Autisme : enquête sur des pratiques prohibées. Le Pr Montagnier pourrait-il être inquiété ?

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18/09/2020. Huit ans plus tard, rebondissement dans une affaire que l’on pensait oubliée. Et ce sur une initiative de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). L’ANSM vient ainsi d’annoncer avoir saisi le procureur de Paris quant à des pratiques de prescriptions médicamenteuses dangereuses chez des personnes autistes. L’agence en avait elle-même été informée fin 2019, via sa procédure de lancement d’alerte, par la présidente de l’association SOS Autisme, Olivia Cattan, et a, depuis, notamment recueilli des témoignages de parents et des ordonnances faisant état de ces prescriptions.

Pour la première fois le pôle santé publique du parquet a, sur ce sujet, ouvert une enquête le 11 septembre pour « mise en danger de la personne d’autrui » et « infractions tenant à la réalisation de recherches impliquant la personne humaine », annonce le ministère public. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp).

Ainsi donc « certains médecins » prescriraient de médicaments en dehors de leurs autorisations de mise sur le marché (AMM) pour traiter des enfants atteints d’autisme. « Il s’agit, en particulier, de prescriptions de médicaments anti-infectieux (antibiotiques, antifongiques, antiparasitaires et antiviraux) sur des périodes longues de plusieurs mois mais également de médicaments destinés au traitement des intoxications aux métaux lourds (chélateurs) » précise l’ANSM. Qui ajoute :

« En l’absence de données cliniques, ces médicaments, utilisés en dehors de leur AMM, ne sont pas recommandés dans la prise en charge des troubles du spectre de l’autisme par la HAS. De plus, les anti-infectieux présentent des risques de survenue d’effets indésirables en particulier lors d’une exposition au long cours. Ils peuvent se caractériser, outre les effets digestifs, par des troubles cardiovasculaires, cutanés, ainsi que par d’autres troubles spécifiques à chaque antibiotique utilisé. Par ailleurs, l’utilisation d’antibiotiques sur une durée longue va contribuer à l’émergence d’une antibiorésistance qui diminuera l’efficacité du traitement en cas d’infection avérée. »

Selon Olivia Cattan, présidente de l’Association SOS Autisme (qui s’apprête à publier un livre sur ces pratiques) une cinquantaine de médecins seraient concernés, dans la mouvance de l’association Chronimed, fondée par le controversé Pr Luc Montagnier ; des médecins qui auraient ainsi traité quelque 5 000 enfants depuis 2012. Ces recherches illégales se seraient tenues dans un institut médico-éducatif situé dans le département des Hauts-de-Seine. « On voudrait vraiment que ça aille en justice et que ces médecins soient radiés » déclare Olivia Cattan.

En 2012 le Luc Montagnier, prix Nobel 2008 de médecine pour avoir co-découvert le du virus du sida, défendait l’idée d’une « piste infectieuse » pour expliquer l’autisme. Il affirmait, vidéos à l’appui, que les antibiotiques pouvaient améliorer l’état de la majorité des enfants concernés. Dans un communiqué, SOS Autisme fait part de sa consternation, et juge « impensable qu’aujourd’hui, cet établissement n’ait été l’objet d’aucun contrôle de la part des autorités concernées ».

A demain @jynau

Didier Raoult : pourquoi une majorité de Français lui fait-elle plus confiance qu’au gouvernement ?

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17/09/2020. Le spectacle médiatique n’en finit plus, sa conclusion reste incertaine. Après des mois de mises en scène télévisées, de sombres coulisses politiques, de caricatures, d’ego chauffés à blanc, d’accusations croisées et d’invraisemblables polémiques médicamenteuses les chiffres sont là : un Français sur deux a une « image positive » du Pr Didier Raoult, microbiologiste à la tête de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection à Marseille. C’est la conclusion d’ un sondage de l’institut Harris Interactive pour la chaîne LCI publié le 16 septembre. L’enquête a été réalisée en ligne les 14 et 15 septembre 2020 sur un échantillon de 1.399 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. En voici l’essentiel :

« Plus d’un Français sur deux (52%) porte aujourd’hui un regard positif sur le Professeur Didier Raoult, quand un tiers des Français (33%) déclare en avoir une mauvaise opinion et 15% ne pas le connaitre assez ou ne pas se prononcer. Une progression de la confiance de 7 points par rapport à une précédente enquête réalisée au mois de mai, qui peut s’expliquer notamment par une légère hausse de notoriété du Professeur marseillais auprès des Français (20% ne portaient pas d’opinion sur lui dans la précédente enquête, 15% cette fois-ci)

« Cette bonne opinion est particulièrement ancrée auprès des Français âgés de 65 ans et plus (68% contre 52% pour l’ensemble des Français) et des habitants de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (64%), région où enseigne le professeur. Les sympathisants de la France Insoumise (62%) et du Rassemblement National (72%) se montrent par ailleurs plus positifs à son égard. »

