Politique. La «5G» au pays des Lumières, des Amish et des ascenseurs pornographiques

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16/09/2020 Sont-ce les toujours les médias qui rabaissent les débats ? Au lendemain de la publication, dans Le Journal du dimanche, d’une tribune d’élus écologistes et de gauche réclamant un moratoire sur le déploiement de la 5G en France, Emmanuel Macron a pris la parole. Cette tribune était signée par 70 élus de gauche et écologistes, dont le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon et le député européen (Europe Ecologie-Les Verts) Yannick Jadot.

Le Président de la République s’est insurgé, lundi 14 septembre, contre des responsables qui « estiment qu’il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile ». « Je ne crois pas au modèle Amish », a-t-il plaisanté. Les Amish, ces anabaptistes d’origine suisse apprécieront-ils cette méchante pique 1 ?

« La France est le pays des Lumières, c’est le pays de l’innovation. On va tordre le cou à toutes les fausses idées. » Le choix de la 5G, « c’est le tournant de l’innovation », a insisté le chef de l’Etat devant une centaine d’entrepreneurs de la « French Tech » réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée. On appréciera le rapprochement que fait le président entre le « pays des Lumières » et le retour à la « lampe à huile » (pourtant en usage au temps de Voltaire).

En charge de développer la pensée présidentielle, Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique, a donné un entretien au Monde (Vincent Fagot). Il y soutient que la 5G est « indispensable à la France ». Extraits :

« Soyons très clair : il y a des interrogations chez certains de nos concitoyens. Elles sont légitimes et nous devons y répondre méthodiquement, en nous fondant sur ce que nous dit la science. Or, l’ensemble des agences sanitaires des pays du monde entier, dont l’Anses [l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail], ont toujours indiqué qu’il n’y avait pas à ce jour de raison de penser que la 5G représentait un risque supplémentaire par rapport à la 4G ou aux autres radiofréquences, pour lesquelles la France possède des normes de protection parmi les plus élevées du monde 2 .»

Que répond-il, le secrétaire d’Etat au maire hyper-écologiste de Grenoble, Eric Piolle, pour qui la 5G ne sert « qu’à regarder du porno dans les ascenseurs » ? « Ces propos reflètent une méconnaissance étonnante pour un ingénieur et un mépris des Français qui ne sert en rien l’environnement » estime Cédric O.

La question, complexe, aurait pourtant mérité de plus longs dégagements. Pourquoi les ascenseurs ? Sont-ce les médias qui rabaissent les débats ?

A demain

1 La première règle Amish est : « Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ».

2 C’est à dire vrai un tout petit peu plus compliqué : Nau J-Y, « On peut être raisonnablement inquiet face à la « 5G ». Voici pourquoi », Revue Médicale Suisse 2020; volume 16. 380-381

Faux certificats de virginité, gaz hilarants, stupéfiants : le nouveau plan du gouvernement

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07/09/2020. L’heure politico-médiatique est donc à la « lutte contre l’insécurité ». Et deux membres du gouvernement s’y emploient à merveille. En témoigne un entretien fleuve donné au Parisien (Olivier Beaumont et Jean-Michel Décugis) par un tandem idéologiquement contre nature : le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin  et sa ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa. Ce duo révèle les grandes lignes de la feuille de route qu’ils présenteront mercredi 9 septembre lors du séminaire gouvernemental de rentrée. Quelques extraits suffiront pour prendre la mesure et les limites de l’entreprise.

1 La lutte contre la drogue, priorité des priorités. « La lutte contre les stupéfiants doit être l’alpha et l’oméga de toutes nos interventions. A travers ce sujet, il y a la lutte contre le crime organisé, avec la traite des êtres humains et le financement du terrorisme, mais aussi une grande mesure de santé publique. Et, bien sûr, un lien avec la lutte contre l’insécurité du quotidien. Quand on voit qu’aujourd’hui un gamin de 14 ans peut gagner plus que son père en faisant le « chouf » (le guet), il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une crise d’autorité dans notre pays.

« Il faut s’occuper de tous les trafics. Des gros réseaux jusqu’au bout de la chaîne, c’est-à-dire le consommateur. Il faut sanctionner tout le monde, y compris dans les beaux quartiers de Paris. Grâce à l’action de mon prédécesseur, nous avons tout de même saisi 34 tonnes de cannabis depuis le début de l’année, 6 tonnes de cocaïne. On doit pouvoir encore augmenter ces chiffres (…) Je n’ai pas l’esprit de capitulation. La drogue, c’est de la merde, ça finance le crime organisé, ça tue la vie de milliers de personnes et ça peut concerner toutes les familles de France. Le rôle d’un responsable politique, ce n’est pas d’accompagner tout doucement la mort d’une société.

