Politique, spectacle, populisme: Gaspard Gantzer quitte Agnès Buzyn pour Cyril Hanouna

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17/07/2020. C’est à la fois rien et beaucoup, symptomatique d’un délitement constant et, à bien des égards pour partie comique, pour partie tragique. . On avait, en son temps, vu la ministre Roselyne Bachelot s’enfoncer avec cascades de rire dans les sables pathétiques des « Grosses Têtes » de RTL. Aujourd’hui on apprend que Gaspard Gantzer, 40 ans, haut fonctionnaire, ancien conseiller de communication de François Hollande et homme politique affiché rejoindra l’équipe de «Balance ton post» à la rentrée. L’émission présentée par Cyril Hanouna sur C8 a officialisé son arrivée ce jeudi 16 juillet via son compte Twitter.

Ce n’est pas tout. L’homme sera accompagné par le rédacteur en chef de Valeurs Actuelles Geoffroy Lejeune et Rokhaya Diallo, également néophytes sur le plateau de Cyril Hanouna. Parmi les anciens politiques présents dans le talk, Raquel Garrido (porte parole de La France Insoumise -sic) devrait signer son retour au sein de l’équipe après plusieurs mois d’absence et l’ancienne LR Laurence Sailliet, nutritionniste, sera également du spectacle.

Tests de QI (Quotient Intellectuel)

Diplômé de l’ENA, Gaspard Gantzer a quitté le PS en 2017 pour La République en Marche. Parachuté en Ile-et-Vilaine pour les législatives il avait finalement renoncé à sa candidature. Rebelote Scénario trois ans plus tard, lors des municipales parisiennes. Il s’est d’abord porté candidat sous l’étiquette «Parisiens, Parisiennes», mouvement qu’il avait lui-même créé. Puis s’était finalement rétracté en rejoignant Agnès Buzyn en tant que tête de liste dans le 6ème arrondissement de la capitale. On connaît la suite.

Selon Libération (Quentin Girard)c’est « l’archétype du bobo parisien cool, sûr de lui. En février 2019, Gaspard Gantzer alimenta une polémique après avoir déclaré lors d’un débat sur le mouvement des Gilets Jaunes  : « mais enfin ils ont le droit de manifester malheureusement, même s’ils sont cons, je suis désolé de le dire. C’est sûr que si on faisait des tests de QI à l’entrée des manifestations, il n’y aurait pas grand monde ». Il s’est par la suite excusé expliquant : « Je suis très attaché à la liberté d’expression et de manifestation. Tout le monde a le droit de dire ce qu’il pense et de l’exprimer dans la rue, tant qu’il respecte la loi et agit de façon non violente ».

Quel QI minimal faudra-t-il pour comprendre ce qu’il dira, ou ne dira pas, chez son nouvel employeur ? Rassurons-nous pour lui. Au vu du parcours inverse de Roselyne Bachelot M. Gantzer peut toujours espérer devenir, un jour, maire de Paris. On en rit déjà.

A demain @jynau

Trois éducatrices enferment et filment un jeune autiste dans un sac poubelle : relaxées !

Bonjour

12/06/2020. Le répéter : on ne lit jamais assez la presse quotidienne régionale. Ainsi, aujourd’hui, La Nouvelle République du Centre Ouest : « Tribunal de Blois : le jeune autiste avait été filmé dans un sac-poubelle » (Lionel Oger). Une information relayée sur le site handicap.fr (E. Dal’Secco).

Résumons l’impensable. Lundi 8 juin quatre salariées de l’IME de Naveil (Loir-et-Cher) comparaissaient devant les juges du tribunal correctionnel de Blois sous l’accusation de violences commises sur un garçon autiste de 12 ans.

« Une épreuve tout d’abord pour les parents d’un jeune garçon autiste qui a été l’espace d’un bref instant le ‘’jouet’’ de professionnelles pourtant expérimentées et dévouées, rapporte le quotidien régional.  Une épreuve aussi pour ces quatre femmes d’une trentaine d’années qui se sont retrouvées à la barre du tribunal accusées de ‘’violence sur personne vulnérable et diffusion d’images relatant une atteinte à l’intégrité’’ après une garde à vue de 48 heures. Et une épreuve, enfin, pour l’IME de Naveil en qui les parents avaient placé leur confiance et qui a suspendu trois de ses salariées en attendant la réponse judiciaire. »

« Ça ne lui fait rien, j’ai du mal à lui faire serrer les cuisses. » 

Que s’est-il passé à Naveil ? Le directeur de l’institut avait informé les parents après la découverte d’une vidéo (diffusée lors du procès). On y voit leur fils âgé de 12 ans assis dans un sac-poubelle remonté jusqu’aux aisselles. Derrière lui, une éducatrice tient un tuyau d’aspirateur et aspire l’air contenu dans le sac (sic). On entend rire les éducatrices. L’une d’elles commente : « Ça ne lui fait rien, j’ai du mal à lui faire serrer les cuisses. » L’enfant regarde autour de lui, semble mal à l’aise, agite un bras, puis gémit.

