Bonjour
17/09/2020. Les vents tourneraient-ils au coeur de l’exécutif ? « Quand Emmanuel Macron n’est pas satisfait, il le fait savoir. Ce jour-là, c’est le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui en a fait les frais. Vendredi 11 septembre, lors du Conseil de défense consacré à l’évolution de la situation sanitaire, le président de la République a clairement exprimé son mécontentement à l’égard de son ministre des Solidarités et de la santé » rapporte Le Figaro (Mathilde Siraud) ; une information retrouvée dans toutes les salles de rédaction parisienne.
Symptôme d’une forme de gestion incontrôlée de la situation ce sont les files d’attente devant les laboratoires d’analyses médicales et les centres de dépistage Covid, notamment dans les grandes villes, qui auraient déclenché l’ire du chef des Armées. « Le personnel est dépassé, les patients doivent parfois attendre plus d’une semaine pour savoir s’ils sont contaminés, explique Le Figaro. Dans le même temps, le gouvernement se félicite d’avoir fait de la France le troisième meilleur élève d’Europe en matière de tests hebdomadaires. »
L’argument n’a pas vécu bien longtemps. «Un million de tests par semaine, c’est bien beau, mais si les résultats arrivent trop tard, ça ne sert à rien», s’est emporté Emmanuel Macron, selon des propos rapportés. «La commande était plutôt claire, raconte un participant. Le président a demandé de revoir la stratégie en matière de tests.» Le courroux ne s’est pas arrêté là. Le chef de l’État s’est plaint que l’application de traçage StopCovid soit (comme on pouvait le prévoir) un fiasco : depuis son déploiement en juin, 2 millions de Français l’ont téléchargée. À ce jour, seulement 200 notifications ont été envoyées, informant l’utilisateur qu’il a été en contact rapproché avec une personne malade.
«Pour l’instant, ça ne fonctionne pas. Mais il n’y a aucune raison, d’autant que le virus circule chez les jeunes, qui sont équipés de smartphone. Il faut trouver des leviers d’amélioration, communiquer, perfectionner l’outil technique», a demandé Emmanuel Macron, féru de techniques nouvelles. En fallait-il plus pour que certains interprètent l’annulation du point presse d’Olivier Véran, la semaine dernière, comme une sanction ? Non. «Connaissant le président, ça ne m’étonnerait pas du tout…», sourit un conseiller de l’exécutif.
«C’est une succession de circonstances qui a fait que le ministre ne s’est pas exprimé», laissant la prise de parole au Premier ministre Jean Castex, corrige-t-on dans l’entourage d’Olivier Véran. . «La priorisation des tests a été demandée dès la mi-août. Nous maintenons la stratégie même si les points d’amélioration sont toujours discutés » Le ministre doit s’expliquer aujourd’hui à l’occasion d’un point presse consacré au virus. «Avec l’épidémie, il y a beaucoup de choses qu’on faisait normalement en trois mois qu’on fait désormais en une semaine. Tout le monde est en état d’urgence, sauf le ministère de la Santé», grince un ministre (anonyme) en première ligne sur la gestion de la crise sanitaire.
Est-ce bien vrai ? Agnès Buzyn aurait-elle mieux fait ? Olivier Véran est-il vraiment d’ores et déjà discrédité ? Emmanuel Macron et son entourage ne cherchent-il qu’à le tester ? Et que penser, sur ce dossier, du Premier ministre qui nous avait « déconfiné » ? Autant de questions qui, dans l’attente de la conférence de presse, parcourent et agitent les salles de rédaction.
A demain @jynau