Vaccin-Covid: une «maladie inexpliquée» conduit AstraZeneca à suspendre ses essais cliniques

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09/09/09. Hier le fait aurait volontiers été durablement passé sous silence. Aujourd’hui l’information s’impose d’emblée, au nom d’une transparence imposée – et ce avec toutes les conséquences que l’on peut d’ores et déjà imaginer.

Le puissant groupe pharmaceutique AstraZeneca a annoncé mardi 8 septembre qu’il devait faire une « pause » dans les essais cliniques de son vaccin expérimental contre le Covid-19 – et ce à cause après l’apparition d’une «maladie potentiellement inexpliquée», (sans doute un effet secondaire grave) chez un participant. Transparence ou pas, aucune autre précision n’a encore été donnée.

« Nous avons déclenché une pause dans la vaccination dans le cadre de notre processus pour permettre l’examen des données de sécurité », a déclaré au Financial Times un porte-parole d’AstraZeneca. « Il s’agit d’un contrôle de routine qui doit se produire chaque fois qu’il existe une affection potentiellement inexpliquée dans l’un des essais afin de garantir le maintien de l’intégrité de nos essais. » Les données seront bientôt revues par un comité indépendant. cette pause affecte un test lancé à très large échelle, dans une procédure de phase 3.

L’annonce a, sans surprise, provoqué une chute de l’action AstraZeneca dans les échanges officieux après la clôture de Wall Street. La firme est le partenaire industriel de l’université britannique Oxford, et leur vaccin est l’un des projets occidentaux les plus avancés, testé sur des dizaines de milliers de volontaires au Royaume-Uni, au Brésil, en Afrique du Sud – ainsi, depuis le 31 août, qu’aux Etats-Unis.

Augmenter les craintes et autres rejets vis à vis de la vaccination

«C’est une action de routine qui est requise dès qu’une maladie potentiellement inexpliquée apparaît dans l’un des essais, pendant l’enquête, afin de maintenir l’intégrité des essais», a précisé le porte-parole de la firme.

On ignore donc la nature et la gravité de cet « événement » – qui selon certains (le site Statnews) pourrait ne pas être d’une gravité particulière. C’est la première suspension connue d’un essai clinique concernant un vaccin expérimental contre l’infection par le SARS-CoV-2. Selon la durée et le résultats des investigations, cette décision pourrait avoir un impact sur le calendrier excessivement serré du développement. Elle pourrait aussi être de nature à augmenter les craintes et autres rejets vis à vis de la vaccination contre cette infection.

La veille de cette annonce le ministre de la Santé britannique avait dit espérer des résultats des essais d’AstraZeneca d’ici la fin de l’année – ou pour le début de 2021. La firme a déjà pré-vendu des centaines de millions de doses à de multiples pays – dans le cas au cas où son vaccin prouverait à la fois son efficacité et son innocuité.

« Les laboratoires pharmaceutiques s’inquiètent de la politisation de la science, qui pourrait conduire à une mise sur le marché d’un vaccin ne répondant pas aux normes habituelles de la FDA et accentuer la défiance de la population américaine, observe pour sa part Le Monde (Arnaud Leparmentier).Celle-ci était habituellement réduite à des mouvements antivaccins puissants — les Etats-Unis ont été frappés eux aussi par la résurgence mondiale de rougeole en 2019 — mais elle est plus large, en raison des craintes de manipulations politiques. Selon le New Yorker, entre un tiers et la moitié des Américains pourraient refuser le vaccin contre le Covid-19. Le ministère de la santé compte lancer une campagne publicitaire en faveur de la vaccination d’ici à novembre, avec le soutien de célébrités américaines. »

Qu’en est-il au ministère français de la santé, alors même que la France est l’un des pays qui, d’ores et déjà, compte un taux élevé d’opposants à cette vaccination ?

A demain @jynau

Covid : Donald Trump victime du méchant complotisme vaccinal et politique de la FDA

Bonjour

24/08/2010. Plus haut, plus loin, plus vite vers la débâcle ?  Le président américain Donald Trump vient d’accuser les responsables de la puissante FDA (Food and Drug Administration) de retarder le développement de vaccins contre le nouveau coronavirus. Selon lui, ils comploteraient pour qu’aucun vaccin ne soit validé avant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Pour le faire perdre !

Plus précisément Trump les a accusés, sur Twitter, de compliquer l’inscription de candidats aux essais cliniques. Le Vif précise que cette nouvelle attaque intervient après qu’un haut fonctionnaire de la FDA a déclaré qu’il démissionnerait si un vaccin venait à être approuvé avant qu’il ait été prouvé qu’il était efficace. Traduction trumpienne : « ils espèrent de toute évidence retarder la réponse jusqu’après le 3 novembre. »

Donald Trump attaque régulièrement les agences d’Etat via Twitter, les accusant de vouloir saper son autorité. Aujourd’hui la FDA s’inquiète de la pression du gouvernement Trump pour approuver à tout prix un vaccin avant les élections, même sans preuve tangible de son efficacité. A tout prix et quoiqu’il en coûte.

