Politique. La «5G» au pays des Lumières, des Amish et des ascenseurs pornographiques

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16/09/2020 Sont-ce les toujours les médias qui rabaissent les débats ? Au lendemain de la publication, dans Le Journal du dimanche, d’une tribune d’élus écologistes et de gauche réclamant un moratoire sur le déploiement de la 5G en France, Emmanuel Macron a pris la parole. Cette tribune était signée par 70 élus de gauche et écologistes, dont le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon et le député européen (Europe Ecologie-Les Verts) Yannick Jadot.

Le Président de la République s’est insurgé, lundi 14 septembre, contre des responsables qui « estiment qu’il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile ». « Je ne crois pas au modèle Amish », a-t-il plaisanté. Les Amish, ces anabaptistes d’origine suisse apprécieront-ils cette méchante pique 1 ?

« La France est le pays des Lumières, c’est le pays de l’innovation. On va tordre le cou à toutes les fausses idées. » Le choix de la 5G, « c’est le tournant de l’innovation », a insisté le chef de l’Etat devant une centaine d’entrepreneurs de la « French Tech » réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée. On appréciera le rapprochement que fait le président entre le « pays des Lumières » et le retour à la « lampe à huile » (pourtant en usage au temps de Voltaire).

En charge de développer la pensée présidentielle, Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique, a donné un entretien au Monde (Vincent Fagot). Il y soutient que la 5G est « indispensable à la France ». Extraits :

« Soyons très clair : il y a des interrogations chez certains de nos concitoyens. Elles sont légitimes et nous devons y répondre méthodiquement, en nous fondant sur ce que nous dit la science. Or, l’ensemble des agences sanitaires des pays du monde entier, dont l’Anses [l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail], ont toujours indiqué qu’il n’y avait pas à ce jour de raison de penser que la 5G représentait un risque supplémentaire par rapport à la 4G ou aux autres radiofréquences, pour lesquelles la France possède des normes de protection parmi les plus élevées du monde 2 .»

Que répond-il, le secrétaire d’Etat au maire hyper-écologiste de Grenoble, Eric Piolle, pour qui la 5G ne sert « qu’à regarder du porno dans les ascenseurs » ? « Ces propos reflètent une méconnaissance étonnante pour un ingénieur et un mépris des Français qui ne sert en rien l’environnement » estime Cédric O.

La question, complexe, aurait pourtant mérité de plus longs dégagements. Pourquoi les ascenseurs ? Sont-ce les médias qui rabaissent les débats ?

A demain

1 La première règle Amish est : « Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ».

2 C’est à dire vrai un tout petit peu plus compliqué : Nau J-Y, « On peut être raisonnablement inquiet face à la « 5G ». Voici pourquoi », Revue Médicale Suisse 2020; volume 16. 380-381

Castex: dégradation de la situation, quatorzaine divisée par deux. Tout reste à expliquer

Bonjour

11/09/2020. Que se passe-t-il au sommet de l’Etat ? Le Premier ministre a tenu une courte allocution, aujourd’hui, à 17 heures pour rendre compte du conseil de défense qui s’est tenu plus tôt dans la matinée. Résumons. Jean Castex a annoncé une « dégradation manifeste » de la situation épidémiologique. Et le chef du gouvernement, une nouvelle fois, d’en appeler à la responsabilité de tous et de rappeler que rien n’est fini : « le virus est là pour quelques mois encore et nous devons réussir à vivre avec »

Parmi les principales annonces : une réduction du temps de la quatorzaine, qui est ramené de 14 à 7 jours et le classement de 14 nouveaux départements en « rouge », portant le total à 42. Aucune mesure de reconfinement n’a en revanche été annoncée. Le Premier ministre a demandé au préfet des régions de Bordeaux, Marseille et de la Guadeloupe de lui faire des propositions pour endiguer une « évolution préoccupante des contaminations »

Où l’on voit qu’un effort considérable de pédagogie nécessaire reste à faire par l’exécutif. Où l’on voit aussi que ce dernier n’a pas suivi les recommandations formulées par le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique chargé par Emmanuel Macron de conseiller le gouvernement. Le gouvernement « va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles », « dans les huit à dix jours maximum » avait, le 10 septembre, ainsi publiquement déclaré le Pr Jean-François Delfraissy – irritant de ce fait le président de la République.

Or aucune « décision difficile » n’a été annoncée ce 11 septembre par le chef du gouvernement. Il reste désormais entre sept et neuf jours. Si tel n’était pas le cas on aurait la démonstration que le Conseil scientifique n’est pas (n’est plus) pleinement entendu par le pouvoir politique.

A demain @jynau

Pourquoi va-t-on réduire la «quatorzaine» alors que la progression virale est «exponentielle» ?

