Didier Raoult : pourquoi une majorité de Français lui fait-elle plus confiance qu’au gouvernement ?

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17/09/2020. Le spectacle médiatique n’en finit plus, sa conclusion reste incertaine. Après des mois de mises en scène télévisées, de sombres coulisses politiques, de caricatures, d’ego chauffés à blanc, d’accusations croisées et d’invraisemblables polémiques médicamenteuses les chiffres sont là : un Français sur deux a une « image positive » du Pr Didier Raoult, microbiologiste à la tête de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection à Marseille. C’est la conclusion d’ un sondage de l’institut Harris Interactive pour la chaîne LCI publié le 16 septembre. L’enquête a été réalisée en ligne les 14 et 15 septembre 2020 sur un échantillon de 1.399 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. En voici l’essentiel :

« Plus d’un Français sur deux (52%) porte aujourd’hui un regard positif sur le Professeur Didier Raoult, quand un tiers des Français (33%) déclare en avoir une mauvaise opinion et 15% ne pas le connaitre assez ou ne pas se prononcer. Une progression de la confiance de 7 points par rapport à une précédente enquête réalisée au mois de mai, qui peut s’expliquer notamment par une légère hausse de notoriété du Professeur marseillais auprès des Français (20% ne portaient pas d’opinion sur lui dans la précédente enquête, 15% cette fois-ci)

« Cette bonne opinion est particulièrement ancrée auprès des Français âgés de 65 ans et plus (68% contre 52% pour l’ensemble des Français) et des habitants de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (64%), région où enseigne le professeur. Les sympathisants de la France Insoumise (62%) et du Rassemblement National (72%) se montrent par ailleurs plus positifs à son égard. »

Et puis ce corollaire, tout aussi édifiant : « De manière générale, quand il s’agit de prendre la parole sur l’épidémie de coronavirus, les Français ont légèrement plus tendance à faire confiance à Didier Raoult qu’au Conseil scientifique missionné par le gouvernement : 46% déclarent avoir confiance dans les prises de parole du conseil scientifique quand les allocutions de Didier Raoult suscitent la confiance de 49% des Français (et même 87% auprès de ceux qui déclarent par ailleurs avoir une bonne opinion de l’infectiologue)

Avec, pour finir, un symptôme que ce phénomène a pris des proportions que la raison ne peut plus combattre : Interrogés sur le traitement qu’ils envisageraient s’ils étaient eux-mêmes atteints par le coronavirus, 4 Français sur 10 (41%) déclarent qu’ils souhaiteraient prendre le traitement à base d’hydroxychloroquine préconisé par le Pr Didier Raoult. Les Français portant un regard positif sur Didier Raoult se montreraient majoritairement enclins à prendre ce traitement (70%), qui attire particulièrement d’ailleurs les populations qui le soutiennent le plus : les Français âgés de 65 ans et plus (53%) ou les habitants de la région PACA (53%). »

La prochaine étape du spectacle battrait des records d’audiences télévisées : le Pr Didier Raoult opposé au Pr Jean-François Delfraissy, président (aujourd’hui de plus en plus critiqué par l’exécutif) du Conseil scientifique du gouvernement. Il semble, malheureusement, que les deux champions scientifiques s’y refuseraient. Il leur reste à nous dire pourquoi.

A demain @jynau

Covid-Ibiza  : les stars du PSG contaminées réquisitionnées par le ministre de la santé ?

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04/09/2020. L’Equipe va devoir ouvrir une rubrique virologique. Pour l’heure ses lecteurs découvrent le caractère universel des modes de contaminations, la nécessité ubiquitaire de se protéger. Le spectacle sportif est, aussi, surtout, à ce prix. « Marquinhos, qui a ressenti des symptômes depuis deux jours, a été testé positif au Covid-19 ce jeudi 3 septembre et s’ajoute à la liste des joueurs placés en quarantaine par le PSG, annonce ce matin le grand quotidien sportif. Ils étaient tous les quatre à Ibiza pendant les congés accordés par le club de la capitale. Marco Verratti, également présent sur l’île des Baléares, est quant à lui négatif. Le milieu italien avait déjà contracté le virus par le passé. »

Comment leur employeur a-t-il pu laisser ses précieux joueurs partir en « congés » à Ibiza – et ce sans obtenir qu’ils respectent les précautions élémentaires pour se protéger des contaminations ? Ce n’est pas tout : deux autres cas viennent d’être été révélés positifs dans l’effectif parisien par le PSG. « Les derniers tests PCR SarsCoV2 réalisés au sein de l’effectif du Paris Saint-Germain confirment le résultat de nouveaux cas positifs », a indiqué sur Twitter le club. Il s’agit de Keylor Navas et de Mauro Icardi.

