitées avec le « protocole Raoult » comparées à d’autres patients ayant bénéficié d’un autre traitement. Conclusion :

 « Les résultats suggèrent qu’un diagnostic, un isolement et un traitement précoces des patients Covid-19 avec au moins trois jours d’administration d’hydroxychloroquine et d’azithromycine conduisent à des résultats cliniques significativement améliorés et à une baisse de la charge virale plus rapide qu’avec d’autres traitements. »

Cette étude était très attendue, évoquée à plusieurs reprises par Didier Raoult comme une sorte de point d’orgue de ses travaux ; une « étude rétrospective » dont les conclusions sont toujours infiniment plus fragiles que le standard des « essais cliniques prospectifs ». Le Monde (Hervé Morin) a patiemment, méthodiquement, journalistiquement, cherché à en évaluer la valeur. Le bilan laisse plus que songeur.  « Nul de chez nul », résume Dominique Costagliola, directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Sorbonne Université, Inserm) qui énumère les raisons pour lesquelles la comparaison entre les patients traités et les autres n’est en rien valide.

Mathieu Molimard (université de Bordeaux) pharmacologue et pneumologue : « Que peut-on dire ? On compare des choux et des carottes et même en ajustant la taille des feuilles cela reste des choux et des carottes. » 

Anton Pottegard, professeur de pharmaco-épidémiologie (University of Southern Denmark) qui a récemment contribué à définir des directives pour bien mener de telles études face à l’urgence liée au Covid-19 – directives approuvées par la Société internationale de pharmacoépidémiologie : « Pour faire court, je n’ai pas confiance dans les résultats de l’étude, indique-t-il. Pourquoi ? Parce qu’elle ne répond pas aux exigences les plus basiques auxquelles elle devrait souscrire. Il y a de nombreux problèmes, chacun étant très préoccupant. Pris ensemble, ils rendent cette étude 100 % inutile pour guider la pratique clinique. »

« Embrasser les patients sur le front pendant trois jours »

Il s’explique : « Ceux qui sont traités sont comparés à ceux qui ne le sont pas. Le principal problème est que ceux qui ne survivent pas au traitement sont classés comme non traités. » Il propose une comparaison : « Je pourrais proposer un nouvel essai clinique : embrasser les patients sur le front pendant trois jours. Je comparerais ceux qui auraient reçu les trois baisers à ceux… qui n’auraient pas survécu pour les recevoir. L’effet du traitement serait formidable : aucun des patients ayant reçu mon traitement ne serait mort. » 

Le Monde rapporte encore que Didier Raoult, qui avait espéré faire paraître ses travaux dans The Lancet, nettement plus prestigieux que son TMAID – mais que le journal médical britannique l’avait rejetée d’emblée. Il est vrai, conspirationnisme ou pas que The Lancet, en raison de son tropisme anti-Trump et donc antihydroxychloroquine avait préféré publier une étude défavorable à cette molécule ; étude controversés puis rétractée, qualifiée de «foireuse » par Didier Raoult qui avait ensuite évoqué les « Pieds nickelés » du Lancet et les failles majeures du système de relecture-validation des publications de cette -toujours- prestigieuse revue.

Le dernier clou marseillais est enfoncé depuis le Danemark. « Bien que ça me chagrine, je dois en conclure que sa publication [du Pr Raoult] est un nouvel exemple d’une faillite complète du système de relecture par les pairs » déclare Anton Pottegard. Contactés par Le Monde pour réagir à ces critiques (qui les transforment en arroseurs arrosés) le Pr Didier Raoult et son équipe n’avaient pas répondu au moment du lancement des rotatives numérisées. Cela ne saurait tarder.

A demain @jynau

«Conflits d’intérêts» : quelles suites après le show explosif du Pr Raoult devant les députés ?