Jusque dans le Loir-et-Cher cette pratique a un nom : vacuum challenge – défi en vogue sur Internet entre personnes consentantes,, dénoncé pour ses risques potentiels.Lors de cette comparution immédiate, ces éducatrices et une infirmière de cet institut (où l’enfant séjourne depuis cinq ans) ont expliqué qu’elles testaient entre elles ce fameux challenge quand le jeune garçon est entré dans la pièce. Intrigué, il serait entré de lui-même dans le sac. « L’effet est surprenant, mais pas douloureux, raconte une éducatrice, nous n’avons pas réfléchi, dès qu’il a montré qu’il n’aimait pas ça, on l’a laissé sortir. » (sic)

La Nouvelle République rapporte encore que la présidente du tribunal, Maggy Deligeon, demande pourquoi la scène a été filmée et partagée au sein d’un groupe de collègues via Facebook. « C’est un groupe professionnel au sein duquel on s’envoie des liens, des photos, des vidéos pour échanger sur nos pratiques. » « Feriez-vous la même chose à vos enfants ? » poursuit la présidente. « Non, répondent les prévenues (qui n’ont pas été jusqu’à avancer une hypothétique vertu thérapeutique pour se justifier) nous avons commis une bêtise professionnelle. » 

 Le père de l’enfant est officier supérieur dans la gendarmerie et président d’une association œuvrant en faveur des personnes handicapées, Il demande la parole : 

« Mon fils n’a pu entrer de lui-même dans ce sac alors que l’aspirateur fonctionnait, il a une forte aversion pour la contention et est hypersensible au bruit. » 

Ce n’est pas tout : une quatrième éducatrice est poursuivie pour avoir filmé une autre séquence où l’on voit l’enfant assis sur un siège. La jeune femme le fait tourner comme sur un manège en imitant la voix d’un forain. « Ça l’a fait rire, les sensations semblaient lui plaire. »

La Fête des mères dans une cellule du commissariat.

Le procureur Frédéric Chevallier : « Votre comportement est choquant, vous avez confondu votre rôle de protectrices en vous servant de cet enfant vulnérable comme d’un objet. » Le ministère public requiert alors quatre à six mois de prison avec sursis probatoire (comportant une interdiction d’exercer) pour trois des prévenues.

L’avocat des parents, Me Stéphane Rapin : « Vous qualifiez ces faits de bêtise alors que le choc émotionnel causé à cet enfant hypersensible constitue une violence. Vous l’avez pris pour un jouet et vous avez filmé pour rire de lui. Quant à ce vacuum challenge, cette pratique peut être dangereuse et même mortelle. »

Tour à tour les trois avocats des éducatrices ont plaidé la relaxe : « Elles ont passé la Fête des mères dans une cellule du commissariat. Jamais elles n’ont eu l’intention de faire du mal ou d’humilier. Il s’agissait d’un jeu, choquant certes ; mais pas dangereux, le sac était au niveau des aisselles, elles ont peut-être commis une faute professionnelle, mais pas une infraction. »

Ou encore : Me Sarah Lévêque qui elle aussi plaide la relaxe : « Qui n’a jamais fait tourner son enfant sur un fauteuil pour le voir rire ? Moi-même je l’ai fait et il a adoré ».

Puis le coup de théâtre : Après une demi-heure de délibéré, le tribunal a relaxé les quatre salariées de l’IME de Naveil. « Votre comportement n’est pas qualifiable professionnellement, a déclaré la présidente Maggy Deligeon, mais, juridiquement, les infractions reprochées ne sont pas constituées. » Les parents de l’enfant ont été déboutés de leurs demandes. Le parquet fera appel de cette décision. Les trois salariées suspendues depuis le dépôt de plainte sont convoquées, le 16 juin, par leur employeur.

On ne commente pas une décision de justice. On ne lit jamais assez la presse quotidienne régionale

A demain @jynau

Hydroxychloroquine : mais pourquoi diable le Christ s’est-il arrêté à Marseille ?

Bonjour

31/05/2020. Jour de Pentecôte. Questions : Comment lutter contre la promesse d’un traitement miraculeux ? Comment sortir du face-à-face entre un professeur au discours de gourou et des scientifiques aux airs de rats de laboratoires ? Elles sont posées, dans Libération par le Pr. Frédéric Adnet, chef de service des urgences de l’hôpital Avicenne, chef du SAMU 93. Edifiant.

Moins bien connu du plus grand nombre que le microbiologiste de Marseille, le Pr Adnet est néanmoins apparu, ces derniers temps, dans les médias télévisés, où il sait parler haut, clairement, et fort – comme après des propos inexcusables du préfet de police Lallement sur le confinement.

