Autisme : enquête sur des pratiques prohibées. Le Pr Montagnier pourrait-il être inquiété ?

Bonjour

18/09/2020. Huit ans plus tard, rebondissement dans une affaire que l’on pensait oubliée. Et ce sur une initiative de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). L’ANSM vient ainsi d’annoncer avoir saisi le procureur de Paris quant à des pratiques de prescriptions médicamenteuses dangereuses chez des personnes autistes. L’agence en avait elle-même été informée fin 2019, via sa procédure de lancement d’alerte, par la présidente de l’association SOS Autisme, Olivia Cattan, et a, depuis, notamment recueilli des témoignages de parents et des ordonnances faisant état de ces prescriptions.

Pour la première fois le pôle santé publique du parquet a, sur ce sujet, ouvert une enquête le 11 septembre pour « mise en danger de la personne d’autrui » et « infractions tenant à la réalisation de recherches impliquant la personne humaine », annonce le ministère public. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp).

Ainsi donc « certains médecins » prescriraient de médicaments en dehors de leurs autorisations de mise sur le marché (AMM) pour traiter des enfants atteints d’autisme. « Il s’agit, en particulier, de prescriptions de médicaments anti-infectieux (antibiotiques, antifongiques, antiparasitaires et antiviraux) sur des périodes longues de plusieurs mois mais également de médicaments destinés au traitement des intoxications aux métaux lourds (chélateurs) » précise l’ANSM. Qui ajoute :

« En l’absence de données cliniques, ces médicaments, utilisés en dehors de leur AMM, ne sont pas recommandés dans la prise en charge des troubles du spectre de l’autisme par la HAS. De plus, les anti-infectieux présentent des risques de survenue d’effets indésirables en particulier lors d’une exposition au long cours. Ils peuvent se caractériser, outre les effets digestifs, par des troubles cardiovasculaires, cutanés, ainsi que par d’autres troubles spécifiques à chaque antibiotique utilisé. Par ailleurs, l’utilisation d’antibiotiques sur une durée longue va contribuer à l’émergence d’une antibiorésistance qui diminuera l’efficacité du traitement en cas d’infection avérée. »

Selon Olivia Cattan, présidente de l’Association SOS Autisme (qui s’apprête à publier un livre sur ces pratiques) une cinquantaine de médecins seraient concernés, dans la mouvance de l’association Chronimed, fondée par le controversé Pr Luc Montagnier ; des médecins qui auraient ainsi traité quelque 5 000 enfants depuis 2012. Ces recherches illégales se seraient tenues dans un institut médico-éducatif situé dans le département des Hauts-de-Seine. « On voudrait vraiment que ça aille en justice et que ces médecins soient radiés » déclare Olivia Cattan.

En 2012 le Luc Montagnier, prix Nobel 2008 de médecine pour avoir co-découvert le du virus du sida, défendait l’idée d’une « piste infectieuse » pour expliquer l’autisme. Il affirmait, vidéos à l’appui, que les antibiotiques pouvaient améliorer l’état de la majorité des enfants concernés. Dans un communiqué, SOS Autisme fait part de sa consternation, et juge « impensable qu’aujourd’hui, cet établissement n’ait été l’objet d’aucun contrôle de la part des autorités concernées ».

A demain @jynau

Covid reconnue maladie professionnelle ? Le gouvernement accusé de trahir la parole donnée

Bonjour

6/09/2020. C’est une nouvelle étape dans une affaire qui apparaîtra à beaucoup comme un scandale – si le non-respect de la parole donnée par l’exécutif en est un. Nous parlons ici des conditions dans lesquelles la Covid-19 pourra/pourrait, en France, être ou non reconnu comme une maladie professionnelle.

Rappel. Nous étions le 23 mars – six mois déjà. Et  nous évoquions l’incompréhensible, l’inacceptable situation faisant que le Covid-19 n’était pas, en France, reconnue maladie professionnelle chez les soignants. C’est alors qu’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé prit la parole :

«  Hier, deux nouveaux médecins, un médecin généraliste et un médecin gynécologue, ont trouvé la mort en faisant leur métier. Ils ont trouvé la mort parce qu’il était médecin. Pour ses deux confrères, j’ai une pensée particulière, qui éclaire d’une lumière dramatique la hauteur de l’engagement des soignants au service de leurs malades. Nous ne les oublierons. Nous ne les oublierons jamais.

