Stades alcoolisés : reprise de volée de cent députés macronistes contre le pouvoir exécutif

Bonjour

Nous écrivions il y a peu que contrairement à la joie prématurée de trois joueurs mal préparés la partie des « stades alcoolisés » était loin d’être gagnée  . Le président de la Fédération française d’addictologie (FFA), le Pr Amine Benyamina, venait alors de rendre public ces lignes à lui adressées :

« Le Premier ministre tient à vous confirmer, ainsi que l’ont fermement exprimé Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Roxana Maracineanu, ministre des Sports, que le gouvernement n’envisage pas de modifier la réglementation en vigueur relative à l’interdiction de vente d’alcool dans les stades, telle qu’inscrite dans la loi Evin ».

Nous rappelions aussi que la séparation des pouvoirs fait que l’exécutif ne saurait étouffer la volonté du législatif. Et voici que la proposition de loi (longtemps tenue secrète) vient d’être enregistrée à la présidence de l’Assemblée nationale. On la découvrira ici : « PROPOSITION DE LOI visant à faire de la France une nation sportive ». Et ci-dessous les noms des cent-deux députés soutenant cette volonté 1.

Où l’on retrouve, bien présent, le désormais célèbre article 18 qui « vise à assouplir, de manière encadrée, l’application de la loi Évin dans les stades en étendant l’octroi d’autorisations temporaires de vente d’alcool aux sociétés sportives ». Il s’agit donc bel et bien, « d’assouplir  de manière encadrée » (sic) une loi qui perdrait alors un peu plus de sa substance au profit des grands alcooliers et de leurs publicitaires.

On attend, ici, la réaction des trois joueurs qui pensaient, trop tôt, avoir partie gagnée : Amine Benyamina (FFA), Bernard Basset (Anpaa) et Axel Kahn (Ligue contre le cancer). Puis la décision du juge-arbitre du Palais de l’Elysée.

A demain @jynau

1 François CORMIER-BOULIGEON, Cédric ROUSSEL, Belkhir BELHADDAD, Lénaïck ADAM, Fannette CHARVIER, Éric GIRARDIN, Pierre HENRIET, Alexandre FRESCHI, Sébastien CAZENOVE, Bertrand SORRE, Caroline JANVIER, Cathy RACON-BOUZON, Stéphanie RIST, Bertrand BOUYX, Jean-François PORTARRIEU, Hubert JULIEN-LAFERRIÈRE, Emmanuelle FONTAINE-DOMEIZEL, Stéphane MAZARS, Éric POULLIAT, Pascal BOIS, Patricia MIRALLÈS, Danièle CAZARIAN, Denis MASSÉGLIA, Stéphane BUCHOU, Vincent THIÉBAUT, Yannick KERLOGOT, Jean TERLIER, Fabienne COLBOC, Céline CALVEZ, Patrick VIGNAL, Yaël BRAUN-PIVET, Anne GENETET, Christophe BLANCHET, Christophe LEJEUNE, Stéphane CLAIREAUX, Saïd AHAMADA, Jean-Marc ZULESI, Jean-Marie FIÉVET, Olivier GAILLARD, Véronique RIOTTON, Hugues RENSON, Carole BUREAU-BONNARD, Florian BACHELIER, Stéphane TESTÉ, Corinne VIGNON, Philippe CHALUMEAU, Jean-Michel MIS, Sereine MAUBORGNE, Francis CHOUAT, Danièle HÉRIN, Stéphanie KERBARH, Jacqueline DUBOIS, Olivier DAMAISIN, Guillaume GOUFFIER-CHA, Martine WONNER, Michèle PEYRON, Béatrice PIRON, Jacques MARILOSSIAN, Nicole DUBRÉ-CHIRAT, Jean-Bernard SEMPASTOUS, Didier PARIS, Cécile MUSCHOTTI, Raphaël GÉRARD, Stéphanie ATGER, Sandra MARSAUD, Jean-François CESARINI, Patrice PERROT, Christine CLOAREC-LE NABOUR, Richard LIOGER, Isabelle RAUCH, Françoise DUMAS, Pieyre-Alexandre ANGLADE, Christophe JERRETIE, Fadila KHATTABI, Martine LEGUILLE-BALLOY, Daniel LABARONNE, Carole GRANDJEAN, Hervé BERVILLE, Gwendal ROUILLARD, Alain PEREA, Ramlati ALI, Laetitia AVIA, Nathalie SARLES, Didier BAICHÈRE, Grégory BESSON-MOREAU, Benoit POTTERIE, Yolaine de COURSON, Jean-Luc FUGIT, Christophe AREND, Liliana TANGUY, Frédérique LARDET, Catherine OSSON, Fabien GOUTTEFARDE, Alexandra VALETTA ARDISSON, Buon TAN, Damien ADAM, Pierre-Alain RAPHAN, Anne-Laure CATTELOT, Blandine BROCARD, Jean-Charles LARSONNEUR, Laurent SAINT-MARTIN, Sylvie CHARRIÈRE,

Alcools, gradins et loges VIP: pourquoi le gouvernement ne nous dit-il pas, enfin, la vérité ?