Tout, dès lors, est bousculé – les supporters déconfinés sont désespérés. « Retardée pour cause de finale de la Ligue des champions, l’entrée du Paris-Saint-Germain dans la saison 2020-2021 de Ligue 1 risque d’être encore décalée en raison de la situation sanitaire au sein du club, explique l’AFP. Conformément au protocole sanitaire de la Ligue de football professionnel (LFP), tous ces joueurs doivent être placés à l’isolement pour quatorze jours. Cette situation sanitaire compromet le retour sur les terrains du club de la capitale, théoriquement appelé à disputer quatre rencontres de Ligue 1 en onze jours à compter du 10 septembre. »

Le club parisien phare devait théoriquement faire ses débuts dans le championnat 2020-2021 de Ligue 1 en affrontant Lens jeudi 10 septembre, avant d’affronter Marseille, le 13, Metz, le 16 et Nice, le 20. Le match contre Lens, qui devait avoir lieu le 29 août, avait été reporté à la demande du PSG consécutivement à sa finale perdue de Ligue des champions contre le Bayern Munich, le 23 août. Il s’agissait de « faire souffler » l’équipe avant de se relancer dans la compétition nationale. Aller « souffler » à Ibiza ? On en reparlera.

Conformément au protocole en vigueur les joueurs positifs au Covid-19 sont placés à l’isolement pour une durée de quatorze jours. Pendant, ce temps, les entraînements des autres joueurs s’effectuent en petits groupes, sans se croiser. A la fin du septième jour, des tests doivent être pratiqués au sein de l’ensemble du club. Les joueurs testés négatifs à cette occasion peuvent reprendre l’entraînement collectif. Les cas qui étaient positifs au préalable et qui ne le seraient plus après ces nouveaux tests, peuvent reprendre l’entraînement individuellement. Mais ce n’est qu’à partir du quinzième jour qu’ils peuvent rejoindre le collectif et reprendre la compétition.

Un protocole Covid-19 intenable. « Nous voulons que les clubs établissent des listes de 30 joueurs et que, tant qu’il y a 20 membres de l’effectif qui sont négatifs, le match soit maintenu », a déclaré Didier Quillot, le directeur général exécutif de la LFP. Cet allégement du cadre sanitaire doit toutefois être validé par les autorités gouvernementales et sanitaires, notamment le conseil interministériel médical.

Pourquoi ne pas imaginer que les contaminés d’Ibiza viennent expliquer devant leur supporteurs comment ils ont pu commettre une telle erreur ? Et encourager leurs fans à tout mettre en œuvre pour se protéger ? Une opération soutenue, sinon rémunérée, par le ministre des Solidarités et de la Santé.

A demain @jynau

Le Pr Didier Raoult bientôt transformé en martyr scientifique par l’Ordre des médecins ?

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03/09/2020. C’est une nouvelle et croustillante étape dans une affaire désormais sans fin : « l’affaire Raoult ». On en trouvera l’essentiel dans Le Figaro (Cécile Thibert). Un développement symptomatique des passions et des colères générées par le comportement du microbiologiste marseillais au sein de sa communauté médicale et scientifique spécialisée.

Il faut ainsi rappeler qu’en juillet, la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) avait déposé plainte contre Didier Raoult, le plus que médiatique directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection auprès du Conseil départemental de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône. Sanctions encourues : du simple avertissement à la radiation définitive.

« Promotion d’un traitement qui n’a pas démontré son efficacité, diffusion de fausses informations auprès du public, graves manquements au devoir de confraternité, réalisation d’essais cliniques dont la légalité reste à démontrer… La Spilf – qui rassemble plus de 500 spécialistes des maladies infectieuses – reproche au microbiologiste d’avoir enfreint pas moins de neuf articles du code de déontologie médicale » résume Le Figaro.

Et le quotidien de détailler après avoir pris connaissance d’un argumentaire de six pages dans lequel les plaignants exposent méticuleusement les motifs. À commencer par la promotion et la prescription tous azimuts de l’hydroxychloroquine  par le chercheur marseillais depuis le mois février. «Le Pr Didier Raoult a délibérément prescrit de l’hydroxychloroquine souvent associée à de l’azithromycine à des patients atteints de Covid-19 sans qu’aucune donnée acquise de la science ne soit clairement établie à ce sujet, et en infraction avec les recommandations des autorités de santé», souligne la société savante.

Hydroxychloroquine, essai clinique et cadre légal

Pugnaces les auteurs de la plainte rappellent que le code de déontologie médicale interdit aux médecins de présenter comme «salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé». Et ce alors même que les risques, notamment cardiaques, sont bien établis (150 cas d’atteinte cardiaque liés à l’hydroxychloroquine entre janvier et mai, dont 7 décès, selon l’Agence du médicament).