Bonjour

08/09/2020 Une fois de plus, la nécessité absolue d’une pédagogie destinée au plus grand nombre – un exercice que l’exécutif peine à mettre en place. Le gouvernement va très vraisemblablement réduire la période d’isolement des malades du Covid-19 et des cas contacts, jugeant que la durée actuelle de 14 jours est «trop longue». Mais comment justifier cette mesure alors que les indicateurs de l’épidémie continuent globalement de se détériorer ?

Olivier Véran, ce matin sur France Inter  au sujet de la réduction à venir du délai de quatorzaine en cas de suspicion de Covid-19. « Le Conseil scientifique m’a rendu ses conclusions sur cette question », précise-t-il. « Il est favorable à ce qu’on puisse réduire la période de mise à l’abri dans un certain nombre de situations, et de passer de 14 à 7 jours. On est davantage contagieux dans les 5 premiers jours, ensuite la contagiosité diminue de façon importante. Ce n’est pas à moi de prendre cette décision, elle sera prise vendredi lors du conseil de défense national. »

Dans le même temps on sait que l’incidence du Covid-19 dépasse désormais le seuil d’alerte – soit 50 cas pour 100 000 habitants – dans dix-neuf départements et le taux de positivité (proportion du nombre de personnes positives divisé par le nombre de personnes testées, sur les sept derniers jours) continue d’augmenter : il a atteint 4,9 % dimanche 6 septembre, contre 4,3 % en milieu de semaine.

Dans son dernier point de situation, Santé publique France (SpF) annonce constater une progression « exponentielle » de la circulation du virus et une dynamique de transmission « préoccupante ». Sept nouveaux départements ont été classés en zone rouge, portant le total à vingt-huit. « On a une croissance aujourd’hui de 30 % du nombre de cas par semaine, de 15 % du nombre d’hospitalisations. Si on continue avec ce même rythme, on arrivera sur une situation critique en décembre dans plusieurs régions de France », a averti dimanche l’épidémiologiste Arnaud Fontanet sur LCI.

« Grenade dégoupillée »

« Nous connaissons mieux le virus, et les données montrent que l’essentiel de la transmission a lieu dans les cinq premiers jours de l’infection », souligne Yazdan Yazdanpanah, infectiologue à l’hôpital Bichat et membre du Conseil scientifique, en soulignant qu’un raccourcissement de la quarantaine permettrait de la rendre plus « acceptable ». « Il faut aussi penser aux gens, à la vie, à l’économie du pays », plaide-t-il, cité par Le Monde. Où l’on perçoit la difficulté, y compris chez les membres du Conseil scientifique, à faite la part entre la « santé publique » et l’économique.

Même observation, plus compréhensible, chez les responsables politiques.Olivier Véran avait ainsi expliqué dès le 5 septembre avoir demandé «aux autorités scientifiques de donner un avis pour savoir si on ne peut pas réduire» la période d’isolement pour les cas contacts, la jugeant «sans doute trop longue». Le Monde rappelle que le ministre avait déjà évoqué cette hypothèse le 27 août, lors de la conférence de presse gouvernementale, indiquant avoir «saisi le Conseil scientifique en vue d’adapter si possible les conditions de cette mise à l’abri, et notamment sa durée», disant espérer «un feu vert pour réduire cette période».

Cet avis a été remis au gouvernement jeudi 3 septembre, mais n’a pas encore été rendu public, a indiqué le Conseil scientifique à l’AFP. «Il faut désormais être pragmatiques et efficaces», estimait il y a peu sur Twitter l’épidémiologiste Antoine Flahault. Les ‘’quatorzaines’’ doivent maintenant devenir des semaines de cinq jours. Au-delà de cinq jours, moins de 10% des porteurs de virus non symptomatiques sont contagieux». «Je pense que c’est une bonne idée, je pense qu’effectivement (…) la contagiosité est essentiellement lors des premiers jours, après l’infection, a déclaré lundi sur Europe 1 Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l’AP-HP. Au delà du 7ème jour après les premiers signes, la charge virale et par conséquent le risque de transmettre le virus sont faibles», précise-t-il sur Twitter.

«Il vaut mieux huit jours bien respectés que 14 jours mal respectés», estimait lundi sur LCI Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP. Actuellement, «on a du mal à savoir si les Français respectent» les mesures d’isolement, car «on contrôle peu», mais les remontées de terrain montrent que «c’est compliqué». «Plus c’est court, plus c’est facile à observer, plus c’est efficace. On ne peut pas prétendre au risque zéro, mais la mesure serait mieux acceptée socialement», explique encore Antoine Flahaut, dans le Journal du Dimanche.