Bonjour

Revenons un instant sur le texte signé, dans Le Figaro, par les Drs Amine Benyamina*, Bernard Basset** et Axel Kahn*** 1. Un étrange papier dans lequel les auteurs se réjouissent « que pour la première fois depuis vingt-cinq ans d’attaques incessantes contre la loi Évin, les alcooliers aient connu une défaite ». La suite et, pourrait-on croire, la fin de  l’édifiante affaire politique des stades pré-alcoolisés et des VIP champagnisées.

Résumons.Trois députés macroniens  François-Cormier-Bouligeon député (LREM, Cher), 46 ans – Cédric Roussel député (LREM, Alpes-Maritimes), 46 ans – Belkhir Belhadad député, (LREM, Moselle, 50 ans) sont à l’origine d’une proposition de loi « sportive » qui alimente depuis peu une violente polémique sanitaire et politique. Ils ont été rejoints par plus de soixante de leurs collègues. Certains les ont, depuis, quittés.

Quant à leur proposition « portant diverses dispositions pour faire de la France une Nation sportive » (sic) enregistrée à la présidence de l’Assemblée nationale le 24 juillet dernier, elle n’est toujours pas sur le site dédié de cette dernière.

Une affaire close comme le laisserait penser le satisfecit du triumvirat du Figaro ? Nullement. Et tout laisse malheureusement penser que le tweet unique d’Agnès Buzyn, loin du clairon victorieux, pourrait bien signer la fuite en rase campagne devant les députés macroniens sportifs marchant au pas cadencé des alcooliers industriels. Et puis, hier, ce tweet explicatif d’Axel Kahn :

« L’article contentieux 13 du projet de loi sur le sport semble avoir été retiré, les ministres de la santé et des sports se sont engagées par tweets et interviews, l’Élysée semble avoir donné des assurances. »

Où l’on notera l’usage du verbe sembler. Un verbe fragile, délicat à manier 2.

Un article d’une proposition de loi retiré par ses auteur-députés ? Et ce à la demande du locataire du Palais de L’Elysée ? L’exécutif pesant sur le législatif ? Il semble que cela mériterait d’être vérifié. Et officiellement, haut et fort, confirmé. Par exemple par la ministre des Solidarités et de la Santé. Ou par le Premier ministre étrangement absent de ce dossier. On attend.

A demain @jynau

1 * Médecin psychiatre-addictologue, chef du département de psychiatrie-addictologie groupe hospitalier Paul-Brousse (AP-HP), professeur à l’université Paris-Sud, président de la Fédération française d’addictologie (FFA). ** Médecin spécialiste en santé publique, vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa), administrateur de la Fédération française d’addictologie. *** Généticien, président honoraire de l’université Paris-Descartes, président de la Ligue nationale contre le cancer.

2 « Supposons deux corps électrisés; bien qu’ils nous semblent en repos, ils sont l’un et l’autre entraînés par le mouvement de la terre » (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 185).

« Pour tous les événements qui dans la vie et ses situations contrastées se rapportent à l’amour, le mieux est de ne pas essayer de comprendre, puisque, dans ce qu’ils ont d’inexorable comme d’inespéré, ils semblent régis par des lois plutôt magiques que rationnelles » (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 501).

Agnès Buzyn et les stades pré-alcoolisés : comment ne pas confondre ses désirs et la réalité

Bonjour

Ils sont trois médecins: Amine Benyamina*, Bernard Basset** et Axel Kahn*** 1. Trois responsables qui signent un étrange papier dans Le Figaro. Un papier dans lequel ils se réjouissent « que pour la première fois depuis vingt-cinq ans d’attaques incessantes contre la loi Évin, les alcooliers aient connu une défaite » [sic]. Où l’on revient à l’édifiante affaire politique des stades pré-alcoolisés et des loges VIP bien champagnisées.