De même, les médecins sont tenus de ne faire état au public que de «données confirmées», de «faire preuve de prudence» et d’avoir le «souci des répercussions de ses propos». Ce que Didier Raoult n’aurait pas respecté, selon la Spilf,  en affirmant que l’hydroxychloroquine permettait une «amélioration spectaculaire»  – et ce avant de jurer aux députés de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de l’épidémie n’avoir «jamais recommandé ce traitement»

« Les plaignants n’ont pas non plus digéré les multiples offenses du chercheur marseillais, qui a traité de «fous» ceux qui ne prescrivaient pas son traitement, avant d’insinuer que certains avaient délibérément laissé mourir des patients » ajoute Le Figaro. «Ici, à Paris, on comptait les morts, moi je comptais les positifs (…) On n’a pas soigné les gens (…) c’est un choix qui a été fait», a-t-il ainsi déclaré le 25 juin sur BFMTV.

Enfin, et c’est peut-être le plus grave, les auteurs de la plainte accusent le scientifique marseillais de ne pas avoir réalisé ses essais cliniques sur l’homme dans le cadre légal. Une enquête nationale de l’Agence de sécurité du médicament est en cours qui pourrait dépasser le seul cadre des poursuites ordinales.

Et maintenant ? La plainte argumentée doit donner lieu à une « proposition de conciliation » entre les deux parties. Si, comme on peut l’imaginer, celle-ci n’aboutissait pas, le dossier serait instruit par la chambre disciplinaire régionale, présidée par un magistrat. Une procédure qui dure habituellement près d’un an. Avant les éventuels appels. D’ici là le Pr Raoult pourra, une nouvelle fois, amplement dénoncer dans les médias la méchante vindicte professionnelle dont il fait officiellement l’objet– un phénomène qui ne pourra qu’amplifier l’aura dont ce « semi-rebelle » atypique dispose dans l’opinion comme, plus étonnant sans doute, chez une fraction de ses confrères.

A demain @jynau

Un spectaculaire suicide manqué associé à l’humour d’un spécialiste du saut à l’élastique

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22/07/2020. Le permanencier rangera, au choix, cette dépêche AFP dans la rubrique « insolite » ou « faits divers ». Nous sommes ici aux frontières modernes du hasard et de la nécessité, du miracle et de la publicité. C’est dire l’intérêt que les lecteurs porteront au sujet. Les faits. Nous sommes le mardi 20 juillet dans le beau département de la Loire. Un homme de 64 ans tente de mettre fin à ses jours en sautant d’un viaduc haut d’une cinquantaine de mètres. Les pompiers sont alertés vers 08H30, selon le quotidien régional Le Progrès, par une habitante des environs du viaduc de Pélussin, entre Lyon et Saint-Étienne.

Vieux de plus d’un siècle ce pont en arc franchit la rivière Régrillon sur le territoire de la commune dont il porte le nom.  Anciennement destiné à accueillir un train appelé localement « La Galoche » ou « Le Tacot », il est désormais réservé aux piétons. Le 20 juillet, de sa terrasse où elle prenait le petit-déjeuner, « l’habitante » voit l’homme arriver en vélo avant de se jeter dans le vide.

Une équipe de pompiers du Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux, appuyée par l’hélicoptère du Samu 42, se rend alors aussitôt dans la zone escarpée à l’aplomb du point de chute, 56 mètres en contrebas du parapet. Les sauveteurs sont alors été assez surpris de découvrir que le sexagénaire est toujours en vie. En vie et conscient «car il a pu décliner son identité», précisent-ils à l’AFP. Hélitreuillé, puis héliporté jusqu’au CHU de Saint-Étienne, la victime souffre, pour l’essentiel, d’une fracture à un coude. Une prise en charge psychologique sera peut-être conseillée. Peut-être même a-t-elle déjà débuté.

Comment comprendre ? Selon les premières constatations, la chute du suicidant a été amortie par une terrasse en bois souple – une terrasse construite pour réceptionner en sécurité les adeptes du saut à l’élastique qui, chaque samedi que Dieu fait se lancent du haut du viaduc vers le vide.

Bernard Escoubet, gérant de la société «Elastic Crocodil Bungee», l’exploitant de cette activité à sensations fortes, a de fait constaté que le plancher de son installation avait été «défoncé» par l’atterrissage du sexagénaire. «On lui offrira volontiers un vrai saut à l’élastique lorsqu’il sera remis sur pied», a réagi le gérant, sans rancune et non dénué d’un humour discutable. Si l’homme accepte il appréciera le slogan publicitaire de cette entreprise qui vit du vertige et du caoutchouc : « Osez l’inoubliable ! ».

A demain @jynau

Futurs vaccins contre la Covid-19 : communiquer à tout prix, faute de pouvoir encore démontrer

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20/07/2020. Où situer ces informations dans la hiérarchie des avancées médicales ? Deux « projets de vaccins » contre la Covid-19 – l’un britannique, l’autre chinois – auraient produit une « réponse immunitaire importante » et démontré dans le même temps « leur sûreté pour les patients ». Ce sont les conclusions de deux essais cliniques distincts, publiés lundi 20 juillet en fanfare médiatique dans The Lancet.