Mais même écourté, faire respecter l’isolement reste un défi, avertit toutefois Rémi Salomon. Le néphrologue pédiatrique appelle à réfléchir à «des mesures économiques, des indemnités» pour les populations précaires et les professions indépendantes, qui aujourd’hui refusent parfois d’aller «se faire tester par crainte d’être isolées, d’être obligées de s’arrêter» de travailler.

L’isolement, s’il est essentiel pour empêcher l’épidémie de se propager, entraîne en effet de lourdes conséquences pratiques et économiques, qu’il s’agisse d’un salarié renvoyé chez lui, d’un indépendant devant suspendre son activité ou d’un enfant que ses parents devront garder. Raccourcir sa durée pourrait donc en limiter l’impact, mais ce serait un mauvais calcul, selon l’épidémiologiste Catherine Hill. «Une stratégie qui consiste à laisser le virus circuler, c’est une grenade dégoupillée, qui coûtera bien plus cher que de bien faire les choses», déclare-t-elle. Si on veut alléger le fardeau des quarantaines, on fait les choses «dans le désordre», estime aussi Martin Blachier, médecin de santé publique interrogé par l’AFP. Il faudrait d’abord «trier» les bonnes et les mauvaises quatorzaines, car aujourd’hui «90% sont inutiles» selon lui, parce qu’elles concernent des cas contacts qui ne sont pas vraiment «à risque».

« Grenade dégoupillée » ? Où l’on perçoit une nouvelle fois, dans cette cacophonie des voix dissonantes et médiatisées, la difficulté de faire, ici, œuvre de pédagogie.

A demain @jynau

« Ensauvagement » et « fermer le ban »: le Premier ministre dépassé par les événements

Bonjour

04/09/2020. On pensait pouvoir en rire ; cela devient une affaire qui met à mal l’autorité du Premier ministre. Cela a commencé avec la rentrée scolaire. Jean Castex demandait alors de «fermer le ban». Visés : deux de ses ministres ennemis et parmi les plus dissipés : le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux. Les deux en étaient venus aux mots – autour de celui d’«ensauvagement».

«Fermez le ban: il n’y a aucune polémique, affirmait à la presse le chef du gouvernement lors d’un déplacement scolaire à Châteauroux (Indre). Le vrai sujet, en revanche, c’est bien celui de mobiliser face à la montée des violences et de l’insécurité. La question n’est pas les mots qu’on emploie pour qualifier le phénomène, mais les actions que l’on met et que l’on va mettre en place pour y faire face. Le ministre de l’Intérieur, comme l’ensemble du gouvernement, constate effectivement qu’il y a une montée du sentiment d’insécurité et je peux vous dire la totale mobilisation du gouvernement pour y faire face. »

Peu de temps auparavant, Sur Europe 1, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait récusé «l’ensauvagement de la société» dénoncé par la droite et par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et par la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa. «L’ensauvagement, c’est un mot qui (…) développe le sentiment d’insécurité, avait-il osé déclarer. Or pire que l’insécurité, il y a le sentiment d’insécurité» qui est de l’ordre du fantasme» et est nourri par «les difficultés économiques et certains médias ».

Peu après le rappel à l’ordre du Premier ministre Gérald Darmanin récidivait. «On peut utiliser des mots différents. Personnellement, j’utilise le mot d’ensauvagement et je le réitère», déclarait-il publiquement lors d’un déplacement à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Le ban venait à nouveau d’ouvrir.

Nous nous demandions alors quelles seraient les sanctions – et pourquoi le ministre de l’Education nationale  restait coi. Or voici qu’il vient de parler. Après son collègue Éric Dupond-Moretti, c’est au tour de Jean-Michel Blanquer de récuser le terme «d’ensauvagement». «Ce n’est pas mon mot préféré, je le trouve flou (…) Par optimisme, je préfère ne pas l’utiliser. Je ne considère pas que notre société est fatalement ensauvagée , a expliqué le ministre de l’Éducation vendredi matin sur Europe 1. Je n’ai pas de fétichisme 1 sur ce mot, mais pas de tabou non plus. » Jean-Michel Blanquer n’a cependant pas nié que l’insécurité «est une réalité et un sentiment» (sic).

L’expression « d’ensauvagement », régulièrement reprise par Marine Le Pen, est devenue « radioactive » au sein du gouvernement, depuis que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’a employée dans un entretien au Figaro .  « Avec cette nouvelle prise de position de Jean-Michel Blanquer, force est de constater que ses ministres ne respectent pas la consigne » observe le quotidien. On attend, sur ce point, la position d’Emmanuel Macron.