Bonjour

25/06/2020. Tempêtes à l’horizon. On découvrira sur cette vidéo, l’invraisemblable arrivée « rock star », à l’Assemblée nationale, du microbiologiste marseillais ultra-médiatique masqué. Puis la suite, un document essentiel : plus de trois heures d’une audition hors du commun devant la commission d’enquête sur la gestion de la pandémie à l’Assemblée nationale. Une audition rapidement transformé en un réquisitoire hors du commun , une charge menée par un double acteur : acteur dans la lutte contre la pandémie et acteur mettant en scène, avec gourmandise, sa propre personne. Un homme dont une boutique marseillaise commercialise avec un succès croissant des « bougies à son effigie » – comme a jugé utile de le préciser l’un de ses voisin niçois, Eric Ciotti (LR) par ailleurs rapporteur de la commission d’enquête. Il aurait pu ajouter que ce microbiologiste enflé de sa nouvelle puissance est devenu l’une des personnalités « politiques » préférées des Français.

Tour à tour présenté comme infectiologue ou épidémiologiste le Pr Raoult a plus que dominé son sujet. Professeur des écoles, savant surplombant, procureur révolutionnaire, néo-ministre de la santé, intime du président de la République, le plus ancien dans le grade le plus élevé il a littéralement envoûté les quelques députés qui ne l’étaient pas encore. Beaucoup n’ont pas saisi la somme des sous-entendus mais ce fut aussi et avant tout un terrible règlement de compte, une avalanche d’accusations parfois nominatives, parfois réitérés, une somme qui pourrait, demain, conduire à des actions pour diffamation.

 « Votre action a suscité une multitude de réactions passionnelles qu’on n’a pas l’habitude de voir dans une crise sanitaire, a d’emblée  résumé le rapporteur Eric Ciotti. Vous êtes ou haï ou adulé. » Dans l’enceinte il fut majoritairement adulé. On imagine les haines qu’il a pu alimenter en dehors – et qui ne tarderont guère à prendre corps.

Ses erreurs majeures, ses contradictions ? « L’avenir n’est à personne, l’avenir est à Dieu », botte en touche grâce à Victor Hugo.Porté au-delà des nues par les tenants de l’antisystème et du populisme bon teint il savamment réavivé les conflits latents qui dans son domaine opposent Paris à Marseille, Marseille à Lyon, la province contre la capitale, les puissants contre les faibles. Comme dans l’affaire du « Conseil scientifique ». installé par Emmanuel Macron en mars pour l’aider dans sa prise de décisions. « J’étais un ovni, un extraterrestre », au milieu d’« une bande de types qui ont l’habitude de travailler entre eux », mais dont aucun « n’est expert des coronavirus », a-t-il accusé. « Je ne suis pas un homme de réunion, je suis un homme de données », a-t-il insisté, précisant qu’il n’était « pas d’accord » avec ce que le tout-puissant Pr Jean-François Delfraissy et son « cénacle » avaient préconisé pendant la crise. Le divorce était inévitable. Il est loin d’être soldé.

« Comme des blaireaux dans leur terrier qui mordent quand on s’en approche ».

Pour autant, Didier Raoult n’avait jamais rompu le contact avec l’exécutif – il s’est tout simplement mis en contact direct avec Olivier Véran, ministre et Emmanuel Macron, président, un proche qui sait l’entendre et le comprendre. Et d’attaquer non plus, cette fois, le ministre de la Santé mais son entourage.  « Quand on est un politique, il faut avoir un rempart (…) une garde prétorienne (…) qui a des nerfs (…) et traite des données (…) afin que le ministre ne soit pas submergé d’informations inquiétantes qui ne se révèlent pas vraies », a-t-il requis, en précisant que si ce n’était pas le cas, le ministre pouvait « exploser de manière insupportable ». « Vous décrivez un ministre sous influence ! », a bien noté le voisin Eric Ciotti.