Et puis ce corollaire, tout aussi édifiant : « De manière générale, quand il s’agit de prendre la parole sur l’épidémie de coronavirus, les Français ont légèrement plus tendance à faire confiance à Didier Raoult qu’au Conseil scientifique missionné par le gouvernement : 46% déclarent avoir confiance dans les prises de parole du conseil scientifique quand les allocutions de Didier Raoult suscitent la confiance de 49% des Français (et même 87% auprès de ceux qui déclarent par ailleurs avoir une bonne opinion de l’infectiologue)

Avec, pour finir, un symptôme que ce phénomène a pris des proportions que la raison ne peut plus combattre : Interrogés sur le traitement qu’ils envisageraient s’ils étaient eux-mêmes atteints par le coronavirus, 4 Français sur 10 (41%) déclarent qu’ils souhaiteraient prendre le traitement à base d’hydroxychloroquine préconisé par le Pr Didier Raoult. Les Français portant un regard positif sur Didier Raoult se montreraient majoritairement enclins à prendre ce traitement (70%), qui attire particulièrement d’ailleurs les populations qui le soutiennent le plus : les Français âgés de 65 ans et plus (53%) ou les habitants de la région PACA (53%). »

La prochaine étape du spectacle battrait des records d’audiences télévisées : le Pr Didier Raoult opposé au Pr Jean-François Delfraissy, président (aujourd’hui de plus en plus critiqué par l’exécutif) du Conseil scientifique du gouvernement. Il semble, malheureusement, que les deux champions scientifiques s’y refuseraient. Il leur reste à nous dire pourquoi.

A demain @jynau

Vaccin-Covid: une «maladie inexpliquée» conduit AstraZeneca à suspendre ses essais cliniques

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09/09/09. Hier le fait aurait volontiers été durablement passé sous silence. Aujourd’hui l’information s’impose d’emblée, au nom d’une transparence imposée – et ce avec toutes les conséquences que l’on peut d’ores et déjà imaginer.

Le puissant groupe pharmaceutique AstraZeneca a annoncé mardi 8 septembre qu’il devait faire une « pause » dans les essais cliniques de son vaccin expérimental contre le Covid-19 – et ce à cause après l’apparition d’une «maladie potentiellement inexpliquée», (sans doute un effet secondaire grave) chez un participant. Transparence ou pas, aucune autre précision n’a encore été donnée.

« Nous avons déclenché une pause dans la vaccination dans le cadre de notre processus pour permettre l’examen des données de sécurité », a déclaré au Financial Times un porte-parole d’AstraZeneca. « Il s’agit d’un contrôle de routine qui doit se produire chaque fois qu’il existe une affection potentiellement inexpliquée dans l’un des essais afin de garantir le maintien de l’intégrité de nos essais. » Les données seront bientôt revues par un comité indépendant. cette pause affecte un test lancé à très large échelle, dans une procédure de phase 3.

L’annonce a, sans surprise, provoqué une chute de l’action AstraZeneca dans les échanges officieux après la clôture de Wall Street. La firme est le partenaire industriel de l’université britannique Oxford, et leur vaccin est l’un des projets occidentaux les plus avancés, testé sur des dizaines de milliers de volontaires au Royaume-Uni, au Brésil, en Afrique du Sud – ainsi, depuis le 31 août, qu’aux Etats-Unis.

Augmenter les craintes et autres rejets vis à vis de la vaccination

«C’est une action de routine qui est requise dès qu’une maladie potentiellement inexpliquée apparaît dans l’un des essais, pendant l’enquête, afin de maintenir l’intégrité des essais», a précisé le porte-parole de la firme.

On ignore donc la nature et la gravité de cet « événement » – qui selon certains (le site Statnews) pourrait ne pas être d’une gravité particulière. C’est la première suspension connue d’un essai clinique concernant un vaccin expérimental contre l’infection par le SARS-CoV-2. Selon la durée et le résultats des investigations, cette décision pourrait avoir un impact sur le calendrier excessivement serré du développement. Elle pourrait aussi être de nature à augmenter les craintes et autres rejets vis à vis de la vaccination contre cette infection.

La veille de cette annonce le ministre de la Santé britannique avait dit espérer des résultats des essais d’AstraZeneca d’ici la fin de l’année – ou pour le début de 2021. La firme a déjà pré-vendu des centaines de millions de doses à de multiples pays – dans le cas au cas où son vaccin prouverait à la fois son efficacité et son innocuité.

