Faux certificats de virginité, gaz hilarants, stupéfiants : le nouveau plan du gouvernement

Bonjour

07/09/2020. L’heure politico-médiatique est donc à la « lutte contre l’insécurité ». Et deux membres du gouvernement s’y emploient à merveille. En témoigne un entretien fleuve donné au Parisien (Olivier Beaumont et Jean-Michel Décugis) par un tandem idéologiquement contre nature : le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin  et sa ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa. Ce duo révèle les grandes lignes de la feuille de route qu’ils présenteront mercredi 9 septembre lors du séminaire gouvernemental de rentrée. Quelques extraits suffiront pour prendre la mesure et les limites de l’entreprise.

1 La lutte contre la drogue, priorité des priorités. « La lutte contre les stupéfiants doit être l’alpha et l’oméga de toutes nos interventions. A travers ce sujet, il y a la lutte contre le crime organisé, avec la traite des êtres humains et le financement du terrorisme, mais aussi une grande mesure de santé publique. Et, bien sûr, un lien avec la lutte contre l’insécurité du quotidien. Quand on voit qu’aujourd’hui un gamin de 14 ans peut gagner plus que son père en faisant le « chouf » (le guet), il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une crise d’autorité dans notre pays.

« Il faut s’occuper de tous les trafics. Des gros réseaux jusqu’au bout de la chaîne, c’est-à-dire le consommateur. Il faut sanctionner tout le monde, y compris dans les beaux quartiers de Paris. Grâce à l’action de mon prédécesseur, nous avons tout de même saisi 34 tonnes de cannabis depuis le début de l’année, 6 tonnes de cocaïne. On doit pouvoir encore augmenter ces chiffres (…) Je n’ai pas l’esprit de capitulation. La drogue, c’est de la merde, ça finance le crime organisé, ça tue la vie de milliers de personnes et ça peut concerner toutes les familles de France. Le rôle d’un responsable politique, ce n’est pas d’accompagner tout doucement la mort d’une société.

2 L’interdiction des gaz hilarants. «  J’ai demandé à mon administration de me proposer des dispositions pour interdire purement et simplement l’utilisation des cartouches ou capsules de protoxyde d’azote. Je suis élu local, je sais que cela cause des nuisances et que cela pourrit le quotidien de nombreux Français.

3 Les certificats médicaux de virginité. « Nous allons aussi nous attaquer aux ‘’certificats de virginité’’. Certains médecins osent encore certifier qu’une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le Conseil de l’Ordre des médecins 1. On va non seulement l’interdire formellement, mais proposer la pénalisation. On va également mettre clairement dans la loi qu’aucun élu ne pourra prendre de dispositions pour favoriser l’inégalité entre les femmes et les hommes pour mettre en place des pratiques communautaires, comme réserver des horaires de piscine à un sexe plutôt qu’un autre.

4 « Ensauvagement » ? Oui, en dépit des interdits du Premier ministre, Gérald Darmanin continuera à employer ce terme. « Oui, je continue à penser qu’il y a des actes de sauvagerie, et un ensauvagement d’une partie de la société. J’ai mes propres mots, ma propre sensibilité, et j’utilise les mots de mes concitoyens de Tourcoing. Mais je respecte la sensibilité de chacun, et celle en particulier du garde des Sceaux. »

Or Eric Dupond-Moretti estime pourtant que c’est ici reprendre la sémantique du Rassemblement national… Marlène Schiappa : « Si Marine Le Pen dit que le ciel est bleu, je ne vais pas dire qu’il pleut pour me différencier (sic). Je ne fais pas de politique en fonction du RN, mais pour les gens. J’assume l’utilisation de ce terme d’ensauvagement, et personne ne peut me soupçonner d’appartenir à la droite dure. Je viens de la gauche républicaine. Marine Le Pen n’est pas notre boussole (re-sic). Tout notre combat au ministère de l’Intérieur est aussi d’empêcher sa progression. »

A quel prix ? Marlène Schiappa le sait-elle ? Si oui, elle ne le dit pas.

A demain @jynau

1 « Certificats de virginité » : ce que tout médecin se devrait de savoir quant au respect de l’intimité, Journalisme et santé publique, 3 mars 2019

Faux certificats de virginité, gaz hilarants, stupéfiants : le plan du gouvernement

Bonjour

07/09/2020. L’heure politico-médiatique est donc à la « lutte contre l’insécurité ». Et deux membres du gouvernement s’y emploient à merveille. En témoigne un entretien fleuve donné au Parisien (Olivier Beaumont et Jean-Michel Décugis) par un tandem idéologiquement contre nature : le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin  et sa ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa. Ce duo révèle les grandes lignes de la feuille de route qu’ils présenteront mercredi 9 septembre lors du séminaire gouvernemental de rentrée. Quelques extraits suffiront pour prendre la mesure et les limites de l’entreprise.