2 L’interdiction des gaz hilarants. «  J’ai demandé à mon administration de me proposer des dispositions pour interdire purement et simplement l’utilisation des cartouches ou capsules de protoxyde d’azote. Je suis élu local, je sais que cela cause des nuisances et que cela pourrit le quotidien de nombreux Français.

3 Les certificats médicaux de virginité. « Nous allons aussi nous attaquer aux ‘’certificats de virginité’’. Certains médecins osent encore certifier qu’une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le Conseil de l’Ordre des médecins 1. On va non seulement l’interdire formellement, mais proposer la pénalisation. On va également mettre clairement dans la loi qu’aucun élu ne pourra prendre de dispositions pour favoriser l’inégalité entre les femmes et les hommes pour mettre en place des pratiques communautaires, comme réserver des horaires de piscine à un sexe plutôt qu’un autre.

4 « Ensauvagement » ? Oui, en dépit des interdits du Premier ministre, Gérald Darmanin continuera à employer ce terme. « Oui, je continue à penser qu’il y a des actes de sauvagerie, et un ensauvagement d’une partie de la société. J’ai mes propres mots, ma propre sensibilité, et j’utilise les mots de mes concitoyens de Tourcoing. Mais je respecte la sensibilité de chacun, et celle en particulier du garde des Sceaux. »

Or Eric Dupond-Moretti estime pourtant que c’est ici reprendre la sémantique du Rassemblement national… Marlène Schiappa : « Si Marine Le Pen dit que le ciel est bleu, je ne vais pas dire qu’il pleut pour me différencier (sic). Je ne fais pas de politique en fonction du RN, mais pour les gens. J’assume l’utilisation de ce terme d’ensauvagement, et personne ne peut me soupçonner d’appartenir à la droite dure. Je viens de la gauche républicaine. Marine Le Pen n’est pas notre boussole (re-sic). Tout notre combat au ministère de l’Intérieur est aussi d’empêcher sa progression. »

A quel prix ? Marlène Schiappa le sait-elle ? Si oui, elle ne le dit pas.

A demain @jynau

1 « Certificats de virginité » : ce que tout médecin se devrait de savoir quant au respect de l’intimité, Journalisme et santé publique, 3 mars 2019

Eau bénite : pourquoi une aide- soignante en réanimation droguait-elle ses collègues ?

Bonjour

02/09/2020. Pourquoi ? L’affaire est rapportée par L’Est Républicain (Philippe Piot) : « Pour les infirmières et les aides-soignantes du service de réanimation de l’hôpital Nord Franche-Comté, l’affaire est entendue. Pour elles, il est évident qu’elles ont été droguées à leur insu par une de leurs collègues, sans doute pendant plusieurs mois .»

Tout aurait commencé en juin 2019, lorsqu’une aide-soignante du service de réanimation a fait un malaise à l’hôpital. Il s’est avéré qu’elle était ivre. Ses collègues ont ramassé son sac. Elles y ont découvert des seringues prêtes à l’emploi. « On a alors fait le rapprochement », explique une autre soignante, d’autant qu’au même moment l’actualité braquait ses projecteurs sur l’affaire spectaculaire du Dr Frédéric Péchier, anesthésiste à Besançon.

« Depuis plusieurs semaines, plusieurs mois parfois, elles étaient plusieurs, dans le service, à constater une somnolence, un mal-être, rapporte encore le quotidien régional. Certaines se sont endormies au volant de leur voiture, en repartant du travail, se causant de belles frayeurs. ‘’J’avais les jambes qui flageolaient. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’étais patraque tout le temps. Impossible de faire le moindre effort ‘’, raconte une membre du service réa. Des burn-out voire des accidents ischémiques transitoires (AVC) ont été suspectés chez d’autres avec des symptômes qui allaient et venaient. »

Silence à la direction de l’hôpital Nord Franche-Comté

Une constante toutefois : une fois revenues plusieurs jours à la maison, tout allait toujours mieux. « On a commencé à comprendre lorsqu’on a su pour les seringues. On a croisé les dates où on se sentait mal avec le planning du service et il a fallu se rendre à l’évidence : à chaque fois que cela se produisait, il y avait toujours la même personne de service, explique ce membre du service. Elle travaillait à différents horaires avec des gens différents. C’était facile de recouper ».