« Aux Etats-Unis, on peut imaginer que la FDA sera sous pression pour autoriser un vaccin américain avant les élections de novembre, prévenait au même moment dans Libération (Olivier Monot), Marie-Paule Kieny, la présidente du nouveau « Comité vaccin » français. Et il est peu probable de voir Donald Trump autoriser un vaccin chinois. Par ailleurs, les vaccins développés en Chine visent les marchés chinois et africains. S’ils déposaient une demande d’autorisation en Europe, leur dossier serait scruté, puisque les agences sanitaires n’ont pas l’habitude de travailler avec ces laboratoires. »

Tubes à essai et vie réelle

Peu après Donald Trump annonçait, le 23 août, l’autorisation en urgence de la transfusion du plasma sanguin de personnes guéries de l’infection par le SARS-CoV-2. Quelques minutes seulement avant le début de la conférence de presse du président américain, la FDA l’avait devancé en annonçant qu’elle donnait cette autorisation en urgence  – autorisation qui est de son ressort et non de celui du chef de l’Etat. On sait que la transfusion de ce plasma qui contient des anticorps vise à permettre aux malades d’éliminer plus vite le virus et de limiter les dégâts sur l’organisme. Si le traitement a déjà produit des résultats, son efficacité exacte fait encore débat. Et il présente un risque d’effets secondaires et de transmission d’agents infectieux. Donald Trump a qualifié l’annonce de « percée historique » pour le traitement du Covid-19, de nature à « sauver un nombre considérable de vies ».

Dans son annonce dimanche, la FDA a néanmoins rappelé qu’il n’existait pas, pour l’heure, de preuve formelle que l’utilisation de plasma était efficace. « Le plasma de personnes convalescentes marche probablement, même s’il faudrait le confirmer par des essais cliniques, mais pas comme traitement d’urgence pour des patients gravement atteints », prévient le Dr Len Horovitz, interne spécialisé en pneumologie à l’hôpital Lenox Hill de New York. Selon lui, il serait plus efficace s’il était administré aux tout premiers signes de la maladie, ce qui sera désormais possible en vertu de l’autorisation publiée.

Invitée ce 24 août de France Inter Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine (Paris), estime que l’on ne dispose pas de nouvelles données quant à l’efficacité de cette approche plasmatique chez les patients atteints de la forme aigüe de la maladie. Non seulement pas de « nouvelles données » mais « pas de résultats du tout ». Pour l’heure, seules quelques « petites données contradictoires »…

Quant à cette nouvelle rumeur de « l’’histoire d’un virus qui serait moins virulent, moins transmissible, moins grave », elle est selon elle «  complètement construite »» « On ne peut pas transposer dans la vie réelle ce que l’on voit dans les tubes à essai. Il n’a pas perdu de virulence, on verra ce qu’il en est dans les semaines à venir. » Ainsi la vie réelle ne serait pas reproduite à l’identique dans les tubes à essai ? Où l’on en vient, une nouvelle fois, face à tant de propos médicaux, scientifiques et politiques tenus dans les médias, à ne plus savoir que conclure.

A demain @jynau

Covid : pourquoi Emmanuel Macron annonce-t-il un vaccin «dans les prochains mois» ?

Bonjour

21/08/2020. Fallait-il une lueur d’espoir présidentiel dans une rentrée française qui s’annonce un peu plus que compliquée ? La voici : depuis le fort de Brégançon, lors d’une conférence de presse organisée en compagnie de la chancelière allemande Angela Merkel Emmanuel Macron a fait preuve « d’optimisme ». S’exprimant à rebours des avis les plus prudents d’une majorité des spécialistes de la discipline vaccinologique, le président de la République française a estimé qu’il existait actuellement des « perspectives raisonnables » que la France obtienne un vaccin « dans les prochains mois ».

On mesurera le flou : des « perspectives raisonnables » et « dans les prochains mois ». Sur quelles bases ? A partir de quelles informations confidentielles ? Qu’en dit son Conseil scientifique ? N’est-il ici que le porte-voix de Big Pharma ? Le citoyen ne le saura pas. Il lui reste à écouter son président de la République :

« Je le dis et c’est très important, au moment même où l’on a plusieurs vaccins qui sont en phase III, nous avons des perspectives qui sont raisonnables d’avoir un vaccin dans les prochains mois. Cela ne va pas régler les problèmes des prochaines semaines, mais des prochains mois. Nous avons amélioré la coopération européenne sur le vaccin ensemble, en associant beaucoup d’autres États et la Commission, pour d’abord encourager nos industriels qui recherchent un vaccin. Et pour nous assurer que nous aurons les capacités de les produire et les livrer à nos populations quand ils seront disponibles. »

De Brégançon jusqu’au au Vatican et à Genève

« Nos populations ? » Il n’était pas au fort de Brégançon mais à Rome. Le pape François a souhaité mercredi 19 août que les futurs vaccins contre le coronavirus ne soient pas destinés prioritairement «aux plus riches», alors que la pandémie a déjà fait «augmenter» les inégalités dans le monde.