1 La lutte contre la drogue, priorité des priorités. « La lutte contre les stupéfiants doit être l’alpha et l’oméga de toutes nos interventions. A travers ce sujet, il y a la lutte contre le crime organisé, avec la traite des êtres humains et le financement du terrorisme, mais aussi une grande mesure de santé publique. Et, bien sûr, un lien avec la lutte contre l’insécurité du quotidien. Quand on voit qu’aujourd’hui un gamin de 14 ans peut gagner plus que son père en faisant le « chouf » (le guet), il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une crise d’autorité dans notre pays.

« Il faut s’occuper de tous les trafics. Des gros réseaux jusqu’au bout de la chaîne, c’est-à-dire le consommateur. Il faut sanctionner tout le monde, y compris dans les beaux quartiers de Paris. Grâce à l’action de mon prédécesseur, nous avons tout de même saisi 34 tonnes de cannabis depuis le début de l’année, 6 tonnes de cocaïne. On doit pouvoir encore augmenter ces chiffres (…) Je n’ai pas l’esprit de capitulation. La drogue, c’est de la merde, ça finance le crime organisé, ça tue la vie de milliers de personnes et ça peut concerner toutes les familles de France. Le rôle d’un responsable politique, ce n’est pas d’accompagner tout doucement la mort d’une société.

2 L’interdiction des gaz hilarants. «  J’ai demandé à mon administration de me proposer des dispositions pour interdire purement et simplement l’utilisation des cartouches ou capsules de protoxyde d’azote. Je suis élu local, je sais que cela cause des nuisances et que cela pourrit le quotidien de nombreux Français.

3 Les certificats médicaux de virginité. « Nous allons aussi nous attaquer aux ‘’certificats de virginité’’. Certains médecins osent encore certifier qu’une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le Conseil de l’Ordre des médecins 1. On va non seulement l’interdire formellement, mais proposer la pénalisation. On va également mettre clairement dans la loi qu’aucun élu ne pourra prendre de dispositions pour favoriser l’inégalité entre les femmes et les hommes pour mettre en place des pratiques communautaires, comme réserver des horaires de piscine à un sexe plutôt qu’un autre.

4 « Ensauvagement » ? Oui, en dépit des interdits du Premier ministre, Gérald Darmanin continuera à employer ce terme. « Oui, je continue à penser qu’il y a des actes de sauvagerie, et un ensauvagement d’une partie de la société. J’ai mes propres mots, ma propre sensibilité, et j’utilise les mots de mes concitoyens de Tourcoing. Mais je respecte la sensibilité de chacun, et celle en particulier du garde des Sceaux. »

Or Eric Dupond-Moretti estime pourtant que c’est reprendre la sémantique du Rassemblement national… Marlène Schiappa : « Si Marine Le Pen dit que le ciel est bleu, je ne vais pas dire qu’il pleut pour me différencier (sic). Je ne fais pas de politique en fonction du RN, mais pour les gens. J’assume l’utilisation de ce terme d’ensauvagement, et personne ne peut me soupçonner d’appartenir à la droite dure. Je viens de la gauche républicaine. Marine Le Pen n’est pas notre boussole (re-sic). Tout notre combat au ministère de l’Intérieur est aussi d’empêcher sa progression. »

A quel prix ? Si elle le sait, Marlène Schiappa ne nous le dit pas.

A demain @jynau

1 « Certificats de virginité » : ce que tout médecin se devrait de savoir quant au respect de l’intimité, Journalisme et santé publique, 3 mars 2019

« Ensauvagement » et « fermer le ban »: le Premier ministre dépassé par les événements

Bonjour

04/09/2020. On pensait pouvoir en rire ; cela devient une affaire qui met à mal l’autorité du Premier ministre. Cela a commencé avec la rentrée scolaire. Jean Castex demandait alors de «fermer le ban». Visés : deux de ses ministres ennemis et parmi les plus dissipés : le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux. Les deux en étaient venus aux mots – autour de celui d’«ensauvagement».

«Fermez le ban: il n’y a aucune polémique, affirmait à la presse le chef du gouvernement lors d’un déplacement scolaire à Châteauroux (Indre). Le vrai sujet, en revanche, c’est bien celui de mobiliser face à la montée des violences et de l’insécurité. La question n’est pas les mots qu’on emploie pour qualifier le phénomène, mais les actions que l’on met et que l’on va mettre en place pour y faire face. Le ministre de l’Intérieur, comme l’ensemble du gouvernement, constate effectivement qu’il y a une montée du sentiment d’insécurité et je peux vous dire la totale mobilisation du gouvernement pour y faire face. »

Peu de temps auparavant, Sur Europe 1, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait récusé «l’ensauvagement de la société» dénoncé par la droite et par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et par la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa. «L’ensauvagement, c’est un mot qui (…) développe le sentiment d’insécurité, avait-il osé déclarer. Or pire que l’insécurité, il y a le sentiment d’insécurité» qui est de l’ordre du fantasme» et est nourri par «les difficultés économiques et certains médias ».

Peu après le rappel à l’ordre du Premier ministre Gérald Darmanin récidivait. «On peut utiliser des mots différents. Personnellement, j’utilise le mot d’ensauvagement et je le réitère», déclarait-il publiquement lors d’un déplacement à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Le ban venait à nouveau d’ouvrir.