L’analyse des trois médecins ne diffère guère de celle de tous les spécialistes des luttes contre les addictions. Ils observent ici une nouvelle émergence de l’hydre du lobby des puissants alcooliers industriels. Avec un plan d’action bien rôdé :

« Instrumentaliser une activité sociale positive et populaire comme le sport pour dissimuler un cadeau au lobby alcoolier, de la bière en l’occurrence, qui réclame depuis longtemps des facilités pour abreuver d’alcool les spectateurs ; dissimuler cette stratégie derrière des éléments de langage standardisés censés rassurer et destinés à occulter la brutalité de la manœuvre («assouplir», «clarifier», «simplifier») ; ne pas se concerter à l’avance avec les acteurs de santé pour les prendre par surprise ; et enfin lancer les opérations en catimini au cœur de l’été pour profiter de l’inattention générale. C’est de cette manière qu’un tiers des députés de la majorité (LREM) ont annoncé que, pour promouvoir «une nation sportive», il fallait faciliter l’alcoolisation des spectateurs pendant les matchs, et donc, incidemment, «assouplir» la loi Évin. »

Prêcher le faux dans Le Figaro pour tenter de lever le voile sur le vrai

Mais pour les signataires cette « manœuvre grossière » aurait « échoué ». Et ce grâce, notamment, à la mobilisation immédiate des « acteurs de l’addictologie » et parce que « la société civile ne dort jamais ». « Le rapport à l’alcool est en train de basculer dans la population française, ajoutent-ils. La recherche de bien-être, les préoccupations de santé et écologiques, les progrès des connaissances scientifiques et la pédagogie inlassable du monde de la santé publique ont fait prendre conscience que toutes les boissons alcooliques étaient des produits à risques. L’incitation à boire pendant les compétitions, notamment pour les jeunes spectateurs, ne pouvait être acceptée aisément. »

Et de poursuivre leur analyse : « Une lettre ouverte de la Fédération française d’addictologie à la ministre de la Santé lui demandant de prendre position «publiquement et fermement» sur ce sujet a permis à Agnès Buzyn – probablement avec l’accord du gouvernement – [sic] de déclarer qu’il n’était nul besoin de nouvelles incitations à la consommation d’alcool et que la loi Évin ne serait pas modifiée. Elle a ajouté le 21 août que la meilleure solution serait que les tribunes VIP ne jouissent plus d’une exception [exception dont elle ignorait l’existence] ».

La vérité est qu’Agnès Buzyn ne s’est (timidement) exprimée sur le sujet que le 9 août et que l’on en reste à ce tweet ministériel :

« L’alcool tue 41 000 personnes chaque année dans notre pays. Chacun de ces décès est évitable. Ne laissons pas de nouvelles incitations à la consommation d’alcool se rendre complices de ce bilan. La ferveur n’a pas besoin d’alcool pour s’exprimer dans nos stades. »

C’est un peu court pour voir ici, comme les trois signataires, « un coup d’arrêt » à l’offensive du lobby alcoolier industriel » . Un peu court pour en tirer la conclusion que pour la première fois depuis un quart de siècle d’attaques incessantes contre la loi Evin, « les alcooliers ont connu une défaite ».

Le vrai est que rien n’est joué. Pour un peu on imaginerait que ces trois responsables prennent leur désir pour la réalité. A moins qu’ils ne jouent, qu’ils ne prêchent le faux dans Le Figaro pour tenter de lever le voile sur le vrai. Reste l’essentiel, politique, de ce dossier. Et ce  n’est pas le bien trop modeste tweet unique de la ministre de la Santé – mais la décision prise par l’ambigu Emmanuel Macron.

A demain @jynau

1 * Médecin psychiatre-addictologue, chef du département de psychiatrie-addictologie groupe hospitalier Paul-Brousse (AP-HP), professeur à l’université Paris-Sud, président de la Fédération française d’addictologie (FFA).

** Médecin spécialiste en santé publique, vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa), administrateur de la Fédération française d’addictologie.

*** Généticien, président honoraire de l’université Paris-Descartes, président de la Ligue nationale contre le cancer.

Stades alcoolisés : bien avant les macroniens le patron du ruby français les réclamait !

Bonjour

En pied de la page 26. C’est là, le 18 août, que le Journal du Dimanche (Philippe Kallenbrunn) cachait son information la plus croustillante : « Laporte voulait de l’alcool dans les stades du Mondial 2023 ». Loin des blondeurs de Brigitte Macron (et des embrouillaminis investigationistes post-Kadhafi) on y retrouve le cocktail sport-politique-argent-santé publique – cette ferveur qui nourrit les rangs macronistes et face à laquelle Agnès Buzyn semble tétanisée. Sans parler de l’actuel Directeur Général de la Santé.

Où l’on apprend que les têtes pensantes de la Fédération Française de Rugby (FFR) avaient, dès le printemps 2017 fait le forcing pour obtenir l’autorisation de vendre de l’alcool dans les stades lors des quarante-huit matches du Mondial 2023. Le célèbre Bernard Laporte, flanqué du Dr Serge Simon, son omnipotent premier vice-président, « souhaite alors que le ministère de la Santé s’engage à adopter un décret en ce sens ‘’pour les boissons alcooliques de troisième groupe’’ (bère, vin, cidre) ».