« Plusieurs membres de l’équipe décident alors d’installer un téléphone portable pour filmer le réfrigérateur où se trouvaient les bouteilles des boissons des soignantes, raconte L’Est Républicain. L’enregistrement vidéo est édifiant. ‘’On y voit une aide-soignante de notre équipe ouvrir nos bouteilles et y verser un liquide à l’aide d’une seringue’’, résume une des victimes qui précise : « Il paraît que lorsqu’elle a été interrogée, elle a dit que c’était de l’eau bénite pour nous protéger… »

Pour ses collègues cette aide-soignante était quelqu’un de prévenant, de très compétent dans son travail, très rigoureuse. Proche de la retraite, elle été rapidement exclue de la fonction publique et ne faisait plus partie du service en septembre 2019. Une dizaine de plaintes ont été déposées. Pour l’heure sans effets visibles. Contacté à plusieurs reprises par Le Quotidien du Médecin, l’hôpital Nord Franche-Comté n’a pas donné suite. Nul ne semble savoir s’il s’agissait bien d’eau bénite.

A demain @jynau

Pourquoi ne pas choisir son soignant selon la «couleur de sa peau»? On attend Olivier Véran

Bonjour

11/08/2020. C’est une première ; une première « communautaire » qui soulève quelques sérieuses questions politiques et impose une réponse, au plus vite, du gouvernement. L’affaire vient (fort heureusement) d’être prise en compte par le Conseil national de l’Ordre des médecins et l’Ordre national des infirmiers.  Cœur du sujet : « la constitution d’annuaires de professionnels de santé communautaires ».

En clair des listes de « soignants classés selon leur couleur de peau » ont été diffusées sur Internet et les réseaux sociaux ces derniers jours. Symptôme :  la polémique déclenchée il y a quelques jours par une annonce du collectif anti-raciste « Globule Noir » sur Twitter : « Nous recherchons une infirmière à domicile racisée pour des soins dans le 13e arrondissement de Paris » ; une annonce suivie de la publication de médecins « noirs », mises en ligne par le collectif « Globule noir » – une initiative aussitôt dénoncée par la Licra comme l’expliquait L’Obs il y a quelques jours. La Licra qui dénonce ici la « folie identitaire » .

D’un côté ceux qui ne voient ici qu’une communautarisation de la médecine et une dérive racialiste. De l’autre ceux qui font état des difficultés rencontrées, parfois, dans leurs relations avec certains membres du corps des soignants – et ce du fait de leur « couleur de peau » ou de leurs convictions religieuses.

« Sirènes du communautarisme »

Les deux Ordres disent « ne pouvoir  que s’élever contre cette initiative, qui va à l’encontre des principes fondamentaux de nos professions mais aussi de notre République ». Ecoutons-les :

« Engagés au service de la population, les professionnels de santé ont prêté serment de soigner avec le même dévouement et la même abnégation, quelles que soient les origines, la couleur de peau, la situation sociale ou les orientations religieuses, philosophiques ou sexuelles de leurs patients. Ils les écoutent, les examinent et les prennent en charge dans le respect de chacun, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions.

« L’Ordre des médecins et l’Ordre des infirmiers ne peuvent accepter que de telles accusations de racisme soient portées à l’encontre des soignants, attentant à leur honneur et jetant le discrédit sur leurs professions. Tout comme ils ne peuvent accepter que la santé, pilier de notre pacte social, soit soumise aux sirènes du communautarisme et de la division, dans une période où notre société se doit, plus que jamais, d’être unie. »

 C’est pourquoi les deux Ordres se réservent le droit d’engager toute action permettant de mettre fin à ces pratiques contraires aux principes de la profession et du droit. Ils saisiront également le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, et la CNIL à ce sujet. Et pour dire la vérité on s’étonne qu’Olivier Véran et le gouvernement demeurent, ici, étrangement silencieux. Jusqu’à quand ?

A demain @jynau

Voici donc le temps venu des vraies-fausses blouses blanches et de la grande décadence

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29/07/2020. On pourrait en rire. Ou s’interroger : où sommes-nous et jusqu’où descendre ? « Je nous vois comme de vieux Romains à la fin du Ve siècle, qui témoignaient dans certains textes d’une impression de déliquescence, comme si tout foutait le camp, explique  le philosophe Jean-Luc Nancy dans Libération, Comme si aucune valeur ni aucun ordre ne résistaient plus au temps qui vient. Au même moment, le christianisme se développait et qui au fond n’était pas autre chose qu’une réponse à l’angoisse qui saisissait l’époque. Une nouvelle société allait se constituer, mais cela a pris des siècles. »

Et Nancy d’estimer que non, « le progrès » n’est plus une « valeur refuge » et que le monde est fragile, au bord d’un « changement civilisationnel ».

Une preuve ? « Le 27 juillet, plus de 17 millions de personnes ont cliqué sur une vidéo de médecins en blouses blanches qui expliquent devant la Cour suprême des États-Unis que l’hydroxychloroquine et le zinc guérissent du Covid-19 et que le port du masque est inutile » rapporte Slate.fr (Claire Levenson).