Aujourd’hui, dans Libération il s’attaque à une autre montagne. Il nous confie sa découverte, via une vidéo YouTube, du Pr Didier Raoult. « Dans un cours ‘’improvisé’’, celui-ci expliquait, doctement, les éléments d’un traitement miraculeux du Covid-19 : l’hydroxychloroquinen raconte-t-il. Devant nos yeux ébahis, nous assistions, dès l’administration de ces molécules, à l’effondrement des courbes de charges virales ! Étudiée de plus près, d’un point de vue rationnel et au regard de la rigueur scientifique, la démonstration était… catastrophique. De quoi jeter sa copie au nez d’un interne négligent. Peu importe ! Le ton était donné. D’un côté, l’intuition du professeur, étayé par une communication professionnelle et un sens aigu de la vulgarisation ; de l’autre, des scientifiques, à l’expression austère, prudente, et peu enclins à se faire mettre en pièces par les réseaux sociaux. En un mot, un discours de gourou face au murmure de rats de laboratoires. »

Comment lutter contre une réponse simple à une question complexe ? Comment, en ce jour de Pentecôte, lutter contre un miracle attesté « par une multitude de scientifiques autoproclamés, des professeurs retraités à la recherche d’une ultime heure de gloire, de politiciens flairant le bon coup, faux spécialistes mais vrais communicants, avides de s’associer à une des nombreuses découvertes fracassantes sur la prise en charge de la Covid-19. » ?

On lira la tonique tribune du Pr Adnet dans Libé : « Hydroxychloroquine : le Christ s’est arrêté à Marseille ». Extraits :

« Plus fort que l’absence de méthode scientifique, il y a la méthode de persuasion, toujours la même, l’appel à des bribes d’observations plus ou moins crédibles qu’un rapide raccourci transforme en un lien de causalité pour aboutir à une conclusion logique, mais fausse, et surtout jamais soumise à une expérimentation comparative. On pourrait appeler cela un sophisme rigoureusement scientifique. (…)

« Aller vite ! Cet argument a été invoqué par le Pr Didier Raoult lors de la présentation des 1 061 patients inclus dans une recherche observationnelle. Mais pourquoi ne pas avoir inclus un groupe de patients «contrôle» obtenu par tirage au sort (randomisation) ? La comparaison des deux groupes aurait pu donner une réponse définitive. Sa réponse ? L’intuition, toujours l’intuition, encore l’intuition, tellement forte qu’elle devient force de loi scientifique ! Ne restait plus qu’à trouver LE médicament miracle…

« En médecine, cela existe, comme on l’a vu lors de la découverte de la pénicilline, mélange de hasard et de rigueur scientifique, et non due à la seule intuition ! (…) Le problème, majeur, se pose quand la seule intuition, et une communication à grand spectacle veulent tenir lieu de preuve. Et que face à un quasi divin fondé sur la croyance – «je sens, je sais, donc tu dois croire» – la médecine officielle et ses contre-pouvoirs paniquent en réagissant d’une façon tout aussi maladroite. »

Et le Pr Adnet de revenir sur le dernier et spectaculaire épisode de la série :  la publication dans The Lancet, d’une étude observationnelle rétrospective associant surmortalité et traitement par l’hydroxychloroquine.  Les auteurs soulignaient qu’il s’agissait d’une étude à bas niveau de preuve (absence de lien de causalité) et concluaient que, seule, une étude randomisée prospective pourrait répondre au lien entre hydroxychloroquine et efficacité/dangerosité dans le traitement de la Covid-19.

« Bref, l’article donnait certes une piste importante, mais ne permettait pas de trancher… résume le Pr Adnet. Peu importe ! La réponse de nos tutelles OMS et ANSM, a été immédiate et radicale : interdiction des essais sur la chloroquine ! Une réponse couperet qui n’aura évidemment comme conséquence que d’éterniser le débat et d’enraciner des théories obscurantistes ou complotistes. Ainsi, on ne pourra plus démontrer que son protocole ne marche pas, voire qu’il peut être dangereux… Un beau cadeau à la médecine fondée sur la croyance. Quelle aberration ! C’est la victoire totale du Pr Didier Raoult. »

Ainsi donc le Christ a bien fait une halte à Marseille. « La grande victime de cette spectaculaire et brutale confrontation est donc bien au final la médecine conclut l’urgentiste. Pas celle de la croyance, grande gagnante de ce spectacle, mais bien l’autre médecine, la nôtre, celle fondée sur les preuves. » 

A demain @jynau

A lire également, sur ce thème : Essais cliniques au cours de la pandémie Covid-19 : Cibles thérapeutiques, exigences méthodologiques, impératifs éthiques Académie nationale française de médecine, 29 mai 2020

Covid -19 : après l’hydroxychloroquine faut-il redouter un prochain «effet nicotine» ?