« Addictologie et psychopathologie des sportifs »

C’est (on s’en souvient) Marisol Touraine qui est aux commandes. Et c’est le Pr Benoît Vallet, alors Directeur Général de la Santé qui, d’un élégant trait de plume sanitaire et rugbystique, règle l’affaire : « Le cadre législatif actuel ne constitue pas un frein à la candidature de la France » (15 mai 2017).

Six mois plus tard le Pr Vallet l’emporte haut la main devant le duo Laporte-Simon : World Rugby choisit la France pour le Mondial 2023, la France et ses stades sans alcools industriels (du moins hors loges-VIP…). « La semaine dernière l’ancienne ministre socialiste Michèle Delaunay, amie politique de longue date du premier vice-président de la FFR Serge Simo, confiait au JDD que ‘’la vente d’alcool dans les stades entraîne quasi systématiquement la sponsorisation’’ » explique l’hebdomadaire dominical, page 26.

Médecin ou pas, le citoyen aimerait mieux comprendre la position de la Dr Michèle Delaunay sur le sujet. Mieux comprendre, aussi et surtout, le jeu joué par l’étrange Dr Serge Simon dont la biographie officielle rappelle qu’il fut  à l’initiative de la création du Centre d’addictologie et de psychopathologie des sportifs au sein du CHU de Bordeaux.  Et puis, ancien joueur ou pas, le citoyen ne peut manquer, deux ans après, de saluer le cadrage-débordement du Pr Vallet.

A demain @jynau

Alcool, sport et politique: Emmanuel Macron transformera-t-il les stades en loges pour VIP ?

Bonjour

C’est une polémique originale qui aide à lever les voiles. A mieux comprendre qui est qui. A décrypter certains non-dits. La proposition de loi macroniste « stades alcoolisés » vient de susciter une nouvelle prise de position au sein du gouvernement : Roxana Maracineanu, première championne du monde française de natation, aujourd’hui ministre des Sports, vient de s’opposer aux députés marcheurs. Elle l’a fait dans une déclaration-vidéo à 20 minutes (Clément Carpentier) lors d’une visite à Lacanau dans le cadre d’une compétition de surf.

Voici, notable différence, une ministre qui parle clair :

« Je pense que quand on a interdit l’alcool dans les stades, il y avait des raisons et ces raisons-là, elles n’ont pas disparu du jour au lendemain. Ma position est clairement la même que celle de Mme Buzyn. On ne peut pas associer un événement sportif avec de la communication que ce soit pour le tabac ou l’alcool. Ce serait vraiment contre-productif. Dans un lieu, comme un stade, où l’on promeut la santé par le sport et le sport comme entité, je ne peux pas en même temps promouvoir la consommation d’alcool (…) Il n’y a pas lieu de revenir sur la loi Evin ». 

Cette prise de position n’a pas encore été commentée par les leaders du groupe des 105 députés LREM (un tiers du groupe) qui ont déposé fin juillet à l’Assemblée le texte de leur proposition de loi visant « à faire de la France une Nation sportive » (sic). Il faut désormais, à cette liste qui n’a toujours pas été rendue publique de manière exhaustive (et dont nous avons publié une partie) retirer le nom de Michèle Peyron (LREM, Seine-et-Marne). « ‘’Je ne savais pas que l’alcool serait de mise dans une proposition de loi qui veut faire de la France une nation de sport’’ a-t-elle déclaré à Libération (Charles Delouche).Egalement présidente du groupe d’étude sur la lutte contre les addictions, elle a déclaré être ‘’en colère’’ et indiqué qu’elle ne voterait pas la proposition si l’article 18 [ stades alcoolisés] devait être est maintenu. »

De l’alcool et des jeux

« Le lobbying le plus dangereux est celui du sport de haut niveau qui va essayer d’avancer masqué derrière les buvettes des petits clubs amateurs qu’il ne veut plus aider, comme les financiers de l’alcool se sont cachés derrière l’œnologie, analyse Jean-Pierre Couteron, ancien président de Fédération Addiction. La manoeuvre est habile, et le « lobby de l’alcool’’ reste en retrait derrière les touts aussi puissants lobby du sport de haut niveau professionnel (…) Comme es clubs amateurs sont ‘’exsangues’’ et que le sport pro ne veut plus ‘’ partager’’…on va envoyer l’armée des petites buvettes combattre en faveur des pro…et ca risque de marcher!  J’ai vu passer sur Tweeter des échanges intéressants à ce sujet, y compris de collègue très hostiles à l’alcool, mais ‘’gestionnaires’’  de petits clubs et qui connaissent ces problèmes… »