« Le vaccin d’Oxford comme celui de CanSino sont constitués d’un adénovirus modifié, qui ne se réplique plus, ce qui les rend plus sûrs, notamment pour les patients fragiles, rapporte l’AFP reprise par de nombreux médias. Aucun des deux essais n’a enregistré d’effet indésirable grave. Les effets secondaires les plus observés ont été de la fièvre, de la fatigue et une douleur ressentie au point d’injection du vaccin. »

Grande publicité mais forte prudence : ces essais cliniques se situent encore dans une phase préliminaire (phase 1/2 et phase 2), et leur efficacité devra être établie dans un essai de phase 3, sur un nombre de participants plus important, avant que soit envisagée leur commercialisation à grande échelle. « Si notre vaccin s’avère efficace, c’est une option prometteuse, car ce type de vaccin peut être fabriqué facilement à grande échelle », a commenté Sarah Gilbert, chercheuse à l’université d’Oxford et cosignataire de la publication. Comment pourrait-elle dire le contraire ?

« Dans la foulée de la publication des résultats de son essai de phase 1 pour un vaccin contre le Covid-19, la société américaine de biotechnologies Moderna a annoncé le lancement d’un essai de phase 3. L’étude doit débuter dès le 27 juillet avec 30 000 patients aux États-Unis, alors que les conclusions de la phase 2, menée sur 600 personnes depuis mai, sont encore attendues » précisait d’autre part, il y quelques jours, Le Quotidien du Médecin (Elsa Bellanger).

Connu sous le nom de mARN-1273, le candidat vaccin, constitués des ARN messagers, a induit une réponse immunitaire chez tous les participants du premier essai. L’étude, publiée le 14 juillet dans le « New England Journal of Medicine », a porté sur 45 patients (de 18 à 55 ans), répartis en trois bras (doses de 25 μg, 100 μg et 250 μg). Les participants ont reçu deux injections à 28 jours d’intervalle et tous ont déclenché des anticorps.

Ces résultats ont été qualifiés d’« encourageants » par l’immunologiste Anthony Fauci, du National Institute of Allergy and Infectious Diseases et conseiller du président américain – qui n’a pas participé à ce travail. La phase 2, menée sur 600 patients, a débuté en mai. Les résultats n’ont pas encore été publiés. Ils ne sauraient, désormais, tarder.

A demain @jynau

Emmanuel Macron, de Villiers et le déconfinement: qui dit le faux, qui prêche le vrai ?

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10/06/2020. Que cherche-t-il ? Après avoir attaqué le Pr Jean-François Delfraissy accusé d’avoir pris le pouvoir politique, l’ancien ministre, comte et fondateur du parc du Puy-du-Fou Philippe de Villiers a fait état un désaccord entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe. Désaccord au sommet quant au  rythme du déconfinement. Selon lui chef de l’Etat estimait que son Premier ministre était plus prudent car il devait «gérer son risque pénal».

«Le 17 mai, j’ai eu une conversation avec Emmanuel Macron et je lui ai dit: ‘’pourquoi il fait ça, Philippe, pourquoi on ne déconfine pas plus vite ?’’» Il m’a dit, ‘’Philippe, il gère son risque pénal’’», a affirmé sur BFMTV  l’ancien président du parti souverainiste Mouvement pour la France.

«Il y avait un désaccord entre eux, sur le rythme du déconfinement, a poursuivi le célèbre souverainiste. Et Macron est assez amer de voir qu’Edouard Philippe est plus populaire que lui, parce que, en fait, il [Emmanuel Macron] voulait déconfiner plus vite. C’est ce qu’il m’a dit. Il m’a dit: ‘’sinon, le pays va crever’’».

L’AFP nous rappelle qu’Emmanuel Macron avait personnellement  décidé de débuter le déconfinement dès le 11 mai – plus tôt que ce que préconisait son Conseil scientifique et une partie de son entourage. Le chef de l’Etat a ensuite autorisé la réouverture du Puy-du-Fou dès le 11 juin. Une décision qu’il avait communiquée à Philippe de Villiers par un SMS ; document que le souverainiste a rendu public dans lequel il lui écrivait, parfois en majuscules: «DÉCISION prise ce matin en conseil de DÉFENSE: on commence dès aujourd’hui le travail en vue de la réouverture objectif 2 juin. Mandat est donné au préfet de commencer le travail dès aujourd’hui.»

Pourquoi des majuscules ? Que cherche Philippe de Villiers ?  Peut-être la promotion de son dernier livre dans lequel il dit exprimer sa tendresse et de son amitié pour Emmanuel Macron.