A demain @jynau

1 Fétichisme A.− Système religieux consistant à faire de divers objets naturels ou façonnés les signes efficaces de puissances supra-humaines et à les utiliser dans des pratiques de magie. 

B.− P. anal. Attachement ou respect exagéré pour quelqu’un ou quelque chose. (Quasi-)synon. culte. « Elle a le fétichisme de l’autorité et l’horreur de toutes les indépendances » (Amiel, Journal,1866, p. 478).

«Papy et mamie» désormais interdits de sortie scolaire: le nouvel impair de Jean Castex

Bonjour

28/08/2020. Jusqu’où l’exécutif sanitaire peut-il s’immiscer dans la vie privée, rogner les libertés individuelles ? A quel titre et de quel droit. « Evitons que papy et mamie aillent chercher leurs petits-enfants à l’école, quitte à augmenter le périscolaire jusqu’à ce que les parents puissent venir eux-mêmes les récupérer. » Voilà un nouvel impair commis le 27 août par le chef du gouvernement, Jean Castex, lors de sa conférence de presse consacrée à l’épidémie de coronavirus. Impair qui a aussitôt réagir – et ce d’autant plus que la veille, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait tenté l’impossible pour vendre à la presse l’idée d’une rentrée « normale ».

Citée par Le Monde (Soazig Le Nevé) Michelle Hugues, 67 ans, grand-mère de deux enfants scolarisés en primaire en région parisienne, ne cache pas son courroux. Durant le confinement, c’est elle qui a assuré en partie le suivi de leur scolarité, par écran interposé. « Autant je suis sortie gratifiée de cette expérience, autant je suis navrée si le premier ministre nous enlève notre place aujourd’hui, commente-t-elle. Laisser les enfants plus longtemps à l’étude pour “squeezer” les grands-parents ? Non, je ne suis pas d’accord. »

« Prolonger le périscolaire est une chose, mais jusqu’à quelle heure ?, interroge quant à elle Béatrice Laurent, secrétaire nationale éducation etclture de l’UNSA. Souvent, les grands-parents surveillent aussi les devoirs et préparent le repas du soir quand les parents ont des horaires tardifs. » Et pour les municipalités, recruter des animateurs n’est pas chose aisée, ajoute-t-elle, car c’est « un boulot précaire aux horaires distendus ».

D’autres préfèrent voir là un impair. Comme la maire de Rosoy, commune d’un millier d’habitants dans l’Yonne, qui préside l’association des maires ruraux de son département.  Dominique Chappuit veut croire qu’il s’agit de la part de M. Castex « d’une phrase en l’air ». « Ce ne peut être le premier ministre qui décide si les grands-parents vont ou non chercher leurs petits-enfants. Arrêtons d’infantiliser les adultes et de culpabiliser les enfants. »  Sollicité, Matignon n’avait pas, jeudi après-midi, apporté de précision au sujet d’un éventuel plan de renforcement du périscolaire.

« Les autorités sous-réagissent et sur-réagissent, personne n’y comprend rien. » 

C’est là un nouvel impair. Après avoir prévenu que le port du masque serait désormais ­requis « pour tout le monde » dans l’enseignement supérieur, c’est presque incidemment, dans une réponse à une question posée à l’issue de son allocution, que Jean Castex a annoncé qu’il serait aussi obligatoire à Paris et dans les ­départements limitrophes à compter du vendredi 28 août dans la capitale et trois départements de la petite couronne : Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne – et non plus seulement dans quelques rues très fréquentées de Paris comme c’était le cas ­depuis le 10 août.

« La décision a visiblement pris de court la Préfecture de police de ­Paris et la Mairie, qui avaient prévu de se réunir plus tard dans la journée pour examiner l’opportunité d’une telle généralisation. rapporte encore Le Monde (François Béguin). Signe du flottement dans la prise des décisions, les joggeurs et les cyclistes seront finalement ­dispensés de porter un masque, a annoncé la Préfecture de police de Paris, le lendemain, après que la maire (Parti socialiste), Anne Hidalgo, avait demandé une dérogation pour ces derniers. »

 La veille, l’obligation annoncée concernait « tous les piétons circulant dans les espaces publics, les utilisateurs de vélos, deux-roues, trottinettes et autres engins de mobilité personnelle, motorisés ou non » et seuls les occupants de véhicules motorisés en étaient dispensés. Une telle mesure n’est pas inédite dans le pays : plusieurs grandes villes étaient déjà visées par de tels arrêtés, dont Marseille, depuis la veille au soir. Elle n’avait cependant jamais concerné autant d’habitants sur un territoire aussi étendu.