Nous nous demandions alors quelles seraient les sanctions – et pourquoi le ministre de l’Education nationale  restait coi. Or voici qu’il vient de parler. Après son collègue Éric Dupond-Moretti, c’est au tour de Jean-Michel Blanquer de récuser le terme «d’ensauvagement». «Ce n’est pas mon mot préféré, je le trouve flou (…) Par optimisme, je préfère ne pas l’utiliser. Je ne considère pas que notre société est fatalement ensauvagée , a expliqué le ministre de l’Éducation vendredi matin sur Europe 1. Je n’ai pas de fétichisme 1 sur ce mot, mais pas de tabou non plus. » Jean-Michel Blanquer n’a cependant pas nié que l’insécurité «est une réalité et un sentiment» (sic).

L’expression « d’ensauvagement », régulièrement reprise par Marine Le Pen, est devenue « radioactive » au sein du gouvernement, depuis que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’a employée dans un entretien au Figaro .  « Avec cette nouvelle prise de position de Jean-Michel Blanquer, force est de constater que ses ministres ne respectent pas la consigne » observe le quotidien. On attend, sur ce point, la position d’Emmanuel Macron.

A demain @jynau

1 Fétichisme A.− Système religieux consistant à faire de divers objets naturels ou façonnés les signes efficaces de puissances supra-humaines et à les utiliser dans des pratiques de magie. 

B.− P. anal. Attachement ou respect exagéré pour quelqu’un ou quelque chose. (Quasi-)synon. culte. « Elle a le fétichisme de l’autorité et l’horreur de toutes les indépendances » (Amiel, Journal,1866, p. 478).

Le gouvernement français autorisera-t-il les manifestations de militants « anti-masques » ?

Bonjour

27/08/2020. Voici, pour cette rentrée masquée, un bien beau sujet sur la liberté, la démocratie et la santé publique. L’affaire nous vient de Berlin. La ville a décidé mercredi 26 août d’interdire une manifestation d’opposants au port du masque et aux mesures de restrictions contre la pandémie de nouveau coronavirus, suscitant l’indignation de l’extrême droite qui appelle à «résister».

L’AFP nous apprend que les autorités de la capitale ont justifié leur décision d’interdire cette manifestation (prévue le 29 août) « par l’impossibilité de respecter les distances d’au moins 1,5 mètre entre manifestants, dans un contexte de reprise de l’épidémie en Allemagne ». Les organisateurs du rassemblement peuvent encore engager des recours contre cette interdiction.

Déjà, le 1er août, plusieurs rassemblements avaient été observés, à Berlin, Ils avaient réuni quelque 20.000 personnes dans un cortège hétéroclite rassemblant «libres penseurs», militants antivaccins, conspirationnistes ou encore sympathisants d’extrême droite. Tous estimaient que leurs droits fondamentaux étaient bafoués du fait des mesures (démocratiquement) adoptées pour lutter contre la pandémie du coronavirus. Selon eux, ces mesures n’étaient pas nécessaires pour lutter contre un virus que beaucoup considèrent comme inoffensif. Ou presque.

« Socialement et politiquement, on compte dans leurs rangs des complotistes, des libertariens, des loyalistes et des néonazis, rapportait l’AFP. La devise de la manifestation, ‘’Jour de la liberté’’, est également le titre d’un film de propagande de la réalisatrice nazie Leni Riefenstahl (1902-2003) sur la conférence du parti d’Adolf Hitler NSDAP en 1935. » Mille cinq cents agents avaient été déployés afin d’encadrer les manifestants. À l’aide de mégaphones, la police avait appelé à plusieurs reprises les manifestants à respecter les « gestes barrières ». Les autorités ont ensuite annoncé sur Twitter avoir «déposé une plainte» contre l’organisateur de l’événement en raison du «non-respect des règles d’hygiène».

Libertés publiques versus santé collective

Et aujourd’hui ?  «Ce n’est pas une décision contre la liberté de réunion, mais une décision pour la protection contre les infections , justifie Andreas Geisel, chargé de l’Intérieur à la mairie de Berlin. Nous devons donc mettre en balance le droit fondamental de la liberté de réunion et le droit à l’intégrité de la vie. Nous avons choisi la vie.»

Ce choix n’a pas empêché de susciter un tollé dans les rangs de l’extrême droite. «Auriez-vous pris la même décision si les manifs avaient été « CONTRE LA DROITE » ?», s’est indignée sur Twitter Alice Weidel, cheffe de file des députés de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) au Bundestag. Des appels à «résister» et à manifester en dépit de l’interdiction circulent désormais sur les réseaux sociaux.

Mais il y a plus symptomatique, plus paradoxal, comme le souligne l’AFP. Le quotidien populaire Bild (le plus lu d’Allemagne) a pris position dans un éditorial cinglant sur internet de cette interdiction : une «attaque inacceptable contre l’un de nos droits les plus fondamentaux». «Un groupe très peu recommandable, mais surtout (encore) assez restreint, est mis ici en position de défendre notre Loi fondamentale», déplore Bild. Ce dernier rappelle que nombre de rassemblements ont été autorisés ces derniers mois à Berlin en dépit de la pandémie.