A demain @jynau

Philippe de Villiers accuse le Pr Jean-François Delfraissy d’avoir pris le pouvoir politique

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09/06/2020. Le déconfinement autorise toutes les surprises. Ainsi, ce matin, sur RTL le vicomte ancien ministre Philippe de Villiers nous parlant de sa tendresse et de son amitié pour Emmanuel Macron – tendresse et amitié qu’il exprime dans son dernier livre traitant des « Gaulois réfractaires » qui « demanderaient des comptes au Nouveau Monde » (Editions Fayard).   

« De tendresse et d’amitié oui. Parce que en réalité, Emmanuel Macron est venu au Puy du Fou en août 2016, il a découvert le Puy du Fou, […] et depuis il n’a cessé de manifester des intentions pour cette œuvre qu’il considère comme un fleuron français. 

« C’est une amitié dans la vérité, je vais être très précis. […] En même temps je lui demande de sauver le Puy du Fou, en même temps je lui demande de sauver la France. Ça va bien pour la première chose mais pas pour la seconde. »

On se souvient peut-être que « Gaulois réfractaires » est un concept forgé par Emmanuel Macon et présenté en août 2018 à Copenhague pour évoquer le peuple français 1. Emmanuel Macron, à la hauteur de la crise ?

« Ce n’est pas une question de personne, c’est plus grave que ça, ça remonte à plus loin. Quand la mort revient, la mort de masse, ou la guerre, alors les peuples se tournent vers les états, vers les nations, vers la souveraineté. »

« L’impréparation c’est simple. Depuis Maastricht, quand vous décidez de brader votre souveraineté, que vous n’êtes plus souverain […] vous n’avez plus de notion de prévoyance. C’est l’affaire des masques, c’est l’affaire des tests. »

L’articulation entre le savoir scientifique et le pouvoir politique

Et c’est ici que l’on en vient  au Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique du gouvernement – structure voulue par Emmanuel Macron et créée dans le secret le plus complet. Jean- François Delfraissy convoqué sur le pré par Philippe de Villiers :

« On a eu un confinement qui était une erreur et on a un déconfinement trop lent. Il fallait faire un confinement ciblé, comme on fait beaucoup de pays. […] Si on avait fait ça […] on aurait épargné ce qu’on va vivre maintenant : c’est la deuxième vague. Et la deuxième vague elle n’est pas sanitaire, elle est économique.  Quand le masque s’avérait nécessaire on nous a interdit d’en porter, et voilà que maintenant on nous oblige à en porter quand ce n’est plus nécessaire. C’est absurde. »

Concernant  Jean-François Delfraissy et le Conseil scientifique, ce message au président de la République et aux responsables politiques :

« On ne doit pas donner le pouvoir quand on l’a, à d’autres.  Si vous donnez le pouvoir à des médecins, à des scientifiques, ils prennent le pouvoir. Jean-François Delfraissy en fait, il a pris le pouvoir et on a vu que les scientifiques se trompaient largement autant que les hommes politiques.  C’est le conseil scientifique qui a poussé le gouvernement à décider le confinement. »

C’est là une nouvelle pièce à transmettre aux commissions d’enquête du Sénat et de l’Assemblée nationale. Un occasion, aussi, de dire toute l’importance qu’il faut ici accorder à la nature exacte de l’articulation entre le savoir scientifique et le pouvoir politique. Jean-François Delfraissy a-t-il, ici, un instant, « pris le pouvoir » ? Si oui l’a-t-il, déjà, rendu ?

A demain @jynau

1 Devant la reine de Danemark, Margrethe II, Emmanuel Macron s’était amusé, mercredi 29 août 2018, à comparer les Danois, « peuple luthérien » ouvert aux transformations, aux Français, des « Gaulois réfractaires au changement ». Evoquant son admiration pour le modèle danois de « flexisécurité », il avait alors admis que les différences culturelles entre les deux nations ne permettaient pas de le répliquer à l’identique.

Face aux nombreuses réactions critiques, le chef de l’Etat avait expliqué le lendemain au cours d’une conférence de presse en Finlande, que ces propos étaient « un trait d’humour » : « Il faut prendre un peu de distance avec la polémique et les réseaux sociaux. J’aime la France et les Français, n’en déplaise, et je l’aime dans toutes ses composantes. Je les aime, ces tribus gauloises, j’aime ce que nous sommes. »

Syndrome d’alcoolisation fœtale: Olivier Véran fera-t-il beaucoup mieux qu’Agnès Buzyn ?

Bonjour

07/06/2020 Qui, au sein du gouvernement, s’intéresse encore au syndrome d’alcoolisation fœtale ? La précieuse revue Prescrire s’intéresse à ce sujet éminemment politique qui ne passionne plus guère les médias généralistes 1. « Une étude portant sur les 28 premiers jours de vie a montré que chaque année en France, des centaines d’enfants naissent avec des troubles graves liés à la consommation d’alcool par leur mère durant la grossesse » résume Prescrire..