Plus grave le microbiologiste a très clairement évoqué les conflits d’intérêt pouvent expliquer une part des difficultés de la France face au Covid-19 : « Il faudra faire une véritable enquête sur l’américain Gilead et son [antiviral] remdesivir dont la stratégie était fondée sur l’influence. » Il s’est étonné de la proximité entre le directeur du laboratoire américain Gilead et certains cliniciens qui « se tutoyaient ». Cette familiarité engendre selon lui « un écosystème favorable » à l’industrie. Mieux encore il a rappelé avoir récemment publié une analyse montrant une corrélation entre une expression publique défavorable à son hydroxychloroquine et le fait d’avoir été financé par la puissante société américaine – une publication dans laquelle il se garde bien de nommer les médecins concernés. « Je ne dis pas qu’il y a une causalité, mais une coïncidence. »

Il a aussi mis gravement en cause l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) et la Haute autorité de santé (HAS) en raison de « conflits d’intérêts très sérieux » en leur sein. Des noms de coupables ? Il suffira aux députés de visiter le site Euros for Docs, qui milite pour la transparence du lobbying dans la santé, pour mener leur enquête. « Vous avez porté des accusations extrêmement graves, a relevé Eric Ciotti. Nous serons amenés à explorer cette voie, afin d’en tirer toutes les conséquences. »

Puis nouvelles charges, également violentes, nouveaux règlement de comptes avec l’Inserm et l’Institut Pasteur «  qui ferme à 19 heures » Les failles gouvernementales majeures concernant le recours aux tests PCR de dépistage ? Là encore mitraillage visant les « Centres nationaux de références » dont les membres sont. « comme des blaireaux dans leur terrier qui mordent quand on s’en approche ».

Tout cela il le sait et le mûrit depuis 2001, date de sa prise de conscience de l’impréparation du pays face à ce type de crise. Il sait, depuis que les maladies émergentes devraient constituer « un domaine régalien ». Il voit son IHU comme un « fort de Vauban ». D’ailleurs dans un rapport rendu en 2003 commandé par le ministre de la santé Jean-François Mattéi (en dépit des réserves de Bernard Kouchner) il préconisait d’en répartir sept sur le territoire pour assurer recherche, veille et protection, calqués sur les zones de défense militaires. « Une crise de cette nature doit être gérée par le Secrétariat général à la défense nationale »assure celui qui pourrait prendre la tête des troupes.

Pour le reste, accusation des « méthodologistes » et du rituel des essais randomisés, citations à l’envi de philosophe, glorification de sa personne, déclarations d’amour à la science de celui qui assure ne pas être un prophète – tout en en ne cessant, caressant ses longs cheveux, d’en prendre le visage.  Il faudra noter le niveau des ventes de bougies, dans la boutique marseillaise.

A demain @jynau

Phoques décapités en Bretagne, agneaux martyrisés à Rodez : pourquoi tant de haines ?

Bonjour

24/06/2020. Coup de tonnerre dans un ciel serein : « Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation  ordonne la suspension immédiate de la chaine ovine de l’abattoir de Rodez et diligente une inspection complète ». Explications ministérielle : « une vidéo publiée ce jour met en cause les conditions de mise à mort des agneaux à l’abattoir de Rodez. Elle montre des pratiques inacceptables avec des manquements graves aux règles de protection animale. Par conséquent, le ministre Didier Guillaume, a demandé, ce jour, au Préfet de l’Aveyron la suspension immédiate de l’agrément de la chaîne ovine de cet abattoir. »

Une inspection complète de l’abattoir est programmée aujourd’hui même par les services de l’Etat. Les conclusions de cette inspection devront permettre de déterminer quelles suites doivent être données. « L’association L214 annonce qu’elle porte plainte pour « sévices graves » contre l’abattoir Arcadie Sud-Ouest, situé près de Rodez (Aveyron) rapporte France Bleu Occitanie (Marion Bargiacchi). Un abattoir « déjà épinglé par les services vétérinaires il y a quatre ans », pour l’étourdissement et la mise à mort des ovins d’après L214, et qui n’aurait pas modifié ses pratiques. L’association accuse cet abattoir de maltraitance sur des agneaux. »  

Dans une vidéo intitulée « La face cachée du Roquefort« , l’association montre des images tournées en février dernier dans cet abattoir ainsi que dans un élevage où sont engraissés chaque année 120 000 agneaux.. « Les deux structures sont impliquées dans la chaîne de fabrication de roquefort, produit à partir du lait de brebis, précise France Bleu.  Sur la vidéo, on peut voir des agneaux agoniser au sol, pendant des heures sans recevoir de soins. Les bacs d’équarrissage sont remplis d’animaux morts. Les animaux engraissés sont ensuite égorgés à vif, ou mal étourdis avant d’être saignés. L’étourdissement par électrocution et les cadences entraînent l’accrochage d’animaux encore totalement conscients. »

