Embastiller les psychiatres si leurs patients, après avoir tué, sont jugés irresponsables ?

Bonjour

Le fou ne pouvant être condamné son psychiatre doit-il être brûlé ? Il y avait eu, à Marseille,  l’affaire très médiatisée du Dr Danièle Canarelli, spécialiste de psychiatrie.  Il y a aujourd’hui celle, à Grenoble, du Dr Lekhraj Gujadhur, également psychiatre. Dans les deux cas une maladie schizophrénique, dans les deux cas un mort, dans les deux cas l’entrée en scène de la justice. Et dans les deux cas la question, centrale, de savoir si un psychiatre peut être condamné pour ne pas avoir su prévenir les agissements criminels de l’un de leurs patients que la justice a par ailleurs, du fait de sa pathologie, estimé irresponsable et ne pouvant être soumis à une sanction pénale.

L’affaire de Grenoble fait l’objet d’un procès qui s’ouvre aujourd’hui 8 novembre devant le tribunal correctionnel de cette même ville comme le rapportent l’AFP et Le Figaro. Un « procès historique ». Après huit ans de rebondissements juridiques comparaissent le centre hospitalier de Saint-Egrève et le Dr Lekhraj Gujadhur. Ils devront expliquer comment Jean-Pierre Guillaud, déjà auteur de plusieurs agressions à l’arme blanche, a été autorisé à des sorties non surveillées dans le parc de l’établissement – et comment il a pu le quitter sans difficulté.

« Trancher la gorge »

Résumons. Le 12 novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud poignarde mortellement Luc Meunier, 26 ans, après s’être échappé de l’hôpital de Saint-Egrève. M. Guillaud est déclaré pénalement irresponsable de cet acte, en septembre 2011. Il est alors hospitalisé en « unité pour malades difficiles ». Pour autant une information judiciaire est ouverte à la suite d’une plainte contre X de la famille Meunier. Son objet : déterminer les éventuelles responsabilités des médecins. Le 9 avril 2013, le juge d’instruction rend une ordonnance de non-lieu. La famille Meunier avait fait appel et obtient gain de cause devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel. Mise en examen de l’hôpital et de trois médecins.

Dans un arrêt rendu (à huis clos) en 2014 la justice renvoie en correctionnelle un seul médecin, le Dr Lekhraj Gujadhur, responsable du pavillon où était hospitalisé Jean-Pierre Guillaud, ainsi que l’hôpital. La responsabilité des deux autres médecins mis en examen (un médecin superviseur et un autre qui remplaçait le Dr Gujadhur en son absence) est écartée.

Comment comprendre ? Dans son arrêt de novembre 2013, la cour d’appel avait pointé « un défaut d’appréciation de la dangerosité » de Jean-Pierre Guillaud, auteur de plusieurs agressions, dont certaines au couteau. Citant de « multiples alertes » comme « l’épisode délirant » de juillet 2008 (M. Guillaud disait entendre des voix lui commandant « de trancher la gorge d’un autre patient ») la cour avait estimé que ses médecins auraient dû « mieux encadrer ses permissions de sortie ». C’est lors d’une de ces sorties, après avoir retiré de l’argent à la trésorerie de l’hôpital, que M. Guillaud avait franchi la porte de l’établissement, sans difficulté. Il s’était rendu en car à Grenoble, avait acheté un couteau dans une quincaillerie et tué Luc Meunier en sortant de la boutique.

Interroger Roselyne Bachelot, sur RMC

Le Dr Lekhraj Gujadhur  encourt une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement.  Me Jean-Yves Balestas, avocat du psychiatre estime que la famille de la victime veut « marquer au fer rouge un médecin ». «Je compatis à leur douleur, évidemment, mais la réparation ne peut venir que d’un juge administratif» qui doit être saisi en cas d’accident médical. Ce procès « est un dévoiement du système judiciaire que je n’accepte pas ». Dans l’affaire de Marseille la psychiatre avait été condamnée en 2012 à de la prison avec sursis. Puis la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait éteint les poursuites en 2014 pour cause de prescription des faits.

On se souvient peut-être que le meurtre de Grenoble avait, comme de nombreux « faits divers » spectaculaires fait « réagir » Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Le chef de l’Etat avait fait part de sa «consternation» et  chargé en urgence ses ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé «de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique ».

La ministre de la Santé (et des Sports) se nommait alors Roselyne Bachelot. On peut l’entendre chaque après-midi sur RMC. Les auditeurs pourront l’interroger sur le procès de Grenoble.

A demain

 

Urgences pédiatriques de Trousseau : visite de Manuel Valls en présence de Mme Touraine

Bonjour

24 décembre 2014 – milieu de matinée. Ce message à la presse mandé de l’Hôtel de Matignon :

« Manuel Valls, Premier ministre visitera le service des urgences pédiatriques de l’hôpital Trousseau, en présence de Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales, de la Santé et des Droits des femmes

« Un cadeau pour la Vie »

Déroulé prévisionnel : 15h30  Arrivée de M. Manuel Valls, Premier ministre, et de Mme Marisol Touraine à l’hôpital Trousseau – Assistance publique – Hôpitaux de Paris 26, avenue du Docteur Netter – 75012 Paris – Bâtiment Chigot

Visite des urgences pédiatriques. Fête de Noël des enfants de l’Unité de chirurgie ambulatoire, et présentation de l’association « Un cadeau pour la Vie ».

Remise de cadeaux

Visite du service de chirurgie des brûlés et remise de cadeaux par les Ministres aux enfants

16h30   Fin du déplacement

Pour des raisons de restrictions d’accès, la visite ne sera ouverte qu’à un pool presse. Composition du pool : TF1, Europe 1, AFP »

A demain

Morte après une césarienne. Questions sur la maladie alcoolique chez les anesthésistes.