D’autres médecins, soignants, personnes portant assistance aux plus fragiles contractent le virus chaque jour dans nos hôpitaux, dans leurs cabinets ou au domicile de leurs patients. Pour tous ces soignants qui tombent malades, je le dis : le coronavirus sera systématiquement et automatiquement reconnu comme une maladie professionnelle. C’est la moindre des choses. Il n’y a aucun débat là-dessus. » 

Trois semaines plus tard, rien, en pratique, ne semblait avoir avancé et Le Monde (Bertrand Bissuel) soulevait la question au-delà des seuls soignants : toutes les personnes qui ont été atteintes par la Covid-19 en exerçant leur métier pourront-elles bénéficier d’une prise en charge spécifique par la Sécurité sociale ? « Oui, mais pas toutes : le gouvernement semble, en effet, vouloir réserver un tel dispositif à certaines catégories, évoluant dans le monde de la santé » croyait savoir le quotidien. Or plusieurs associations et organisations syndicales plaidaient, elles, pour une approche beaucoup plus large, pour l’ensemble des salariés touchés.

 Christophe Castaner, avait ainsi exprimé le souhait qu’un traitement analogue aux soignants soit réservé aux policiers. L’Académie de médecine s’était également dite aussi favorable à ce qu’elle ne bénéficie pas qu’aux seuls personnels de santé mais aussi à ceux qui travaillent pour « le fonctionnement indispensable du pays ».

Nous sommes le 16 septembre : la Covid-19 pourra être reconnue comme une maladie professionnelle, selon un décret publié, mardi 15 septembre, au Journal officiel. Mais à des conditions beaucoup trop restrictives, selon les syndicats et plusieurs associations. Estimant ne pas avoir été entendues lorsqu’elles furent consultées, début juillet, sur le projet de texte, ces organisations accusent le gouvernement de manquer à sa parole. La CFDT est « très en colère », a menacé son numéro un, Laurent Berger, mercredi 16 septembre sur RTL. Il dénonce « une trahison par rapport à la parole publique » des ministres sur le sujet.

Résumons. En cas d’infection par le SARS-CoV-2, le système de la reconnaissance automatique s’appliquera au « personnel de soins et assimilé », ainsi qu’à d’autres catégories d’actifs (employés de laboratoire, d’entretien, etc.). Il faudra qu’ils aient travaillé « en milieu d’hospitalisation à domicile ou au sein des établissements et services » dont la liste limitative est énumérée dans le décret. Sont aussi concernés les personnes occupant des « activités de soins et de prévention » dans des « établissements d’enseignement » et ceux qui transportent des malades, « dans des véhicules affectés à cet usage ». Ils pourront bénéficier de la mesure – mais uniquement s’ils ont été touchés par une forme sévère de la maladie, « ayant nécessité une oxygénothérapie ou toute autre forme d’assistance ventilatoire ».

« Regard bienveillant pour les maladies pendant le confinement »

« Au ministère de la santé, on répond qu’il n’est pas toujours évident d’identifier la pathologie, surtout quand un test PCR n’a pas pu être réalisé au début de l’épidémie (sic), nous apprend Le Monde (Bertrand Bissuel et Raphaëlle Besse Desmoulières). En revanche, si la personne est arrivée ‘’au stade de l’oxygénothérapie, il n’y a plus vraiment de doute ‘’.»

Mais qu’en sera-t-il des autres travailleurs, salariés ou pas, qui ne relèvent pas de la reconnaissance automatique, leur requête sera examinée par un comité d’experts indépendants. Toujours au ministère de la santé, on précise « qu’un regard bienveillant sera porté pour les maladies contractées pendant la période du confinement ». Mais pour beaucoup d’associations et syndicats, la procédure s’apparentera à un véritable « parcours du combattant » conduisant à des recours en justice pour établir que les problèmes de santé résultent bien du Covid-19

Cité par Le Monde Pierre-Yves Montéléon (CFTC) évoque notamment le sort réservé aux non-soignants qui sont « au contact du public ou de produits – par exemple, ceux qui collectent des déchets ». Laurent Berger : « On est loin de ces paroles extrêmement belles qui ont été dites au moment du confinement pour glorifier ces travailleurs ».

Des travailleurs que l’on disait alors « en première ligne ». C’était quand la France était, selon le président de la République, « en guerre » contre le virus. Aujourd’hui le pouvoir exécutif déclare qu’il nous faut apprendre « à vivre avec ».

A demain @jynau

Covid, 250 euros: face à la grève du dépistage, le gouvernement va-t-il envoyer la police ?

Bonjour

16/09/2020. L’affaire restait médiatiquement régionale. Elle prend soudain une ampleur nationale et risque de diffuser – plaçant brutalementle pouvoir exécutif devant ses responsabilités. Reprenons ce que nous en dit l’AFP ? La grève dans les vingt laboratoires d’analyse biologiques Biofusion du Tarn-et-Garonne, Haute-Garonne et Lot a été reconduite ce mercredi 16 septembre. Les salariés grévistes protestent notamment contre une «prime Covid» jugée insuffisante, a-t-on appris auprès de FO.