« Les laboratoires pharmaceutiques s’inquiètent de la politisation de la science, qui pourrait conduire à une mise sur le marché d’un vaccin ne répondant pas aux normes habituelles de la FDA et accentuer la défiance de la population américaine, observe pour sa part Le Monde (Arnaud Leparmentier).Celle-ci était habituellement réduite à des mouvements antivaccins puissants — les Etats-Unis ont été frappés eux aussi par la résurgence mondiale de rougeole en 2019 — mais elle est plus large, en raison des craintes de manipulations politiques. Selon le New Yorker, entre un tiers et la moitié des Américains pourraient refuser le vaccin contre le Covid-19. Le ministère de la santé compte lancer une campagne publicitaire en faveur de la vaccination d’ici à novembre, avec le soutien de célébrités américaines. »

Qu’en est-il au ministère français de la santé, alors même que la France est l’un des pays qui, d’ores et déjà, compte un taux élevé d’opposants à cette vaccination ?

A demain @jynau

Le Pr Didier Raoult bientôt transformé en martyr scientifique par l’Ordre des médecins ?

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03/09/2020. C’est une nouvelle et croustillante étape dans une affaire désormais sans fin : « l’affaire Raoult ». On en trouvera l’essentiel dans Le Figaro (Cécile Thibert). Un développement symptomatique des passions et des colères générées par le comportement du microbiologiste marseillais au sein de sa communauté médicale et scientifique spécialisée.

Il faut ainsi rappeler qu’en juillet, la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) avait déposé plainte contre Didier Raoult, le plus que médiatique directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection auprès du Conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône. Sanctions encourues : du simple avertissement à la radiation définitive.

« Promotion d’un traitement qui n’a pas démontré son efficacité, diffusion de fausses informations auprès du public, graves manquements au devoir de confraternité, réalisation d’essais cliniques dont la légalité reste à démontrer… La Spilf – qui rassemble plus de 500 spécialistes des maladies infectieuses – reproche au microbiologiste d’avoir enfreint pas moins de neuf articles du code de déontologie médicale » résume Le Figaro.

Et le quotidien de détailler après avoir pris connaissance d’un argumentaire de six pages dans lequel les plaignants exposent méticuleusement les motifs. À commencer par la promotion et la prescription tous azimuts de l’hydroxychloroquine  par le chercheur marseillais depuis le mois février. «Le Pr Didier Raoult a délibérément prescrit de l’hydroxychloroquine souvent associée à de l’azithromycine à des patients atteints de Covid-19 sans qu’aucune donnée acquise de la science ne soit clairement établie à ce sujet, et en infraction avec les recommandations des autorités de santé», souligne la société savante.

Hydroxychloroquine, essai clinique et cadre légal

Pugnaces les auteurs de la plainte rappellent que le code de déontologie médicale interdit aux médecins de présenter comme «salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé». Et ce alors même que les risques, notamment cardiaques, sont bien établis (150 cas d’atteinte cardiaque liés à l’hydroxychloroquine entre janvier et mai, dont 7 décès, selon l’Agence du médicament).

De même, les médecins sont tenus de ne faire état au public que de «données confirmées», de «faire preuve de prudence» et d’avoir le «souci des répercussions de ses propos». Ce que Didier Raoult n’aurait pas respecté, selon la Spilf,  en affirmant que l’hydroxychloroquine permettait une «amélioration spectaculaire»  – et ce avant de jurer aux députés de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de l’épidémie n’avoir «jamais recommandé ce traitement»

« Les plaignants n’ont pas non plus digéré les multiples offenses du chercheur marseillais, qui a traité de «fous» ceux qui ne prescrivaient pas son traitement, avant d’insinuer que certains avaient délibérément laissé mourir des patients » ajoute Le Figaro. «Ici, à Paris, on comptait les morts, moi je comptais les positifs (…) On n’a pas soigné les gens (…) c’est un choix qui a été fait», a-t-il ainsi déclaré le 25 juin sur BFMTV.

Enfin, et c’est peut-être le plus grave, les auteurs de la plainte accusent le scientifique marseillais de ne pas avoir réalisé ses essais cliniques sur l’homme dans le cadre légal. Une enquête nationale de l’Agence de sécurité du médicament est en cours qui pourrait dépasser le seul cadre des poursuites ordinales.

Et maintenant ? La plainte argumentée doit donner lieu à une « proposition de conciliation » entre les deux parties. Si, comme on peut l’imaginer, celle-ci n’aboutissait pas, le dossier serait instruit par la chambre disciplinaire régionale, présidée par un magistrat. Une procédure qui dure habituellement près d’un an. Avant les éventuels appels. D’ici là le Pr Raoult pourra, une nouvelle fois, amplement dénoncer dans les médias la méchante vindicte professionnelle dont il fait officiellement l’objet– un phénomène qui ne pourra qu’amplifier l’aura dont ce « semi-rebelle » atypique dispose dans l’opinion comme, plus étonnant sans doute, chez une fraction de ses confrères.