On peut y voir la médecin et pasteure Stella Immanuel qui (elle aussi) déclare avoir guéri plus de 350 personnes atteintes du coronavirus. Le président Donald Trump a retweeté cette vidéo. Puis, comme on sait, le 28 juillet, Facebook, YouTube et Twitter ont effacé ce contenu et déclaré qu’il constituait une violation de leurs règles en matière de désinformation sur le coronavirus (qui a fait plus de 150.000 morts aux États-Unis- 1592 décès supplémentaires en 24 heures).

Incubes et succubes êtes-vous là ?

Stella Immanuel, donc. «  Le discours de cette médecin qui fait l’apologie de l’hydroxychloroquine montre à quel point la droite américaine a sombré dans l’obscurantisme, explique Slate.fr. En effet, Stella Immanuel, qui est décrite dans les cercles trumpiens comme ‘’une défenseure de la vérité’’ croit, entre autres, que les homosexuel·les vont en enfer et que des scientifiques sont en train de créer un vaccin qui rendra les gens athées.

Stella Immanuel : à Houston au Texas, son cabinet médical est signalé par une pancarte indiquant un «centre de ressources chrétiennes» proposant «prières, délivrance, soutien psychologique, librairie et cadeaux». Elle dispose d’une une licence pour exercer la médecine dans son État. Selon elle, des démons qui hantent les rêves érotiques des femmes sont la cause de nombreux problèmes gynécologiques (elle évoque le sperme de démon). Elle pense aussi que le gouvernement américain a été infiltré par des reptiliens et que les médecins utilisent de l’ADN d’extraterrestres pour certains traitements – source de chimères hommes-démons.

Interrogé lors d’une conférence de presse le 28 juillet, Trump a déclaré que Stella Immanuel était «très impressionnante». Et à la suite d’un article du Daily Beast qui détaillait ses théories, Stella Immanuel a fait la promotion de ses services sur Twitter: «Le Daily Beast a très bien résumé notre ministère de la délivrance et a bien décrit les incubes et les succubes. Merci au Daily Beast. Si vous avez besoin d’être libéré de ces esprits. Contactez-nous.»

L’hydrocychloroquine ? Après les éloges venus de Marseille, au-delà des incubes  (démons mâles qui prennent corps pour abuser sexuellement d’une femme endormie) et des succubes (équivalents féminins) ce médicament est devenu le favori des anti-systèmes et, aux Etats-Unis, de la droite trumpiste qui chaque jour s’éloigne un peu plus de la raison. Et Marseille ne répond plus …

A demain @jynau

Idéologie et PMA : mais pourquoi diable le gouvernement refuse-t-il d’autoriser la «ROPA»?

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27/07/020. « Le grand projet sociétal du quinquennat » est de retour. Neuf mois (sic) après son adoption en première lecture à l’Assemblée nationale, bioéthique et PMA pour toutes sont aujourd’hui de retour dans l’Hémicycle. Idéologies, références à la religion catholique et noms d’oiseaux garantis.

On se souvient de la clef de voûte du projet de loi : l’ouverture des techniques de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. Au choix, une dangereuse régression anthropologique ou, à l’inverse, le droit enfin offert aux femmes fécondes qui souhaitent pouvoir procréer sans devoir avoir recours à des relations sexuelles avec un homme. Jusqu’ici, en France, au nom de la médecine et de la thérapeutique  seuls les couples hétérosexuels stériles (ou hypofertiles) pouvaient avoir accès à ces techniques.

A dire vrai « le grand projet sociétal du quinquennat » aurait pu attendre ; après la crise sanitaire liée au Covid-19, la mobilisation de plusieurs députés de la majorité et de la gauche aura été nécessaire pour que le projet de loi soit inscrit à l’agenda parlementaire avant l’été. Désormais, après le départ d’Agnès Buzyn vers d’autres cieux et le remaniement gouvernemental on retrouvera, pour défendre la position du gouvernement, les ministres de la Santé Olivier Véran, de la Justice Eric Dupond-Moretti et de l’Enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal.

