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21/07/2020. La fatalité et la politique entremêlées dans deux dépêches de l’AFP. Un accident de la circulation d’une particulière gravité a frappé, lundi 20 juillet au soir, sur l’A7, neuf membres d’une même famille. Leur monospace a pris feu avant d’effectuer une sortie de route dans le département de la Drôme, provoquant la mort de cinq enfants de 3 à 14 ans qui se trouvaient à bord.
Les quatre autres passagers, trois adultes et un enfant âgé de 7 ans, ont été transférés à l’hôpital, a précisé à la presse le procureur de Valence Alex Perrin, précisant que le pronostic vital était engagé pour l’enfant et deux adultes. Toutes les victimes appartiennent à une même famille originaire de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise.
C’était en début de soirée à hauteur d’Albon, dans le sens Sud-Nord. Selon le procureur, le monospace prévu pour sept personnes, de type « Renault Grand Scénic » (prévu pour accueillir sept personnes), a « manifestement » pris feu, le conducteur en a perdu le contrôle et il est « parti en tonneaux ». Les corps des cinq enfants décédés ont été « brûlés à un niveau important », ce qui complique leur identification, a ajouté M. Perrin. Avant de perdre connaissance, le conducteur aurait déclaré à des témoins avoir rencontré un problème de freinage, a précisé le procureur de Valence.
Affaire politique. Les ministres de l’intérieur, Gérald Darmanin et des transports, Jean-Baptiste Djebbari se sont rendus sur place après minuit. « Cinq enfants décédés dans des conditions particulièrement atroces et un enfant qui lutte pour la vie en ce moment même, on pense à ces familles particulièrement endeuillées », a commenté M. Darmanin lors d’un bref point de presse. C’est par milliers que l’on compte les morts sur les routes, particulièrement en période estivale, il faut donc encourager les Françaises et les Français à faire attention, singulièrement lorsqu’ils ont des enfants à bord. » « Je partage la douleur immense des proches des victimes. Mes pensées accompagnent aussi les blessés et tous ceux mobilisés à leurs côtés », a tweeté le président Emmanuel Macron.
« Je ne sais pas s’il y a eu défaillance humaine ou mécanique. Mais neuf personnes se sont entassées dans un véhicule de sept places. Pour cette erreur, cinq gosses ont payé le prix fort. La vie de leurs parents est détruite. Malgré tous les messages de prévention, la mort sur la route reste encore un cauchemar quotidien », a regretté Jehanne Collard, avocate spécialisée dans la défense des victimes de la circulation routière.
Le courage politique d’Edouard Philippe
Le nombre de personnes tuées sur les routes a baissé de 29,1 % en juin, en France métropolitaine, selon les chiffres de la Sécurité routière publiés lundi 20 juillet dans un contexte de reprise limitée des déplacements, notamment des trajets professionnels, à la sortie du confinement imposé par la pandémie
Et puis cette autre information datée au 28 février dernier afin de ne pas être perturbée par la crise sanitaire, l’estimation. L’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire a permis d’épargner 349 vies hors agglomération et hors autoroute en France métropolitaine depuis son entrée en vigueur le 1er juillet 2018, par rapport à la moyenne des années 2013 à 2017. Chiffres donnés le lundi 20 juillet par la nouvelle déléguée interministérielle à la Sécurité routière (DISR) Marie Gautier-Melleray.
La DISR a écarté pour le moment tout rehaussement de cette limitation de la vitesse, indiquant que la mesure avait « démontré son efficacité ». Interrogée lors d’un point-presse sur le fait de savoir si, dès lors, les 80 km/h étaient définitivement entérinés, la DISR a répondu qu’il ne lui « appartenait pas de (se) prononcer sur l’avenir » et que « la mesure (figurait) dans le Code de la route ». Les départements ont toutefois, depuis fin décembre 2019, la possibilité de repasser à la limitation à 90km/h.
L’estimation du nombre de vies épargnées grâce à cette réforme est issue du rapport rendu par le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), qui avait été missionné par le Premier ministre d’alors, Edouard Philippe, pour effectuer une évaluation au bout de deux ans.
Selon le Cerema, le passage à 80 km/h a par ailleurs fait perdre aux conducteurs en moyenne une seconde par kilomètre sur un trajet quotidien, et la mesure est désormais bien plus acceptée qu’il y a deux ans : 48% des Français y sont favorables (30% en avril 2018), et 20% tout à fait opposés (39,8%).
« On est dans une tendance qu’on avait déjà pu observer pour d’autres mesures très emblématiques de la Sécurité routière, où dans un premier temps il y a une résistance à ce qui est perçu comme étant une atteinte à une liberté. Et le temps passant on se rend compte que finalement la contrainte n’était pas aussi élevée que ce qu’on avait craint (…) », a commenté Marie Gautier-Melleray, en référence au port obligatoire de la ceinture ou au permis à points.
Edouard Philippe avait ici, fait preuve d’un incontestable courage politique au service de la réduction des risques. On attend ce qui décidera, sur le sujet, Jean Castex, autopromu héraut des « territoires ».
A demain @jynau