A demain @jynau

Covid : Donald Trump victime du méchant complotisme vaccinal et politique de la FDA

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24/08/2010. Plus haut, plus loin, plus vite vers la débâcle ?  Le président américain Donald Trump vient d’accuser les responsables de la puissante FDA (Food and Drug Administration) de retarder le développement de vaccins contre le nouveau coronavirus. Selon lui, ils comploteraient pour qu’aucun vaccin ne soit validé avant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Pour le faire perdre !

Plus précisément Trump les a accusés, sur Twitter, de compliquer l’inscription de candidats aux essais cliniques. Le Vif précise que cette nouvelle attaque intervient après qu’un haut fonctionnaire de la FDA a déclaré qu’il démissionnerait si un vaccin venait à être approuvé avant qu’il ait été prouvé qu’il était efficace. Traduction trumpienne : « ils espèrent de toute évidence retarder la réponse jusqu’après le 3 novembre. »

Donald Trump attaque régulièrement les agences d’Etat via Twitter, les accusant de vouloir saper son autorité. Aujourd’hui la FDA s’inquiète de la pression du gouvernement Trump pour approuver à tout prix un vaccin avant les élections, même sans preuve tangible de son efficacité. A tout prix et quoiqu’il en coûte.

« Aux Etats-Unis, on peut imaginer que la FDA sera sous pression pour autoriser un vaccin américain avant les élections de novembre, prévenait au même moment dans Libération (Olivier Monot), Marie-Paule Kieny, la présidente du nouveau « Comité vaccin » français. Et il est peu probable de voir Donald Trump autoriser un vaccin chinois. Par ailleurs, les vaccins développés en Chine visent les marchés chinois et africains. S’ils déposaient une demande d’autorisation en Europe, leur dossier serait scruté, puisque les agences sanitaires n’ont pas l’habitude de travailler avec ces laboratoires. »

Tubes à essai et vie réelle

Peu après Donald Trump annonçait, le 23 août, l’autorisation en urgence de la transfusion du plasma sanguin de personnes guéries de l’infection par le SARS-CoV-2. Quelques minutes seulement avant le début de la conférence de presse du président américain, la FDA l’avait devancé en annonçant qu’elle donnait cette autorisation en urgence  – autorisation qui est de son ressort et non de celui du chef de l’Etat. On sait que la transfusion de ce plasma qui contient des anticorps vise à permettre aux malades d’éliminer plus vite le virus et de limiter les dégâts sur l’organisme. Si le traitement a déjà produit des résultats, son efficacité exacte fait encore débat. Et il présente un risque d’effets secondaires et de transmission d’agents infectieux. Donald Trump a qualifié l’annonce de « percée historique » pour le traitement du Covid-19, de nature à « sauver un nombre considérable de vies ».

Dans son annonce dimanche, la FDA a néanmoins rappelé qu’il n’existait pas, pour l’heure, de preuve formelle que l’utilisation de plasma était efficace. « Le plasma de personnes convalescentes marche probablement, même s’il faudrait le confirmer par des essais cliniques, mais pas comme traitement d’urgence pour des patients gravement atteints », prévient le Dr Len Horovitz, interne spécialisé en pneumologie à l’hôpital Lenox Hill de New York. Selon lui, il serait plus efficace s’il était administré aux tout premiers signes de la maladie, ce qui sera désormais possible en vertu de l’autorisation publiée.

Invitée ce 24 août de France Inter Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine (Paris), estime que l’on ne dispose pas de nouvelles données quant à l’efficacité de cette approche plasmatique chez les patients atteints de la forme aigüe de la maladie. Non seulement pas de « nouvelles données » mais « pas de résultats du tout ». Pour l’heure, seules quelques « petites données contradictoires »…

Quant à cette nouvelle rumeur de « l’’histoire d’un virus qui serait moins virulent, moins transmissible, moins grave », elle est selon elle «  complètement construite »» « On ne peut pas transposer dans la vie réelle ce que l’on voit dans les tubes à essai. Il n’a pas perdu de virulence, on verra ce qu’il en est dans les semaines à venir. » Ainsi la vie réelle ne serait pas reproduite à l’identique dans les tubes à essai ? Où l’on en vient, une nouvelle fois, face à tant de propos médicaux, scientifiques et politiques tenus dans les médias, à ne plus savoir que conclure.

A demain @jynau

Intermittences du spectacle : ministre de la Culture et «Reine du shopping» sur M6

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21/08/2020. Que devient Roselyne Bachelot, pharmacienne, ancienne ministre de la Santé, jeune ministre de la Culture ? Elle « jongle avec la jauge pour sauver le spectacle vivant » nous apprend Libération (Guillaume Tion). On peut le dire autrement : elle vient de prononcer ‘pour la fin de la distanciation dans les salles de concert et les théâtres, au moins pour les spectacles ‘’assis’’».