Début août, des responsables politiques allemands, comme Saskia Esken, responsable des sociaux-démocrates (parti minoritaire de la coalition gouvernementale avec les conservateurs d’Angela Merkel) avait fustigé ces «Covidiots». «Sans distance, sans masque: ils ne mettent pas seulement en danger notre santé, mais aussi notre succès contre la pandémie et pour la relance de l’économie, de l’éducation et de la société. Irresponsable !», avait-elle twitté. Un mois plus tard, comme nombre de pays européens, l’Allemagne est confrontée ces dernières semaines à une légère reprise de la pandémie de Covid-19, avec plus de 1000 nouveaux cas officiellement déclarés chaque jour et 9280 décès.

On en sait un peu plus aujourd’hui sur les équivalents français des militants anti-masques » allemands. Question : Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur s’opposera-t-il, demain, comme outre-Rhin, à leur droit constitutionnel à manifester pour faire valoir leurs idées ? Vraiment, un bien beau sujet pour les élèves et les enseignants de cette rentrée masquée.

A demain @jynau

 

Assistons-nous vraiment aux prémices d’un «ensauvagement» de la société française ?

Bonjour

22/07/2020. « Ensauvagement » : Chute dans la sauvagerie, dans le fait de vivre à l’écart des autres êtres humains et de la civilisation. Le Figaro (Stéphane Kovacs) : « Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête des jeunes gens qui ont, dans la nuit de samedi à dimanche, ‘’sciemment renversé’’ une jeune femme avec leur Golf, la traînant « sur 800 mètres » dans une rue de Lyon, pour laisser son corps démembré sur la chaussée ? La mort atroce de cette aide-soignante de 23 ans, qui intervient après celle du conducteur du Tram’bus à Bayonne la semaine dernière, ou encore celle de la gendarme fauchée début juillet, a provoqué une émotion considérable en France. »

A Lyon la victime s’appelait Axelle Dorier. Sur les réseaux sociaux, désormais, les mots-clefs #JusticePourAxelle et #OnVeutLesNoms, en référence aux deux hommes mis en examen le 20 juillet. Le conducteur, âgé de 21 ans, a été placé en détention provisoire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort et délit de fuite », selon le parquet de Lyon.

LyonMag : « Youcef T. pourrait avoir pris le volant malgré l’annulation de son permis de conduire ». Le passager, 19 ans, laissé libre sous contrôle judiciaire, est mis en examen « pour non-assistance à personne en danger ». Tous deux admettent avoir percuté la victime, mais affirment « ne pas s’être rendu compte » qu’elle était restée accrochée au véhicule. Originaires de l’agglomération lyonnaise, ils n’ont pas d’antécédent judiciaire et les dépistages de l’alcoolémie se sont révélés négatifs – dans l’attente des résultats des tests toxicologiques.

C’était « au sortir d’une fête d’anniversaire avec une quarantaine de personnes, près d’un parc du 5e arrondissement », raconte au Figaro une source proche du dossier.  Deux heures après les faits, trois personnes se disant impliquées dans l’ac­cident se présentent spontanément au commissariat. Ils expliquent « s’être rendus avec des amis, dans trois véhicules distincts (une Twingo, une Golf et une Mercedes)sur les hauteurs de Fourvière pour discuter, indique le communiqué du parquet. La conductrice de la Twingo aurait involontairement percuté un chien. À la suite de cet incident, la Twingo et la Golf auraient été violemment pris à partie par les personnes présentes. » Paniqué, le conducteur de la Golf souhaitait quitter les lieux, poursuit un enquêteur. Mais Axelle s’y serait opposée, en se plaçant devant le véhicule. Renversée une première fois, la jeune femme se serait relevée, « mais le conducteur a de nouveau foncé sur elle, de manière volontaire selon plusieurs témoignages », rapporte le site Actu17.

Marine Le Pen et Gérald Darmanin

Puis, insupportable mais inévitable, l’emballement politique. Le 22 juillet l’avocate du conducteur suspecté d’avoir fauché mortellement la jeune femme a dénoncé une «récupération» politique de l’affaire et reproché au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin d’avoir parlé de «meurtre». «Il est regrettable que, moins de 48 heures après les faits, cette affaire ait fait l’objet d’une récupération par l’extrême droite sur les réseaux sociaux, dans le but d’alimenter un climat de haine», écrit Me Céline Cooper dans un communiqué transmis à l’AFP.

«Quel niveau de barbarie faut-il atteindre pour que le peuple français dise stop à cet ensauvagement de notre société ? Combien de policiers, gendarmes, conducteurs de bus, jeune filles ou jeunes garçons massacrés faut-il ?», avait tweeté dès le 20 juillet la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, au sujet de cette affaire.

«Il est tout aussi regrettable que M. Darmanin lui-même se soit laissé influencer par ces contre-vérités hier dans l’hémicycle (de l’Assemblée nationale), en qualifiant les faits de « meurtre », en méconnaissance des éléments au dossier et au mépris total de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice», poursuit l’avocate du suspect qui n’est pas poursuivi pour homicide.  «Plutôt que de répondre à la vindicte populaire, le ministre de l’Intérieur se devait d’assurer son rôle de garant de la paix sociale (…) Comme l’a rappelé le Garde des Sceaux: « la justice ne se rend pas dans la rue, ni sur les réseaux sociaux, ni dans les médias »», conclut Me Cooper. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a tenu ces propos le 20 juillet lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale.