Bonjour

25/04/2020. Comme un parfum de rationnement, mais à visée sanitaire. C’est un arrêté daté du 23 avril signé d’Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé : « Jusqu’au 11 mai 2020, la dispensation par les pharmacies d’officine de spécialités contenant de la nicotine et utilisées dans le traitement de la dépendance tabagique est limitée au nombre de boîtes nécessaire pour un traitement d’une durée de un mois. » Mieux encore : « le nombre de boîtes dispensées est inscrit au dossier pharmaceutique, que le patient ait ou non présenté une ordonnance médicale ». De plus « la vente par internet des spécialités mentionnées à l’alinéa précédent est suspendue ». 

Dès le lendemain de la publication l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelait les règles de bon usage et les risques liés aux substituts nicotiniques – soulignant que « leur accès doit être réservé aux personnes qui en ont besoin dans le cadre d’un sevrage tabagique ». Pourquoi une telle initiative ? A cause de la toute récente médiatisation de données qui ont mis en évidence «  une faible proportion de fumeurs chez des patients atteints par le nouveau coronavirus ».

Applaudir les pharmaciens d’officine

« A ce stade, cette observation  ne permet pas de conclure que la nicotine a un effet protecteur contre la maladie Covid-19, souligne l’ANSM.  Pour vérifier cette hypothèse, des essais cliniques doivent être menés. Dans le cadre de ses missions, nous sommes d’ores et déjà en contact avec les équipes hospitalières qui élaborent ces essais, en amont du dépôt de leur demande d’autorisation d’essai clinique. » Une hypothèse et un essai clinique soutenus notamment par l’AP-HP et salués par Olivier Véran.

Nous sommes ainsi dans une situation médicamenteuse quelque peu paradoxale qui impose de rappeler que cette forme de nicotine (patchs, pastilles, gommes à mâcher) est « contre-indiquée  chez les non-fumeurs » et qu’ils peuvent induire des phénomènes de dépendance. C’est à la fois pour prévenir le mésusage de ces médicaments et garantir leur disponibilité pour les patients traités pour une dépendance tabagique que la délivrance des substituts nicotiniques en pharmacie est « temporairement limitée ». Et dans le même temps le Directeur général de la Santé se voit contraint de rappeler que Covid-19 ou pas, la consommation de tabac et son apport de nicotine ne peut en aucune façon être considérée comme une thérapeutique préventive.

Le sous-entendu est clair : l’ANSM et les autorités sanitaires redoutent que la médiatisation de l’hypothétique effet « anti-Coid-19 » de la nicotine conduise à une ruée dans les pharmacies d’officine – un phénomène du type de celui que l’on a malheureusement pu l’observer avec l’hydroxychloroquine (Plaquenil). Où l’on voit, une nouvelle fois, en ces temps épidémiques, le rôle majeur que peuvent jouer les pharmaciens d’officine et leurs préparateurs. On espère qu’ils ne sont pas oubliés dans les crépitements, désormais ritualisés, des 20 heures.

Lire : « Covid-19: les nouvelles et paradoxales vertus de la nicotine » Slate.fr 25 avril 2020.

A demain @jynau

Virginie D., Adèle H. et le 49-3 : pourquoi cette progression des violences en France ?

Bonjour

C’est un texte qui commence à faire date. « Césars :’’Désormais on se lève et on se barre’’, par Virginie Despentes. Publié il y a quelques heures dans Libération il est déjà cité par Le Monde qui en donne de larges extraits. L’autrice, écrit le dernier quotidien vespéral de la capitale, signe « un texte fort et incisif » contre la décision de l’Académie des Césars de récompenser Roman Polanski vendredi 28 février. Elle salue le geste d’Adèle Haenel qui a quitté la salle. « Fort et incisif » est un euphémisme.

«Il n’y a rien de surprenant à ce que l’Académie des Césars élise Roman Polanski meilleur réalisateur de l’année 2020. C’est grotesque, c’est insultant, c’est ignoble, mais ce n’est pas surprenant », écrit la redoutable romancière à propos de la récompense obtenue par le Franco-Polonais visé depuis trois mois par une nouvelle accusation de viol – et toujours poursuivi par la justice américaine pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977.

« Où serait le fun d’appartenir au clan des puissants s’il fallait tenir compte du consentement des dominés ?, s’interroge-t-elle, acerbe(…) Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. »

Guy Debord et Vernon Subutex

Pour Virginie Despentes, la décision d’Adèle Haenel de quitter la Salle Pleyel devant les caméras de Canal + lors de la remise du prix du meilleur réalisateur est « la plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie ». « Quand Adèle Haenel s’est levée, c’était le sacrilège en marche, estime-t-elle. Une employée récidiviste, qui ne se force pas à sourire quand on l’éclabousse en public, qui ne se force pas à applaudir au spectacle de sa propre humiliation. »

« Ton corps, tes yeux, ton dos, ta voix, tes gestes tout disait : oui on est les connasses, on est les humiliées, oui on n’a qu’à fermer nos gueules et manger vos coups. Vous êtes les boss, vous avez le pouvoir et l’arrogance qui va avec, mais on ne restera pas assis sans rien dire. Vous n’aurez pas notre respect », dit encore Virginie Despentes.