Bonjour

Cela vient de se passer dans les Pyrénées-Atlantiques. Plus précisément à Orthez (10 000 habitants) et dans la maternité de cette ville.  Une anesthésiste âgée de 45 ans a, le jeudi 2 octobre, été mise en examen  pour homicide involontaire aggravé. Cette décision de justice fait suite à la mort, mardi 30 octobre,  d’une femme victime d’un accident d’anesthésie.

Détention

L’anesthésiste de 45 ans vient d’être présentée à un juge d’instruction, et le parquet a requis son placement en détention provisoire. Ces informations ont été données à l’Agence France Presse par Jean-Christophe Muller, procureur de la République à Pau.

« La maternité d’Orthez  fait partie du secteur public mais certaines de ses activités se pratiquent dans une clinique de la ville, avec un bloc opératoire et du personnel d’anesthésie, précisait  France Info le 30 septembre. La jeune femme de 28 ans a été dirigée à l’adresse de la clinique pour une césarienne. Que s’est-il passé ? Aucun détail n’est donné sur « l’accident grave«  qui s’est produit. Mais depuis l’intervention, le pronostic vital de la maman est engagée. L’enfant est, lui, en bonne santé (…) Selon le quotidien Sud Ouestla clinique appartenant au groupe Kapa [voir ici] , n’apprécie pas que l’Agence régionale de santé (ARS)  l’ait implicitement mise en cause. Et de rappeler que les « anesthésistes exercent leurs activités sur les deux structures« , publique et privée. »

Deux grammes

Le parquet vient de faire savoir à la presse que l’anesthésiste, 45 ans, avait un «problème d’alcool pathologique». Elle « n’aurait pas été en pleine possession de ses moyens » lorsqu’elle a procédé à l’anesthésie de la patiente. 20 minutes assure que RTL aurait indiqué que lorsqu’elle a été  interpellée (après le décès de sa patiente) l’anesthésiste avait une alcoolémie supérieure à deux grammes d’alcool par litre.

Selon le procureur ce médecin « n’était pas dans son état normal durant l’intervention » – une donnée confortée par les constatations faites par l’équipe médicale au moment de l’intervention: «  des difficultés d’expression, de compréhension et des problèmes de réactivité».

Bouteilles de vodka

France Bleu Béarn : « Mardi matin, au moment de son placement en garde à vue, l’anesthésiste avait plus de 2 grammes d’alcool dans le sang, il a fallu attendre qu’elle désaoule pour l’entendre. Elle traverse une dépression, a-t-elle expliqué, et boit tous les jours, une bouteille d’eau remplie de vodka toujours sur elle.

Chez elle, lors de la perquisition, les gendarmes ont trouvé énormément de bouteilles d’alcool vides. La question est de savoir à coup sûr si elle avait bu vendredi au moment de l’accouchement, ce qui est probable. Les personnes présentes à la maternité d’Orthez au moment des faits ont tous expliqué qu’elle avait un comportement anormal, qu’elle ne comprenait pas ce qu’on lui disait. La victime avait également des traces sur le visage liées à la ventilation, affirme le procureur de la République.»

Médecin libéral et clinique privée 

Cette anesthésiste de nationalité belge exerçait à titre libéral, pour le compte de la clinique privée d’Orthez, celle de Kapa,  qui mettait à disposition son bloc chirurgical et du personnel à la maternité voisine qui, elle, relèvait de l’hôpital public. Elle était contractuellement employée depuis le 12 septembre par la clinique. Anesthésiste depuis 1999, ce médecin avait notamment exercé lors de contrats courts en Frnce, en Belgique et lors de missions de coopération, a indiqué le parquet.

Faire la lumière

L’AFP indique aussi que parallèlement à cet accident et à ce qui en résulte, une « procédure de fermeture définitive de la maternité a été accélérée. Cette maternité était « déjà en sursis en raison du manque de recrutement de gynécologues-obstétriciens ». La fermeture pourrait être validée dès demain 3 octobre par une commission spécialisée d’organisation des soins.

C’est ce que vient d’indiquer à la presse l’ARS. Cette même ARS ne nous dit pas comment on a pu en arriver là. Qui nous le dira ? Marisol Touraine, ministre de la Santé vient de promettre  de« faire la lumière». Attendons que la lumière soit. Dans l’attente une question se pose déjà: comment la maladie alcoolique est-elle prise en charge chez les anesthésistes ? Dans le secteur libéral et au sein de l’hôpital public.

A demain

Ebola : à Dallas (Texas) malencontreuse erreur diagnostique sur le « premier cas »

Bonjour

Comme un léger désordre dans l’organisation sanitaire américaine. Et des médias sur le qui-vive, des médias qui rongent leur frein, des médias furieusement américains. Ou anglo-saxons. Comme The Guardian . On sait que le premier diagnostic d’Ebola vient d’être porté sur le sol américain. Cela fait un assez gros bruit depuis ce matin. On sait aussi que les autorités sanitaires du Texas, sous l’œil des CDC fédéraux mène l’enquête pour retrouver tous les « cas-contact » ayant été avec le malade aujourd’hui à l’isolement au Texas Health Presbyterian Hospital.

48 heures perdues

On ne savait pas en revanche que l’enquête aurait été nettement plus simple sans une petite erreur diagnostique qui pourrait avoir de sérieuses conséquences.

Ce malade avait initialement demandé à être soigné avant d’être renvoyé chez lui avec une prescription … d’antibiotiques. Quarante-huit heures ont ainsi été perdues, une période pendant laquelle le malade était contagieux.  Désormais il faut ramer. Le Dr Edward Goodman, spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital Texas Health Presbyterian, a déclaré à la radio publique nationale américaine que les symptômes du patient n’étaient pas  véritablement évocateurs d’un Ebola quand il a été vu pour la première fois.

Clinique bâtarde

On voit la scène rapportée par le Dr Goodman : tableau clinique bâtard, bilan biologique standard. Repart avec une couverture antibiotique à tout hasard. Des échantillons sanguins prélevés sur le patient sont néanmoins adressés à un laboratoire de l’Etat du Texas, puis à un autre des CDC à Atlanta.