Contrairement à ce que certains peuvent tenir pour acquis, tout le monde ne sait pas qu’une femme enceinte qui boit de l’alcool expose son enfant à naître à des conséquences  dont la gravité augmente avec le degré d’exposition. Dans les cas les plus graves, les enfants naissent avec un syndrome spécifique :  dysmorphie faciale et  troubles neuropsychiques peu spécifiques : troubles du comportement, troubles intellectuels et de la mémoire, troubles de l’attention, difficultés d’apprentissage, difficultés scolaires ou sociales, etc.

Il existe aussi des formes dites incomplètes, sans dysmorphie faciale, mais caractérisées par des troubles d’apprentissage et d’adaptation sociale – souvent mis en évidence lors de la scolarisation. Ces formes avec troubles du développement sans dysmorphie faciale seraient dix fois plus fréquentes que les formes complètes.

Femme enceinte, cercle barré : logo souvent inconnu, toujours illisible

Contrairement à ce que certains peuvent tenir pour acquis, tout le monde ne sait pas qu’une femme enceinte qui boit de l’alcool expose son enfant à naître à des conséquences  dont la gravité augmente avec le degré d’exposition. Dans les cas les plus graves, les enfants naissent avec un syndrome spécifique :  dysmorphie faciale et  troubles neuropsychiques peu spécifiques : troubles du comportement, troubles intellectuels et de la mémoire, troubles de l’attention, difficultés d’apprentissage, difficultés scolaires ou sociales, etc.

Il existe aussi des formes dites incomplètes, sans dysmorphie faciale, mais caractérisées par des troubles d’apprentissage et d’adaptation sociale – souvent mis en évidence lors de la scolarisation. Ces formes avec troubles du développement sans dysmorphie faciale seraient dix fois plus fréquentes que les formes complètes.

Femme enceinte, cercle barré : logo souvent inconnu, toujours illisible

Et Prescrire de nous apprendre qu’une étude réalisée en France à partir de dossiers hospitaliers a retrouvé des troubles graves liés à une exposition fœtale à l’alcool chez cinq nouveau-nés hospitalisés au cours des 28 premiers jours de vie pour 10 000 naissances. « Cela représente des centaines de nouveau-nés chaque année, ajoute-t-elle. Ce type d’étude, limitée aux 28 premiers jours de vie, conduit à sous-estimer l’ampleur réelle des conséquences de l’exposition in utero à l’alcool car elle ne permet pas de recenser les enfants dont les troubles du développement sont décelés plus tard, en particulier à l’âge scolaire. »

Où l’on se souvient d’un « scoop » d’Agnès Buzyn. Nous étions en juillet 2018, une éternité. C’était sur franceinfo,  : « Un logo zéro alcool pendant la grossesse sur toutes les bouteilles ». Pour quand ? « C’est pour… je dirais … la fin de l’année … on est en train de négocier’’ ».  Agnès Buzyn précisait alors avoir « obtenu des alcooliers » qu’ils ne s’opposent pas à sa volonté : la mise en place d’un logo « qui explique bien qu’on ne doit boire aucun alcool pendant la grossesse ».

La ministre des Solidarités et de la Santé n’avait pas, alors, rappelé que cette mesure était déjà en vigueur « sur toutes les bouteilles » et ce depuis 2006 – une  décision prise par Xavier Bertrand, alors ministre de… la Santé et des Solidarités 2. Il s’agit depuis douze ans, sur tous les contenants de boissons alcooliques, d’une image minuscule tentant de montrer un profil de femme enceinte associé à un cercle barré. Un logo ou une « phrase d’information » : « La consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant ».

A l’évidence ce logo n’avait pas permis que chaque année des centaines d’enfants naissent victimes d’une exposition in utero à l’alcool. Selon les données du « baromètre santé 2017 » présentées par Santé publique France en 2018 quatre femmes sur dix disaient ne pas avoir été informées des risques de la consommation d’alcool (ou de tabac) pendant leur grossesse. Et Santé Publique France d’annoncer, alors, une nouvelle « campagne nationale auprès du public et des professionnels de santé. »

Et Agnès Buzyn d’expliquer, alors, qu’elle s’était emparée du dossier du logo ; un logo qui depuis deux ans n’a pas bougé – souvent inconnu, toujours illisible. Certains évoquent la puissance du « lobby alcoolier », ses relais dans les coulisses de l’Elysée. D’autres accusent un exécutif impuissant. On attend, ici, le ministre Olivier Véran.

 A demain

1 « Syndrome d’alcoolisation fœtale : des données françaises » Rev Prescrire 2020 ; 40 (440) : 433-434. Réservé aux abonnés. ©Prescrire 1er juin 2020

2 « ‘’Alcool zéro’’ pendant la grossesse, un nouveau logo qui existe déjà » Slate.fr 30 juin 2018.

Anakinra: après l’hydroxychloroquine, ses espoirs thérapeutiques vont-ils faire polémique ?