Et maintenant ? D’autres députés signataires de la proposition de loi (des médecins notamment…) vont-ils se désolidariser de l’entreprise ? Où est ici la vision politique ? Les défenseurs de la proposition de loi dénoncent une certaine « forme d’hypocrisie » sur ce sujet. « De l’alcool, on en consomme déjà dans les stades, via les espaces VIP. […] Ceux assis aux places normales ont une offre qui est extrêmement limitée. Il s’agit simplement de se demander comment étoffer l’offre pour le spectateur, au travers de la prévention de l’alcoolisme et de l’éducation à consommer modérément», ne craint pas d’expliquer, dans Libé, le député marcheur et maître d’œuvre François Cormier-Bouligeon.

Aux antipodes du député marcheur du Cher, le Dr William Lowenstein président de SOS addictions. Pour lui l’article « stade alcoolisés » est «l’oxymore des dix-sept premiers. L’Académie nationale de médecine a souligné en mars dernier à quel point la France est en retard dans la prévention face à l’alcoolisme, mais finalement on a l’impression que ça ne sert à rien. Leur vision de l’égalité, c’est cirrhose pour tout le monde.»

Précisément, cet article sera-t-il maintenu ? Dans l’équipe gouvernementale seuls le « Sport » et la « Santé » ont parlé. Pour le reste, silence glacé dans les vestiaires. L’entraîneur Edouard Philippe semble en congé et le président Macron est au fort de Brégançon. Interdire les loges VIP au nom du sport et de la santé ? Faire du stade une immense loge VIP ? De l’alcool et des jeux. Ce sont là deux conceptions du sport, de la santé publique et de la politique.

A demain @jynau

Vraie fausse nouvelle et maladie d’Alzheimer : mais pourquoi certains médias font-ils ça ?

Bonjour

Lire le journal ?. Il aura donc suffit, début août 2019, d’un article du Guardian (Kevin Rawlinson), pour relancer, en France, le moteur médiatique alternatif rêves/cauchemars. Un papier assurant que des chercheurs avaient mis au point un « test sanguin » permettant de détecter Alzheimer « 20 ans » avant les premiers symptômes, a été repris par plusieurs médias français.

« Avec toutes les confusions et imprécisions de l’original » accuse Arrêt sur Images (Juliette Gramaglia) . « Un pas de géant », « une avancée majeure », « une petite révolution »… Depuis quelques jours, plusieurs médias généralistes sont à la fête. La raison : on aurait trouvé « un test sanguin pour détecter la maladie [d’Alzheimer] 20 ans avant qu’elle ne se déclare » (20 Minutes) BFMTV, LCI, France Bleu, Franceinfo, Midi Libre, La Provence, La Nouvelle République plusieurs sites d’information ont ainsi relayé, avec des formulations semblables ».

Tout, ici, remonte ici à une publication dans Neurology, « High-precision plasma β-amyloid 42/40 predicts current and future brain amyloidosis ».Un travail américain ;158 personnes en bonne santé volontaires ; la recherche sanguine de deux types de protéines bêta amyloïdes ; un PET-Scan pour de visualiser les dépôts pathologiques cérébraux ; Un autre PET-Scan quelques mois plus tard ; des corrélations ultérieures entre les résultats sanguins et l’évolution des images.

Boules de cristaux

Le Figaro (Cécile Thibert) a voulu en savoir plus – et a interrogé le Pr Bruno Dubois directeur de l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP). «C’est un travail de qualité, ils montrent que la présence de protéines bêta amyloïdes dans le sang est corrélée à la présence de plaques amyloïdes, dit-il. Mais le fait d’avoir des plaques ne veut absolument pas dire que l’on va développer la maladie. Certaines personnes en ont et ne seront jamais malades. En revanche, tous les malades d’Alzheimer ont des plaques. C’est une condition nécessaire mais pas suffisante».

Nous sommes en 2019 etil n’existe aucun moyen de prédire la maladie d’Alzheimer. « Et quand bien même cette boule de cristal existerait, elle ne serait pas d’une grande aide: il n’existe aucun traitement permettant de ralentir ou de guérir la maladie » assène Le Figaro. «En clinique, chez les personnes qui n’ont aucun symptôme, nous ne faisons pas de dépistage. Même si nous détections des lésions, que pourrait-on faire à part leur dire ’’je n’ai rien à vous proposer’’?», confirme le neurologue parisien.