Fait inattendu ce flottement de l’exécutif a mis au jour une opposition marquée chez deux infectiologues parisien hautement médiatisés. Pour le Pr Gilles Pialoux,  chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon il faut saluer cette généralisation. « Le discours a été tellement cacophonique lors de la première vague qu’il faut des messages simples », estime-t-il. Autre vertu, selon lui, « cela installe la culture du masque, comme dans les métropoles asiatiques ». Le masque ne sert pas seulement à protéger de projections, mais « évite aussi de se toucher le visage », rappelle-t-il – oubliant qu’en pratique il n’en est souvent rien.

Son confère le Pr Eric Caumes, l’incisif chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière est aux antipodes de cette analyse : « Sur le plan épidémiologique et scientifique, cette mesure ne se justifie pas à l’extérieur, il y a zéro cluster dehors. Alors qu’en intérieur, c’est absolument indispensable, cela fait longtemps qu’il n’aurait pas dû y avoir d’exception. Les autorités sous-réagissent sur certains points et sur-réagissent sur d’autres, personne n’y comprend rien. »

Le citoyen encore moins – citoyen qui, demain, s’interrogera sur le tout et n’importe quoi inhérent à un Tour de France ouvert à tous les vents.

A demain @jynau

Covid – sécession : Marseille et le Pr Didier Raoult en rébellion contre le gouvernement

Bonjour

27/08/2020. Tout un symbole destiné à un Paris chaque jour un peu plus détesté. Ce fut une conférence de presse organisée par le Pr Didier Raoult en son Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection. Présente, outre le microbiologiste, la maire écologiste de Marseille, Michèle Rubirola, et la présidente Les Républicains de la métropole et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal – deux édiles qui ont fait front commun, pour dénoncer les dernières mesures de l’exécutif concernant la gestion de l’épidémie de Covid-19. Une conférence de presse programmée en même temps que celle organisée, à Paris, par le Premier ministre Jean Castex.

Depuis la veille, à Marseille et l’ensemble du département (classé « zone rouge »), le port du masque est obligatoire et les bars, restaurants et épiceries doivent fermer de 23 heures à 6 heures du matin. Les deux élues croient en outre savoir que le gouvernement aurait un temps envisagé un reconfinement local à Marseille, Martine Vassal va jusqu’à évoquer  « une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes qui serait catastrophique ». Elle s’indignant d’une pratique « deux poids deux mesures » par rapport à Paris, où un tel reconfinement n’aurait pas été envisagé.

« Le pessimisme tue les patients »

La maire s’inquiète bien évidemment des conséquences économiques et sociales de ces mesures – et regrette publiquement que le cap de minuit pour les fermetures, négocié avec le préfet de région, Christophe Mirmand, n’ait pas été accepté. « Le gouvernement a décidé depuis Paris de ce qui serait bon pour notre ville, sans engager le dialogue nécessaire avec les élus, et surtout sans nous donner les moyens de faire respecter les décisions qui sont les siennes », a-t-elle insisté.

Mme Vassal, : « A Marseille, on est toujours montré comme les mauvais petits canards ». Un Paris détesté soude les énergies. Les deux élues, qui s’étaient affrontées lors des dernières municipales, ont donc tenu cette conférence de presse en présence du Pr Didier Raoult, personnalité adulée localement, microbiologiste controversé et souvent décrié par ses pairs de la capitale.

A la différence, comme toujours, de l’exécutif sanitaire national il s’est dit optimiste, soulignant que le nombre de cas graves était désormais très bas – à Marseille tout particulièrement. « L’épidémie n’est pas un problème qui dépasse ce qui s’est produit dans le passé », a déclaré le Dr Raoult. Il ne manque pas de souligner, aussi, que le taux de mortalité des patients hospitalisés depuis le 15 juin dans les Bouches-du-Rhône est de 8,1 % – contre 15,8 % à Paris. « Il faut répondre à cette situation avec calme et optimisme. Le pessimisme tue les patients. » Tout un symbole.

A demain @jynau

Masques scolaires = préservatifs : voici pourquoi le pouvoir exécutif entend les faire payer

Bonjour

25/08/2020. Pourquoi cet étrange aveuglement de l’exécutif sur la nécessité de fournir gratuitement des masques protecteurs à tous les enfants des collèges, à tous les adolescents des lycées et des universités ? Comment comprendre que le ministre de l’Education nationale puisse imaginer qu’il ne s’agit là que de simples « fournitures de rentrée » au même titre que la gomme et la règle ? Et que la gratuité ne pourrait être accordée, selon Jean-Michel Blanquer, que pour les familles «en grande difficulté». Les élèves apprécieront au moment de la remise des masques aux nécessiteux. Sans parler des autres comparaisons 1.