Puis brutal changement de braquet le 30 septembre quand les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) établissent et confirment qu’il s’agit bel et bien d’un Ebola. Le premier diagnostiqué aux Etats-Unis. Avec deux jours de retard. Les CDC sont confiants quant à leur capacité à maîtriser la situation. Reste une question : pourquoi ne pas avoir placé ce malade en isolement dès le premier jour, le 26 septembre ? Et ce alors que les premiers symptômes sont apparus chez lui le 24 septembre.

Contacts-élèves

Le Dr Tom Frieden, directeur des CDC reconnaît que désormais d’autres personnes ayant été en contact avec le malade (entre le 24 et le 28 septembre) pourraient développer la maladie dans les prochaines semaines. Il faut aussi compter avec celles qui auront été en contact avec celles du premier cercle. Combien sont-elles ? À Dallas, les dirigeants de la communauté libérienne  (environ dix mille personnes) exhortent les membres à garder leur calme – mais aussi à faire preuve de prudence.

CNN vient de faire savoir que la malade a été en contact avec plusieurs élèves de différents collèges ou lycées de Dallas. L’Agence France Presse indique qu’un proche du malade  « est suivi de près médicalement, car il pourrait être lui aussi infecté ». Elle ajoute toutefois que les CDC  «ne sont pas au courant» de ce cas particulier. Ce qui donne une impression de désordre.   Stanley Gaye, président de la « Liberian Community Association of Dallas-Fort Worth » estime que la communauté est sceptique quant aux assurances données par le CDC, et ce notamment parce que le virus Ebola a ravagé leur pays. Les personnes concernées seront-elles volontaires pour se faire dépister ? Se reconnaîtront-elles ? Et sinon ?

Equipage en quarantaine

Peu de détails ont été publiés sur le patient. On sait qu’il était arrivé du Libéria le 20 septembre sur un vol en provenance de Monrovia.  On sait que l’équipage a été mis en quarantaine alors même que l’on affirme qu’il ne peut pas y avoir eu de contamination dans l’avion. Qu’en pensent les passagers ? On ne connaît ni la nationalité ni le sexe du malade (une homme selon toute vraisemblance). On ne sait pas s’il bénéficiera ou non de « traitements expérimentaux ». On ne sait presque rien de lui. Pour l’instant.

A demain

Ebola : qui violera le secret sur l’état de santé de l’infirmière française contaminée ?

Bonjour

Rapatriée en France le 19 septembre une infirmière de MSF contaminée au Libéria par le virus Ebola est, depuis,  hospitalisée à l’hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne). Elle y est toujours. Comment va-t-elle ? Devons-nous le savoir ? Pour l’heure « aucune information n’a filtré » disent les médias dont la mission est, coûte que coûte, de chercher, valider et diffuser des informations.

Secret écorné

Interrogé à nouveau dimanche 21 septembre par l’AFP, le ministère de la Santé n’a pas souhaité communiquer, évoquant le respect du secret médical. La ministre de la Santé avait pourtant, il y a peu, comme écorné le même secret médical. Pourquoi ? (« Ebola : l’infirmière est soignée avec des ‘’traitements expérimentaux’’ (Touraine, RTL) »).

« L’infirmière a été immédiatement transportée à l’hôpital dans des conditions de sécurité absolue et immédiatement prise en charge, avait déclaré Mme Touraine quelques heures après son rapatriement. Elle est actuellement installée dans une chambre de confinement, un personnel dédié lui est affecté. Elle reçoit des traitements expérimentaux.»

«Traitements expérimentaux»

Mme Touraine avait  ajouté  que l’un  de ces médicaments expérimentaux lui avait été administré «dès son transfert».  Mme Touraine avait aussi souligné que c’était elle qui avait autorisé l’importation de ces «traitements expérimentaux». Le Journal Officiel du 19 septembre avait publié un arrêté signé de la veille (1), autorisant «à titre dérogatoire» l’importation et l’utilisation de trois substances : Favipiravir (Japon), ZMapp (Etats-Unis) et TKM-100-802 (Canada).

Intérêt médiatique

Quoi qu’on pense par ailleurs quant à la nécessité de respecter le secret médical, il était dès lors difficile de ne pas susciter l’intérêt des médias. Il en avait d’ailleurs été de même lorsque l’on avait appris que le premier soignant américain contaminé avait été traité par ZMapp au Libéria, avant d’être rapatrié à Atlanta.

Combien de temps l’équilibre actuel du secret tiendra-t-il ? Celui entourant son nom ne tardera pas à craquer/ Interrogée par plusieurs médias, la grand-mère de la jeune femme s’est contentée d’indiquer que son moral était «très bon». Mais elle a aussi ajouté à l’attention du Parisien : «J’espère que cela va bien se passer pour ma petite-fille car les choses ont été prises à temps». Et Le Parisien croit nécessaire de préciser que cette jeune infirmière se prénomme Lucie et qu’elle est originaire de la région grenobloise.

Respect du secret

Pour sa part MSF conserve la discrétion.  «Nous ne donnons pas d’informations sur la santé de notre collègue. C’est à l’équipe médicale, en accord avec la patiente et sa famille – afin de respecter le secret médical et leur intimité – de diffuser publiquement les éléments qui leur sembleraient opportuns de communiquer », a déclaré à l’AFP  un attaché de presse de MSF.

Qui aura accès, sinon au dossier médical, du moins aux principales informations qu’il contient ? Et qui, le premier, parlera ? Et pourquoi ?

«Favipiravir » (Japon), « ZMapp » (Etats-Unis) et « TKM-100-802 » (Canada) ?

« ZMapp » : son fabricant assure depuis des semaines qu’il n’y a plus aucun stock disponible. Dit-il le vrai ?