« C’est la seule réponse possible à vos politiques, conclut l’autrice de Vernon Subutex qui évoque également le fait qu’Edouard Philippe vient d’avoir recours au 49-3 pour faire passer sans vote la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève, on se casse, et on gueule, et on vous insulte, et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise, on vous dégueule (…) C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde. »

D’autres, insoumis à l’Assemblée nationale, assimilent depuis peu le 49-3 aux redoutables LBD utilisés par les forces françaises du maintien de l’ordre. On entend la puissance de l’écho et on s’interroge : pourquoi cette progression croissante de la violence en France ? Pour l’heure, on ne se lève ni ne se casse. On s’interroge. Relire « La Société du Spectacle » ou attendre la tribune suivante de Virginie Despentes ?

A demain @jynau

Coronavirus – symboles : au-delà de mille morts, le médecin martyr, la génuflexion de l’OMS

Bonjour

« 2019-nCoV » : Il est des images médiatisées qui impressionnent, qui prennent des valeurs de symboles. Des images virales. Il en va de même de certains chiffres. Le pouvoir exécutif en joue, jusqu’au moment où il est dépassé. 11 février 2020 : le nombre de morts en Chine  a dépassé la barre des mille (1 018 à l’heure où nous écrivons ces lignes). Les autorités sanitaires chinoises font fait état de 108 nouveaux décès en vingt-quatre heures, le plus lourd bilan quotidien enregistré à ce jour ; et plus de 42 000 personnes contaminées.

Dans le même temps la Chine et le monde ont pu découvrir le président, Xi Jinping, apparaissant, pour la première fois à la télévision nationale, le visage recouvert d’un masque de protection. Six semaines après l’émergence du nouveau virus il s’est rendu dans un quartier résidentiel de Pékin pour assister aux efforts de lutte contre la contagion et visiter un hôpital. Et le maître de la Chine communiste « s’est aussi laissé prendre la température de l’avant-bras à l’aide d’un thermomètre électronique ». Traduire :  le chef suprême n’échappe pas au rituel anti-épidémique à l’entrée des lieux publics. Comment, une nouvelle fois, ne pas songer à George Orwell, à Simon Leys.

On peut, pour mieux comprendre, lire Frédéric Lemaître, correspondant du Monde à Pékin qui vient de répondre aux questions des internautes.

Croire l’OMS quand elle parle de stabilisation de l’épidémie ? « Le directeur général de l’OMS qui, depuis sa visite à Pékin le 28 janvier — où une photo le surprend en train de faire une génuflexion devant Xi Jinping — n’a pas manqué de couvrir la Chine d’éloges, semble en effet faire preuve de davantage de prudence. Il n’exclut pas, qu’au niveau international, ‘’nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg’’. Ce qui est une expression tout sauf rassurante. »

Croire la Chine et ses chiffres officiels ? « Si autant de personnes doutent des chiffres officiels, c’est que la Chine a perdu la bataille de la communication… Et c’est ce qui est en train de se produire pour trois raisons. La première est que la Chine a, durant plus de trois semaines, nié l’importance voire l’existence de la crise. La deuxième est qu’elle fait taire ceux qui veulent enquêter ou attirer l’attention sur des situations difficiles. La troisième raison est que les moyens déployés sont tels – notamment la mise en quarantaine de la province du Hubei mais aussi les restrictions imposées aux déplacements quotidiens dans nombre de villes du sud du pays – que beaucoup de gens se demandent ce que tout cela cache. Même s’il n’y a peut-être rien à cacher… Il y a une autre raison de se méfier des chiffres : les autorités ne sont sans doute pas non plus au courant de la situation réelle, car nombre de Chinois, en ce moment, hésitent à se rendre à l’hôpital. »

Que disent les médias officiels chinois ? « Pour le moment, le discours chinois consiste à dire : ‘’Vous pouvez remercier la Chine, nous contribuons à améliorer la santé dans le monde en ayant partagé toutes les informations sur le virus, en construisant un hôpital à Wuhan dans un temps record et en mettant en quarantaine près de 60 millions de personnes pour éviter la propagation du virus.’’ Sous-entendu : ‘’La Chine sacrifie une de ses provinces pour sauver le monde.’’