Ce qui ne signifie pas qu’il faut baisser les bras : il est possible de limiter le risque de développer la maladie en agissant sur les principaux leviers: faire de l’exercice, éviter le tabac et l’alcool, surveiller l’état de ses artères (cholestérol, glycémie, tension artérielle, poids) et avoir une alimentation équilibrée

Sans oublier de stimuler sans cesse son cerveau. Notamment en lisant les journaux.

A demain @jynau

Ferveurs alcooliques, politiques et sportives : quel maillot Agnès Buzyn portera-t-elle demain ?

Bonjour

Ainsi donc, sur le front de l’alcool, Agnès Buzyn est une nouvelle fois trahie par les siens. Et l’affaire prend une ampleur épidémique. Ils étaient soixante-douze, ils sont aujourd’hui cent-cinq députés macroniens à avoir déposé une proposition de loi qui ouvre les portes des stades et enceintes sportives aux boissons alcooliques. Verra-t-on bientôt des mains anonymes venir fleurir les permanences de ces élus du peuple ?

Pour l’heure ce sont les bataillons de la lutte contre la maladies alcooliques et les addictions qui montent au front médiatique. Parmi eux la Ligue contre le cancer et son nouveau président hyperactif Axel Kahn. Parmi eux aussi la Fédération française d’addictologie (FFA) 1 qui vient d’adresser une lettre ouverte à Agnès Buzyn. Un texte emprunt d’une forme de solennité et qui mérite d’être cité, (ce que la plupart des médias – à commencer par L’Equipe– ne font pas) :

« (…) Les arguments avancés pour soutenir cette proposition sont d’autant plus spécieux qu’ils ne reposent sur aucune argumentation sérieuse :

– Les spectateurs boiraient avant les compétitions, et en dehors des stades, ce qui justifierait de les faire boire aussi à l’intérieur. Outre que nulle étude ne permet de savoir la proportion de spectateurs qui, à l’heure actuelle, entrent dans le stade en ayant déjà bu, il paraît peu judicieux, en particulier pour ceux-là, de leur faciliter la poursuite de leur alcoolisation. Chacun sait qu’en multipliant les occasions de boire, on augmente mécaniquement la consommation.

– Il serait « égalitaire » de permettre aux spectateurs de consommer de l’alcool alors que les privilégiés des tribunes VIP en consomment. Outre que les alcools proposés aux spectateurs de base ne seront pas du champagne, ni des vins fins, ce qui ne mettra pas fin aux inégalités sociales, il est tout à fait possible de retourner cet argument et de proposer la seule mesure parfaitement égalitaire qui serait l’interdiction de consommer de l’alcool dans les tribunes des VIP.

– Cette offre et cette consommation seraient « encadrées ». Il est évident que cet argument est une simple précaution de langage, de même que le terme « assouplissement » de la loi Evin. Car on voit mal comment cette consommation pourrait dans la pratique être encadrée.  Par ailleurs, le soutien aux clubs pourrait très bien passer par d’autres entreprises que celles de l’industrie de l’alcool. On peut également s’interroger sur la pertinence de cette mesure qui, bien évidemment, profitera d’abord aux grands clubs professionnels, en mesure de mettre en place une logistique efficace de distribution d’alcool. Est-il véritablement utile de soutenir financièrement les grands clubs de la ligue 1 par la vente d’alcool ? »

La FFA ajoute que la méthode pour imposer cette mesure contraire à la santé publique est « tout à fait inacceptable » dans la mesure où les acteurs de santé et de l’addictologie n’ont jamais été entendu par ce groupe de parlementaires. « Pour l’ensemble de ces raisons, concly le Pr Amine Benyamina, Président de la Fédération Française d’Addictologie j’attend, Madame la Ministre, que vous vous opposiez fermement et publiquement à ces basses manœuvres qui n’ont comme seul objectif de vider progressivement la loi Evin de l’ensemble des dispositions qui gênent le lobby alcoolier et, in fine, de ré-autoriser le sponsoring des activités sportives en vue des Jeux Olympiques et de la Coupe du monde de Rugby. »

Madame la Ministre ne pouvait plus ne pas réagir. Elle vient de le faire a minima via Twitter

« L’alcool tue 41 000 personnes chaque année dans notre pays. Chacun de ces décès est évitable. Ne laissons pas de nouvelles incitations à la consommation d’alcool se rendre complices de ce bilan. La ferveur n’a pas besoin d’alcool pour s’exprimer dans nos stades. »

C’est un peu court. Et si la ferveur 2 n’a, certes, pas stricto sensu besoin d’alcool pour s’exprimer dans « nos » stades, elles et parfois indispensable pour exprimer toute la valeur d’un engagement politique véritable et durable.