Un jeune mâle à qui il manquait la tête

Outre sa plainte, L214 réclame « la fermeture d’urgence de l’abattoir, qui présente de graves problèmes structurels et des pratiques d’abattage grandement déficientes ». Et elle  demande à la ‘Confédération générale des producteurs de lait de brebis et des industriels de roquefort’ la modification du cahier des charges de l’appellation d’origine « roquefort » – et ce afin qu’il soit « interdit d’enfermer les agneaux toute leur vie dans des bâtiments fermés sans accès au pâturage ». En attendant le procès, on songe à Jean de La Fontaine.

Sale éclair sur une plage du Finistère. Un phoque décapité y a été retrouvé. C’est l’AFP qui l’annonce après l’avoir appris auprès de l’association de protection de l’environnement Grumpy Nature. «Nous avons trouvé samedi un phoque décapité sur la plage de Pen Trez, sur la commune de Saint-Nic», a indiqué à l’AFP David Hemery, cofondateur de cette petite association environnementale. «C’était un jeune mâle à qui il manquait la tête. On voyait qu’elle avait été coupée à l’arme blanche», a-t-il assuré, estimant que la mort de l’animal, une espèce protégée, «remontait à plusieurs jours, si ce n’est plusieurs semaines».

La découverte du phoque décapité a aussitôt été signalée au réseau Pélagis qui recense les échouages de mammifères marins. C’est lors du comptage d’oiseaux marins que réalise chaque mois l’association dans la baie de Douarnenez que l’animal décapité a été trouvé. En février et mars 2019, deux phoques avaient déjà été retrouvés ainsi décapités sur des plages du département, dans la région de Concarneau. Deux marins-pêcheurs sont poursuivis devant la justice dans cette affaire. Ils doivent comparaître en octobre prochain devant le tribunal correctionnel de Quimper. Attendons le procès.

A demain @jynau

Certaines «émotions» nous permettent-elles, désormais, de ne plus respecter le droit ?

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10/06/2020. Il y avait eu le déjà célèbre « soupçon avéré ». Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur,  récidive depuis 48 heures dans son maniement hautement problématique de la langue française. Certains journalistes parlent de « gaffes », de « dérapages » ou de « monstruosités sémantiques ou juridiques ».Vint ensuite, le 9 juin les propos tenus sur BFM TV-RMC . C’était à la veille des manifestations prévues contre le racisme et les violences policières :

« Les manifestations ne sont pas [autorisées] dans les faits, car il y a un décret du Premier ministre dans le cadre de la deuxième phase du déconfinement qui interdit les rassemblements de plus de dix personnes. Mais je crois que l’émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s’appliquent. »

« Nous ne souhaitons pas réaffirmer l’interdiction, qui est de droit, qui est de fait, et il n’y aura pas de sanctions et de procès-verbal pour la participation à cette manifestation. Il faut que cette émotion forte puisse être soutenue. »

Jean-Paul Sartre et la magie

Ces mots ont aussitôt embrasé l’opposition politique et inquiètent certains piliers de la majorité présidentielle. Les juristes ne tarderont guère a donner de la voix sur le thème de l’Etat et du droit. Pour l’heure, le président des Républicains, Christian Jacob, a estimé sur Twitter que dire que « l’émotion prédomine sur la loi » met « gravement en danger l’ordre public ». « Ses propos sont indignes d’un ministre de l’Intérieur, écrit-il.  En République, la force doit rester à la loi.» Florian Philippot, ancien cadre du Rassemblement national, sur franceinfo  :

« C’est le cirque : le ministre de l’Intérieur explique que les manifestations sont interdites mais que l’émotion les justifie. Peut-on organiser des manifs si on est ému, par exemple par l’appartenance de la France à l’UE? ».