Notre confrère ajoute qu’au journal télévisé, les Chinois découvrent, tous les soirs, les messages de remerciements et de félicitations venus du monde entier ; que les ambassadeurs chinois sont très présents, tant sur les réseaux sociaux que dans les médias des pays où ils sont en fonction. « Mais s’il ne faut évidemment pas être dupe de ce discours, il n’est pas interdit de penser qu’il y a aussi une exploitation politique de cette crise par certains, notamment aux Etats-Unis. La crise du coronavirus est aussi une guerre de communication (…) il est faux de croire que le Parti ne tient pas compte de l’avis de la population. C’est toute l’ambiguïté de ce régime. Les dirigeants savent très bien que l’harmonie à laquelle ils aspirent – et qui leur assure de rester au pouvoir – ne peut être trouvée qu’en répondant à certaines demandes de la population. »

La mort du Dr Li Wenliang, médecin lanceur d’alerte ?  « Cette mort contribue à mettre le pouvoir en porte-à-faux vis-à-vis de son opinion. Elle renforce les critiques à son égard et elle donne un visage à cette épidémie. Elle lui donne aussi un martyr. »

Se laisser tuer plutôt que d’abjurer. Et graver son nom pour la postérité. Pourquoi cette génuflexion onusienne? Quels usages politiques peut-on, à Pékin en 2020, faire du symbole du martyr ?

A demain @jynau

« Violez ! Je viole ma femme tous les soirs … ! » Comment Alain Finkielkraut peut-il dire çà ?

Bonjour

Second degré ? Il est des émissions télévisées que nous ne regardons pas. Par exemple quand elles sont intitulées « Toutes les opinions sont-elles bonnes à dire ? ». C’était le cas de « La Grande Confrontation » diffusée le mercredi 13 novembre à 20 h 45 sur LCI (groupe TF1) ; une émission animée par un ancien présentateur de la messe publique du 20 heures : David Pujadas.

On imagine le décor : discuter de tout ce qui fâche ? Par exemple de la liberté d’expression et d’opinion en France. Pich :  « Université, médias, humour, politique… On entend de plus en plus qu’“on ne peut plus rien dire”. Le politiquement correct est-il en train d’étouffer la vie publique ? Ou bien faut-il au contraire saluer comme un progrès la sensibilité nouvelle aux expressions stigmatisantes, ou simplement blessantes ? » 

Pour, objectif sacré, faire de l’audience, le thème ne suffit pas. Il faut aussi des acteurs qui, sur la piste, viennent (plus ou moins gratuitement) pour en découdre. David Pujadas avait mitonné sa soirée, pariait sur des audiences cumulées : le philosophe et écrivain et animateur radio Alain Finkielkraut , la militante féministe Caroline de Haas, les célèbres avocats Georges Kiejman et Francis Szpiner, l’animateur (de la controversée RT France) Frédéric Taddeï, l’universitaire Maboula Soumahoro et la députée (LFI) Mathilde Panot.

Au programme : « les différentes affaires de viol relatées dans les médias ces derniers mois ». C’est alors, nous mande Le Monde, que M. Finkielkraut a développé son exposé sur le concept de « culture du viol » dans notre société :

« Il y avait autrefois les viols et il y a maintenant la culture du viol. Il y a toujours les viols. Autrefois on parlait des viols et, par les viols, on dénonçait le passage à l’acte, la pénétration forcée. Aujourd’hui, il y a la culture du viol. Cela englobe les blagues salaces, les dragueurs lourds, les attouchements et jusqu’à la galanterie. De nombreux chercheurs et chercheuses parlent de la galanterie comme une forme de culture du viol. Ainsi assiste-t-on à cette extension du concept de sexisme. Il y aurait, en France, énormément de violeurs en puissance. »

Les calvaires de la pensée

M. Finkielkraut conclut en dénonçant, une nouvelle fois,  le « politiquement correct » : « C’est la méfiance, l’insulte, l’anathème, c’est une manière de rendre une conversation civique impossible. C’est le calvaire de la pensée. »

« Vous êtes en train d’insulter les femmes victimes de viol ! », s’est alors indignée Mme de Haas, rappelant qu’en moyenne, chaque jour, « 250 femmes [sont] victimes de viol en France – c’est 94 000 par an. Il y a des viols en France, M. Finkielkraut ». Puis on en vient au point Bigard (Jean-Marie) du nom de l’humoriste a « blagué » aussi sur sur un  « viol médical » dans la célèbre émission « Touche pas à mon poste ! » (C8). 

« On ne peut ignorer que lorsqu’ils tiennent ce genre de propos, ils banalisent les violences », dénonce alors Mme de Haas avant, immanquablement, de faire référence à l’affaire Roman Polanski (évoquée plus tôt dans le « débat » par M. Finkielkraut) : « Quand on dit qu’“une fille de 13 ans, violée par un réalisateur, en l’occurrence Polanski, c’était pas vraiment un viol”, quand vous dites ça, M. Finkielkraut vous envoyez le message à toutes les petites filles que ce n’était pas grave. »

C’est à ce moment que l’écrivain s’est soudainement emporté: 

« Violez, violez, violez ! Je dis aux hommes : violez les femmes. D’ailleurs, je viole la mienne tous les soirs !Tous les soirs ! D’ailleurs elle en a marre… ».