Or les départements de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne sont classés en «zone rouge» de circulation active duvirus de la Covid-19.

C’est là une grève-symptôme : l’un des premiers mouvements de blocage dans des laboratoires de biologie médicale depuis la multiplication des tests virologiques (PCR) en France -des tests dont le nombre dépasse désormais le million par semaine dans une cacophonie sans précédent face à laquelle les autorités sanitaires sont dépassées. Corollaire : cet objectif, fixé par le ministre de la Santé Olivier Véran, est synonyme de travail à la chaîne pour les laboratoires, dont les personnels commencent à fatiguer. Et retrouvent les réflexes habituels des salariés – avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer.

Le 7 septembre, une cinquantaine de personnes s’étaient déjà rassemblées devant le siège sarthois des laboratoires Laborizon au Mans, dans le cadre d’un appel à la grève pour dénoncer les conditions de travail des salariés. Hier, soixante-dix salariés de Biofusion (entreprise membre du groupe Inovie) se sont rassemblés devant un site à Montauban, a constaté un correspondant de l’AFP. Une délégation a ensuite été reçue par la direction mais «rien de bon n’en est sorti et la grève est reconduite. Le mot d’ordre de grève a été lancé par FO, la CGT et la CFDT.

« L’entreprise avait indiqué sur son site internet être dans l’incapacité d’assurer la prise en charge des bilans de santé et des dépistages Covid-19, ‘’sur tous les sites et tous les drives’’, sauf un ‘’qui fonctionne sous réquisition de la préfecture’’ » précise l’AFP. La déléguée syndicale CFDT a quant à elle expliqué à la presse que tout était «parti de la petite prime reçue comme prime Covid», c’est «la goutte d’eau qui a fait déborder le vase». Cette prime d’un montant de 250 euros «est dérisoire comparée à l’investissement du personnel qu’ils soient coursiers, secrétaires, techniciens, infirmières», selon elle.

Explosion sociale

Les syndicats demandent le paiement d’une prime Covid de 1.000 euros «sans condition d’attribution» parce que «nous sommes, nous aussi, en première ligne». «On a demandé une augmentation de 10% de nos salaires ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie au travail parce que nous avons des effectifs qui sont toujours limite. On travaille en surcharge pratiquement tout le temps, même hors période Covid», assure la CFDT.

Plus grave peut-être, symptôme de la cacophonie et des peurs ambiantes : il y a vraiment une peur de l’agression physique après les agressions verbales. Les coups de téléphone ont été multipliés par dix. Les gens s’inquiètent, demandent à recevoir leurs résultats. Certains paniquent. «Notre plateau technique est capable de faire 1.500 tests par jour et nous sommes à 5.000. D’où le retard et l’agressivité des patients qui s’inquiètent de ne pas avoir leurs résultats en temps et en heure. (…) Pour toutes les secrétaires ou techniciens, c’est lourd à porter et très stressant» expliquent les syndicats.

Début septembre, François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB), avait alerté sur un risque d’«explosion sociale, si les personnels de laboratoires privés décidaient de se mettre en grève», rappelant qu’ils n’avaient rien obtenu lors des accords du « Ségur de la santé ». Pourquoi ?

A demain @jynau

Overdose mortelle : l’ « Uber Eats » de l’héroïne sera-t-il reconnu comme coupable ?

Bonjour

15/09/2020. On connaît le cas où le responsable d’un débit de boissons alcooliques  est accusé d’avoir laissé trop boire un client en sachant qu’il se mettra bientôt à son volant. Doit-il être reconnu responsable, coupable, en cas d’accident de la circulation ?

C’est une question proche mais comme inversée qui est aujourd’hui soulevée à Besançon. Un jeune homme âgé de 23 ans a été mis en examen et écroué après avoir vendu de l’héroïne particulièrement pure à une femme de 48 ans décédée d’une overdose – annonce faite par le procureur de la République de Besançon.

Le suspect a été mis en examen pour «trafic de stupéfiants» et «homicide involontaire». Il «livrait à domicile entre 20 à 30 clients pas jours (…) une héroïne pure à 24 %, soit trois à quatre fois plus pure que ce qu’on trouve à Besançon», a expliqué le procureur, Etienne Manteaux, lors d’une conférence de presse. «C’était l’Uber Eats des stupéfiants, un phénomène qui monte», a-t-il ajouté. Unber Eats appréciera-t-il ? Engagera-t-il une action en justice ?