Prise en charge intégrale des actes par la Sécurité sociale

Le texte a déjà bourlingué : voté par l’Assemblée nationale en première lecture le 15 octobre 2019, il a ensuite été discuté et nettement amendé par les sénateurs, qui l’ont adopté le 4 février. « Lors des travaux en commission qui ont eu lieu début juillet, les députés ont sans surprise rétabli dans les grandes lignes leur version, et ont ajouté quelques modifications, résume Le Monde (Solène Cordier). Ainsi, sur la PMA, ils ont réintroduit la prise en charge intégrale des actes par la Sécurité sociale, quel que soit le profil des patientes, contrairement aux sénateurs qui l’avaient limitée aux cas relevant d’une infertilité pathologique –  ce qui excluait de fait les nouvelles candidates (femmes seules et couples de lesbiennes) (…) Au cours des trente-sept heures de discussion, l’examen d’amendements sur l’ouverture de la PMA aux personnes transgenres, et la PMA post-mortem, avec les gamètes d’un conjoint décédé, a aussi occasionné de vifs débats. Ils ont finalement été rejetés. »

Mais il y a aussi, plus troublant : les députés se sont montrés favorables (et ce contre l’avis du gouvernement) à l’acceptation de la méthode « ROPA » (réception d’ovocytes de la partenaire) ; ce procédé, autorisé notamment en Espagne, consiste à permettre qu’au sein d’un couple de femmes, l’une mène une grossesse en portant l’ovocyte fécondé de l’autre. La pratique croisée peut aussi être réalisée.

On sait que plusieurs associations LGBT voient là une manière de partager la conception de l’enfant. Le gouvernement, et notamment Olivier Véran, défavorable au procédé, devrait tenter de le faire supprimer en séance 1. Pour sa part le dérangeant Pr Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens,  trouve que la « ROPA » est « légitime », comme il vient de le déclarer sur France Inter. Il sera du plus grand intérêt de savoir quelles sont les raisons de fond, idéologiques, de l’opposition du gouvernement ; et qui, finalement, l’emportera.

A demain @jynau

1 La précédente ministre « Agnès Buzyn était contre et le gouvernement est contre également cette question-là », déclarait début juillet Olivier Véran sur BFMTV/RMC. La technique implique « une stimulation hormonale et des ponctions d’ovocytes qui ne sont pas des gestes neutres, à une femme qui n’en relève pas forcément », c’est à dire, qui ne souffre pas elle-même de problèmes de fertilité, a-t-il dit. Sur un « sujet complexe, c’est la santé qui doit primer », a-t-il insisté.

« Il y a un acte invasif. Est-ce que la situation justifie d’aller faire un acte invasif ? D’un point de vue éthique la question est extrêmement complexe. La position du gouvernement restera défavorable, même si par ailleurs je peux être moi favorable à certaines évolutions dans le texte, parce qu’on peut avoir des désaccords sur des questions éthiques », a encore déclaré le ministre que l’on retrouve ici étrangement en phase avec les associations opposées à la PMA. La Manif pour tous voit notamment dans cette technique « l’antichambre de la GPA ».

Ensauvagement du monde. Gérald Darmanin insulté pendant les hommages au père Hamel

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26/07/2020. Quelques lignes qui peuvent évoquer ce que certains nomment désormais « l’ensauvagement du monde ». Une formule reprise récemment, dans un entretien au Figaro, par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur :

« Depuis trois ans, les budgets alloués à la sécurité ont considérablement augmenté – plus d’un milliard d’euros -, et cela va continuer! Mais nous assistons à une crise de l’autorité. Il faut stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société. Il faut réaffirmer l’autorité de l’État, et ne rien laisser passer. Ma vision est celle des Français de bon sens: les policiers et les gendarmes nous protègent, et ils courent derrière les voyous. Le rôle du ministère de l’Intérieur, c’est de protéger ceux qui nous protègent, et de les aider à courir derrière les voyous. »

Interrogé sur le constat qu’il dresse constat de la situation de l’islam radical en France le ministre de l’Intérieur répond :

« J’ai tenu, dès le premier jour de ma nomination, comme ministre des Cultes, à saluer l’ensemble des religions présentes sur le sol de la République. J’ai ainsi rencontré le grand rabbin de France et le président du Consistoire pour assurer les juifs de France, cibles d’actes antisémites de plus en plus importants, de la protection de l’État. Et je verrai prochainement les représentants des autres cultes.  J’assisterai, dimanche à la messe à Saint-Etienne-du Rouvray, car l’assassinat du père Jacques Hamel nous a tous profondément choqués.

« Je sais que les catholiques sont légitimement inquiets des actes commis contre la foi, les croyants, le patrimoine chrétien. Enfin, d’ici au 31 juillet, j’irai avec les représentants du Conseil français du culte musulman à Douaumont. Pour dire aux Français que de très nombreux musulmans sont morts pour la France, portant l’uniforme de la République. Ma famille a été marquée par cela. Et par ailleurs, chacun le sait, il ne faut pas être naïf sur une radicalité islamiste qui est un grand danger et gangrène la République. Pour paraphraser une formule célèbre: ‘’L’islamisme, voilà l’ennemi! ‘’»

Est-il le seul ? Onze personnes ont été interpellées dimanche 26 juillet en marge, précisément, du déplacement du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui a été insulté pendant les hommages rendus au prêtre assassiné il y a quatre ans par deux terroristes islamiques. Information donnée par la préfecture de Seine-Maritime.