Humour ? Second degré ou pas, la sortie incongrue du philosophe consterna le plateau. Puis M. Finkielkraut de développer son propos :

« Cette jeune fille qui avait 13 ans et 9 mois, elle n’était pas impubère. Elle avait un petit ami ; elle a eu cette relation avec Polanski. Il a été accusé de viol. Aujourd’hui, elle s’est réconciliée avec lui. Elle supplie Caroline de Haas d’arrêter de le harceler (…). Au nom de la lutte contre les viols, on veut en finir avec le tribunal judiciaire car le tribunal judiciaire, c’est le contradictoire. (…) On invite les femmes à ne plus aller vers la justice. Le quatrième pouvoir [les médias] est en train de bouffer le troisième pouvoir [la justice]. Ce qui met Edwy Plenel dans un état de délectation. Il n’est plus journaliste, il est procureur, il est magistrat du siège (…) »

Cette « séquence » a bien évidemment aussitôt suscité de nombreuses « réactions » sur les « réseaux sociaux ». Déjà des voix se lèvent pour demander au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de se pencher sur le sujet. Second degré ?

A demain @jynau

Un fumeur passe à confesse, ou quand la dépendance ose enfin monter sur les planches

Bonjour

Lutter contre une dépendance impose-t-il toujours le recours au vieux concept du péché ? L’addictologue est-il le succédané du confesseur ? Le sevrage est-il le « prix à payer » des coupables jouissances du passé ?

Comédien, présentateur, chroniqueur, humoriste, auteur et réalisateur, Mathieu Ducrez interprète, sur les planches du Théâtre Montmartre Galabru (Paris), « Confessions d’un fumeur ». Le pitch (incroyable mais vrai) est rapporté sur le site des buralistes français : Mathieu, 15 ans, commence à fumer pour se prouver qu’il est un (enfin) homme. Trente ans plus tard, pour la même raison, il essaie (enfin) d’arrêter.

Redevenir libre

Sur scène, au début, le personnage tient (encore) une cigarette et va raconter sa vie « en fumée », avec humour et lucidité. Une porte ouverte pour comprendre les mécanismes de la dépendance au tabac, une prise de conscience qui va l’amener à « redevenir enfin libre ». « Co-écrit avec des anciens fumeurs, le spectacle se veut tragi-comique, délivrant souvenirs et anecdotes » nous explique le site des buralistes.

« La vie d’un fumeur est suffisamment absurde tordue et compliquée pour que tous les ingrédients de la comédie y soient réunis. Ce qu’on voulait absolument éviter c’était d’être moralisateur ou culpabilisateur, explique Mathieu. Vis-à-vis de la cigarette, chacun fait comme il veut ou plutôt comme il peut. Ce spectacle n’a pas la prétention d’être une énième méthode anti-tabac, mais si on peut donner quelques clés sur la dépendance à la nicotine et faire prendre conscience aux fumeurs qu’arrêter c’est possible. »

L’occasion, pour les anciens fumeurs de se remémorer, « leur vie d’avant ». Pour ceux qui côtoient des fumeurs « de mieux les comprendre ». Voire, pour ceux qui n’ont pas encore commencé mais qui sont (ou seront) tentés, de les en dissuader. Ce qui, péché ou pas, fera beaucoup de monde à l’entrée du théâtre Montmartre. Prière de réserver.

A demain @jynau

Ethique: un médecin français peut-il, en Corse, exercer avec un bracelet électronique ?

Bonjour

C’est un nouvel épisode dans une série faite de médecine et de politique, d’argent et de pouvoir. Sans oublier le journalisme. Entre prise de risques, tragédie et psychiatrie. On se souvient de Jérôme Cahuzac, chirurgien prometteur, ancien proche de Claude Evin, ancien ministre du Budget sous la présidence de François Hollande, condamné en 2018 pour fraude fiscale et qui souhaite pouvoir exercer à nouveau la médecine. Officiera-t-il bientôt au centre hospitalier de Bonifacio (Corse-du-Sud) ?