Déjà condamné pour trafic de stupéfiants, le jeune homme avait été interpellé par les enquêteurs de la sûreté départementale de Besançon qui ont saisi quelque 650 grammes d’héroïne, 182 grammes de cocaïne, quelques grammes d’ecstasy et 6.000 euros en numéraire. Un complice a également été interpellé et mis en examen pour «trafic de stupéfiants». Il a été placé sous contrôle judiciaire.

« Début novembre, une femme qui sortait d’une cure de désintoxication était décédée d’une overdose. L’amie qui se trouvait avec elle et qui avait prévenu les secours avait également été victime d’une overdose, mais avait survécu, rapporte l’AFP. Elles s’étaient faites livrer de l’héroïne à domicile pendant la soirée.

Les policiers de Besançon ont remonté leurs contacts téléphoniques. Ils ont «emmagasiné beaucoup de temps d’écoute» pour finalement identifier et interpeller «cet individu, qui n’aura plus la possibilité de fournir de la drogue à un très très grand nombre de clients», a relevé la commissaire Juliette Dupoux, cheffe de la sûreté départementale de Besançon. Jusqu’à quand ? Après l’action médicale et le travail policier, la justice devra se prononcer.

A demain @jynau

A l’image de l’Allemagne, un mouvement antimasque pourrait-t-il émerger en France ?

Bonjour

13/09/2020. C’est une nouvelle salve, sévère et argumentée, contre la stratégie gouvernementale de lutte contre l’épidémie. Elle est signée, dans le Journal du Dimanche, par le Dr William Dab, ancien Directeur général de la santé – interrogé par Anne-Laure Barret. Nous y reviendrons. Pour l’heure, cette question : Le port du masque à l’extérieur est contesté, le comprenez-vous ? Réponse :

« Sur le plan épidémiologique, rien ne justifie l’obligation de le porter dehors en zone aérée et peu fréquentée. On peut penser à d’autres motifs de nature psychologique ou pédagogique, pour habituer les gens au masque. Cela s’explique, sinon des résistances vont naître, le mouvement antimasque risque de progresser. »

« Mouvement antimasque »… Hier 12 septembre, alors que la France retrouvait une fraction de ses Gilets Jaunes, plusieurs milliers d’opposants aux mesures restrictives censées freiner la propagation de la pandémie de Covid-19 ont à nouveau manifesté dans plusieurs villes d’Allemagne – mais également à Varsovie, en Pologne, samedi 12 septembre. Rien qu’à Munich, en Bavière, où était organisée pour la première fois une manifestation nationale de ce genre, 10 000 personnes ont été comptabilisées par la police, soit davantage que les 5 000 annoncées avant l’événement par les organisateurs.

Comme début et fin août lors des importantes manifestations à Berlin qui ont rassemblé quelque 40 000 personnes, les manifestants, pour la plupart non masqués (en dépit d’un arrêté de la ville de Munich exigeant le port du masque), ont dénoncé les mesures prises par le gouvernement allemand pour combattre l’épidémie due au nouveau coronavirus.

« Je suis contre ces mesures anticoronavirus parce que d’autres virologues ne sont pas écoutés, avec une couverture médiatique très biaisée », a ainsi estimé un manifestant cité par l’AFP. « D’autres villes allemandes ont également connu de tels rassemblements, comme à Hanovre où au moins 1 000 personnes ont été recensées, tout comme à Wiesbaden, rapporte l’AFP. Les manifestations allemandes de samedi se sont déroulées jusqu’à présent sans incident alors que la police est mobilisée pour éviter de nouveaux débordements. »

« Covid 1984, les droits de l’homme »

La chancelière, Angela Merkel, a déclaré le même jour « comprendre » que certains « aient du mal » face à ces restrictions, estimant que « chacun est libre de critiquer ouvertement la décision du gouvernement (…) lors de manifestations pacifiques ». « C’est un grand atout de notre Etat constitutionnel, un Etat qui ne supprime pas la liberté d’opinion, le débat public et la participation mais qui la garantit. C’est pourquoi beaucoup de gens dans le monde nous envient », a-t-elle ironisé en réponse aux manifestants parlant régulièrement de « censure ». Que dirait, sur le sujet Emmanuel Macron ?