Le Figaro, toujours : Pour l’avocat Thibault de Montbrial, la multiplication des agressions est préoccupante: ces violences gratuites dénotent un délitement de la société. Et l’avocat de voir dans la « montée des violences le symptôme d’un ensauvagement». Loin d’être de simples «incivilités», elles rendent urgente selon lui une véritable restauration de l’autorité républicaine.

A demain @jynau

Un spectaculaire suicide manqué associé à l’humour d’un spécialiste du saut à l’élastique

Bonjour

22/07/2020. Le permanencier rangera, au choix, cette dépêche AFP dans la rubrique « insolite » ou « faits divers ». Nous sommes ici aux frontières modernes du hasard et de la nécessité, du miracle et de la publicité. C’est dire l’intérêt que les lecteurs porteront au sujet. Les faits. Nous sommes le mardi 20 juillet dans le beau département de la Loire. Un homme de 64 ans tente de mettre fin à ses jours en sautant d’un viaduc haut d’une cinquantaine de mètres. Les pompiers sont alertés vers 08H30, selon le quotidien régional Le Progrès, par une habitante des environs du viaduc de Pélussin, entre Lyon et Saint-Étienne.

Vieux de plus d’un siècle ce pont en arc franchit la rivière Régrillon sur le territoire de la commune dont il porte le nom.  Anciennement destiné à accueillir un train appelé localement « La Galoche » ou « Le Tacot », il est désormais réservé aux piétons. Le 20 juillet, de sa terrasse où elle prenait le petit-déjeuner, « l’habitante » voit l’homme arriver en vélo avant de se jeter dans le vide.

Une équipe de pompiers du Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux, appuyée par l’hélicoptère du Samu 42, se rend alors aussitôt dans la zone escarpée à l’aplomb du point de chute, 56 mètres en contrebas du parapet. Les sauveteurs sont alors été assez surpris de découvrir que le sexagénaire est toujours en vie. En vie et conscient «car il a pu décliner son identité», précisent-ils à l’AFP. Hélitreuillé, puis héliporté jusqu’au CHU de Saint-Étienne, la victime souffre, pour l’essentiel, d’une fracture à un coude. Une prise en charge psychologique sera peut-être conseillée. Peut-être même a-t-elle déjà débuté.

Comment comprendre ? Selon les premières constatations, la chute du suicidant a été amortie par une terrasse en bois souple – une terrasse construite pour réceptionner en sécurité les adeptes du saut à l’élastique qui, chaque samedi que Dieu fait se lancent du haut du viaduc vers le vide.

Bernard Escoubet, gérant de la société «Elastic Crocodil Bungee», l’exploitant de cette activité à sensations fortes, a de fait constaté que le plancher de son installation avait été «défoncé» par l’atterrissage du sexagénaire. «On lui offrira volontiers un vrai saut à l’élastique lorsqu’il sera remis sur pied», a réagi le gérant, sans rancune et non dénué d’un humour discutable. Si l’homme accepte il appréciera le slogan publicitaire de cette entreprise qui vit du vertige et du caoutchouc : « Osez l’inoubliable ! ».

A demain @jynau

«Violences conjugales» : fallait-il vraiment faire une nouvelle exception au secret médical ?

Bonjour

22/07/2020. Un vote que l’on aurait jadis qualifié de soviétique. Unanimité absolue, trop belle pour ne pas interroger. Dans un dernier votre au Sénat, le Parlement a adopté définitivement, mardi 22 juillet, la proposition de loi destinée à mieux « protéger les victimes de violences conjugales »– et ce en introduisant notamment une exception au secret médical en cas de « danger immédiat ». Déjà approuvée la semaine dernière par l’Assemblée nationale ce texte de loi autorise dorénavant le médecin ou tout autre professionnel de santé à déroger au secret professionnel – et ce lorsqu’il « estime en conscience » que les violences mettent la vie de la victime « en danger immédiat » et qu’il y a situation d’emprise.

Contexte 1 : cette loi  constitue le deuxième volet législatif, en quelques mois, d’un arsenal ouvertement offensif et qui a fait l’objet d’un accord sans difficultés majeures entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (quand bien même des élus comme des associations souhaiteraient aller plus loin). Il fait suite au «  Grenelle des violences conjugales » piloté à l’automne 2019 par Marlène Schiappa, alors secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations.

Le texte alourdit d’autre part les peines en cas de harcèlement au sein du couple, les portant à dix ans d’emprisonnement lorsque le harcèlement a conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider. Il réprime la géolocalisation d’une personne sans son consentement et crée une circonstance aggravante en cas de violation du secret des correspondances par un conjoint ou ex-conjoint, pour mieux lutter contre les « cyberviolences conjugales ».