«Onze personnes ont été interpellées et auditionnées, quatre sont en garde à vue pour outrage, et toutes sont verbalisées pour manifestation interdite», a- t-elle précisé à l’AFP. Cette dernière précise qu’en plein discours, les mots «Darmanin sale violeur» ont été proférés par un ou plusieurs individus. Selon la préfecture le secteur où avaient lieu les hommages n’était pas fermé : «même s’il y avait une interdiction de manifester, le secteur était ouvert au public». Les personnes qui «ont interpellé le ministre ont été exfiltrées». Elles sont «connues pour leur appartenance à la mouvance gilets jaunes et ultra gauche», et les mots proférés ne sont pas le fait de féministes, précise la même source.

Pour autant la préfecture rappelle «qu’il est scandaleux de profiter d’une cérémonie de recueillement» pour commettre ce type de manifestation. Depuis sa nomination à l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui fait l’objet d’une accusation de viol, mais qui est toujours présumé innocent, est la cible régulière d’associations féministes. Dans le même temps il est soutenu par l’ensemble du gouvernement. « Ensauvagement » ? « Réaffirmer l’autorité de l’Etat ? » Comment ?

A demain @jynau

Chloroquine : Donald Trump bunkerisé offre deux millions de doses au Brésil de Bolsonaro

Bonjour

01/06/2020. Qui a dit que les populistes étaient allergiques à la solidarité ? La Maison Blanche a annoncé, le jour de Pentecôte, que les Etats-Unis venaient d’envoyer au Brésil de Jair Bolsonaro deux millions de doses d’hydroxychloroquine. «Les peuples américain et brésilien sont solidaires dans la lutte contre le coronavirus. Aujourd’hui, pour preuve de cette solidarité, nous annonçons que le gouvernement américain a livré deux millions de doses d’hydroxychloroquine au peuple du Brésil, a indiqué l’exécutif américain dans un communiqué. Elle sera utilisée de manière préventive pour aider à défendre les infirmières, les médecins et les professionnels de la santé contre le virus. Elle sera aussi utilisée comme traitement pour soigner les Brésiliens infectés. »

Le même jour le président brésilien Jair Bolsonaro participait à un rassemblement avec ses partisans à Brasilia, bravant une nouvelle fois les recommandations sanitaires. Le chef de l’Etat brésilien, ouvertement contre les mesures de confinement, s’est présenté devant le palais présidentiel, saluant des dizaines de sympathisants qui scandaient : « mythe ! mythe !mythe !». L’AFP rapporte que, tout en se gardant (cette fois) de toucher les mains de ses partisans, M. Bolsonaro, entouré de ses gardes du corps, a porté deux enfants sur ses épaules. Il est par la suite monté sur un cheval de la police.

C’est là le dernier exemple des mises en scène de Jair Bolsonaro qui s’oppose à tout confinement pour protéger l’économie et fait la promotion de l’usage de l’hydroxychloroquine en dépit des dernières recommandations de l’OMS. « Nous restons très calmes et sereins, et il n’y aura aucune modification » dans nos consignes, a déclaré il y a quelques jours Mayra Pinheiro, secrétaire à la gestion du travail et à l’éducation sanitaire, lors d’une conférence de presse à Brasilia, la capitale.

Sous la pression du président Jair Bolsonaro, le ministère de la Santé du Brésil a publié il y a peu un document qui étendait les recommandations d’utilisation de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine y compris aux cas bénins de Covid-19. Avec près de 500 000 cas et 30 000 morts, le Brésil (210 millions d’habitants) est le pays le plus touché par la pandémie en Amérique latine et le deuxième dans le monde derrière les Etats-Unis (1, 8 millions de cas ; plus de 100 000 morts).

Officiellement le président Trump est toujours sous hydroxychloroquine à visée préventive. Le 31 mai il a été brièvement conduit dans un bunker souterrain de la Maison-Blanche. Ce confinement a été décidé par le Secret Service, le service de protection du président et de personnalités alors qu’une manifestation (à la suite de la mort de George Floyd) se tenait devant le lieu de résidence du président américain. D’après CNN, le président a passé un peu moins d’une heure en ces lieux, avec sa femme Melania et leur fils Barron. 

A demain @jynau

Hydroxychloroquine : mais pourquoi diable le Christ s’est-il arrêté à Marseille ?