« Fini les jauges amputées de moitié et le siège vide entre les spectateurs, lesquels devront porter un masque, ajoute Libé. La ministre s’est engagée auprès de différents représentants du spectacle vivant qu’elle a rencontrés à défendre cette idée lors du prochain Conseil de défense, dont la date n’est pas encore fixée. » Attendre, donc.

Mais Roselyne Bachelot est aussi dans Le Canard enchaîné – qui nous apprend que dès le 24 août M6 lancera la nouvelle saison de ses « Reines du shopping ». Le concept n’est pas des plus complexes : quelques célébrités doivent courir les magasins pour renouveler leur garde-robe. Mais ce « en moins de vingt-quatre heures et avec un budget limité » (sic). Et la candidate « la plus stylée », désignée par un jury, reçoit un chèque (destiné à une association).

M6 précise que cette « nouvelle saison » a été enregistrée en janvier – alors qu’émergeait la pandémie de Covid. On retrouvera à cette occasion Roselyne Bachelot, souligne Le Canard, « alors cachetonneuse à LCI et à C8 » et depuis ayant rejoint les rangs du gouvernement français. Dans la bande annonce diffusée par M6, on la voit dans un grand magasin avec talons hauts, habits colorés et rouge à lèvre brillant. En sortant elle lance à la caméra, sans masque : « encore un nouveau challenge ! »

Pour tenter d’éteindre la polémique montante, Roselyne Bachelot a aussitôt répondu à ses détracteurs sur Twitter : « Cette émission a été tournée il y a plusieurs mois avant la crise pandémique et est destinée à financer une association de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Je suis fière de cet engagement », écrit la nouvelle ministre de la Culture.

Comment s’y retrouver ? « Cachetonner » : pour un artiste, courir le cachet. « Cachet » : Rétribution d’un artiste par représentation, par concert. Le cachet d’un artiste, d’un acteur, d’un musicien; toucher un cachet. Les vedettes européennes à gros cachets (Morand, New-York,1930, p. 116).

A demain @jynau

Covid : pourquoi Emmanuel Macron annonce-t-il un vaccin «dans les prochains mois» ?

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21/08/2020. Fallait-il une lueur d’espoir présidentiel dans une rentrée française qui s’annonce un peu plus que compliquée ? La voici : depuis le fort de Brégançon, lors d’une conférence de presse organisée en compagnie de la chancelière allemande Angela Merkel Emmanuel Macron a fait preuve « d’optimisme ». S’exprimant à rebours des avis les plus prudents d’une majorité des spécialistes de la discipline vaccinologique, le président de la République française a estimé qu’il existait actuellement des « perspectives raisonnables » que la France obtienne un vaccin « dans les prochains mois ».

On mesurera le flou : des « perspectives raisonnables » et « dans les prochains mois ». Sur quelles bases ? A partir de quelles informations confidentielles ? Qu’en dit son Conseil scientifique ? N’est-il ici que le porte-voix de Big Pharma ? Le citoyen ne le saura pas. Il lui reste à écouter son président de la République :

« Je le dis et c’est très important, au moment même où l’on a plusieurs vaccins qui sont en phase III, nous avons des perspectives qui sont raisonnables d’avoir un vaccin dans les prochains mois. Cela ne va pas régler les problèmes des prochaines semaines, mais des prochains mois. Nous avons amélioré la coopération européenne sur le vaccin ensemble, en associant beaucoup d’autres États et la Commission, pour d’abord encourager nos industriels qui recherchent un vaccin. Et pour nous assurer que nous aurons les capacités de les produire et les livrer à nos populations quand ils seront disponibles. »

De Brégançon jusqu’au au Vatican et à Genève

« Nos populations ? » Il n’était pas au fort de Brégançon mais à Rome. Le pape François a souhaité mercredi 19 août que les futurs vaccins contre le coronavirus ne soient pas destinés prioritairement «aux plus riches», alors que la pandémie a déjà fait «augmenter» les inégalités dans le monde.

 Le futur vaccin doit cibler d’abord «ceux qui en ont le plus besoin», a-t-il plaidé durant sa traditionnelle audience du mercredi retransmise en direct depuis sa bibliothèque privée au Vatican, afin d’éviter les rassemblements sur la place Saint-Pierre. Ecoutons-le souverain pontife :

«Comme il serait triste que le vaccin contre le Covid-19 soit donné en priorité aux plus riches! Comme il serait triste qu’il devienne la priorité d’une nation et qu’il ne soit pas destiné à tous. Et quel scandale cela serait si toute l’aide économique déployée – en majeure partie de l’argent public – servait à sauver des industries qui ne contribuent pas à l’inclusion des personnes exclues, au bien commun et à la préservation de la Création.