« C’est ce que révèlent nos confrères de  Corse-Matin  ce vendredi 20 septembre. Selon le quotidien régional, l’ancien chirurgien esthétique aurait postulé pour un poste vacant au sein de l’hôpital de Bonifacio et sa candidature serait actuellement « en pourparlers », rapporte Le Quotidien du Médecin (Marie Foult). Aubaine, ce futur emploi serait situé non loin de la résidence des Cahuzac, située à Pianottoli-Caldarello, où le médecin purge tranquillement sa peine avec un bracelet  électronique (condamné en mai 2018 à quatre ans de prison dont deux avec sursis, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, il a bénéficié d’un aménagement de peine lui évitant la prison). » 

Les amateurs de la série se souviennent que depuis plus d’un an, l’ancien ministre demandait à exercer à l’hôpital de Bonifacio. Mais que la justice ordinale a eu bien des peines à parler d’une seule voix déontologique. Le conseil régional de l’Ordre des médecins de Corse y était favorable  (et avait validé son inscription au tableau insulaire) quand Paris bloquait – et qu’un étrange confrère faisait barrage évoquant l’hypothèse d’une radiation.

Des avis que l’on dit « partagés »  

« En juin dernier, la formation restreinte de l’Ordre national a finalement donné son aval et a jugé Jérôme Cahuzac « apte » à l’exercice de la médecine générale », résume Le Quotidien.

Selon Dominique Russo, directeur du centre hospitalier de Bonifacio, interrogé par Corse-Matin, le poste serait au « service de soins longue durée ». « Nous nous sommes déjà rencontrés. Nous faisons face à une pénurie de médecins dans la région et nous avons du temps médical disponible, des bras supplémentaires ne seraient pas de trop pour faire tourner la boutique », indique-t-il. D’après le conseil de surveillance de l’hôpital, les avis seraient en revanche plus « partagés », au sein du personnel. Corse-Matin :

« Le départ du docteur Isabelle Grimaldi, membre du conseil de surveillance et présidente du comité médical d’établissement de l’hôpital, a libéré du temps médical. Cette dernière, qui continuera à assurer des missions transversales au sein de l’établissement, a rejoint l’agence régionale de santé « au poste de conseillère médicale à la direction de l’offre de soin », confirme Corinne Orsoni, directrice du service de communication de l’ARS. Du côté des patients, la nouvelle de sa possible embauche au sein du service hospitalier est plutôt bien perçue. ‘’Je suis allée à la rencontre des patients pour qui ça ne pose pas de problème », assure Dominique Russo. »

La prise de fonction de Jérôme Cahuzac n’est pas encore officielle, et aucune date d’embauche précise n’a été arrêtée. Les discussions sont encore en cours, notamment sur les modalités d’exercice « liées aux contraintes de sa surveillance électronique », conclut Corse-Matin. Contactée, la direction du CH de Bonifacio n’a pas encore répondu aux questions du Quotidien. Pourquoi, dès lors, parle-t-elle à Corse-Matin ? La série peut continuer.

A demain @jynau

A l’attention des taureaux: pour votre bien les mineurs français seront interdit de corridas

Bonjour

Dans la foulée taurine de l’aficionado ministre Didier Guillaume, Aurore Bergé, 32 ans, porte-parole médiatique parisienne de LREM. Didier Guillaume se pique de corrida et en même temps, de bien-être animal ? Aurore Bergé va plus loin encore dans cette formidable maîtrise des contraires qui interroge quant au quotient intellectuel que le politique prête à ses électeurs.

« La question du bien-être animal ne se réduit pas à quelques bobos parisiens écervelés (sic). Je n’appartiens pas à une secte, je considère juste, comme une grande majorité des Français, que c’est une question sociétale majeure, a doctement déclaré, à l’aube et sur franceinfo, Mme Bergé. J’aimerais a minima qu’on puisse interdire la corrida aux mineurs. Est-ce que c’est 12 ans, 14 ans, 16 ans… Il faut avancer là-dessus ».

Pandore et le Minotaure

L’avancement est consubstantiel de LREM. On pourrait presque écrire ontologique. « Un certain nombre de films sont interdits aux mineurs, mais un film c’est une fiction. Or la corrida n’est pas une fiction, conclut Aurore Bergé qui n’appartient pas à une secte (re-sic). Je ne considère pas que ce soit un spectacle car à la fin quoi qu’il arrive, vous avez un animal victime de souffrances et qui meurt. »

Résumons : la corrida n’est pas un spectacle ; les films sont des spectacles ; certains films sont interdits aux mineurs ; donc il faut interdire la corrida aux mineurs 1. Où l’on en vient à se demander si, en démocratie, l’exercice de la politique est un spectacle pour tous les publics.

A demain @jynau

1 Le président de de l’Observatoire national des cultures taurines, André Viard, a aussitôt estimé que cette proposition posait la question de « la privation de son autorité parentale pour une communauté culturelle », ce qui « équivaudrait à ouvrir une boîte de Pandore dont on peut imaginer les effets dévastateurs dans de nombreux domaines ». Ouvrir la boîte de Pandore face au Minotaure ?  Une telle mesure, selon lui, irait aussi « à l’encontre de la Déclaration universelle des droits de l’enfant, dont la France est signataire, qui lui garantit de pouvoir être élevé dans la culture de ses parents ».