« Favipirarir » : on est loin d’avoir une quelconque certitude quant à son efficacité. C’est si vrai que la France  annonce qu’elle va prochainement lancer un essai (soixante patients) avec cet antigrippal en Guinée.

« TKM-100-802 » de la firme canadienne Tekmira. Cette société s’est spécialisée dans la recherche et développement d’« ARN interférents » molécules  qui contrecarrent le processus de synthèse de nouvelles particules virales par les cellules infectées par le virus Ebola. C’est toujours une substance expérimentale

Murs muets

« Il y a deux types de médicaments possibles : des anticorps dirigés contre des protéines virales, comme le traitement américain Zmapp, pour lequel il ne reste pratiquement plus de doses disponibles, confiait il y deux jours au Monde le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales. Ensuite, des antiviraux, comme le TKM-Ebola, élaboré par la société canadienne Tekmira, dont une quarantaine de doses sont disponibles, et le Favipiravir, fabriqué par le Japon, le seul à être disponible en quantités importantes, avec plus de 30 000 comprimés. »

Rien n’a filtré des murs de l’hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé. On peut toujours espérer

A demain

(1) Signé de B. Vallet, Directeur Général de la Santé, cet arrêté est disponible ici : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000029470592&dateTexte=&oldAction=dernierJO&categorieLien=id

Il a été pris « considérant l’autorisation de mise sur le marché au Japon du médicament contenant du Favipiravir dont l’indication est à ce jour le traitement de la grippe et considérant les essais en cours dans l’indication du traitement des patients atteints par le virus Ebola ; considérant les essais en cours sur le médicament contenant du TKM-100-802 dans l’indication du traitement des patients contaminés par le virus Ebola ; considérant les essais en cours sur le médicament contenant du ZMapp dans l’indication du traitement des patients contaminés par le virus Ebola (…) »

Un prématuré est-il objet d’« acharnement thérapeutique » au CHU de Poitiers ?

Bonjour

Pour l’heure c’est une affaire sans nom propre. Elle émerge sur la toile via l’Agence France Presse. Résumons-là, autant que faire se peut. Cela se passe au CHU de Poitiers. Les parents d’un bébé grand prématuré, aujourd’hui pris en charge au sein de l’établissement, réclament de mettre fin aux soins prodigués à leur enfant. Les principaux éléments du dossier ont été révélés ce matin du 16 septembre par La Nouvelle République. (Sylvaine Hausseguy)

« Alerter l’opinion » ?

« Depuis plus d’une semaine, on a pris cette décision. Qui veut une vie de handicap pour son fils ? S’il y a des familles qui le souhaitent, nous, nous ne le souhaitons pas », a témoigné auprès d’un correspondant de l’AFP le couple de trentenaires originaire de Charente-Maritime, près de Saintes. Un couple « qui souhaite alerter l’opinion sur cette question ». Mais pourquoi « alerter » , Et quelle « opinion » ?

« On ne nous assurera jamais qu’il pourra vivre par la suite. Nous savons qu’il a de graves séquelles, mais ils veulent le maintenir en vie. On l’a vu pleurer, il s’agite et on nous dit ‘’Ne vous inquiétez pas, il ne souffre pas’’. C’est très difficile » ajoutent les parents.

« Evaluation » versus « acharnement »

Que sait-on d’autre ? Que le « petit garçon » a été prénommé Titouan. Qu’il est né le 31 août, près de quatre mois avant terme. Qu’à sa naissance, il ne pesait que 900 grammes. On sait aussi ce que disent les parents : que Titouan « a fait une hémorragie interne cérébrale ». Et –toujours selon eux – qu’il  est impossible pour les médecins de prédire aujourd’hui le degré de son handicap à venir.

Les parents parlent à La Nouvelle République ? Les médecins répondent sur les ondes : « Il faut toujours prendre du recul pour savoir quelle est la situation de l’enfant. Nous ne sommes pas dans un acharnement, mais dans un accompagnement le temps de l’évaluation, pour être certains d’apporter les meilleures informations possibles, a déclaré, sur France Bleu, le Pr Fabrice Pierre, chef du service gynécologie-obstétrique du CHU de Poitiers.  Pour être sûr de pouvoir appréhender le type de séquelles, on ne peut pas le faire de façon précipitée. Il faut quelques semaines pour l’évaluer. »

Le verdict attendu de Paris

Comment sortir de l’impasse désormais médiatisée ? Face à la demande répétée des parents, l’équipe de néonatalogie du CHU de Poitiers a sollicité l’avis d’un groupe d’éthique de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). On attend son verdict. S’il devait conclure dans les termes du Pr Pierre les parents changeront-ils d’avis ? Faut-il entendre ici une lointaine résonance de l’affaire Vincent Lambert ?

Qui tranchera en cas de désaccord persistant entre les parents de Titouan et les médecins de Titouan ? Sera-ce, une fois encore et en référé la justice administrative ?  Jadis ces affaires n’étaient pas médiatisées et des solutions étaient trouvées dans le secret des consciences. On voit que ce n’est plus, ici, le cas. On peut s’en émouvoir. Ou pas.

A demain

La sortie inouïe du Dr Aquilino Morelle, et tout ce qui s’en est suivi (1)

Bonjour

Stéphane Le Foll est, entre autres fonctions, le porte parole du gouvernement Valls II comme il l’était du précédent. On ne lui connaissait pas un sens aigu de l’humour. Visant Aquilino Morelle il vient d’avoir ce mot : « ll faudrait que chacun revienne un peu les pieds sur terre ». On se souvient qu’après être monté très haut le Dr Aquilino Morelle était tombé  plus que bas. Une affaire de cirage et de quant à soi.