« La pandémie a mis en lumière la difficile situation des pauvres et la grande inégalité qui règne dans le monde. Et le virus, tout en ne faisant aucune exception entre les personnes, a rencontré sur son chemin dévastateur de grandes inégalités et discriminations. Et les a fait croître. D’une part, il est essentiel de trouver le remède à un virus minuscule mais terrible qui met le monde entier à genoux. D’autre part, nous devons guérir un grand virus, celui de l’injustice sociale, de l’inégalité des chances, de la marginalisation, du manque de protection des plus faiblesIl faut changer le monde. »

Croyant ou pas, l’auditeur appréciera-t-il les métaphores virales papales ? Croira-t-il dans le discours de la République française ? Depuis Genève, en phase avec Rome, l’OMS met en garde : « Nous devons prévenir le nationalisme vaccinal ».

A demain @jynau

Volte-face : Emmanuel Macron fait une croix sur son trop célèbre «quoiqu’il en coûte»

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20/08/2020. Sourire. Soutenir la presse en difficulté. Et décalquer le monde d’avant. Ainsi donc le citoyen devra se procurer Paris Match (numéro 3720) pour retrouver les dernières confidences d’Emmanuel et Brigitte Macron – accompagnées des « photos exclusives » du couple présidentiel en vacances dans le Var.

« Le couple présidentiel nous a ouvert les portes de sa résidence (sic) de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var). Emmanuel Macron s’est confié à Paris Match, notamment sur la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19 en France » explique l’hebdomadaire dont la gloire fut, au siècle passé, d’associer le poids (des mots) au choc (des photos).

Soupesons les mots imprimés. Ce fut, pour le président de la République « un été sur la brèche ». « Même en vacances, son emploi du temps est millimétré, surtout quand surgissent les crises et les drames, résume l’hebdomadaire. Le 11 août, il convoquait en réunion virtuelle deux conseils de défense, l’un consacré au rebond des cas de Covid-19, l’autre à la situation au Niger qui a coûté la vie à six Français. »

« Le risque zéro n’existe jamais dans une société »

Paris Match le confirme : l’accélération de la circulation du Covid en France est dans tous les esprits. Paris Match l’affirme : le président de la République veut à tout prix éviter «d’être débordé». « Les Français ont une anxiété légitime, liée au virus, que l’on doit accepter. On vit en temps réel un phénomène épidémique totalement neuf., déclare-t-il sur papier glacé. Nous devons lui donner un cadre, permettre aux scientifiques d’avancer, accélérer sur les vaccins, garantir leur accès, apporter la meilleure réponse sanitaire compte tenu de ce que l’on sait, tester, tracer, isoler, organiser nos urgences, prévenir, généraliser le port du masque lorsque c’est nécessaire.»

Question politique : Un nouveau confinement est-il possible ? «Nous avons des stratégies très localisées, comme ce qui s’est passé en Mayenne, et allant jusqu’à un reconfinement ciblé qu’on pourrait instaurer si la situation l’imposait. (…) On ne peut pas mettre le pays à l’arrêt, parce que les dommages collatéraux d’un confinement sont considérables. Le risque zéro n’existe jamais dans une société. Il faut répondre à cette anxiété sans tomber dans la doctrine du risque zéro.»

Où  l’on entend la fin de la trop célèbre et solennelle formule du « quoiqu’il en coûte » du 12 mars 2020. Cinq mois ont passé. La malencontreuse métaphore du « nous sommes en guerre » commence à être oubliée. On ne parlera pas de victoire sur un virus trop souvent anthropomorphisé. Qui a dit que le risque zéro existait ? Depuis les hauteurs et soleil du fort de Brégançon le message présidentiel est clair : nous allons, ici et là, devoir apprendre à vivre avec le virus-ennemi, passer de l’épidémie à l’endémie. Quoiqu’il en nous en coûte.

A demain @jynau

Covid – rentrée scolaire : inquiets, les pédiatres français alertent les parents et le gouvernement

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19/09/2020. C’est, au nom de la santé publique, une nouvel affrontement entre une fraction du corps médical et le gouvernement. Un affrontement que n’a pu prévenir (pourquoi ?) le Conseil scientifique en charge de conseiller le pouvoir exécutif.

« Covid-19 : les pédiatres « inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile » résume Le Monde (Pascale Santi). Dans une lettre ouverte, sept sociétés savantes de la discipline 1 préconisent notamment une vaccination accrue contre la grippe et la gastro-entérite, le recours à des tests plus rapides que les PCR et des règles plus claires face aux suspicions de cas en collectivité. Extraits :

« Les pédiatres, très rapidement, dès le mois d’avril, avaient insisté sur l’importance pour les enfants de la reprise scolaire et sur le fait que qu’ils sont moins souvent contaminés par le SARS-CoV-2, moins souvent malades et moins contaminants que les adultes. Nous avons plaidé dès la fin du confinement, pour une reprise scolaire effective précoce, fluide et maitrisée.