Contexte 2 : cette adoption définitive du 2e volet législatif s’inscrit dans un contexte polémique après la double nomination comme ministre de l’Intérieur de Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol 1, et d’Eric Dupond-Moretti, très critique envers le mouvement #metoo, à la justice. C’est ainsi que dans la « bronca des féministes », la sénatrice PS Laurence Rossignol (ex-ministre des droits des femmes) a dénoncé « une grande claque lancée à toutes les femmes et à toutes les victimes de violences sexuelles et sexistes ». Cette « claque » sera-t-elle suivie de plaintes ?

Y avait-il un danger à modifier les dispositions relatives au secret médical et à sa possible levée ? Etrangement l’Ordre des médecins ne le pense pas qui a donné son feu vert au Parlement. Pour autant il faut sur ce sujet lire la tribune publiée (un peu tard) dans Le Monde et signé par Anne-Marie Curat, présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes : « Violences conjugales : ‘’Lever le secret médical sans accord contribuerait à la perte d’autonomie de la patiente’’ ». « Cette mesure, prévue pour les cas d’emprise et de danger immédiat, revient à positionner le soignant en sauveur alors qu’il doit éclairer le consentement de la victime » dénonce-t-elle.

« Rompre le lien de confiance et ne pas respecter le choix des femmes »

Sur le constat, aucune divergence :  les violences conjugales sont un fléau. Chaque année, en France, plus de 120 femmes meurent sous les coups de leurs conjoints. La lutte contre les violences conjugales est une question sociétale et de santé publique qui appelle une réponse politique cohérente. Et la place des professionnels de santé est déterminante au quotidien pour dépister et accompagner ces femmes.

« Mais peuvent-ils agir à leur place, interroge Mme Curat. Cette question est essentielle : elle définit la relation de soin et l’autonomie des femmes. Or, la proposition de loi visant à protéger les victimes de violences conjugalesremet en cause cet équilibre fragile. ‘’Il n’y a pas de soins sans confidences, de confidences sans confiance, de confiance sans secret’’, affirme Bernard Hœrni, professeur émérite de cancérologie à l’université de Bordeaux et auteur de plusieurs ouvrages sur l’éthique médicale. »

Faudrait-il encore rappeler que le secret médical est un droit fondamental « pour les patients », et un fondement essentiel du soin qui permet d’établir la confiance entre le patient et le professionnel de santé ? Et que sa levée (aujourd’hui strictement définie) doit donc absolument rester strictement encadrée et limitée.

« La relation patient-soignant doit être équilibrée et fondée sur la confiance. Le professionnel de santé ne doit pas décider pour le patient en omniscient, mais éclairer le consentement du patient et le conseiller sans jugement, écrit encore Mme Curat. Laloi Kouchner du 4 mars 2002, sur ce sujet, a été une avancée majeure. Ne retombons pas dans un modèle paternaliste du soin. Maintenir le secret médical est essentiel pour que les femmes puissent continuer à se confier aux soignants, mais aussi à consulter les professionnels de santé. »

Mme Curat le dit autrement : « Lever le secret médical en cas de violences conjugales sans accord de la patiente, c’est donc rompre le lien de confiance et ne pas respecter le choix des femmes. C’est considérer la femme comme incapable et positionner le soignant en sauveur. Une telle mesure contribue à la perte d’estime de soi et d’autonomie de la femme, alors que c’est notamment là l’objectif de l’homme violent. »

De plus la levée du secret médical sans le consentement peut être dangereuse : aujourd’hui, après un signalement effectué au procureur, si la femme nie les faits, le dossier est classé. Cette dernière se retrouve ainsi sans protection, tandis que l’auteur des violences est, lui, alerté et pourra se retourner contre la femme. C’est pourquoi le Conseil national de l’ordre des sages-femmes s’opposait à la proposition de loi actuellement étudiée au Sénatde lever le secret médical « en cas d’emprise et de danger immédiat ».  Le Parlement, nourri de clichés et de bonnes intentions, en a décidé autrement. Au grand bénéfice des hommes devenus (pourquoi ?) violents…

A demain @jynau

1 Sur ce thème on lira non sans délectation un échange journalistique d’une violence toute masculine : « Je ne soutiens pas Monsieur Darmanin, quoi qu’en écrive Monsieur Schneidermann » de Claude Askolovitch (Slate.fr,  21 juillet 2020) – mais seulement après avoir pris connaissance de « Gérald Darmanin et ses soutiens » de Daniel Schneidermann (Libération 19 juillet 2020).

Circulation et politique: cinq enfants meurent ; limitation à 80 km/h toujours en question

Bonjour

21/07/2020. La fatalité et la politique entremêlées dans deux dépêches de l’AFP. Un accident de la circulation d’une particulière gravité a frappé, lundi 20 juillet au soir, sur l’A7, neuf membres d’une même famille. Leur monospace a pris feu avant d’effectuer une sortie de route dans le département de la Drôme, provoquant la mort de cinq enfants de 3 à 14 ans qui se trouvaient à bord.

Les quatre autres passagers, trois adultes et un enfant âgé de 7 ans, ont été transférés à l’hôpital, a précisé à la presse le procureur de Valence Alex Perrin, précisant que le pronostic vital était engagé pour l’enfant et deux adultes. Toutes les victimes appartiennent à une même famille originaire de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise.