Bonjour

31/05/2020. Jour de Pentecôte. Questions : Comment lutter contre la promesse d’un traitement miraculeux ? Comment sortir du face-à-face entre un professeur au discours de gourou et des scientifiques aux airs de rats de laboratoires ? Elles sont posées, dans Libération par le Pr. Frédéric Adnet, chef de service des urgences de l’hôpital Avicenne, chef du SAMU 93. Edifiant.

Moins bien connu du plus grand nombre que le microbiologiste de Marseille, le Pr Adnet est néanmoins apparu, ces derniers temps, dans les médias télévisés, où il sait parler haut, clairement, et fort – comme après des propos inexcusables du préfet de police Lallement sur le confinement.

Aujourd’hui, dans Libération il s’attaque à une autre montagne. Il nous confie sa découverte, via une vidéo YouTube, du Pr Didier Raoult. « Dans un cours ‘’improvisé’’, celui-ci expliquait, doctement, les éléments d’un traitement miraculeux du Covid-19 : l’hydroxychloroquinen raconte-t-il. Devant nos yeux ébahis, nous assistions, dès l’administration de ces molécules, à l’effondrement des courbes de charges virales ! Étudiée de plus près, d’un point de vue rationnel et au regard de la rigueur scientifique, la démonstration était… catastrophique. De quoi jeter sa copie au nez d’un interne négligent. Peu importe ! Le ton était donné. D’un côté, l’intuition du professeur, étayé par une communication professionnelle et un sens aigu de la vulgarisation ; de l’autre, des scientifiques, à l’expression austère, prudente, et peu enclins à se faire mettre en pièces par les réseaux sociaux. En un mot, un discours de gourou face au murmure de rats de laboratoires. »

Comment lutter contre une réponse simple à une question complexe ? Comment, en ce jour de Pentecôte, lutter contre un miracle attesté « par une multitude de scientifiques autoproclamés, des professeurs retraités à la recherche d’une ultime heure de gloire, de politiciens flairant le bon coup, faux spécialistes mais vrais communicants, avides de s’associer à une des nombreuses découvertes fracassantes sur la prise en charge de la Covid-19. » ?

On lira la tonique tribune du Pr Adnet dans Libé : « Hydroxychloroquine : le Christ s’est arrêté à Marseille ». Extraits :

« Plus fort que l’absence de méthode scientifique, il y a la méthode de persuasion, toujours la même, l’appel à des bribes d’observations plus ou moins crédibles qu’un rapide raccourci transforme en un lien de causalité pour aboutir à une conclusion logique, mais fausse, et surtout jamais soumise à une expérimentation comparative. On pourrait appeler cela un sophisme rigoureusement scientifique. (…)

« Aller vite ! Cet argument a été invoqué par le Pr Didier Raoult lors de la présentation des 1 061 patients inclus dans une recherche observationnelle. Mais pourquoi ne pas avoir inclus un groupe de patients «contrôle» obtenu par tirage au sort (randomisation) ? La comparaison des deux groupes aurait pu donner une réponse définitive. Sa réponse ? L’intuition, toujours l’intuition, encore l’intuition, tellement forte qu’elle devient force de loi scientifique ! Ne restait plus qu’à trouver LE médicament miracle…

« En médecine, cela existe, comme on l’a vu lors de la découverte de la pénicilline, mélange de hasard et de rigueur scientifique, et non due à la seule intuition ! (…) Le problème, majeur, se pose quand la seule intuition, et une communication à grand spectacle veulent tenir lieu de preuve. Et que face à un quasi divin fondé sur la croyance – «je sens, je sais, donc tu dois croire» – la médecine officielle et ses contre-pouvoirs paniquent en réagissant d’une façon tout aussi maladroite. »

Et le Pr Adnet de revenir sur le dernier et spectaculaire épisode de la série :  la publication dans The Lancet, d’une étude observationnelle rétrospective associant surmortalité et traitement par l’hydroxychloroquine.  Les auteurs soulignaient qu’il s’agissait d’une étude à bas niveau de preuve (absence de lien de causalité) et concluaient que, seule, une étude randomisée prospective pourrait répondre au lien entre hydroxychloroquine et efficacité/dangerosité dans le traitement de la Covid-19.

« Bref, l’article donnait certes une piste importante, mais ne permettait pas de trancher… résume le Pr Adnet. Peu importe ! La réponse de nos tutelles OMS et ANSM, a été immédiate et radicale : interdiction des essais sur la chloroquine ! Une réponse couperet qui n’aura évidemment comme conséquence que d’éterniser le débat et d’enraciner des théories obscurantistes ou complotistes. Ainsi, on ne pourra plus démontrer que son protocole ne marche pas, voire qu’il peut être dangereux… Un beau cadeau à la médecine fondée sur la croyance. Quelle aberration ! C’est la victoire totale du Pr Didier Raoult. »

Ainsi donc le Christ a bien fait une halte à Marseille. « La grande victime de cette spectaculaire et brutale confrontation est donc bien au final la médecine conclut l’urgentiste. Pas celle de la croyance, grande gagnante de ce spectacle, mais bien l’autre médecine, la nôtre, celle fondée sur les preuves. » 

A demain @jynau

A lire également, sur ce thème : Essais cliniques au cours de la pandémie Covid-19 : Cibles thérapeutiques, exigences méthodologiques, impératifs éthiques Académie nationale française de médecine, 29 mai 2020

Mais pourquoi diable Olivier Véran nous parle-t-il de «brigades d’anges gardiens» ?