L’affaire est plus que jamais politique. Plusieurs dirigeants de toutes les oppositions continuent de réclamer la distribution gratuite de masques dans les établissements scolaires. Jusqu’à des voix courageuses qui se font désormais entendre au sein même du partie présidentiel.

Ce 25 août le président Emmanuel Macron a, ici, raté une occasion sanitaire et politique en n’annonçant pas cette gratuité au terme du Conseil de défense sanitaire qui vient de se tenir. La peur de désavouer Jean-Michel Blanquer ? Une question financière ? Seule annonce présidentielle : des «règles claires» seraient instaurées «partout» en France pour faire face à la reprise de l’épidémie de Covid-19 et «permettre à chacun de reprendre confiance». « Enfin » ose dire le citoyen qi comprend que le chef de l’Etat prononce ici un mea culpa.

« On ne paie pas des préservatifs à tout le monde, alors que le sida tue lui aussi ! »

«Priorité santé», déclare le chef de l’Etat dans un tweet. «J’ai réuni ce matin un Conseil de défense pour organiser la rentrée dans les meilleures conditions possibles au regard de l’évolution épidémique. École, travail, lieux publics: partout des règles claires pour permettre à chacun de reprendre en confiance», ajoute-t-il. «Pour surmonter la crise sanitaire, nous devons apprendre à vivre avec le virus. Il n’y a pas de fatalité: si nous faisons preuve d’unité et de sens des responsabilités, nous réussirons», assure Emmanuel Macron dans un autre tweet.

Que sait-on ? Que ce Conseil de défense a analysé l’évolution de la circulation virale, en particulier en Ile-de-France ou en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Que le président et les ministres ont également fait le point sur les protocoles sanitaires alors que le port du masque sera obligatoire dans les entreprises, les collèges et les lycées à partir du 1er septembre. Que question des célèbres « jauges » dans les manifestations sportives ou culturelles ainsi que celle des contrôles aux frontières ont également été évoquées.

Rien n’est encore acquis : ces mesures seront de nouveau mercredi 26 août au menu du conseil des ministres de rentrée – ce sera après l’intervention médiatique « exceptionnelle » de Jean Castex, invité, après Martin Hirsch et le Pr Raoult, de la matinale de France Inter. Le citoyen aura le droit d’interroger le Premier ministre sur les véritables raisons de son refus de la gratuité. Et sur les limites du parallèle avec le préservatif.

A demain @jynau

1 Cité par Le Monde  (Françoise Fressoz et Cédric Pietralunga) : « Il faut revenir à la notion de prise de responsabilité individuelle, défend un ministre qui a participé au Conseil de défense. On ne paie pas des préservatifs à tout le monde, alors que le sida tue lui aussi ! Ce n’est pas à l’Etat de prendre en charge cette dépense, d’autant plus que la situation est amenée à durer. » « La pandémie concerne tout le monde, il faut responsabiliser les Français, ajoute-t-on au sommet de l’Etat. Aucun pays au monde n’assure la gratuité des masques. »

Covid-racket : comment Jean-Michel Blanquer peut-il oser faire payer les masques scolaires ?

Bonjour

22/08/2020. Et voici notre pouvoir exécutif une nouvelle fois embarqué dans une affaire-scandale de masques – une étrange plaie politique dont il aurait pu aisément faire l’économie. Car en annonçant, comme il vient de le faire, que les protections masquées des élèves seraient à la charge des familles, le ministre de l’Education a, en un instant, fait l’unanimité contre lui : parents d’élèves, responsables syndicaux et politiques (de gauche comme de droite), qui réclament à l’unisson, et fort justement, leur gratuité.

On croyait connaître le profil rigoureux de Jean-Michel Blanquer. On découvre progressivement, avec le confinement-déconfinement, des incohérences croissantes dans son discours. «Le masque sera une fourniture comme une autre ; comme on vient avec sa trousse ou ses cahiers.» Sous-entendu : c’est aux familles de les procurer à leurs enfants. Le « masque »  rangé au rayon des gommes, équerres et taille-crayons ? Ces propos du ministre de l’Education, tenus sur France 2, ont aussitôt déclenché la colère des enseignants et des parents d’élèves. «C’est un déni de réalité et une confusion des genres. Le masque n’est pas un outil éducatif. Il ne viendrait à personne l’idée de dire que la Ventoline d’un enfant qui souffre d’asthme est une fourniture», s’est indigné Rodrigo Arenas, coprésident de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) cité par Libération (Thibaut Ghironi). Et cette fédération de lancer une pétition. Elle réclame que :

« – des masques soient pris en charge gratuitement par la puissance publique, et que des masques FFP2 soient mis à disposition des enfants et personnels fragiles ;

– des personnels soient recrutés pour que les classes fonctionnent en petits effectifs et qu’en cas de fermetures d’établissements les enfants soient pris en charge par ces personnels plutôt que par les parents ;