Bonjour

30/05/2020. Déjà, l’ouverture de France Info. Un médicament, l’anakinra (commercialisé sous la marque Kineret par la firme SWEDISH ORPHAN BIOVITRUM) initialement destiné à des maladies rhumatismales, donne des résultats « encourageants » dans les formes graves de Covid-19-  en réduisant le risque de décès et le besoin d’être mis sous respirateur en réanimation.

Jadis on se serait borné, dans les médias spécialisés, à expliquer que c’était la conclusion d’une étude française, parisienne, qui vient d’être publiée dans The Lancet Rheumatology : « Anakinra for severe forms of COVID-19: a cohort study » 1. On aurait expliqué de quoi il s’agissait. « L’anakinra neutralise l’activité biologique de l’interleukine-1alpha (IL-1alpha) et de l’interleukine-1ß (IL-1ß) par inhibition compétitive de la liaison de l’IL-1 à son récepteur de type I (IL-1RI), résume le Vidal. L’anakinra est utilisé dans la prise en charge de polyarthrites rhumatoïdes. »

Puis on aurait poursuivi. Expliquait que l’objectif, ici, était de contrer l’ « orage cytokinique », cette violente réaction inflammatoire incontrôlée observée dans les formes graves de pneumonie de la Covid-19 – phénomène qui évolue généralement vers un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) imposant l’assistance d’une ventilation artificielle avec l’utilisation de respirateur. Que ce travail a été mené via l’administration par injection sous-cutanée pendant dix jours d’anakinra à 52 patients atteints d’une forme grave de COVID-19 a permis une « réduction statistiquement significative du risque de décès et de passage en réanimation pour assistance respiratoire par ventilation mécanique ».

Brigades vérificatrices

On aurait ajouté qu’un quart des patients traités avec l’anakinra ont été transférés en réanimation ou sont décédés, contre près de 73% de ceux n’ayant pas eu cette thérapie. Que le groupe témoin avait été constitué formé de 44 patients qui avaient été auparavant pris en charge dans la même institution. Et que dans le groupe recevant l’anakinra, une diminution rapide des besoins en oxygène a été également observée au bout de 7 jours de traitement.

On aurait cité, avec l’AFP, le Pr Jean-Jacques Mourad, (service de médecine interne, Hôpital Paris Saint-Joseph, Paris) co-signataire de l’étude :  « En l’absence d’accès à des essais thérapeutiques incluant des médicaments immunomodulateurs pour nos patients, la décision (…) prise de proposer l’anakinra, selon des critères de gravité décidés de manière consensuelle et a priori, a rapidement changé le visage de la maladie en salle. Le bénéfice était palpable au quotidien. » Et ajouté qu’une douzaine d’essais cliniques explorant le blocage de la cytokine IL-1 associée au syndrome de tempête inflammatoire sont actuellement menés.

Avec cette conclusion, tirée d’un commentaire du The Lancet Rheumatology 2 : « Cette étude apporte la preuve la plus probante à ce jour que l’anakinra peut bénéficier aux patients souffrant du syndrome de tempête de cytokines associé à la Covid-19. Dans l’attente de résultats d’essais contrôlés, l’anakinra donne de l’espoir pour ceux qui sont gravement touchés par la Covid-19 ».

Mais il faut désormais compter avec les accusations du Pr Didier Raoult quant à la compromission des plus grandes revues médicales internationales, à commencer par The Lancet. Attendre, donc, l’éventuelle polémique quant à la réalité des effets annoncés de l’anakinara. Ne pas croire qu’il y a là un travail honnête et une vérité qui permet de nourrir une espérance thérapeutique. Attendre, désormais, le verdict des brigades vérificatrices.

A demain @jynau

1 « Anakinra for severe forms of COVID-19: a cohort study » Thomas Huet, Hélène Beaussier, Olivier Voisin, Stéphane Jouveshomme, Gaëlle Dauriat, Isabelle Lazareth, Emmanuelle Sacco, Jean-Marc Naccache, Yvonnick Bézie, Sophie Laplanche, Alice Le Berre, Jérôme Le Pavec, Sergio Salmeron, Joseph Emmerich, Jean-Jacques Mourad, Gilles Chatellier, Gilles Hayem (Hôpital Paris Saint-Joseph, Paris, Hôpital Marie Lannelongue, Université de Paris, INSERM, Hôpital Européen Georges-Pompidou)

2 « Coronavirus is the trigger, but the immune response is deadly ». Commentaire signé  Randy Q Cron Children’s of Alabama, Division of Rheumatology, University of Alabama at Birmingham).