Bonjour

03/05/2020. Olivier Véran parle beaucoup dans les médias. Parle-t-il trop ? On le retrouve aujourd’hui à la une du Parisien : il menace les Français d’un prolongement du confinement en cas de relâchement des foules d’ici le 11 mai. Hier il développait le projet de loi de prolongation (de deux mois) de l’état d’urgence – projet qui venait d’être adopté en Conseil des ministres. Avec une série de nouvelles mesures – au premier rang desquelles le « contact tracing » (sic) : un « système d’information », une méthode qui vise à identifier les chaînes de contaminations virales. Ou plus précisément à « identifier toute personne susceptible de transmettre le virus » en « répertoriant les personnes malades et les personnes contacts des personnes malades ».

Dans un discours préalable, devant l’Assemblée nationale, Édouard Philippe avait insisté sur la nécessité de casser les chaînes de transmission, en identifiant au plus vite les personnes ayant été au contact des personnes infectées. On avait alors commencé à parler de « brigades sanitaires », fortes d’environ 20 000 à 30 000 personnes chargées d’établir ces listes des « cas contacts », pour les « inviter à se faire tester ».

« Pour cela, l’article 6 du projet de loi va créer une base de données pour ces enquêtes épidémiologiques, nous explique Dalloz (Pierre Januel). Ce fichier pourra contenir des données de santé et d’identification sur les personnes infectées et celles ayant été en contact avec elles, le cas échéant sans leur consentement. Il pourra également être nourri des données de Santé publique France, de l’Assurance maladie et des Agences régionales de santé (ARS). Les services de santé et les laboratoires autorisés à réaliser les tests pourront avoir accès aux données. »

Saisir le Conseil d’Etat

Le « contact tracing » sera ainsi mis en place autour des personnes atteintes du coronavirus et de leur entourage « pour une durée maximale d’un an ». Il se fera à cinq degrés différents, a précisé Olivier Véran. Tout d’abord, le recueil des résultats des tests, lorsqu’ils sont positifs, par les laboratoires. Ensuite, ce qu’on appelle le « tracing de niveau 1 », qui sera exercé par les médecins, les professionnels de santé de premier recours, pour définir le premier cercle des cas de contacts potentiels.

Puis le « tracing de niveau 2 », organisé par l’Assurance maladie : il visera à « enrichir la liste des contacts potentiels au-delà de ce premier cercle », de « vérifier qu’aucune personne potentiellement malade n’ait pu échapper aux premiers tracings » et « donner des consignes prophylactiques aux intéressés ». Enfin le « tracing de niveau 3 » organisé comme c’est le cas depuis le début de l’épidémie, par les ARS : il s’agit d’aller identifier des chaînes de contamination, des chaînes de transmission, des « clusters ». Les ARS seront aussi « chargées de faire respecter » les consignes sanitaires.

« Les données récoltées ne le seront pas aux fins d’une application (…) il s’agit juste de permettre à l’Assurance maladie, aux ARS, aux médecins hospitaliers et en ville de pouvoir s’enrichir, ce sont les fameuses brigades dont a parlé le Premier ministre, a précisé Olivier Véran. Des brigades d’anges gardiens, parce qu’elles vont venir au contact des malades, des personnes potentiellement malades, pour assurer leur propre protection. »

Des « brigades », passe encore. Des « brigades sanitaires » incluant entre 3000 et 4000 salariés de l’Assurance maladie et renforcées par des membres de la Croix-Rouge et des Centres communaux d’action sociale, s’il le faut. Mais des « brigades d’anges gardiens »…..  formule inventée et utilisée haut et fort par un ministre de la Vème République ? L’heure est-elle venue d’enseigner aux enfants des écoles déconfinées, après le concept de paradis, l’existence de l’ « ange gardien». Soit une forme d’esprit tutélaire, inscrit dans la tradition catholique : un ange assigné à la protection du salut d’un ou de plusieurs humains. Les athées ainsi identifiés, contaminés ou pas, apprécieront comme il se doit. Saisiront-ils le Conseil d’Etat ?

A demain @jynau