« Apparu à Stuttgart ce mouvement organise depuis mi-avril des manifestations contre les restrictions liées au Covid-19, quelques jours avant que l’Allemagne, qui n’a jamais connu un confinement strict, ne commence à les assouplir, résume l’AFP. Ses partisans rassemblent un mélange hétéroclite de personnes se qualifiant de libres penseurs, de militants antivaccins, conspirationnistes ou encore sympathisants d’extrême droite. »

Une manifestation équivalente mais de plus petite taille a également rassemblé en début d’après-midi plusieurs centaines de personnes à Varsovie, en Pologne. Organisée notamment par l’association Stop-NOP, qui s’oppose à l’obligation vaccinale, cette manifestation, rassemblée sous les mots d’ordre « En finir avec la pandémie !, Assez de mensonges ! », s’est ouverte devant le siège du Parlement polonais. Les manifestants devaient ensuite passer par le centre de la capitale polonaise vers le siège de la télévision publique TVP qu’ils accusent de mentir sur la pandémie. Les manifestants ont notamment scandé « Assez de mensonges, assez de masques » ou « Liberté, liberté ! ». Ils ont arboré des pancartes telles que « Bill Gates en prison »« Covid 1984, les droits de l’homme », ou « Le virus de la propagande »« Nous ne permettrons plus un nouveau lockdown ! ».

Pourquoi l’Allemagne et la Pologne ? Le phénomène va-t-il prendre de l’ampleur en France ?

A demain @jynau

Castex: dégradation de la situation, quatorzaine divisée par deux. Tout reste à expliquer

Bonjour

11/09/2020. Que se passe-t-il au sommet de l’Etat ? Le Premier ministre a tenu une courte allocution, aujourd’hui, à 17 heures pour rendre compte du conseil de défense qui s’est tenu plus tôt dans la matinée. Résumons. Jean Castex a annoncé une « dégradation manifeste » de la situation épidémiologique. Et le chef du gouvernement, une nouvelle fois, d’en appeler à la responsabilité de tous et de rappeler que rien n’est fini : « le virus est là pour quelques mois encore et nous devons réussir à vivre avec »

Parmi les principales annonces : une réduction du temps de la quatorzaine, qui est ramené de 14 à 7 jours et le classement de 14 nouveaux départements en « rouge », portant le total à 42. Aucune mesure de reconfinement n’a en revanche été annoncée. Le Premier ministre a demandé au préfet des régions de Bordeaux, Marseille et de la Guadeloupe de lui faire des propositions pour endiguer une « évolution préoccupante des contaminations »

Où l’on voit qu’un effort considérable de pédagogie nécessaire reste à faire par l’exécutif. Où l’on voit aussi que ce dernier n’a pas suivi les recommandations formulées par le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique chargé par Emmanuel Macron de conseiller le gouvernement. Le gouvernement « va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles », « dans les huit à dix jours maximum » avait, le 10 septembre, ainsi publiquement déclaré le Pr Jean-François Delfraissy – irritant de ce fait le président de la République.

Or aucune « décision difficile » n’a été annoncée ce 11 septembre par le chef du gouvernement. Il reste désormais entre sept et neuf jours. Si tel n’était pas le cas on aurait la démonstration que le Conseil scientifique n’est pas (n’est plus) pleinement entendu par le pouvoir politique.

A demain @jynau

Faux certificats de virginité, gaz hilarants, stupéfiants : le nouveau plan du gouvernement

Bonjour

07/09/2020. L’heure politico-médiatique est donc à la « lutte contre l’insécurité ». Et deux membres du gouvernement s’y emploient à merveille. En témoigne un entretien fleuve donné au Parisien (Olivier Beaumont et Jean-Michel Décugis) par un tandem idéologiquement contre nature : le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin  et sa ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa. Ce duo révèle les grandes lignes de la feuille de route qu’ils présenteront mercredi 9 septembre lors du séminaire gouvernemental de rentrée. Quelques extraits suffiront pour prendre la mesure et les limites de l’entreprise.

1 La lutte contre la drogue, priorité des priorités. « La lutte contre les stupéfiants doit être l’alpha et l’oméga de toutes nos interventions. A travers ce sujet, il y a la lutte contre le crime organisé, avec la traite des êtres humains et le financement du terrorisme, mais aussi une grande mesure de santé publique. Et, bien sûr, un lien avec la lutte contre l’insécurité du quotidien. Quand on voit qu’aujourd’hui un gamin de 14 ans peut gagner plus que son père en faisant le « chouf » (le guet), il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une crise d’autorité dans notre pays.

« Il faut s’occuper de tous les trafics. Des gros réseaux jusqu’au bout de la chaîne, c’est-à-dire le consommateur. Il faut sanctionner tout le monde, y compris dans les beaux quartiers de Paris. Grâce à l’action de mon prédécesseur, nous avons tout de même saisi 34 tonnes de cannabis depuis le début de l’année, 6 tonnes de cocaïne. On doit pouvoir encore augmenter ces chiffres (…) Je n’ai pas l’esprit de capitulation. La drogue, c’est de la merde, ça finance le crime organisé, ça tue la vie de milliers de personnes et ça peut concerner toutes les familles de France. Le rôle d’un responsable politique, ce n’est pas d’accompagner tout doucement la mort d’une société.