 Le futur vaccin doit cibler d’abord «ceux qui en ont le plus besoin», a-t-il plaidé durant sa traditionnelle audience du mercredi retransmise en direct depuis sa bibliothèque privée au Vatican, afin d’éviter les rassemblements sur la place Saint-Pierre. Ecoutons-le souverain pontife :

«Comme il serait triste que le vaccin contre le Covid-19 soit donné en priorité aux plus riches! Comme il serait triste qu’il devienne la priorité d’une nation et qu’il ne soit pas destiné à tous. Et quel scandale cela serait si toute l’aide économique déployée – en majeure partie de l’argent public – servait à sauver des industries qui ne contribuent pas à l’inclusion des personnes exclues, au bien commun et à la préservation de la Création.

« La pandémie a mis en lumière la difficile situation des pauvres et la grande inégalité qui règne dans le monde. Et le virus, tout en ne faisant aucune exception entre les personnes, a rencontré sur son chemin dévastateur de grandes inégalités et discriminations. Et les a fait croître. D’une part, il est essentiel de trouver le remède à un virus minuscule mais terrible qui met le monde entier à genoux. D’autre part, nous devons guérir un grand virus, celui de l’injustice sociale, de l’inégalité des chances, de la marginalisation, du manque de protection des plus faiblesIl faut changer le monde. »

Croyant ou pas, l’auditeur appréciera-t-il les métaphores virales papales ? Croira-t-il dans le discours de la République française ? Depuis Genève, en phase avec Rome, l’OMS met en garde : « Nous devons prévenir le nationalisme vaccinal ».

A demain @jynau

Covid – rentrée scolaire : inquiets, les pédiatres français alertent les parents et le gouvernement

Bonjour

19/09/2020. C’est, au nom de la santé publique, une nouvel affrontement entre une fraction du corps médical et le gouvernement. Un affrontement que n’a pu prévenir (pourquoi ?) le Conseil scientifique en charge de conseiller le pouvoir exécutif.

« Covid-19 : les pédiatres « inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile » résume Le Monde (Pascale Santi). Dans une lettre ouverte, sept sociétés savantes de la discipline 1 préconisent notamment une vaccination accrue contre la grippe et la gastro-entérite, le recours à des tests plus rapides que les PCR et des règles plus claires face aux suspicions de cas en collectivité. Extraits :

« Les pédiatres, très rapidement, dès le mois d’avril, avaient insisté sur l’importance pour les enfants de la reprise scolaire et sur le fait que qu’ils sont moins souvent contaminés par le SARS-CoV-2, moins souvent malades et moins contaminants que les adultes. Nous avons plaidé dès la fin du confinement, pour une reprise scolaire effective précoce, fluide et maitrisée.

« Cependant, aujourd’hui, nous ne pouvons que nous montrer inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile, tant sur le plan de la prévention que de celui de la prise en charge des enfants. La persistance de la circulation du virus en France accompagnée, ces dernières semaines, d’une augmentation significative du nombre de cas dans certaines régions, rend effectivement la situation délicate et nécessite d’adopter des mesures adaptées mais raisonnables et efficaces.

« Il est certain qu’avec la rentrée scolaire et le retour en collectivité des plus petits, le risque de survenue de contamination par le SARS-CoV-2, aussi bien chez les enfants que chez les adultes qui les encadrent, est réel. Cependant, le poids sanitaire de cette rentrée pour les enfants va dépendre des mesures appliquées face au nombre élevé de situations de suspicion de la maladie en raison des symptômes très peu spécifiques, la plupart du temps engendrés par d’autres agents pathogènes viraux ou bactériens. Certes, le respect des protocoles sanitaires dans les lieux d’accueil tels que les crèches, écoles, centre de loisirs… et le renforcement des mesures d’hygiène dans la société, devraient permettre une réduction de la transmission des épidémies hivernales habituelles, mais certainement pas leurs disparitions totales, a fortiori au sein des collectivités d’enfants. »

Leur première inquiétude concerne les tests de diagnostic COVID par PCR chez l’enfant. Selon eux la pratique des prélèvements naso-pharyngés quasi-systématiques (tels qu’ils sont recommandés aujourd’hui) chez les enfants présentant une fièvre, des signes respiratoires ou digestifs « n’est pas si anodine qu’elle peut le paraître ». « Ces tests actuels naso-pharyngés, outre leur aspect désagréable et nécessairement répétitifs chez les enfants (les épisodes viraux durant la saison froide étant bien plus fréquents chez l’enfant que chez l’adulte, 6 à 8 par an chez le nourrisson), ont un rendement modeste, un coût certain et nous expose à des refus des enfants et/ou des parents » écrivent-ils. Sans parler des délais souvent non négligeables pour la réalisation du test et l’obtention des résultats diminuent leur efficacité sur le dépistage et la prise en charge des clusters.