– des sanitaires mobiles soient installés partout où les équipements sont en nombre insuffisant pour permettre le respect des gestes barrières. »

Voile interdit, masques imposés

Serait-ce trop demander ? En retour, lors de son intervention, Jean-Michel Blanquer a rappelé que l’allocation de rentrée scolaire était augmentée de 100 euros cette année en raison de la crise sanitaire. Comment ne comprend-il pas que l’argument ne pourra pas passer ?  «Les masques représentent 200 euros par mois pour une famille avec deux enfants», estime Rodrigo Arenas. Chez les enseignants, Frédérique Rolet, présidente du Snes-FSU, le syndicat majoritaire dans le secondaire considère que le ministre est hors-sujet : une hausse de l’allocation de rentrée scolaire n’a strictement aucun de rapport avec la question des masques – ne serait-ce que parce que «chaque rentrée voit une augmentation du coût des fournitures et des frais supplémentaires» pour les familles.

Ce n’est pas tout. De plus en plus présent dans les médias le maire EE-LV de Grenoble, Eric Piolle, a estimé sur France Info qu’«aller vers la gratuité et la fourniture de masques dans les collèges et les lycées semble indispensable». Et, cité par Libé,  le député LFI Eric Coquerel a pointé dans un tweet une «faute sanitaire» du ministre de l’Education : «Le principe de l’école est, en théorie, d’être gratuite et obligatoire. Si y aller implique désormais de porter obligatoirement un masque alors il doit être gratuit.» 

L’extrême gauche est ici, une fois n’est pas toujours coutume, dans une certaine logique. Depuis le déconfinement, La France insoumise défend cette position : ses députés avaient déposé une proposition de loi le 28 avril préconisant la fourniture gratuite de masques à tout le monde dans un objectif de santé publique. Depuis l’affaire n’est pas sans convaincre dans les rangs adverses. Valérie Rabault, présidente du groupe PS à l’Assemblée nationale, a demandé la distribution d’un quota de masques gratuits par citoyen le 4 août. Puis le député LR Eric Ciotti a tweeté sur le sujet : «Le coût des masques pénalise les populations les plus précaires. Pour garantir son égal accès à tous, […] j’appelle à sa gratuité.» Sans oublier l’extrême-droite qui s’est elle aussi prononcé pour des masques gratuits.

« Seule la majorité présidentielle reste muette » observe Libé. Sans surprise, comme privée de parole. Une majorité qui se souvient de la métaphore présidentielle sur la situation de « guerre » dans laquelle nous sommes. La France faisait-elle, jadis, payer à ses soldats les guêtres et leurs boutons ?  Sans parler du « verre de lait » offert aux écolier (1954) par Pierre Mendès-France.

Face aux réactions hostiles, Jean-Michel Blanquer a d’ores et déjà – exercice périlleux- tenté de rétropédaler. En déplacement dans une école de l’Oise, nous dit Libé, il s’est dit être «en situation de fournir des masques aux élèves qui en ont le plus besoin» – confirmant une politique au cas par cas. «On regarderait avec l’élève et sa famille la réalité du problème», a-t-il ajouté. On « regarderait » ou on « regardera » ? Dans les deux cas cela donne l’image d’une République à petit bras.

A demain @jynau

Après la mairie de Paris, Agnès Buzyn bientôt nommée à la tête du Palais de la Découverte ?

Bonjour

18/08/2020. La face du monde n’en sera peut-être guère changée mais le citoyen français doit savoir que François Bayrou sera nommé mi-septembre à la tête d’un Haut-commissariat au Plan de modernisation et d’équipement du pays. Il devrait jouir d’un lien direct avec le Chef de l’Etat et conserver sa mairie de Pau. Où l’on saisit assez mal la différence entre le nouveau monde politique et celui qui le précédait.

Autre symptôme d’une forme de surplace politique. Depuis le 30 juin au soir, Bruno Maquart n’est officiellement plus président d’Universcience ; un établissement public qui réunit ces deux monuments que sont la Cité des Sciences et le Palais de la Découverte à Paris – sous double tutelle, du ministère de la Culture et du ministère de l’Enseignement supérieur.

Bruno Maquart avait été nommé à la tête de l’établissement il y a cinq ans. Et depuis peu il ne fait nullement mystère de vouloir y rester, souhaitant être reconduit dans ses fonctions. Un parcours riche et des fonctions multiples : ingénieur agronome, ancien élève de l’École nationale d’administration, inspecteur général des affaires sociales, ancien directeur de cabinet de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, ancien directeur général du Centre Pompidou de 2001 à 2007, il avait également été directeur général de l’Agence France-Muséums, chargée du Louvre Abou Dhabi, jusqu’en 2010.