Qu’en diront, le moment venu le Conseil d’Etat et le Conseil constitutionnel ? Où l’on en vient, sans véritable surprise, à s’interroger sur un concept pleinement d’actualité, spécialité des psychologues et de tous les professionnels de la psyché : l’émotion. En y intégrant les variantes ministérielles : émotion « mondiale » et émotion « saine » (sic) qui de nature à pouvoir dissoudre les règles juridiques habituelles. Et comment résister à ne pas citer ces lignes, étrangement prophétiques, écrites il y a quatre-vingts ans :

« À présent nous pouvons concevoir ce qu’est une émotion. C’est une transformation du monde. … Le passage à l’émotion est une modification totale de « l’être-dans-le-monde » selon les lois très particulières de la magie. » Sartre, Esquisse d’une théorie des émotions, Paris, Hermann, 1939, p. 43, 66.

A demain @jynau

Chloroquine et égotisme. A propos de deux cas célèbres : le président Trump et le Pr Didier Raoult

Bonjour

04/06/2020. En rire ? Donald Trump, 73 ans, 1,90m, pèse 110kg, rythme cardiaque : 63 pulsations par minute. Vaccinations à jour. Bon état général. N’a constaté aucun effet secondaire durant  le « traitement préventif » de deux semaines d’hydroxychloroquine qu’il avait souhaité pouvoir prendre. L’annonce vient d’en être faite par le Dr Sean Conley, médecin de la Maison Blanche.

«Le président a terminé ce traitement en toute sécurité et sans effets secondaires, a indiqué le Dr Sean Conley dans un communiqué sur l’état de santé du président. Il continue à subir régulièrement des tests Covid-19 et à ce jour tous les résultats ont été négatifs».

Donald Trump avait révélé le 18 mai qu’il prenait quotidiennement de l’hydroxychloroquine.  «J’en prends depuis dix jours, un comprimé par jour», avait alors déclaré le président américain à la stupéfaction générale, lors d’un échange avec les journalistes à la Maison Blanche. «J’entends beaucoup de choses extraordinairement positives» sur ce médicament, avait-il justifié. Vous connaissez l’expression: qu’est-ce que vous avez à perdre?»

On rappellera que la FDA américaine en déconseille l’usage «en dehors d’un milieu hospitalier ou d’essais cliniques, en raison du risque de troubles du rythme cardiaque. On rappellera aussi que la plus grande confusion règne dans ce domaine après la remise en cause par The Lancet et The New England Journal of Medicine d’études publiées dans leurs propres colonnes. On ajoutera enfin, corollaire, qu’en France le Pr Didier Raoult, (objet de premiers sondages nationaux) continue d’avancer sur son chemin de gloire médiatico-politique.

La dernière étape est datée du 3 juin : un nouvelle interview « exceptionnelle » royalement accordée  à Ruth Elkrief et Margaux de Frouville (BFM TV) en son bureau marseillais. Avec cette confidence : « La notoriété acquise à cette occasion me pèse plus qu’autre chose, je m’en fous un peu ». Interrogé sur son flamboyant  égotisme 1, le microbiologiste a cette réponse amplement signifiante : « La mégalomanie, ceux qui en parlent sont ceux qui sont incapables de voir la grandeur. On peut toujours dire que de Gaulle ou Churchill étaient mégalomanes. Ça m’indiffère. » En rire ?

A demain @jynau

1 Egotisme. A.- Disposition de celui ou de celle qui fait constamment référence à soi en particulier dans le discours. « Mais n’est-ce pas aussi que je la fatiguais par la monotonie de mes propos? Mon égotisme outre qu’il est peu séduisant, ne se renouvelle guère ». Barrès, Un homme libre,1889, p. 209.

Tendance à s’analyser, dans sa personne physique et morale.  « L’égotisme littéraire consiste finalement à jouer le rôle de soi; à se faire un peu plus nature que nature; un peu plus soi qu’on ne l’était quelques instants avant d’en avoir eu l’idée ». Valéry, Variété II,1929, p. 96.

B.− Quasi-synon. de égocentrisme et de égoïsme. « Elles [les femmes] ont d’ailleurs des sens très rudimentaires, des sens de femelles, peu perfectibles, inaccessibles à ce qui ne touche pas directement l’égotisme féminin qui absorbe tout en elles ». Maupassant, Notre cœur,1890, p. 455.