Leur deuxième inquiétude (et non des moindres) concerne les vaccinations. Si le SARS-CoV-2 continue de circuler cet hiver, il va obligatoirement s’ajouter aux virus saisonniers habituels (VRS, grippe, rotavirus…). Des difficultés sont à prévoir pour les jeunes enfants qui sont chaque hiver, particulièrement touchés par ces virus, notamment ceux vivant en collectivité. « Nous soutenons pleinement les prises de position de l’Académie nationale de médecine visant à renforcer la vaccination contre la grippe et à généraliser la vaccination contre le rotavirus des petits nourrissons, plaident les pédiatres. En effet, la vaccination contre le rotavirus en période de pandémie de COVID-19 offrirait deux avantages supplémentaires : d’une part, ne pas alourdir la charge de soins et « le fardeau » des structures sanitaires en diminuant de façon drastique les épisodes de gastro-entérites chez les petits nourrissons, d’autre part, réduire la fréquence chez l’enfant des opportunités de suspecter une COVID-19 et ses conséquences. »  Quinze pays européens recommandent déjà le vaccin contre le rotavirus en routine, dont six des sept pays limitrophes de la France…

Leur troisième inquiétude concerne la conduite à tenir en cas de dépistage d’un sujet atteint de COVID-19 (enfant ou adulte) dans une collectivité. Bien que le risque d’infection des enfants et de transmission entre eux semble réduit, il sera très difficile d’éviter des épisodes de contamination par le SARS-CoV-2 au sein des collectivités (crèches, écoles…), préviennent-ils. Il est donc nécessaire de bien définir les mesures à prendre en cas de dépistage d’un enfant ou d’un adulte porteur du SARS-CoV2 au sein d’une collectivité. « A ce jour, les remontées que nous avons, sont pour le moins anarchiques : des écoles ou des crèches ont été fermées parfois en raison de la présence d’une seule personne présentant une PCR positive, voire même une sérologie positive sans PCR et avant toute enquête, écrivent-ils. Si des stratégies claires et précises ne sont pas définies, il nous semble que la rentrée scolaire risque d’être chaotique avec des fermetures de classes voire d’écoles non justifiées par des raisons sanitaires ou épidémiologiques et dans tous les cas fortement délétères pour les enfants et leurs apprentissages. »

Et ensuite ? Les pédiatres signataires sont bien évidemment « prêts à contribuer à la réflexion des autorités de santé et à relayer le plus efficacement possible les décisions qui seront prises ». Selon eux « la contribution de la santé scolaire à cette réflexion est naturellement indispensable ». Mais dans quel état se situe, en France, la « santé scolaire » ? On attend au plus vite les réponses des services du ministre Jean-Michel Blanquer.

A demain @jynau

1 Association française de pédiatrie ambulatoire ; Association Clinique et Thérapeutique du Val de Marne (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (Société Française de Pédiatrie) Groupe de pédiatrie tropicale (Société Française de Pédiatrie) ;  Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatriques (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe de pédiatrie générale (Société Française de Pédiatrie) ; Groupe francophone de gastroentérologie, hépatologie et nutrition pédiatrique (Société Française de Pédiatrie)

Pourquoi diable Vladimir Poutine n’a-t-il pas osé se faire vacciner avec son « Spoutnik V » ?

Bonjour

12/08/2020. Qu’aurait fait le tsar ? Et Lénine ? Et Joseph Staline ? Pour Vladimir Poutine on sait : il n’a pas osé – et il a laissé sa fille jouer le rôle de la cobaye. C’est le début d’une nouvelle affaire. Pour l’heure le président russe a réussi à inonder les médias planétaires en affirmant lors d’une conférence de presse, mardi 11 août, que la Russie avait développé le « premier » vaccin contre le nouveau coronavirus. La preuve : une autorisation réglementaire de développement a été donnée par le ministère de la santé russe à l’Institut Nikolaï Gamaleïa, un centre de recherche d’Etat en épidémiologie et microbiologie situé à Moscou… Aucune publication scientifique. Des rumeurs distillées ici et là. Un parfum de guerre froide moderne.

Mieux encore : la vice-première ministre chargée des questions de santé, Tatiana Golikova, a dit espérer commencer dans les semaines à venir la vaccination des personnels médicaux, puis des enseignants. Le reste de la population devrait être vacciné à partir de sa mise en circulation, le 1er janvier 2021, selon le registre national des médicaments du ministère de la santé, consulté par les agences de presse russes citées par Le Monde. « Plus d’un milliard de doses »auraient été pré-commandées par vingt pays étrangers.

Humour russe ou pas ce vaccin a été baptisé « Spoutnik V » (V comme vaccin), en référence au satellite soviétique, premier engin spatial mis en orbite, en 1957, sous l’ère Nikita Khrouchtchev.