C’était en début de soirée à hauteur d’Albon, dans le sens Sud-Nord. Selon le procureur, le monospace prévu pour sept personnes, de type « Renault Grand Scénic » (prévu pour accueillir sept personnes), a « manifestement » pris feu, le conducteur en a perdu le contrôle et il est « parti en tonneaux ». Les corps des cinq enfants décédés ont été « brûlés à un niveau important », ce qui complique leur identification, a ajouté M. Perrin. Avant de perdre connaissance, le conducteur aurait déclaré à des témoins avoir rencontré un problème de freinage, a précisé le procureur de Valence.

Affaire politique. Les ministres de l’intérieur, Gérald Darmanin et des transports, Jean-Baptiste Djebbari se sont rendus sur place après minuit. « Cinq enfants décédés dans des conditions particulièrement atroces et un enfant qui lutte pour la vie en ce moment même, on pense à ces familles particulièrement endeuillées », a commenté M. Darmanin lors d’un bref point de presse. C’est par milliers que l’on compte les morts sur les routes, particulièrement en période estivale, il faut donc encourager les Françaises et les Français à faire attention, singulièrement lorsqu’ils ont des enfants à bord. » « Je partage la douleur immense des proches des victimes. Mes pensées accompagnent aussi les blessés et tous ceux mobilisés à leurs côtés », a tweeté  le président Emmanuel Macron.

« Je ne sais pas s’il y a eu défaillance humaine ou mécanique. Mais neuf personnes se sont entassées dans un véhicule de sept places. Pour cette erreur, cinq gosses ont payé le prix fort. La vie de leurs parents est détruite. Malgré tous les messages de prévention, la mort sur la route reste encore un cauchemar quotidien », a regretté Jehanne Collard, avocate spécialisée dans la défense des victimes de la circulation routière.

Le courage politique d’Edouard Philippe

Le nombre de personnes tuées sur les routes a baissé de 29,1 % en juin, en France métropolitaine, selon les chiffres de la Sécurité routière publiés lundi 20 juillet dans un contexte de reprise limitée des déplacements, notamment des trajets professionnels, à la sortie du confinement imposé par la pandémie

Et puis cette autre information datée au 28 février dernier afin de ne pas être perturbée par la crise sanitaire, l’estimation. L’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire a permis d’épargner 349 vies hors agglomération et hors autoroute en France métropolitaine depuis son entrée en vigueur le 1er juillet 2018, par rapport à la moyenne des années 2013 à 2017. Chiffres donnés le lundi 20 juillet par la nouvelle déléguée interministérielle à la Sécurité routière (DISR) Marie Gautier-Melleray. 

La DISR a écarté pour le moment tout rehaussement de cette limitation de la vitesse, indiquant que la mesure avait « démontré son efficacité ». Interrogée lors d’un point-presse sur le fait de savoir si, dès lors, les 80 km/h étaient définitivement entérinés, la DISR a répondu qu’il ne lui « appartenait pas de (se) prononcer sur l’avenir » et que « la mesure (figurait) dans le Code de la route ». Les départements ont toutefois, depuis fin décembre 2019, la possibilité de repasser à la limitation à 90km/h.

L’estimation du nombre de vies épargnées grâce à cette réforme est issue du rapport rendu par le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), qui avait été missionné par le Premier ministre d’alors, Edouard Philippe, pour effectuer une évaluation au bout de deux ans.

Selon le Cerema, le passage à 80 km/h a par ailleurs fait perdre aux conducteurs en moyenne une seconde par kilomètre sur un trajet quotidien, et la mesure est désormais bien plus acceptée qu’il y a deux ans : 48% des Français y sont favorables (30% en avril 2018), et 20% tout à fait opposés (39,8%).

« On est dans une tendance qu’on avait déjà pu observer pour d’autres mesures très emblématiques de la Sécurité routière, où dans un premier temps il y a une résistance à ce qui est perçu comme étant une atteinte à une liberté. Et le temps passant on se rend compte que finalement la contrainte n’était pas aussi élevée que ce qu’on avait craint (…) », a commenté Marie Gautier-Melleray, en référence au port obligatoire de la ceinture ou au permis à points.

Edouard Philippe avait ici, fait preuve d’un incontestable courage politique au service de la réduction des risques. On attend ce qui décidera, sur le sujet, Jean Castex, autopromu héraut des « territoires ».

A demain @jynau

35° C dans l’habitacle : ils avaient choisi de laisser se déshydrater leurs enfants «insupportables»

 Bonjour

19/07/2020. Chaleur. Enfer. C’est une information du Parisien (Sylvain Deleuze). Deux enfants de 3 et 5 ans ont été retrouvés inconscients, le 18 juillet, dans une voiture stationnant devant le centre commercial Val-d’Europe de Serris (Seine-et-Marne). Le véhicule stationnait en plein soleil sur le parking ;  35°C dans l’habitacle.