Hydroxychloroquine : premières surprises chiffrées de sa consommation post-médiatisation

Bonjour

06/05/2020. Revenons sur cette étude originale de pharmaco-épidémiologie  1 menée conjointement par l’Agence nationale française de sécurité du médicament (ANSM) et par la Caisse nationale française d’Assurance maladie. Nous avons vu qu’elle portait sur la dispensation de médicaments remboursés sur ordonnance en pharmacie d’officine depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en France. Réalisée à partir des données nationales de remboursement de l’Assurance Maladie elle avait notamment pour objectif de caractériser les comportements de consommation des Français vis-à-vis des médicaments prescrits – que ces médicaments soient en lien ou non avec le Covid-19 –  dans le contexte particulier du confinement décidé et imposé par le gouvernement français.

Il n’est pas inintéressant, dans ce contexte, de se pencher sur le chapitre « Chloroquine/Hydroxychloroquine ». Voici des extraits de ce document dont les auteurs disent observer « une augmentation du nombre de personnes avec délivrance sur ordonnance de Chloroquine/Hydroxychloroquine : à partir de fin février pour la chloroquine et à partir de la semaine 10 pour l’hydroxychloroquine.

« Cette augmentation était de 21% en semaine 10 pour atteindre 62% et 145% en semaine 12 et 13. La délivrance de chloroquine était marquée par un pic autour du 25 au 28 février en passant de moins de 50 personnes par jour à plus de 450. Cela faisait suite à la médiatisation de ce traitement potentiel.

« Les délivrances d’hydroxychloroquine ont été tardives mais plus massives que celles de chloroquine. Ainsi le pic de délivrance sur ordonnance était le 18 mars avec près de 5 000 personnes avec délivrance le même jour pour le seul régime général. Ce pic concernait surtout des personnes déjà traitées par hydroxychloroquine pour des pathologies de type lupus ou polyarthrite rhumatoïde (stockage par peur de manquer après les annonces médiatiques d’un potentiel effet de l’hydroxychloroquine mais aussi des traitements débutés en lien avec le Covid-19).

Sociologie et pharmacie, médecine et médiatisation.

« Nous estimons à environ 41 000 le nombre de personnes supplémentaires ayant acquis sur ordonnance un traitement d‘hydroxychloroquine (ou plus rarement de chloroquine) sur les semaines 12 à 16 de 2020, écrivent les auteurs. La population nouvellement sous hydroxychloroquine (population incidente) était relativement jeune, 62% de moins de 60 ans avec 57% de femmes et globalement plus favorisée socialement avec plus de 30% des personnes résidant dans les 20% des communes les plus favorisées. »

 Il existait de fortes disparités géographiques ; c’est à La Réunion que la chloroquine était la plus prescrite (en instauration 46,0 pour 100 000) par habitant (vs 9,4 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 7,3 pour l’Îlede-France). En terme de prescription d’hydroxychloroquine la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (47,1 pour 100 000) était la première devant la région Île-de-France (35,8 pour 100 000). Le Grand Est, particulièrement atteint par l’épidémie, se situait juste dans la moyenne pour les prescriptions d’hydroxychloroquine (24,9 pour 100 000).

À l’échelle départementale les dix départements ayant le taux de délivrance d’hydroxychloroquine le plus élevé étaient Paris (64,2 pour 100 000), les Bouches-du-Rhône (57,5 pour 100 000), le Var (41,4 pour 100 000), les Hauts-de-Seine (41,2 pour 100 000),le Territoire de Belfort (40,7 pour 100 000), la Corse-du-Sud (39,4 pour 100 000), le Val-de-Marne (36,1 pour 100 000), les Pyrénées-Orientales (35,1 pour 100 000), le Cantal (33,6 pour 100 000) et la Martinique (32,9 pour 100 000).

Les départements ayant les taux de délivrance d’hydroxychloroquine les plus faibles (moins de 15 pour 100 000) se situaient dans départements ruraux peu denses plutôt dans l’Ouest de la métropole, et en Guyane. Il s’agissait de la Mayenne (10,5 pour 100 000), la Guyane (12,4 pour 100 000), Manche (12,6 pour 100 000), la Vienne (12,6 pour 100 000), l’Ille-et-Vilaine (12,8 pour 100 000), les Deux-Sèvres (12,9 pour 100 000), la Loire-Atlantique (13,7 pour 100 000), le Lot (13,9 pour 100 000), les Côtes-d’Armor (14,1 pour 100 000) et l’Indre (14,7 pour 100 000).

Voilà un précieux matériel pour qui s’intéresse à la sociologie et à la pharmacie, à la médecine et à la médiatisation. Il sera aussi du plus grand intérêt, d’observer l’évolution de ces données chiffrées au lendemain des premiers résultats des études cliniques contrôlées.

A demain @jynau

1 « Usage des médicaments de ville en France durant l’épidémie de Covid-19 – point de situation après 5 semaines de confinement (jusqu’au 19 avril 2020). Etude pharmaco-épidémiologique à partir des données de remboursement du SNDS » Dr Alain Weill , Jérôme Drouin, David Desplas, Francois Cuenot, Dr Rosemary Dray-Spira, Pr Mahmoud Zureik