Vladimir Poutine, à propos de sa propre fille qui, assure-t-il, a participé aux essais cliniques du vaccin : « Après la première injection, elle a eu 38,5° C de fièvre, le lendemain un peu plus de 37,5° C, puis plus rien. Après la seconde injection, elle a à nouveau eu un peu de fièvre, vite retombée. Elle se sent bien, et sa concentration d’anticorps est élevée.»

Cette autorisation-décision russe intervient après moins de deux mois d’essais cliniques chez l’homme. Peut-on raisonnablement imaginer qu’elle ouvre la voie à l’utilisation à grande échelle de ce vaccin sur la population russe ? Et ce alors que rien n’est acquis quant à son efficacité et son innocuité ? Le ministère russe de la santé russe affirme que « des essais cliniques sur plusieurs milliers de personnes allaient continuer », mais que la double inoculation du vaccin « permet de former une immunité longue », pouvant durer « deux ans ».

« Décision insensée et dangereuse »

Rappel : dans un essai vaccinal, s’affranchir de la phase 3 c’est refuser de savoir si le vaccin est non seulement efficace mais aussi « éthique », qu’il n’y a pas de contre-indications sévères et d’effets secondaires plus ou moins rare et dangereux.

« Il n’y a pas de données connues concernant la qualité, l’efficacité et la sécurité du vaccin russe », a aussitôt réagi une porte-parole du ministère de la santé allemand, rappelant qu’au sein de l’Union européenne « la sécurité des patients est la première des priorités ». Et l’OMS d’affirmer qu’avant toute « pré-qualification » de sa part, elle devait examiner par des « procédés rigoureux » l’ensemble des données « recueillies lors d’essais cliniques ». Tous les médias occidentaux font appel à des spécialistes qui, dans leur majorité dénoncent l’initiative politique russe.

On peut aussi aller plus loin et lire, dans Libération (Christian Losson), l’entretien avec le chercheur suisse François Balloux, directeur de l’institut de génétique de l’University College de Londres. Extrait :

« C’est une décision insensée, et surtout dangereuse. Une décision politique qui intervient dans une course folle à l’armement au vaccin contre le Covid. C’est totalement irresponsable, quels que soient les faits. Si ce n’est pas une fake news, l’irresponsabilité demeure car les autorités russes vont administrer un vaccin en s’affranchissant de ses trois phases de développement nécessairesUn pari fou (…)

« La Russie veut damer le pion aux grandes démocraties occidentales, à commencer par les Américains. Le président russe est à la tête d’un Etat faible et très corrompu, et table peut-être sur un leadership interne. C’est un pari démagogique, géopolitique et moralement grave. Et terriblement dramatique car cela balaye tous les usages médicaux. Je ne dis pas cela facilement. »

Mais il y a peut-être plus grave encore : « Si par chance, l’issue s’avère positive, le procédé pour y parvenir met fin à un consensus médical, historique, centenaire, et accepté par la communauté scientifique qui impose d’être transparent et de respecter un protocole très encadré, explique François Balloux. Si, enfin, il y a des effets secondaires sévères, ce sera un désastre pour les personnes qui en seront victimes. Et cela renforcera encore la défiance envers les politiques sanitaires et, plus généralement, vis-à-vis des gouvernements. »

Où l’on en revient à la question centrale : pourquoi Vladimir Poutine dernier « petit père des peuples » en exercice,  ne s’est-il pas, glorieusement et publiquement, fait injecter le « Spoutnik V » ?

A demain @jynau

Covid-19. Prophétie et soudaine dramatisation : que cherche donc le directeur de l’OMS ?

Bonjour

03/08/2020. Serait-ce pour faire oublier ses coupables atermoiements de janvier et de février ? Depuis quelques jours l’OMS, par la voix de son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus use d’un nouveau registre : dramatique. Le 31 juillet, il déclarait que «cette pandémie est une crise sanitaire comme on n’en voit qu’une par siècle, et ses effets seront ressentis pour les décennies à venir». Rappelons que nous ne sommes qu’en 2020 – et que l’histoire a amplement montré qu’un seul siècle peut être marqué par plusieurs pandémies de taille.

Pourquoi jouer ainsi au prophète en épidémiologie ?

Aujourd’hui 3 août, récidive : Tedros Adhanom Ghebreyesus fait savoir qu’il n’y aurait peut-être jamais de solution définitive contre la pandémie de Covid-19 – et ce en dépit de la course aux vaccins en cours. «Il n’y a pas de panacée et il n’y en aura peut-être jamais», a déclaré le directeur général de l’OMS, au cours d’une conférence de presse en ligne. Avant d’ajouter :  «Les essais cliniques nous donnent de l’espoir. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous aurons un vaccin efficace, notamment sur la durée.»

Pourquoi ainsi, anticiper et dramatiser ?