Froid dans le dos

Michel Sapin est depuis longtemps ministre. Aujourd’hui il est à l’Economie. Il est aussi de plus en plus fréquemment derrière les micros et les caméras. Pour expliquer que certes rien ne va mais que cela pourrait être pire. Et que si tout va mieux peut-être que, demain, la France chantera. Michel Sapin est souvent souriant. Ce matin, au micro de France Info, il ne l’était plus. Traitant des mille et un sujets à la confluence du politique et de l’éthique il a eu ce mot : « (…) le mieux qu’il pourrait arriver [à Aquilino Morelle] c’est de garder le silence ». Un mot qui, tout bien pesé, fait froid dans le dos.

Pourquoi menacer ainsi le Dr Aquilino Morelle ? Parce que le Dr Morelle vient de parler. Et que ses paroles dépassent celle d’un homme déçu. Elles sont du registre de l’homme qui gouvernait et qui découvre qu’on la trompé. Lui, l’homme de la gauche vraie trompé par celui dont il écrivait les plus beaux discours. Comme celui dit « du Bourget » (On peut retrouver ici le texte complet de ce discours grâce à la mémoire du Nouvel Observateur). On s se souvient des mots trouvés par le Dr Morelle sur « le monde de la Finance ».

« Tchéka hollandienne » 

Aujourd’hui, les tourmentes semblent sans fin. C’est l’heure choisie par son ancien premier conseiller à l’Elysée (par ailleurs ancienne « plume » de Lionel Jospin et procureur contre le Dr Servier dans l’affaire du Mediator). Le Dr Aquilino Morelle porte ses fers dans les plaies. Il accuse la « tchéka hollandienne » (1) de pratiquer la « purification ethnique » contre ceux qui ne sont pas « dans la ligne ». Il veut dire comme lui-même et Arnaud Montebourg.

« Dans un violent réquisitoire émaillant un article que lui consacre Le Point publié jeudi 11 septembre, celui qui fut « une plume » du président livre une lecture politique de son limogeage (« ma liquidation par la tchéka hollandienne ») le 18 avril après la révélation d’une affaire de cireur de chaussures convoqué à l’Elysée, résume l’Agence France Presse. Reliant son départ et celui de son ami Arnaud Montebourg, il affirme (« en privé », écrit Le Point): « la logique qui est en œuvre est une logique de purification ethnique. C’est les Hutus et les Tutsis. Tout cela est limpide. Cela a commencé par moi et maintenant Arnaud. Là ils ont signé leur crime. C’est d’une pureté ! ».

Ils ? « Hollande et ceux qui l’entourent, Jean-Pierre Jouyet [secrétaire général de l’Elysée et intime du président, ndlr]  et les ministres hollandais. A présent, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont entre eux, mais cela va accélérer leur chute » ». Pour celui qui avait dirigé la campagne des primaires socialistes de M. Montebourg, le remplacement de ce dernier par Emmanuel Macron à Bercy fait « passer d’un ministre volontariste à un ministre libéral. D’un ministre très politique à un collaborateur ». « Ils vont obéir aux ordres de Merkel comme de bons toutous », accuse le médecin et énarque. « Merkel va nous traiter comme on le mérite. Comme des laquais », insiste le Dr Morelle. » « Laquais » ?

Daim à Saint-Germain

A l’heure où nous écrivons ces lignes des collaborateurs du Point (Aziz Zemouri et Pascal Cotelle) viennent d’interroger ce médecin (ancien directeur de campagne d’Arnaud Montebourg lors de la primaire socialiste) sur de nouvelles rumeurs concernant sa participation à l’écriture du premier livre de l’ancienne compagne du président de la République. Ils l’ont trouvé « attablé à la terrasse d’un café de Saint-Germain-des-Prés, pieds nus dans ses souliers en daim ». Il leur a répondu. (2) C’était avant la mise en garde, ce matin, de Michel Sapin.

A demain

(1) « Tchéka» était , au siècle dernier , un terme bien connu de certains militants politiques. C’est l’acronyme de « Commission extraordinaire » (en russe : чрезвычайная комиссия), une formulation  abrégée de « Commission extraordinaire panrusse pour la répression de la contre-révolution et du sabotage » (en russe : Всероссийская чрезвычайная комиссия по борьбе с контрреволюцией и саботажем).

Créée en décembre 1917 cette police politique fut placée sous l’autorité de Félix Dzerjinski pour combattre les ennemis du nouveau régime bolchevik. Son organisation était décentralisée et devait seconder les soviets locaux. En février 1922 elle fut baptisée « Guépéou ».

(2) Dernière minute: L’ancien conseiller politique de François Hollande, par ailleurs en charge des relations avec la presse, a sur Europe 1 accusé de « fourberie » la journaliste Anna Cabana (Le Point). Sur le fond, toutefois, il ne dément rien. Il explique juste que ses propos ont été extorqués et qu’ils n’ont aucune valeur. Une hypothèse avancée est que cette « plume » aurait aimé en garder la primeur pour un livre qui, dit-on, est en préparation.

Peine de mort murmurée contre un jeune homme soupçonné de torturer des chats

Bonjour

Tours (Indre-et-Loire). Ce fut vers la fin du procès. Midi avait depuis longtemps sonné au clocheton de la mairie. Cheveux de jais, fougueuse, l’avocate solitaire de la défense aiguillonna la salle pleine. Désignant le prévenu dans son box de plastique (sous la garde trois policiers) elle évoqua un autre temps, celui d’avant 1981 ou du Moyen Age, quand on jugeait les bêtes et brûlait les sorcières. Et elle se demanda si ce jeune homme n’aurait pas alors été condamné à mort. C’est à ce moment que l’on entendit, dans le dos du banc de presse, monter un grognement de la foule.

Grognement

D’abord diffus puis distinct : ce grognement disait que l’accusé ne méritait que ça. Comme un coup de froid. La houle se calma : quelques temps avant la même  fraction de la salle d’audience, féminine, avait applaudi et crié sa joie à l’écoute d’un accusateur madré. Puis elle avait éructé en écoutant les détails des observations vétérinaires sur l’état d’Irma et de l’autopsie prématurée de Donald (griffes, peau et queue arrachées…, côtes cassées …  etc.).  La présidente avait alors menacé de faire évacuer la salle du  tribunal correctionnel de Tours- une salle transformée en cour d’assises d’Indre-et-Loire.