2 L’interdiction des gaz hilarants. «  J’ai demandé à mon administration de me proposer des dispositions pour interdire purement et simplement l’utilisation des cartouches ou capsules de protoxyde d’azote. Je suis élu local, je sais que cela cause des nuisances et que cela pourrit le quotidien de nombreux Français.

3 Les certificats médicaux de virginité. « Nous allons aussi nous attaquer aux ‘’certificats de virginité’’. Certains médecins osent encore certifier qu’une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le Conseil de l’Ordre des médecins 1. On va non seulement l’interdire formellement, mais proposer la pénalisation. On va également mettre clairement dans la loi qu’aucun élu ne pourra prendre de dispositions pour favoriser l’inégalité entre les femmes et les hommes pour mettre en place des pratiques communautaires, comme réserver des horaires de piscine à un sexe plutôt qu’un autre.

4 « Ensauvagement » ? Oui, en dépit des interdits du Premier ministre, Gérald Darmanin continuera à employer ce terme. « Oui, je continue à penser qu’il y a des actes de sauvagerie, et un ensauvagement d’une partie de la société. J’ai mes propres mots, ma propre sensibilité, et j’utilise les mots de mes concitoyens de Tourcoing. Mais je respecte la sensibilité de chacun, et celle en particulier du garde des Sceaux. »

Or Eric Dupond-Moretti estime pourtant que c’est ici reprendre la sémantique du Rassemblement national… Marlène Schiappa : « Si Marine Le Pen dit que le ciel est bleu, je ne vais pas dire qu’il pleut pour me différencier (sic). Je ne fais pas de politique en fonction du RN, mais pour les gens. J’assume l’utilisation de ce terme d’ensauvagement, et personne ne peut me soupçonner d’appartenir à la droite dure. Je viens de la gauche républicaine. Marine Le Pen n’est pas notre boussole (re-sic). Tout notre combat au ministère de l’Intérieur est aussi d’empêcher sa progression. »

A quel prix ? Marlène Schiappa le sait-elle ? Si oui, elle ne le dit pas.

A demain @jynau

1 « Certificats de virginité » : ce que tout médecin se devrait de savoir quant au respect de l’intimité, Journalisme et santé publique, 3 mars 2019

Faux certificats de virginité, gaz hilarants, stupéfiants : le plan du gouvernement

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07/09/2020. L’heure politico-médiatique est donc à la « lutte contre l’insécurité ». Et deux membres du gouvernement s’y emploient à merveille. En témoigne un entretien fleuve donné au Parisien (Olivier Beaumont et Jean-Michel Décugis) par un tandem idéologiquement contre nature : le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin  et sa ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa. Ce duo révèle les grandes lignes de la feuille de route qu’ils présenteront mercredi 9 septembre lors du séminaire gouvernemental de rentrée. Quelques extraits suffiront pour prendre la mesure et les limites de l’entreprise.

1 La lutte contre la drogue, priorité des priorités. « La lutte contre les stupéfiants doit être l’alpha et l’oméga de toutes nos interventions. A travers ce sujet, il y a la lutte contre le crime organisé, avec la traite des êtres humains et le financement du terrorisme, mais aussi une grande mesure de santé publique. Et, bien sûr, un lien avec la lutte contre l’insécurité du quotidien. Quand on voit qu’aujourd’hui un gamin de 14 ans peut gagner plus que son père en faisant le « chouf » (le guet), il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une crise d’autorité dans notre pays.

« Il faut s’occuper de tous les trafics. Des gros réseaux jusqu’au bout de la chaîne, c’est-à-dire le consommateur. Il faut sanctionner tout le monde, y compris dans les beaux quartiers de Paris. Grâce à l’action de mon prédécesseur, nous avons tout de même saisi 34 tonnes de cannabis depuis le début de l’année, 6 tonnes de cocaïne. On doit pouvoir encore augmenter ces chiffres (…) Je n’ai pas l’esprit de capitulation. La drogue, c’est de la merde, ça finance le crime organisé, ça tue la vie de milliers de personnes et ça peut concerner toutes les familles de France. Le rôle d’un responsable politique, ce n’est pas d’accompagner tout doucement la mort d’une société.

2 L’interdiction des gaz hilarants. «  J’ai demandé à mon administration de me proposer des dispositions pour interdire purement et simplement l’utilisation des cartouches ou capsules de protoxyde d’azote. Je suis élu local, je sais que cela cause des nuisances et que cela pourrit le quotidien de nombreux Français.