Peut-être, tout simplement pour faire une nouvelle fois la promotion des « gestes barrières », des «bonnes pratiques» et des «engagements politiques». « Le comité d’urgence de l’OMS qui vient de se réunir  a été très clair: quand les dirigeants travaillent de façon très étroite avec les populations, cette maladie peut être maîtrisée, a-t-il souligné. Il faut contenir les flambées, «tester, isoler et traiter les patients, rechercher et mettre en quarantaine leurs contacts. »

Mais il faut aussi «informer», a-t-il ajouté – en pressant les populations de continuer, elles, à respecter les gestes barrières (distances physiques, port du masque, hygiène…) pour rompre les chaînes de transmission du coronavirus. «Le message aux gens et aux gouvernements est: faites tout cela. Et continuez quand c’est sous contrôle !, a-t-il encore lancé. Plusieurs pays qui semblaient avoir passé le plus dur connaissent de nouvelles flambées… ».

Tout cela est vrai. Qui oserait en douter ? Est-il nécessaire, pour autant, de tenir un tel discours à la population planétaire ?

A demain @jynau

Vaccin anti-Covid: comment AstraZeneca va-t-il aussi vite, et avec tant de volontaires ?

Bonjour

21/07/2020. C’est une question qui n’est jamais posée 1. Aujourd’hui, invité de RTL soir, Pascal Soriot PDG de la multinationale pharmaceutique AstraZeneca . Il est interrogé sur « son essai de vaccin qui enregistre des résultats prometteurs » – une simple publication préliminaire dans The Lancet qui, depuis 24 heures jouit d’une formidable traitement médiatique. Poursuite de la promotion sans retenue : extrait des propos de M. Soriot :

« Les résultats que l’on a eu jusque-là, sont effectivement indicateurs d’une efficacité clinique mais il va falloir le démontrer dans cette phase 3 qu’on est en train de conduire. […] Il y a une réponse du système immunitaire à ce vaccin […] il faut démontrer que cette réponse immunitaire, elle est protectrice et c’est ce qu’on est en train de faire dans les essais de phase 3 qui sont en cours. » 

Et puis ceci : « On a vacciné 10.000 volontaires en Angleterre, on est en train de faire vacciner 5.000 volontaires au Brésil, 2.000 et quelques volontaires en Afrique du Sud et on va faire une étude en Inde […] Quand on aura fini le programme de phase 3 à l’automne, on aura vacciné à peu près, 50.000 personnes peut être même 60.000. […] » 

Et M. Soriot de conclure :

« « L’espoir c’est surtout de protéger les gens contre la maladie. L’objectif principal c’est d’éviter de tomber malade. Notre objectif final c’est de protéger contre le virus mais si on peut déjà protéger contre la maladie ça sera un très grand premier pas. […] Ce qu’on espère c’est avoir au moins une protection de 1 an. […] Notre espoir c’est d’avoir des résultats à l’automne. On pense qu’on pourra être en mesure de livrer du vaccin à la fin d’année au plus tard, peut-être un peu plus tôt si tout va bien. […] Notre objectif c’est de servir, d’apporter les vaccins à tout le monde […] à prix coûtant, […] 2 euros 50 autour de ça, à l’unité. […] On essaiera de servir tout le monde au même moment en commençant avant la fin de l’année. »

On attend, sur RTL, RMC ou France Inter, les innombrables concurrents d’AstraZenaca. Peut-être alors interrogera-t-on sur les éventuels sollicitations, défraiements, expérimentations, rémunérations ?

A demain @jynau

1 « Covid-19: va-t-on injecter le virus aux volontaires qui testent les vaccins ? » Slate.fr, 3 juillet 2020

Futurs vaccins contre la Covid-19 : communiquer à tout prix, faute de pouvoir encore démontrer

Bonjour

20/07/2020. Où situer ces informations dans la hiérarchie des avancées médicales ? Deux « projets de vaccins » contre la Covid-19 – l’un britannique, l’autre chinois – auraient produit une « réponse immunitaire importante » et démontré dans le même temps « leur sûreté pour les patients ». Ce sont les conclusions de deux essais cliniques distincts, publiés lundi 20 juillet en fanfare médiatique dans The Lancet.

« Le vaccin d’Oxford comme celui de CanSino sont constitués d’un adénovirus modifié, qui ne se réplique plus, ce qui les rend plus sûrs, notamment pour les patients fragiles, rapporte l’AFP reprise par de nombreux médias. Aucun des deux essais n’a enregistré d’effet indésirable grave. Les effets secondaires les plus observés ont été de la fièvre, de la fatigue et une douleur ressentie au point d’injection du vaccin. »

Grande publicité mais forte prudence : ces essais cliniques se situent encore dans une phase préliminaire (phase 1/2 et phase 2), et leur efficacité devra être établie dans un essai de phase 3, sur un nombre de participants plus important, avant que soit envisagée leur commercialisation à grande échelle. « Si notre vaccin s’avère efficace, c’est une option prometteuse, car ce type de vaccin peut être fabriqué facilement à grande échelle », a commenté Sarah Gilbert, chercheuse à l’université d’Oxford et cosignataire de la publication. Comment pourrait-elle dire le contraire ?