A demain @jynau

1 La FFA réunit : Addictolib – Alliance contre le Tabac – Alcool Assistance – Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie – Association des Structures Publiques de Soins en Addictologie – Autosupport des Usagers de Drogues – Collège Professionnel des Acteurs de l’Addictologie Hospitalière – Collège Universitaire National des Enseignants d’Addictologie – Coordination Nationale des Réseaux de Microstructures – ELSA France – Fédération Nationale des Etablissements de Soins et d’Accompagnement en Addictologie – Groupe d’Etude, de Recherche en Toxicomanie en Milieu Carcéral – Institut de Recherche et d’Enseignement des Maladies Addictives – Réseau des Etablissements de Santé pour la Prévention des Addictions – SAFE – Société d’Addictologie Francophone – Société Française d’Alcoologie – Société Francophone de Tabacologie – SOS Addictions

2 « Ferveur » :Enthousiasme et ardeur passionnée qui entraînent une adhésion admirative pour (un auteur, une œuvre littéraire ou artistique). Toutes les fois que Dante est proposé à ma ferveur, je crois entendre le plus homicide de tous les démons (Bloy, Journal,1899, p. 374)

Canicule, seize ans après : huit ministres sont sur le pont. On attend Emmanuel Macron

Bonjour

Il y a seize ans un ministre de la Santé affirmait, dans la fraîcheur, que tout était sous contrôle. Plus de dix mille morts prématurées. 25 juillet 2019, ce message gouvernemental adressés en urgence aux médias de France Pour toute accréditation se rapprocher du cabinet des ministres concernés).

 :« ÉPISODE CANICULE Jeudi 25 juillet 2019

La France connaît un nouvel épisode caniculaire de grande intensité avec 20 départements du Nord et de l’Est du pays placés en vigilance rouge par Météo France pour la journée de jeudi. Le Gouvernement se mobilise largement auprès des différents secteurs et acteurs touchés par la canicule, pour porter les messages de prévention à l’attention de tous les publics susceptibles de souffrir des fortes chaleurs.

08h00 Elisabeth BORNE, Ministre de la Transition écologique et solidaire:transports en commun en Île-de-France- Présentation du dispositif canicule à la gare Saint-Lazare (Paris)

09h30 Agnès BUZYN, Ministre des Solidarités et de la Santé et Adrien TAQUET, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé: visite d’un centre de loisirs à Fontainebleau pour rappeler les messages de prévention pour les sorties groupées d’enfants (Seine-et-Marne)

10h15  Brune POIRSON, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de la Transition écologique et solidaire : sensibilisation aux bons gestes en période de canicule sur le marché de Soual (Tarn)

10h30 Sophie CLUZEL, Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, chargée des personnes handicapées : visite du centre de loisirs Joëlle Prudhomme, qui accueille des enfants handicapés de 6 à 10 ans à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine)

11h00  Elisabeth BORNE, Ministre de la Transition écologique et solidaire et Emmanuelle WARGON, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de la Transition écologique et solidaire : visite du centre de contrôle d’eau de Paris pour un point sur l’impact de la sécheresse et de la canicule sur la gestion quotidienne de l’alimentation en eau (Paris)

12h0 Christophe CASTANER, Ministre de l’Intérieur : visite d’une plateforme d’appels de secours à Corbeil-Essonnes (Essonne)

12h30  Roxana MARACINEANU, Ministre des Sports et Adrien TAQUET, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé: visite de la base de loisirs de Cergy-Pontoise sur la prévention anti-noyade (Val d’Oise)

14h15  Jean-Michel BLANQUER, Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse et Gabriel ATTAL, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse : visite du centre de secours d’Espalion pour participer à des activités de sensibilisation aux missions des pompiers en période estivale et notamment en période de canicule à destination d’enfants d’une base de loisirs (Aveyron)

14h30  Agnès BUZYN, Ministre des Solidarités et de la Santé et Christophe CASTANER, Ministre de l’Intérieur : visioconférence entre le centre de veille du ministère des Solidarités et de la Santé (présence Agnès BUZYN – Paris), le Centre Opérationnel Départemental de la préfecture de l’Essonne (présence Christophe CASTANER – Essonne) et les préfets de zones concernés par la vigilance rouge pour un point sur la canicule à la mi-journée

15h00  Brune POIRSON, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de la Transition écologique et solidaire : sensibilisation des vacanciers dans un camping écolabel sur les gestes de prévention en période de canicule (Hérault)

15h30  Emmanuelle WARGON, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de la Transition écologique et solidaire : échange à Rennes avec des agriculteurs et des élus locaux sur les arrêtés de restriction d’eau en raison de la sècheresse. (Ille-et-Vilaine)

16h45 Christelle DUBOS, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé: visite du centre d’accueil et de soin hospitalier de Nanterre qui accueille notamment des personnes sans-abris (Hauts-de-Seine) »

Débauche gouvernementale d’énergie, convocation des médias. Quelle lecture le Pr Jean-François Mattei fait-il, seize après, de tout ceci ?