C.− Philosophie. D’un point de vue théorique et avec une valeur laudative, exaltation du sentiment du moi dans son unicité « La religion du MOI, le culte de la personne intime, la contemplation de soi-même, le divin égotisme (France, Vie littér.,t. 4, 1892, p. 226):

EHPAD : après-demain, « assouplissement supplémentaire des conditions de visite» (sic)

Bonjour

01/06/2020. Qui, chez Olivier Véran, est en charge de la rédaction des communiqués de presse ? Tâche ingrate. Celui daté de ce jour a pour titre  « Assouplissement supplémentaire des conditions de visite dans les établissements hébergeant des personnes âgées ».

Un chef d’œuvre administratif et jacobin. Nous sommes ici dans la « deuxième phase du déconfinement » et, « en cohérence avec l’évolution nationale », les « recommandations nationales relatives aux visites dans les établissements hébergeant des personnes âgées sont assouplies à compter du 5 juin 2020 » – et ce « notamment en préparation des fêtes familiales à venir comme la fête des mères ou la fête des pères ».

Plaçons des intertitres pour aider à comprendre le message.

Le contexte

« Les personnes âgées, tout particulièrement lorsque leur état de santé est fragilisé, sont les plus à risques de développer une forme grave de Covid-19. Près de 45% des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) déclarent encore au moins un cas de Covid-19. La plus grande vigilance doit donc être observée dans l’application des mesures de sécurité sanitaire rappelées dans les recommandations nationales. »

Le dilemme éthique

« Toutefois, cet impératif doit être concilié avec le respect du libre-choix des personnes désirant voir leurs proches. »

Les conséquences pratiques

« Il est ainsi recommandé aux directions des établissements dont la situation sanitaire le permet d’assurer une reprise des visites des proches. Par ailleurs, il est décidé un assouplissement supplémentaire des consignes applicables. Sont ainsi désormais autorisées :

  • les visites de plus de deux personnes à la fois, lorsque la visite n’est pas faite en chambre ;
  • les visites en chambre de deux personnes à la fois maximum, lorsque les conditions de sécurité le permettent ;
  • les visites de mineurs, à la condition que ces derniers puissent porter un masque.

Par ailleurs, il est mis fin à la condition de présence continue d’un professionnel aux côtés des proches. (sic)

Largesse d’esprit mais rappel au règlement

« Il est enfin rappelé que la reprise de davantage de visites médicales et paramédicales et des activités collectives en tout petits groupes peut être décidée, ainsi que l’intervention de bénévoles formés et encadrés. En particulier, lorsque l’établissement est doté d’un jardin ou d’une cour, des activités extérieures peuvent être organisées (promenades, animations en tout petits groupes).

« L’ensemble de ces visites et activités s’applique dans le strict respect des consignes de sécurité sanitaire définies dans le protocole relatif aux consignes applicables dans les ESMS et USLD établi le 20 avril 2020, actualisé au 1er juin 2020. Le lavage des mains, la distanciation physique et le port du masque chirurgical restent ainsi obligatoires pour tous les visiteurs. »

Autre chef d’œuvre, loin des EHPAD, « StopCovid », l’application numérique du gouvernement sera déployée demain 2 juin. Elle doit aider à lutter contre la pandémie de Covid-19. Ses détracteurs dénoncent un dispositif dangereux pour les libertés publiques. Flop annoncé ou succès liberticide ? Parier sur le premier ?

A demain @jynau

Donald Trump, les UV et l’eau de Javel : sommes-nous dans le loufoque ou dans le sarcastique ?

Bonjour

26/04/2020. Cela restera comme un point d’orgue inversé. Un sommet du baroque bas-empire. Peut-être le début de la fin. Jeudi 23 avril le président américain Donald Trump a « extrapolé » sur les possibilités de détruire le virus responsable du Covid-19  à l’intérieur du corps humain. Et ce un usant  d’« ultraviolets » ou de « produits d’entretien ménagers ».