« Dans la foulée de la publication des résultats de son essai de phase 1 pour un vaccin contre le Covid-19, la société américaine de biotechnologies Moderna a annoncé le lancement d’un essai de phase 3. L’étude doit débuter dès le 27 juillet avec 30 000 patients aux États-Unis, alors que les conclusions de la phase 2, menée sur 600 personnes depuis mai, sont encore attendues » précisait d’autre part, il y quelques jours, Le Quotidien du Médecin (Elsa Bellanger).

Connu sous le nom de mARN-1273, le candidat vaccin, constitués des ARN messagers, a induit une réponse immunitaire chez tous les participants du premier essai. L’étude, publiée le 14 juillet dans le « New England Journal of Medicine », a porté sur 45 patients (de 18 à 55 ans), répartis en trois bras (doses de 25 μg, 100 μg et 250 μg). Les participants ont reçu deux injections à 28 jours d’intervalle et tous ont déclenché des anticorps.

Ces résultats ont été qualifiés d’« encourageants » par l’immunologiste Anthony Fauci, du National Institute of Allergy and Infectious Diseases et conseiller du président américain – qui n’a pas participé à ce travail. La phase 2, menée sur 600 patients, a débuté en mai. Les résultats n’ont pas encore été publiés. Ils ne sauraient, désormais, tarder.

A demain @jynau

La « couillonnade » et l’hydroxychloroquine : le Pr Didier Raoult entre à l’Assemblée nationale

Bonjour

24/06/2020. Jour de gloire pour les Raoultiens : leur héros sera enfin entendu par la représentation nationale. On peut le dire autrement : le Pr Didier Raoult, promoteur de l’hydroxychloroquine pour lutter contre le coronavirus — médicament encensé par Donald Trump ou Jair Bolsonaro contre l’avis d’une large partie du monde scientifique —, sera interrogé mercredi 24 juin, par la commission d’enquête de l’Assemblée sur le Covid-19, où il compte plusieurs partisans.

En hors d’œuvre on peut lire l’entretien qu’il a accordé au Parisien (Elsa Mari et Florence Méréo) – entretien associé à la visite de son temple marseillais au fronton duquel on a gravé cette citation d’Horace: « exegi monumentum aere perennius », « j’ai construit un monument plus durable que l’airain ».

Du vieux et du neuf dans cet énième entretien médiatique. Quelques formules fortes doublées de certitudes pimentées d’anathèmes. « Dans ce pays, on adore décapiter les gens ».  « J’ai traité plus de 3 700 patients avec le médicament hydroxychloroquine. 0,5 % de mortalité, pas de toxicité cardiaque » « On a voulu le diaboliser. » La France en a banni l’usage le 28 mai contre le Covid-19, mais lui seul a obtenu « le droit de l’utiliser de la direction générale de la santé ».

« L’abattage médiatique autour de sa personne » 

Comment expliquer les résultats des études Recovery et Discovery, qui ne mettaient en évidence aucun effet bénéfique de cette spécialité pharmaceutique ? Ce sont des « ignares » qui n’ont pas administré les bonnes doses aux patients. Les bénéfices démontrés de la dexaméthasone ? « Couillonnade 1 pour les médias. Contre l’inflammation, tout le monde donne des corticoïdes. Ça n’aurait jamais dû faire partie d’une étude en soi. »

Puis on le voit s’avancer sur des sables scientifiques mouvants.: « Mon hypothèse est qu’une partie de la population était naturellement immunisée contre le Covid avant le début de l’épidémie », affirme-t-il, estimant entre « 40 et 70 % » le taux de personnes immunisées. Pour autant, il ne prétend pas connaître la raison de cette immunité. Avec, aussitôt, un filet de protection : « Ce qui est sûr, c’est qu’en parlant d’immunité naturelle, je vais me faire allumer par les labos qui travaillent sur les vaccins ». Et de revenir sur, selon lui, l’impossibilité de mettre au point un vaccin anti-Covid-19.  

Avant d’entrer à l’Assemblée nationale une certitude : il refuse et refusera « de se lancer dans la politique » — et ce, précise Le Parisien,  « malgré l’abattage médiatique autour de sa personne ». « Vos méthodes aussi interrogent, osent les deux journalistes du quotidien. Vous publiez trop souvent dans des revues scientifiques pour que ce soit de qualité, disent vos confrères. Que répondez-vous ? »

« Rien ! Est-ce que vous vous demandez comment Mozart a fait ? Je vais même vous dire, en plus de 150 publications par an, j’ai écrit dix livres en même temps. On n’est pas tous égaux. Dans ce pays, on adore décapiter les gens. » Certes, mais pas seulement. On apprécie, aussi, « l’abattage médiatique ».

A demain @jynau

1 A Sottise, bêtise. Ce n’est pas la première couillonnade que je fais, dit Lecca, et je suis toujours vivant (Giono, Bonheur fou,1957, p. 342):Je suis effrayé, épouvanté, scandalisé par la couillonnade transcendante qui règne sur les humains . Flaubert, Correspondance,1859, p. 318.