Depuis cinq ans il s’était centré sur le public des jeunes adultes et sur les seniors. Des offres segmentées, et une politique d’exposition grand public ont fait que la Cité des Sciences avait enregistré une fréquentation record avec 2,9 millions de visiteurs en 2019 (soit une hausse de 31% en 5 ans). 

Puis l’épidémie a, là aussi, cassé cette dynamique, imposant une « jauge de fréquentation » divisée par dix. Puis une information du Canard enchaîné révélant qu’Emmanuel Macron allait bientôt offrir le siège de la présidence d’Universcience à Agnès Buzyn, son ancienne ministre des Solidarités et de la Santé – Agnès Buzyn qui souhaitait à tout prix, et de longue date, faire une « carrière politique ».

Une ministre ayant les pleins pouvoirs mais qui a voulu abandonner le gouvernement avant de perdre tous ses espoirs de devenir maire de Paris dans les conditions catastrophiques que l’on sait. Un proche d’Emmanuel Macron confie que cette médecin, hématologue de formation, ancienne présidente de différents Instituts, aujourd’hui conseillère du 17ème arrondissement de Paris serait « tout à fait légitime ». 

Le citoyen peut parier : Bruno Maquart ou Agnès Buzyn ?

A demain @jynau

Politique : le Pr Delfraissy aurait-il déjà remplacé Olivier Véran au ministère de la Santé ?

Bonjour

09/08/2020. Il se disait quelque peu lassé des multiples fonctions qu’il occupait. C’est oublié. On retrouve chaque jour ou presque dans les médias le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique chargé d’aider le gouvernement à gérer la crise sanitaire. Aujourd’hui c’est dans Le Journal du Dimanche (Anne Laure Barret).   Il annonce que le Premier ministre « devrait envoyer une note invitant les métropoles à se préparer en associant les Agences régionales de santé, les préfets et les décideurs locaux ». Une annonce et exclusivité on ne peut plus politique.

Sur une éventuelle reprise de l’épidémie «  la situation paraît contenue, mais elle reste très fragile », analyse-t-il. Une population plus jeune est actuellement touchée. « Tout l’enjeu de cet été est de convaincre celle-ci de prendre des précautions pour son entourage et pour elle-même », souligne le Pr Delfraissy opposé sur ce sujet, on le sait, au Pr Eric Caumes.

Mais la grande affaire, c’est le masque – un masque affirme-t-il, « dont le port à l’extérieur va s’imposer ». Où l’on retrouve étrangement le président du Conseil scientifique, en accord avec l’urgentiste médiatique Patrick Pelloux pour « une obligation à l’extérieur » qui « simplifierait la compréhension du message ». Et puisque nos comportements doivent changer, précisons que le Pr Delfraissy « préfère l’incitation, assortie d’un travail d’explication, à la coercition même si celle-ci est parfois nécessaire » (sic).

Transgresser la frontière entre science et politique ? 

Le gouvernement n’a pas suivi l’avis de son Conseil scientifique prônant une quarantaine pour les passagers revenant par avion en France depuis des « zones rouges » …. Il faut comprendre le gouvernement.

Dans son dernier avis le Conseil scientifique critique le manque de clarté de la stratégie gouvernementale en matière de tests ? « Il faut que le gouvernement précise bien les choses sur les objectifs des tests PCR ». Bien séparer ceux à visée diagnostique et ceux à visée de dépistage … Le gouvernement a-t-il trop tardé à rendre le masque obligatoire dans les lieux clos après avoir nié son intérêt ? « Au lieu de polémiquer, je me félicite que  cette décision ait été prise, car elle est rationnelle » répond-il.

Où l’on en vient, une nouvelle fois, à se demander pourquoi le Conseil scientifique n’a pas, déjà, pris la place de l’exécutif. Ou, pour le dire autrement, aux passionnantes questions relatives à la « République des savants » (Christophe Bonneuil) :

« L’histoire et la sociologie des intellectuels conçoivent l’intellectuel comme « un homme ou une femme qui applique à l’ordre politique une notoriété acquise ailleurs » , et l’on peut alors définir l’engagement des chercheurs comme mise en jeu dans l’espace public d’une parole dont l’autorité est liée à sa position dans le champ scientifique. Mais l’engagement public d’un scientifique ne va pas de soi aujourd’hui. Prendre parti publiquement sur un problème, n’est-ce pas déroger à la neutralité scientifique, transgresser la frontière entre science et politique ? »

Qui, sur ce thème organisera un débat entre, par exemple, Jean-François Delfraissy et Olivier Véran ?

A demain @jynau