Bill Bryan, sous-secrétaire à la sécurité du territoire, venait d’exposer les résultats d’une étude sur la durée de vie du SARS-CoV-2, soulignant sa (relative) vulnérabilité à l’humidité, à la chaleur, aux ultraviolets, et aussi à des produits désinfectants comme l’eau de Javel ou l’alcool ménager. Donald Trump s’est alors livré à quelques commentaires devant un auditoire rapidement ébahi sinon catastrophé, puis proprement effaré. 

«J’ai posé une question que se posent beaucoup d’entre vous et qui me semble intéressante… Supposons qu’on dirige une lumière très puissante à l’intérieur du corps… à travers la peau ou d’une autre manière?», a suggéré le président américain. «Et puis le désinfectant, qui détruit le virus en une minute… Serait-il possible de faire une injection à l’intérieur du corps pour un nettoyage, puisque vous voyez, il s’attaque aux poumons… Ça semble intéressant».

Aussitôt les producteurs de détergents se sont empressés de publier des mises en garde pour dissuader les consommateurs d’ingérer ou d’inhaler leurs spécialités. Devant l’ampleur des réactions Trump a affirmé que ses propos étaient «sarcastiques». 

Sarcastique ? Le sarcasme, en français, est une « ironie acerbe, mordante ». On peut ici préférer loufoque : « Qui est un peu fou, dont le comportement est bizarre, extravagant, contraire au bon sens. Synon. absurde, farfelu, fou, insensé, maboul (fam.), timbré (fam.). « C’est vrai, je ne sais pas distinguer si tu es loufoque, abruti ou neurasthénique (Aymé, Boeuf cland., 1939, p. 132) »

A demain @jynau

«Guerre» et virus : lettre d’Annie Ernaux à Emmanuel Macron, président de la République

Bonjour

02/03/2020. On applaudira ou pas. C’est, aussi, un symptôme. Elle cite Boris Vian et Alain Souchon. « Monsieur le Président/Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps.» Et « Rien ne vaut la vie ». C’est une courte lettre, datée du 30 mars, adressée à Emmanuel Macron, signée Annie Ernaux et publiée au jourd’hui dans la percutante collection Tracts de Gallimard 1.

On ne présente plus Annie Ernaux , « femme de lettres » dont l’œuvre littéraire, pour l’essentiel autobiographique tisse des liens étroits entre sa vie et la sociologie. Aujourd’hui elle s’attaque au président de la République en contestant l’usage qu’il a fait (et qu’il continue de faire) du mot « guerre ».  

« Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières, les conditions sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre, écrit-elle. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, d’infirmières et d’aides-soignants, c’est la recherche médicale. »

L’attaque suit, en règle :

 « Or depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé qui depuis des mois réclamait des moyens et ce qu’on pouvait lire sur la banderole d’une manif en novembre dernier – L’État compte ses sous, on comptera les morts – résonne tragiquement aujourd’hui. Vous préfériez prêter l’oreille aux intérêts privés, à ceux qui prônent le désengagement de l’État, l’optimisation des ressources, dans ce langage technocratique dépourvu de chair qui noie le poisson de la réalité.

Mais regardez, ce sont les services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays, les hôpitaux en premier – les cliniques privées, elles, participent peu à votre effort de guerre – l’Éducation nationale et ses milliers de professeurs, d’instituteurs si mal payés, la Poste, EDF.(…) »

Puis la mise en garde :

« Prenez garde, Monsieur le Président, aux effets de ce temps de confinement, de bouleversement du cours des choses. (…) Nous sommes nombreux à ne plus vouloir de ce monde dont l’épidémie révèle les inégalités criantes, le gouffre qui existe entre le confinement d’une famille de sept personnes dans 60 m2 et celui de résidents secondaires à la campagne ou à la mer. Nombreux à vouloir au contraire un monde où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s’éduquer, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité. »

Avant l’espoir :

« Il se dit que vous avez été élu par les puissances d’argent, les grands groupes et les lobbies, que par conséquent vous ne ferez jamais que la politique qui les favorise. Vous pourriez démontrer demain qu’il n’en est rien. »

A demain

1 Des extraits de cette lettre ont été lus par Augustin Trapenard dans le cadre de l’émission « Lettres d’intérieur » sur France Inter le 30 mars 2020.