3 Les certificats médicaux de virginité. « Nous allons aussi nous attaquer aux ‘’certificats de virginité’’. Certains médecins osent encore certifier qu’une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le Conseil de l’Ordre des médecins 1. On va non seulement l’interdire formellement, mais proposer la pénalisation. On va également mettre clairement dans la loi qu’aucun élu ne pourra prendre de dispositions pour favoriser l’inégalité entre les femmes et les hommes pour mettre en place des pratiques communautaires, comme réserver des horaires de piscine à un sexe plutôt qu’un autre.

4 « Ensauvagement » ? Oui, en dépit des interdits du Premier ministre, Gérald Darmanin continuera à employer ce terme. « Oui, je continue à penser qu’il y a des actes de sauvagerie, et un ensauvagement d’une partie de la société. J’ai mes propres mots, ma propre sensibilité, et j’utilise les mots de mes concitoyens de Tourcoing. Mais je respecte la sensibilité de chacun, et celle en particulier du garde des Sceaux. »

Or Eric Dupond-Moretti estime pourtant que c’est reprendre la sémantique du Rassemblement national… Marlène Schiappa : « Si Marine Le Pen dit que le ciel est bleu, je ne vais pas dire qu’il pleut pour me différencier (sic). Je ne fais pas de politique en fonction du RN, mais pour les gens. J’assume l’utilisation de ce terme d’ensauvagement, et personne ne peut me soupçonner d’appartenir à la droite dure. Je viens de la gauche républicaine. Marine Le Pen n’est pas notre boussole (re-sic). Tout notre combat au ministère de l’Intérieur est aussi d’empêcher sa progression. »

A quel prix ? Si elle le sait, Marlène Schiappa ne nous le dit pas.

A demain @jynau

1 « Certificats de virginité » : ce que tout médecin se devrait de savoir quant au respect de l’intimité, Journalisme et santé publique, 3 mars 2019

Covid et libertés. Que penser de celles et ceux qui manifestent contre le port du masque ?

Bonjour

06/09/2020. C’est là aussi, là encore, un symptôme à décrypter. Echos de l’AFP mandés d’Australie. Ignorant les avertissements officiels et la réglementation de santé publique, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Melbourne pour protester contre les restrictions destinées à endiguer la pandémie. Les forces de l’ordre ont arrêté près de vingt  personnes participant à cette manifestation illégale, et ont annoncé avoir dressé cent soixante amendes pour infraction à la réglementation sanitaire.

L’affaire, bien évidemment, est politique. Avant cette manifestation, Daniel Andrews, premier ministre de l’Etat du Victoria, où se situe Melbourne, avait appelé la population à rester chez elle et prévenu que le rassemblement pourrait remettre en question le scénario de fin du confinement, dont les détails étaient imminents. « Ce n’est pas prudent, ce n’est pas intelligent, c’est illégal », a-t-il déclaré devant la presse. « En fait, c’est absolument égoïste », a-t-il ajouté.

Egoïsme, vraiment ? Des rassemblements ont également eu lieu à travers l’Australie pour ce jour nommé « Jour de la liberté », et des manifestants ont été arrêtés à Sydney et Byron Bay. A Rome, en Italie, ce sont environ un millier de personnes qui ont manifesté samedi 6 septembre pour protester contre l’obligation de vacciner les enfants en âge scolaire ou celle du port de masque. « Non à l’obligation de vacciner, oui à la liberté de choix », « Pas de masque à l’école, pas de distanciation », « La liberté personnelle est inviolable » et « Vive la liberté », proclamaient des pancartes brandies par les manifestants dont la majorité ne portait pas de masque.

Méchant coup de règle sur les doigts préfectoraux

A Zagreb, plusieurs milliers de Croates se sont aussi rassemblés au même moment  pour protester contre les mesures imposées par les autorités contre le coronavirus. Depuis mi-juillet, le port du masque y est obligatoire dans les transports publics, les magasins et tous les services en contact avec des clients.

Là aussi le rassemblement a été baptisé « Festival de la liberté » par les organisateurs, des membres de la société civile pour qui les mesures gouvernementales « restreignent les droits fondamentaux et les libertés des citoyens » sans « base médicale ou légale valable », tout en imposant « la distanciation psychique et la privation de contact psychique ».

En France, pays des Droits de l’Homme tout est d’apparence plus calme. Pour l’heure on ne manifeste que par le truchement de la justice. L’État vient ainsi de faire appel des décisions des tribunaux administratifs de Strasbourg et Lyon – décisions demandant aux préfets du Rhône et du Bas-Rhin de modifier leurs arrêtés généralisant le port du masque. L’audience, nous dit l’AFP, était prévue ce dimanche à 11 heures. «Le Conseil d’État examinera la demande de l’État d’annuler les décisions en référé des tribunaux administratifs de Lyon et de Strasbourg, concernant le port obligatoire du masque sur la voie publique», a bien précisé la juridiction.