« Cependant, aujourd’hui, nous ne pouvons que nous montrer inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile, tant sur le plan de la prévention que de celui de la prise en charge des enfants. La persistance de la circulation du virus en France accompagnée, ces dernières semaines, d’une augmentation significative du nombre de cas dans certaines régions, rend effectivement la situation délicate et nécessite d’adopter des mesures adaptées mais raisonnables et efficaces.

« Il est certain qu’avec la rentrée scolaire et le retour en collectivité des plus petits, le risque de survenue de contamination par le SARS-CoV-2, aussi bien chez les enfants que chez les adultes qui les encadrent, est réel. Cependant, le poids sanitaire de cette rentrée pour les enfants va dépendre des mesures appliquées face au nombre élevé de situations de suspicion de la maladie en raison des symptômes très peu spécifiques, la plupart du temps engendrés par d’autres agents pathogènes viraux ou bactériens. Certes, le respect des protocoles sanitaires dans les lieux d’accueil tels que les crèches, écoles, centre de loisirs… et le renforcement des mesures d’hygiène dans la société, devraient permettre une réduction de la transmission des épidémies hivernales habituelles, mais certainement pas leurs disparitions totales, a fortiori au sein des collectivités d’enfants. »

Leur première inquiétude concerne les tests de diagnostic COVID par PCR chez l’enfant. Selon eux la pratique des prélèvements naso-pharyngés quasi-systématiques (tels qu’ils sont recommandés aujourd’hui) chez les enfants présentant une fièvre, des signes respiratoires ou digestifs « n’est pas si anodine qu’elle peut le paraître ». « Ces tests actuels naso-pharyngés, outre leur aspect désagréable et nécessairement répétitifs chez les enfants (les épisodes viraux durant la saison froide étant bien plus fréquents chez l’enfant que chez l’adulte, 6 à 8 par an chez le nourrisson), ont un rendement modeste, un coût certain et nous expose à des refus des enfants et/ou des parents » écrivent-ils. Sans parler des délais souvent non négligeables pour la réalisation du test et l’obtention des résultats diminuent leur efficacité sur le dépistage et la prise en charge des clusters.

Leur deuxième inquiétude (et non des moindres) concerne les vaccinations. Si le SARS-CoV-2 continue de circuler cet hiver, il va obligatoirement s’ajouter aux virus saisonniers habituels (VRS, grippe, rotavirus…). Des difficultés sont à prévoir pour les jeunes enfants qui sont chaque hiver, particulièrement touchés par ces virus, notamment ceux vivant en collectivité. « Nous soutenons pleinement les prises de position de l’Académie nationale de médecine visant à renforcer la vaccination contre la grippe et à généraliser la vaccination contre le rotavirus des petits nourrissons, plaident les pédiatres. En effet, la vaccination contre le rotavirus en période de pandémie de COVID-19 offrirait deux avantages supplémentaires : d’une part, ne pas alourdir la charge de soins et « le fardeau » des structures sanitaires en diminuant de façon drastique les épisodes de gastro-entérites chez les petits nourrissons, d’autre part, réduire la fréquence chez l’enfant des opportunités de suspecter une COVID-19 et ses conséquences. »  Quinze pays européens recommandent déjà le vaccin contre le rotavirus en routine, dont six des sept pays limitrophes de la France…

Leur troisième inquiétude concerne la conduite à tenir en cas de dépistage d’un sujet atteint de COVID-19 (enfant ou adulte) dans une collectivité. Bien que le risque d’infection des enfants et de transmission entre eux semble réduit, il sera très difficile d’éviter des épisodes de contamination par le SARS-CoV-2 au sein des collectivités (crèches, écoles…), préviennent-ils. Il est donc nécessaire de bien définir les mesures à prendre en cas de dépistage d’un enfant ou d’un adulte porteur du SARS-CoV2 au sein d’une collectivité. « A ce jour, les remontées que nous avons, sont pour le moins anarchiques : des écoles ou des crèches ont été fermées parfois en raison de la présence d’une seule personne présentant une PCR positive, voire même une sérologie positive sans PCR et avant toute enquête, écrivent-ils. Si des stratégies claires et précises ne sont pas définies, il nous semble que la rentrée scolaire risque d’être chaotique avec des fermetures de classes voire d’écoles non justifiées par des raisons sanitaires ou épidémiologiques et dans tous les cas fortement délétères pour les enfants et leurs apprentissages. »

Et ensuite ? Les pédiatres signataires sont bien évidemment « prêts à contribuer à la réflexion des autorités de santé et à relayer le plus efficacement possible les décisions qui seront prises ». Selon eux « la contribution de la santé scolaire à cette réflexion est naturellement indispensable ». Mais dans quel état se situe, en France, la « santé scolaire » ? On attend au plus vite les réponses des services du ministre Jean-Michel Blanquer.