Avocats triomphants

Cinq avocats triomphants représentant les six parties civiles admises (une douzaine récusées). Une procureure magistrale dans sa fonction, une jeune présidente souvent à charge. Et, dans la cage, un jeune homme de 23 ans, d’origine algérienne poursuivi car soupçonné d’avoir torturé deux  chats, peut-être trois. Un enfant « de la cité », casier chargé depuis l’enfance (bagarres, vols, stupéfiant) actuellement en détention pour des faits non animaliers. 

 La sérénité des débats n’était pas là. Une partie du public avait été laissée sur les marches, faute de place. Une femme clamait qu’elle devait voir cet homme, son chat ayant disparu depuis deux mois. Et tout fut déséquilibré du fait d’une absence : celle de la propriétaire des deux chats adoptés pour lesquels nous étions tous là. L’association locale « Félin pour l’autre » poursuivait comme an nom de son adhérente. Et quelque chose sonnait faux. Tout s’était produit dans le huis clos formé par cette femme dont nous ne sûmes rien et par le jeune homme comme offert en pâture aux amis autoproclamés des bêtes domestiques.

 Gontran

Nous avons, il y a quelques jours, raconté le cadre de l’affaire. Elle adorait les chats. Il y a quelques mois ils s’aimèrent au point de vivre ensemble. Ils adoptèrent deux chats chez « Félin pour l’autre ». Elle avait un travail il en cherchait un. Les chats tombèrent malades. Ils firent le tour des vétérinaires. Diagnostics incertains. Puis suspicion de sévices sur bêtes domestiques. Puis mort de l’un des deux. Ils se séparèrent. Rendit-il les clefs ?

Un autre chat arriva, « prénommé » Gontran. Est-il bien en point ? Rien n’est moins certain. Tout est trouble du fait de l’absence de la maîtresse des lieux et des chats. Elle aurait « eu peur de la vengeance de la famille du prévenu ». Pour autant elle est allée récemment lui rendre visite à la maison d’arrêt où il est détenu pour une autre affaire.

Trois mois de prison

Le temps passe. La procureure  tonne. Le code va jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros.  Elle demande une peine de sept mois, dont quatre assortis du sursis. Sans oublier l’interdiction définitive de détenir un animal (domestique). Les associations partie civile font longuement leur compte. Félin pour l’autre, la Fondation Brigitte Bardot, la Fondation 30 Millions d’amis, l’association « One Voice pour une éthique animale et planétaire », et l’association Stéphane Lamart (et d’autres) demanderont au total plusieurs milliers d’euros au prévenu sans emploi et sans revenu.

Personne ne demande comment des sévices à ce point élaborés ont pu être perpétrés sur une période d’un mois entrecoupée de visites chez les vétérinaires. Personne ne veut s’intéresser à la personnalité du prévenu – sauf un avocat qui évoque une perversité et une de ses consœurs qui parlera de « mauvais fond » sans aller toutefois jusqu’à trancher entre l’inné et l’acquis.

Amoureuse

Puis l’avocate de la défense qui redit l’évidence : ne pas comprendre que personne n’ait songé un seul instant à s’interroger sur l’absence de la grande amoureuse des chats. La seule, au fond, qui connaisse la vérité vraie. La seule que le public des néo tricoteuses ne réclame pas.

Le jugement a été mis en délibéré au 17 octobre, 9 heures

A demain

PS. Un chat retrouvé inconscient dans un appartement en feu de Berlin a été sauvé par les pompiers qui l’ont réanimé à l’aide d’un masque à oxygène pour enfants, a-t-on appris mardi 9 septembre. L’incendie s’est déclaré lundi après-midi dans un appartement de l’ouest de Berlin. Alertés par une voisine, les pompiers sont intervenus pour éteindre les flammes, découvrant dans le séjour deux chats et un lapin nain qu’ils ont immédiatement évacués, selon un communiqué de la police.

L’un des deux félins et le lapin étaient conscients et en bonne santé, mais l’autre chat à dû être pris en charge par les pompiers qui lui ont appliqué un masque à oxygène, selon la même source. Une porte-parole des pompiers a expliqué à l »Agence France Presse qu’ils avaient appliqué un masque pour enfant sur le museau de l’animal. L’incendie, dont l’origine n’a pas été précisée, n’a fait aucune victime ni blessé parmi les habitants de l’immeuble.

Ebola : trois jours de porte-à-porte pour débusquer tous les pestiférés sierra leonais

Bonjour

Ils agissent, nous les observons. La Sierra Leone  compte plus de 6 millions d’habitants.  C’est l’un des pays parmi les plus pauvres de la planète. Il est connu pour ses énormes richesses minières – dont le diamant. Il a aussi (corollaire) été le théâtre se remet d’une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts dans les années 1990.

C’est l’un des quatre pays africains aujourd’hui confrontés à l’épidémie d’Ebola. Air France ne dessert plus sa capitale Freetown officiellement à la demande du gouvernement français – décision prise pour des raisons et dans des circonstances qui restent à préciser (1).