B.− Chose de peu de valeur. Tu ne vois pas un petit acte, une petite couillonnade quelconque, genre mondain, qui t’occuperait d’ici là? (Colette, Vagab.,1910, p. 135).

Vaccin contre la Covid-19 : quand le géant Sanofi avoue publiquement l’insupportable vérité

Bonjour

14/05/2020. C’est un cas d’école. Une pierre blanche posée à mi-chemin entre deux mondes : celui d’avant la pandémie et celui à venir qui, comme on le sait, sera radicalement différent. Résumons l’affaire. Marco Cavaleri, directeur de la stratégie de l’Agence européenne du médicament vient d’annoncer qu’un vaccin contre la Covid-19  pourrait être prêt d’ici un an (scénario « optimiste »). La veille, Paul Hudson, directeur général de Sanofi, géant pharmaceutique (pour partie) français annonçait (publiquement) ce qui, en d’autres temps, n’aurait guère choqué ; à savoir que dans l’hypothèse où il parviendrait à élaborer un vaccin contre la Covid-19, son groupe servirait « en premier » les Etats-Unis.

Pourquoi ? Tout simplement parce que ce pays « partage le risque » des recherches dans le cadre d’un partenariat avec l’Autorité pour la recherche et le développement avancés dans le domaine biomédical (Barda). Le gouvernement américain « a le droit aux plus grosses précommandes », car les Etats-Unis « ont investi pour essayer de protéger leur population », a-t-il argué dans un entretien à l’agence de presse Bloomberg. Il a précisé que cette avance pourrait être de quelques jours ou de quelques semaines. Viendraient, ensuite, l’Europe, la France et le reste du monde.

Aussitôt, cris d’orfraie politiques de ce côté-ci de l’Atlantique. « Inacceptable ! » a réagi jeudi 14 mai la secrétaire d’Etat à l’économie, Agnès Pannier-Runacher, au micro de Sud Radio : « Pour nous, ce serait inacceptable qu’il y ait un accès privilégié de tel ou tel pays sous un prétexte qui serait un prétexte pécuniaire » (sic). Et Mme Pannier-Runacher d’expliquer avoir « immédiatement contacté » Sanofi après les propos de son directeur général. « Le patron de Sanofi France m’a confirmé que le vaccin serait accessible à tous les pays et évidemment (…) aux Français, ce d’autant qu’il a des capacités de production en France. »

« Cette décision est scandaleuse ! »

Devant l’ampleur de la polémique montante, le responsable français du géant pharmaceutique a aussitôt répondu sur BFM-TV que Sanofi ne distribuerait pas prioritairement aux Etats-Unis un éventuel vaccin contre le Covid-19 – du moins si l’Union européenne se montrait aussi « efficace » pour financer son développement : « Les Américains sont efficaces en cette période. Il faut que l’UE soit aussi efficace en nous aidant à mettre à disposition très vite ce vaccin. »

« Cette décision est scandaleuse ! Le gouvernement doit agir avec la plus grande fermeté pour empêcher cette décision », a réagi le Parti socialiste français. L’engagement des Français pour développer un champion dans la filière de la santé ne peut pas aboutir à le voir préférer d’autres marchés pour lancer ses vaccins. […] Parce que la santé est un bien commun à soustraire aux jeux du marché, aucune entreprise française ne doit pouvoir jouer contre notre propre souveraineté sanitaire sans s’exposer à une nationalisation. »

Le même jour on pouvait, dans les colonnes du Monde, lire une tribune intitulée « S’unir pour un vaccin contre le Covid-19 accessible à tous ». Un texte signé par plus 130 « personnalités internationales » 1 qui réclament de garantir un accès universel et gratuit au prochain vaccin contre le Covid-19. Une publication qui précède la réunion, le 18 mai, de l’Assemblée mondiale de la santé de l’OMS.

« Nous demandons aux ministres de la santé réunis à l’Assemblée mondiale de la santé de se rallier d’urgence à la cause d’un vaccin pour tous contre cette maladie, écrivent les signataires. Les gouvernements et les partenaires internationaux doivent s’engager : lorsqu’un vaccin sûr et efficace sera développé, il devra être produit rapidement à grande échelle et mis gratuitement à la disposition de tous, dans tous les pays. Il en va de même pour tous les traitements, diagnostics et autres technologies contre le Covid-19. »

Un texte à mi-chemin entre deux mondes : celui d’avant, et celui qui reste entièrement à inventer. Sanofi n’a pas commenté.

A demain @jynau

1 Parmi les signataires : Gordon Brown, premier ministre du Royaume-Uni (2007-2010), Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia (2006-2018) ; Imran Khan, premier ministre de la République islamique du Pakistan ; Thomas Piketty, économiste ; Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud ; Joseph Stiglitz, économiste américain. La liste complète se trouve sur Oxfam.org