A demain @jynau

2019, mercredi 24 juillet : reçu ce message urgent de la Direction générale de la Santé

Bonjour

Bloguer c’est aussi, parfois, simplement, relayer :

« dgs-urgent@dgs-urgent.sante.gouv.fr  

Selon les informations communiquées par Météo France ce jour, l’ensemble des régions de France métropolitaine sera concernée dès demain mercredi 24 juillet par un deuxième épisode de canicule, dont les températures pourront atteindre des niveaux exceptionnels, autour des 40°C pour les journées de mercredi et de jeudi, dans des régions peu habituées à de telles températures.

L’ensemble des services de l’Etat est mobilisé pour diffuser les messages de prévention et mettre en place les mesures de protection individuelles et collectives nécessaires.

Dans ce cadre, nous vous remercions de relayer les conseils de prévention qui figurent sur le site Internet du ministère : Canicule et fortes chaleurs. Des affiches et des dépliants y sont notamment disponibles en téléchargement en cas de besoin : http://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-climatiques/canicule.

Vous pouvez également orienter vos patients vers la plateforme téléphonique « Canicule Info Service » du ministère des Solidarités et de la Santé qui permet d’obtenir des conseils pour se protéger et protéger son entourage : 0800 06 66 66 (appel gratuit depuis un poste fixe en France).

Nous vous remercions également d’inciter vos patients, même ceux qui se sentent en bonne santé, à ne pas pratiquer d’activités physiques ou sportives pendant ces périodes.

Enfin, nous vous demandons de porter une attention toute particulière à vos patients les plus fragiles (personnes âgées, handicapées ou fragiles isolées, atteintes de maladie chronique, femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants, …). 

dgs-urgent@dgsurgent.gouv.sante.fr»

A demain @jynau

Cannabis tricolore ? Au pied du Tourmalet, Emmanuel Macron n’ose ni le oui ni le non

Bonjour

Gouverner c’est, parfois, ne pas mentir. C’est aussi se faire filmer et ne pas répondre aux questions que l’on ne devrait pas vous poser. La France entière le sait : Emmanuel Macron jouait au pseudo-régional de l’étape du Tour, samedi 20 juillet, à Bagnères-de-Bigorre. Sourire éclatant et bain de foule virevoltant, spontané, improvisé. Le président de la République française, confiant, avait « demandé à son équipe de sécurité d' »ouvrir les barrières » afin de laisser les Français s’approcher de lui » (sic). 

Les citoyens français, rapportent les envoyés spéciaux des gazettes sportives et politiques ont « sauté sur l’occasion pour interroger Emmanuel Macron sur différents sujets ». « De l’affaire François Goullet de Rugy à celle de la disparition de Steve Maia Caniço à Nantes, les Français n’ont pas laissé de répit au Président, rapportent les journalistes (dont celui de La Libre Belgique). Mais une question n’est pas passée inaperçue. Un passant a ainsi questionné le chef d’Etat français sur… la légalisation du cannabis. » Une aubaine pour buzz. Echange  

« – Emmanuel Macron (jouant l’interloqué) : Vous seriez pour, vous ?

Le jeune français (nullement démonté) : – Je serais pour, parce que ça ferait plus de boulots pour les gens … Le  pays est en crise.

Emmanuel Macron : C’est vrai. Mais je ne vais pas vous mentir, même si on légalisait le cannabis, cela ne créerait pas des dizaines ou des centaines de milliers d’emplois ». 

Puis le Président a ainsi présenté « plusieurs alternatives » au jeune français, désireux de travailler – comme les secteurs de la restauration et du bâtiment. Mauvaise pioche : « Je ne trouve justement pas d’emploi dans le bâtiment » a conclu l’interlocuteur du chef de l’Etat.

Pour le reste ce fut une bien belle étape que la 14ème. Elle conduisit le Président, le Maillot Jaune, les coureurs et la caravane réduction des risques depuis Tarbes jusqu’au col du Tourmalet (117,5 km) : 1. Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) en 3h10’20 » 2. Julian Alaphilippe (Deceunick-Quick Step) + 6 » (…). Classement général : 1. Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) en 56h11’29 » (…).

Le Tour quittera bientôt les Pyrénées. Rendez-vous sur les Champs-Elysées, à l’ombre du Palais de l’Elysée.

A demain @jynau