« Malades cachés par leurs proches »

Le gouvernement de Sierra Leone a annoncé, samedi 6 septembre, une mesure de confinement extrême. Une initiative dont les  historiens des épidémies nous diront peut-être si elle est ou non une première : le confinement à domicile de l’ensemble de la population – ce pendant  trois jours, du 19 au 21 septembre. Il s’agit de « faciliter la détection de malades cachés par leurs proches ». Proches bientôt malades et que leurs proches protégeront …

« Le confinement signifie que personne, encore moins un véhicule à l’exception de ceux qui sont essentiels pour le service, ne sera autorisé à circuler, a expliqué à l’AFP  Abdulai Barratay, porte-parole du gouvernement. Le personnel de santé et celui des organisations non gouvernementales feront du porte-à-porte pour détecter des cas probables de maladie d’Ebola cachés par leurs parents dans les maisons. La mesure sera soutenue par l’arrivée de plusieurs ambulances et quelque trente véhicules utilitaires. C’est une opération que nous allons organiser périodiquement jusqu’à ce que la maladie d’Ebola soit vaincue. »

OMS et MSF

Le gouvernement de Sierra Leone précise que cette opération va impliquer  environ 7.000 équipes de patrouille composées d’agents de santé, de militants de la société civile et d’un membre de la communauté. Mission : «  surveiller, de retracer les contacts et d’identifier les personnes qui présentent des symptômes de la maladie ». On verra ici ce qu’en dit The Guardian, ici The New York Times, ici CBC News, et ici Aljazeera.

Qu’en penser ? L’OMS se tait. MSF s’inquiète. « Des mesures coercitives à une large échelle comme les placements en isolement forcés et les confinements peuvent compromettre la confiance entre la population et les professionnels de santé, conduire à une dissimulation de cas et pousser les malades à se faire traiter en dehors du système de santé »  a aussitôt fait savoir l’ONG, présente sur le terrain.  MSF dit encore « craindre que le confinement proposé ne soit pas la réponse appropriée à l’épidémie actuelle en Sierra Leone : « il sera extrêmement difficile aux agents de santé d’identifier présentement les cas à travers le porte-à-porte  parce que cela nécessite une certaine expertise ». Sans parler du devenir médical de ceux qui seront ainsi identifiés.

« Ils ne mourraient pas tous »

On entend les critiques de MSF. Elles sont fondées et le remède risque fort d’être pire que le mal. Mais encore ? Il s’agit de la Sierra Leone aux prises avec un mal que l’Occident perçoit avant tout comme « africain ». Un mal qui répand d’autant plus la terreur  que ce n’est plus, cette fois,  le Ciel qui, en sa fureur l’inventa pour punir les crimes de la Terre.

Pour tenter de « stopper la progression de la maladie », 48 tonnes de médicaments sont en cours d’acheminement  dans le pays. L’information est donnée par la Banque mondiale et l’Unicef qui précise que ce don « comprend notamment des gants en latex, des antibiotiques et des équipements de protection ».

A demain

(1) Qui a décidé quoi ? Air France nous a indiqué que c’est à la demande du gouvernement français que la décision de suspendre les dessertes a été prise alors même que la compagnie souhaitait continuer avec les mesures de protection qui avaient été mises en place.

La Direction générale de la santé nous a indiqué  quant à elle : «  La décision a été prise temporairement, par les ministère des affaires étrangères et de la santé, après examen de l’ensemble des données dont ils disposaient sur l’état de la situation à Freetown à cette date. Il s’agissait notamment de l’augmentation du nombre de cas et de l’effondrement du système de soins, dont on pouvait raisonnablement penser qu’ils étaient susceptibles d’augmenter considérablement le risque d’exposition, y compris des voyageurs. Cette décision sera réexaminée très régulièrement. »

D’autres sources gouvernementales laissent aussi entendre que c’est Air France qui, au vu de nombreuses protestations syndicales (qui n’auraient pas toutes été médiatisées) aurait suggéré au gouvernement de formuler une recommandation de suspension des vols sur Freetown.

Plus généralement la question posée aujourd’hui n’est plus tant celle de la reprise de la desserte des vols commerciaux que celle des modalités de l’instauration de couloirs aériens sanitaires.

(2) Sur ce sujet on peut fort utilement se reporter à Patrick Zylberman et à son monumental « Tempêtes microbiennes » paru en 2013 chez Gallimard.

Affaire Vincent Lambert : mobilisation nationale pour « en finir » avant 2015

Bonjour

Le vendredi 5 septembre restera une date dans la très longue affaire Vincent Lambert. Le matin Le Figaro publie un texte signé « de Anne-Lambert, sœur et David Philippon, demi-frère de Vincent Lambert ». On peut y lire : « Ce n’est pas parce que Vincent a une conscience altérée qu’il n’est plus un home. A ce compte il faudrait se débarrasser des handicapés mentaux et des déments au lien d’en prendre soin. » Ce texte vient en appui de la réplique faite par le gouvernement français à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) : Paris argumente en résument le jugement du Conseil d’Etat : rien ne s’oppose plus à ce que l’on arrête de nourrir et de faire boire Vincent Lambert. Arrêts associés à une sédation.

Un ultimatum à l’Europe

Sur le site du Monde, c’est une autre affaire : la position opposée signée par un groupe assez hétérogène mais assez majoritairement de gauche (1). Ce groupe s’inquiète des délais de justice. Les signataires réclament à l’Etat français «  d’user des outils à sa disposition pour que cette affaire ne traîne pas encore plus en longueur ». En clair la « France doit donner un ultimatum à la CEDH », et si cet ultimatum n’est pas respecté « elle devra autoriser l’équipe médicale du CHU de Reims à arrêter les traitements de Vincent Lambert, dans le respect de sa dignité, du droit interne et du droit international ».