Les deux jeunes enfants ont été évacués en état de déshydratation. Un équipage de la brigade anticriminalité est arrivé à temps. Aujourd’hui, toujours hospitalisés, ils sont hors de danger. L’alerte avait été donnée vers 14h45 par le service de sécurité du centre commercial. « Les enfants ont été repérés à l’arrière d’une voiture garée toutes fenêtres fermées, sur le parking, rapporte Le Parisien. Les policiers foncent sur place, tapent sur les vitres mais aucun des enfants ne réagit. ‘’Ils ont pris un brise vitre dans leur voiture de service pour casser une vitre avant, explique une source proche de l’enquête. Les enfants respiraient mais ne réagissaient plus.’’ » Ils ont été évacués pour être réhydratés.

Mais encore ? Les deux parents, appelés par le haut-parleur du centre, sont arrivés à leur véhicule un peu plus tard. « Le couple, originaire de la région de Tours, en vacances chez leur belle-sœur, était venu avec ses enfants dès 10 heures pour faire des courses. Comme ils étaient ‘’insupportables’’, ils les ont enfermés dans leur voiture », précise, toujours stupéfait, un proche de l’enquête.

Une enquête a été ouverte par le commissariat de Chelles pour savoir notamment depuis combien de temps les enfants étaient dans le véhicule. Les images de vidéosurveillance du centre commercial apporteront peut-être une réponse précise. Le dossier devrait être transmis au parquet de Meaux dans la soirée ou demain.

Une peine sera-t-elle infligée ? Laquelle ?

A demain @jynau

Polémiques politiques: Mmes Royal et Bachelot ; Gérald Darmanin versus Elisabeth Moreno

Bonjour

19/07/2020. Chaleur. Les médias généralistes se languissent tandis quenombre de politiques s’agitent. Ce sera au plus offrant. Ségolène Royal par exemple, qui décoche une flèche écologique via Twitter. L’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle de 2007 tente d’étriller Roselyne Bachelot.

L’ancienne des « Grosses Têtes » de RTL, nouvelle ministre de la Culture a jugé bon de se rendre par la voie des airs (où elle fut photographiée) au chevet de la cathédrale de Nantes, victime d’un incendie le samedi 18 juillet. L’ancienne ministre de l’Écologie reproche à l’ancienne ministre de la Santé son « bilan carbone » et le fait qu’elle ne porte pas de masque, geste barrière contre la propagation de l’épidémie de coronavirus. « Pour Nantes, il y a le TGV. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais », tonne Mme Royal pour la galerie médiatique.

Comme prévu la flèche twittesque a fait réagir sur les réseaux sociaux. On y rappelle la volonté réaffirmée par Emmanuel Macron lors de son discours du 14 juillet de supprimer certains trajets en avion en métropole, là où des dessertes rapides en train existent. « Partout où nous avons déployé du TGV dans notre pays et où telle ou telle ville est à deux heures de Paris, 2h15, est-ce que les lignes [aériennes] intérieures qui sont d’une heure, 1h10, se justifient encore ? Non » avait-il déclaré.

D’autres internautes rappellent que Ségolène Royal (alors ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique) avait fait un voyage express en juillet 2018, entre la France et l’Islande, sur une journée et en avion privé, pour inaugurer un paquebot de luxe.

Qui mesure les discordances entre les paroles et les actes des responsables politiques ?

« S’il est reconnu coupable, là, on en reparlera »

Autres propos, sans précédent, concernant deux ministres de l’actuel gouvernement : Gérald Darmanin, ministre l’Intérieur et Elisabeth Moreno,  ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, à la diversité et à l’égalité des chances. La seconde s’exprime dans Le Parisien (Christine Matteus et Marcelo Wesfreid). Le premier est, on le sait, visé par une plainte pour viol. ET Rachida Dati, ancienne garde des Sceaux, s’est insurgée contre la nomination du premier au ministère de l’Intérieur, Une réaction de la première ?

« Jusqu’à nouvel ordre, tant que vous n’êtes pas condamné par la Justice, vous êtes considéré comme innocent. Je me garderai bien de commenter cette affaire de M. Darmanin parce que ce n’est pas mon rôle et que je n’ai pas tous les éléments. Tout ce que je sais, c’est que la France est un Etat de droit et que nous pouvons lui laisser le bénéfice du doute. S’il est reconnu coupable, là, on en reparlera. (…) »

On lui rappelle qu’Emmanuel Macron, évoquant cette polémique, a déclaré publiquement, le 14 juillet : « J’en ai parlé d’homme à homme avec lui ». La formule a-t-elle choqué Mme Moreno ?

« Emmanuel Macron est un homme et Gérald Darmanin aussi. Qu’est-ce que vous vouliez qu’il dise d’autre ? Evidemment, j’ai parlé avec M. Darmanin. J’ai eu une conversation de femme à homme avec lui. Je lui ai dit : « Il faut qu’on se parle là parce qu’on est dans la même équipe. Ton sujet va être un boulet à porter pour moi, il faut que tu m’expliques ce qui s’est passé. » Et ce qu’il m’a dit me porte à le croire. Maintenant, je me mets aussi du côté des personnes dont j’ai la responsabilité, en l’occurrence les femmes, et si jamais il m’a menti, j’en tirerai toutes les conséquences. »

Lesquelles ?

A demain @jynau