A demain @jynau

1 Association française de pédiatrie ambulatoire ; Association Clinique et Thérapeutique du Val de Marne (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (Société Française de Pédiatrie) Groupe de pédiatrie tropicale (Société Française de Pédiatrie) ;  Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatriques (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe de pédiatrie générale (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe francophone de gastroentérologie, hépatologie et nutrition pédiatrique (Société Française de Pédiatrie)

Les Français seront-ils contraints et forcés de se faire vacciner, gratuitement, contre le Covid ?

Bonjour

19/08/2020. C’est un formidable ballet à contre-temps. En France, le port du masque est progressivement imposé dans tous les endroits, ouverts et clos, de la cité. Rendu obligatoire pour des raisons de « santé publique » sans pour autant être gratuit. Et sans que l’exécutif, ici, ne s’explique…. Ce n’est là qu’un début. Qu’en sera-t-il quand les premiers vaccins anti-Covid apparaîtront sur le marché français ? Et pourquoi sommes-nous tenus dans l’ignorance totale ? Le gouvernement aurait-il peur, ici comme dans l’affaire des masques, de dire tout avant de clamer son contraire ?

On imagine difficilement, en France, que ces vaccins ne seront pas pris en charge (comme presque tous les autres) par la collectivité. Toujours au nom de la « santé publique ». Mais le chef de l’Etat, Jean Castex, Olivier Véran et tout le pouvoir exécutif l’imposeront-ils comme ils imposent, aujourd’hui le port du masque ? Combien d’épidémiologistes et de spécialistes du droit et de l’éthique, combien de virologistes et de responsables politiques, combien de ministres et démocrates éclairés phosphorent-ils aujourd’hui sur le sujet ? Et combien de militants anti-vaccinaux ?  Tous disposent désormais aujourd’hui de la solution adoptée par l’exécutif australien.

L’AFP nous apprend ainsi que l’Australie devrait rendre obligatoire la vaccination de sa population contre le coronavirus, sauf exemption médicale. Information donnée ce mercredi 19 août le Premier ministre australien Scott Morrison. Ce dirigeant (conservateur) avait annoncé la veille que son pays s’était assuré d’obtenir le vaccin «prometteur» que le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca est en train de développer avec l’université d’Oxford (Royaume-Uni). Et d’expliquer que l’Australie le fabriquerait et le distribuerait gratuitement à sa population.

Désespérer de disposer d’un peu de transparence républicaine ?

Et d’ajouter, le lendemain que se faire vacciner devrait «être obligatoire, dans la mesure de ce qui peut être obligatoire».  «Il y a toujours des exemptions à la vaccination, pour des raisons médicales, mais cela devrait être la seule», a déclaré Scott Morrison à la radio 3AW de Melbourne. Sera-ce plus simple aux antipodes, sur cette île-continent ? Face aux critiques des mouvements anti-vaccin, l’homologue de Jean Castex a affirmé que les enjeux étaient trop grands pour permettre à la maladie de continuer à se propager librement. «Nous parlons d’une pandémie qui a détruit l’économie mondiale et provoqué des centaines de milliers de morts dans le monde entier», a-t-il souligné.

Le gouvernement australien estime qu’il faudrait que 95% de la population soit immunisée pour l’éradication du virus. «Nous devons apporter la réponse la plus vaste pour que l’Australie renoue avec la normale». En Australie, précise l’AFP, la vaccination contre diverses maladies comme la poliomyélite ou le tétanos est déjà obligatoire avant l’entrée à l’école. Pour autant le débat (comme ailleurs) fait rage, certains citoyens voyant dans cette obligation une négation des libertés personnelles. Et en Australie comme ailleurs les groupes antivaccins, à l’œuvre en ligne, regorgent de théories du complot et d’accusations de désinformation sur les risques.

On sait que le vaccin d’Oxford-AstraZeneca est l’un des cinq vaccins actuellement en phase 3 des essais cliniques. Il semblerait que la rumeur laisserait entendre qu’il tiendrait la corde. Mais le citoyen ne sait pas combien de contrats, d’avances, de clauses secrètes et de promesses bilatérales ont été faites pour que certains pays puissent être les « premiers » à en disposer. Les chercheurs espèrent avoir des résultats d’ici la fin de l’année. L’Australie doit néanmoins encore signer un accord final avec AstraZeneca sur le prix du vaccin, et aucun fabricant local n’a été désigné pour l’instant. Le citoyen français, lui, n’apprend rien de L’Elysée, rien de Matignon, rien de Sanofi – et il désespère : à quand un peu de transparence vaccinale, démocratique et républicaine ?

A demain @jynau

A LIRE AUSSI : « Vaccins anti-Covid : les questions auxquelles devra répondre le gouvernement » Slate.fr 7 août 2020