La veille cela avait été un coup de règle sur les doigts préfectoraux: la justice administrative avait enjoint à la préfecture du Bas-Rhin et à la préfecture du Rhône d’édicter de nouveaux arrêtés – et ce de manière à exclure du port du masque les lieux qui ne sont pas caractérisés «par une forte densité de population» ou«des circonstances locales susceptibles de favoriser la diffusion» du coronavirus. Les deux tribunaux, saisis par deux praticiens hospitaliers alsaciens et par l’association lyonnaise « Les Essentialistes Auvergne-Rhône-Alpes », ont également demandé aux deux préfectures de lever l’obligation du port du masque dans «les périodes horaires durant lesquelles aucun risque particulier de propagation de ce virus n’existe».

Après Berlin, Melbourne, Rome, Zabgeb, Strasbourg et Lyon … A coup sûr les premiers symptôme de révoltes citoyennes contre les exécutifs. Qui saurait prévoir la suite ?

A demain @jynau

« Ensauvagement » et « fermer le ban »: le Premier ministre dépassé par les événements

Bonjour

04/09/2020. On pensait pouvoir en rire ; cela devient une affaire qui met à mal l’autorité du Premier ministre. Cela a commencé avec la rentrée scolaire. Jean Castex demandait alors de «fermer le ban». Visés : deux de ses ministres ennemis et parmi les plus dissipés : le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux. Les deux en étaient venus aux mots – autour de celui d’«ensauvagement».

«Fermez le ban: il n’y a aucune polémique, affirmait à la presse le chef du gouvernement lors d’un déplacement scolaire à Châteauroux (Indre). Le vrai sujet, en revanche, c’est bien celui de mobiliser face à la montée des violences et de l’insécurité. La question n’est pas les mots qu’on emploie pour qualifier le phénomène, mais les actions que l’on met et que l’on va mettre en place pour y faire face. Le ministre de l’Intérieur, comme l’ensemble du gouvernement, constate effectivement qu’il y a une montée du sentiment d’insécurité et je peux vous dire la totale mobilisation du gouvernement pour y faire face. »

Peu de temps auparavant, Sur Europe 1, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait récusé «l’ensauvagement de la société» dénoncé par la droite et par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et par la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa. «L’ensauvagement, c’est un mot qui (…) développe le sentiment d’insécurité, avait-il osé déclarer. Or pire que l’insécurité, il y a le sentiment d’insécurité» qui est de l’ordre du fantasme» et est nourri par «les difficultés économiques et certains médias ».

Peu après le rappel à l’ordre du Premier ministre Gérald Darmanin récidivait. «On peut utiliser des mots différents. Personnellement, j’utilise le mot d’ensauvagement et je le réitère», déclarait-il publiquement lors d’un déplacement à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Le ban venait à nouveau d’ouvrir.

Nous nous demandions alors quelles seraient les sanctions – et pourquoi le ministre de l’Education nationale  restait coi. Or voici qu’il vient de parler. Après son collègue Éric Dupond-Moretti, c’est au tour de Jean-Michel Blanquer de récuser le terme «d’ensauvagement». «Ce n’est pas mon mot préféré, je le trouve flou (…) Par optimisme, je préfère ne pas l’utiliser. Je ne considère pas que notre société est fatalement ensauvagée , a expliqué le ministre de l’Éducation vendredi matin sur Europe 1. Je n’ai pas de fétichisme 1 sur ce mot, mais pas de tabou non plus. » Jean-Michel Blanquer n’a cependant pas nié que l’insécurité «est une réalité et un sentiment» (sic).

L’expression « d’ensauvagement », régulièrement reprise par Marine Le Pen, est devenue « radioactive » au sein du gouvernement, depuis que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’a employée dans un entretien au Figaro .  « Avec cette nouvelle prise de position de Jean-Michel Blanquer, force est de constater que ses ministres ne respectent pas la consigne » observe le quotidien. On attend, sur ce point, la position d’Emmanuel Macron.

A demain @jynau

1 Fétichisme A.− Système religieux consistant à faire de divers objets naturels ou façonnés les signes efficaces de puissances supra-humaines et à les utiliser dans des pratiques de magie. 

B.− P. anal. Attachement ou respect exagéré pour quelqu’un ou quelque chose. (Quasi-)synon. culte. « Elle a le fétichisme de l’autorité et l’horreur de toutes les indépendances » (Amiel, Journal,1866, p. 478).