Pourquoi tant de précipitations pour mettre un terme à la vie d’un homme qui n’est pas en fin de vie ? « L’urgence est caractérisée, car il s’agit ici d’une mise en balance inédite du droit à la vie d’un être humain, et de son droit à la dignité, estiment-ils désormais. Mise en balance ayant abouti à une décision médicale qui a été pesée et contrôlée comme jamais aucune autre ne l’a été en France. Il s’agit donc maintenant de défendre ce droit à la dignité de Vincent Lambert. »

Violation des droits

Vincent Lambert ? « Il est (…) clair que cette affaire soulève une question importante relevant de l’intérêt général dépassant la personne et les intérêts de Vincent Lambert, et que la Cour saisira l’opportunité qui lui est offerte pour statuer au fond. (…)  Chaque jour qui passe est une violation des droits de Vincent Lambert aux termes des articles 3 (traitements dégradants) et 8 (dignité, droit à l’auto-détermination) de la Convention, que la France s’est expressément engagée à respecter et surtout à faire respecter. »

Les signataires redoutent que la requête des parents de Vincent Lambert soit déclarée recevable. « Cela aboutirait à un nouveau procès, plus lourd encore à mettre en place. Et donc plus long, écrivent-ils. Nous sommes des proches de Vincent, et des personnalités publiques de tous bords, aux opinions diverses sur beaucoup de questions, notamment sur celle de la fin de vie, et nous soutenons le CHU de Reims dans sa décision d’arrêt de traitements, que ce soit pour faire respecter la personne qu’était Vincent et/ou la décision du Conseil d’État. »

Avant la nouvelle année

Ils ajoutent : « Cette affaire dure depuis mai 2013. C’est trop long, pour tout le monde. Il est inconcevable qu’elle puisse durer jusqu’en 2015. Une bonne administration de la justice, que tout le monde souhaite, devrait permettre de statuer de façon définitive avant la nouvelle année. »

Sollicité par l’AFP, un porte-parole de la CEDH « s’est refusé à tout commentaire concernant la demande d’ultimatum ». On imagine le magistrats froissés. Plus généralement cette précipitation à faire que la justice fasse mourir peut, raisonnablement, inquiéter.

A demain

(1) Signataires de l’appel:

François Lambert, neveu de Vincent Lambert ; Marie-Geneviève Lambert, demi-sœur de Vincent Lambert ; Marie Lambert, sœur de Vincent Lambert

Véronique Massoneau, députée EELV de la Vienne ; Alain Tourret, député PRG du Calvados ; Daniel Cohn-Bendit, ancien député européen ; Pascal Canfin, ancien ministre délégué au développement ; Bernard Kouchner, ancien ministre de la santé ; Christian Hutin, député MRC du Nord, vice-président de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale ; Muguette Dini, sénatrice UDI du Rhône ; Julien Bayou, porte-parole EELV, conseiller régional Île-de-France  ; Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement, présidente de CAP 21, avocate ; Jacques Valax, député PS du Tarn ; Isabelle Attard, députée Nouvelle Donne du Calvados ; Bernard Roman, député PS du Nord ;Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne ; Gérard Bapt, médecin-cardiologue, député PS de Haute-Garonne, membre titulaire de la délégation française à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ;Jacques Chiron, sénateur PS de l’Isère ; Jean-Pierre Michel, sénateur PS de la Haute-Saône, 1er Vice-président de la commission des lois, membre suppléant de la délégation française à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ; Stéphane Saint-André, député PRG du Pas de Calais ; Alain Néri, sénateur PS du Puy de Dôme ; Noël Mamère, député EELV de la Gironde ; Barbara Pompili, députée EELV de la Somme et co-présidente du groupe écologiste ; Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris ; Sandrine Rousseau, vice présidente du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, porte parole d’EELV ; Dominique Gillot, sénatrice PS du Val d’Oise ; Pascal Terrasse, député PS de l’Ardèche ;Bernadette Laclais, députée PS de la Savoie ; Nathalie Chabanne, députée PS des Pyrénées-Atlantiques ; Hervé Pellois, député DG du Morbihan ; Daniel Raoul, sénateur PS du Maine-et-Loire ; Bernard Lesterlin, député PS de l’Allier ; Marie-Line Reynaud, députée PS de la Charente ; Danielle Auroi, députée EELV du Puy de dôme, présidente de la commission des Affaires européennes, membre titulaire de la délégation française à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ; Jean-Louis Touraine, député PS du Rhône ; Catherine Tasca, sénatrice PS des Yvelines, ancienne ministre de la culture ; Karine Claireaux, sénatrice PS de Saint-Pierre et Miquelon ; Jean-Luc Mélenchon, député européen, ancien ministre délégué à l’enseignement professionnel ; Marie-Odile Bouillé, sage-femme, députée de la Loire-Atlantique ; Arnaud Leroy, député PS de la cinquième circonscription des Français établis hors de France ; Odile Saugues, députée PS du Puy de dôme ; Anne Hidalgo, maire PS de Paris ; Jean-Noël Carpentier, député MUP (Mouvement progressiste) du Val-d’Oise ; René Rouquet, député PS du Val-de-Marne, président de la délégation française à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et vice-Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ; Viviane Le Dissez, députée PS des Côtes d’Armor ; Guy Fischer, Sénateur PCF du Rhône ; Bérengère Poletti, sage-femme, députée UMP des Ardennes ; Chantal Guittet, députée PS du Finistère ;Catherine Troallic, députée PS de Seine-Maritime ; Yves Détraigne, sénateur UDI de la Marne ; Denis Baupin, député EELV de Paris, vice-président de l’assemblée nationale ; Jean-Yves Leconte, sénateur PS représentant les français établis hors de France ; Annie David, sénatrice PCF de l‘Isère, présidente de la commission des affaires sociales ;Geneviève Gaillard, députée PS des Deux-Sèvres ; Jean Glavany, député des Hautes-Pyrénées, ancien ministre de l’Agriculture et de la Pêche ; Michel Rocard, ancien premier ministre ; Jean Lassalle, député UDI des Pyrénées-Atlantiques ; Bernadette Bourzai, sénatrice PS de la Corrèze, membre suppléante de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ; Hervé Féron, député PS de Meurthe et Moselle ; François De Rugy, député EELV de la Loire-Atlantique ; Gilles Savary, député PS de Gironde ; Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes ; Philippe Cordery, député PS des Français du Benelux ; Marie-Christine Blandin, sénatrice EELV du Nord; Claudine Lepage, sénatrice PS des Français établis hors de France ; François Loncle, député PS de l’Eure, vice-président de la délégation française de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

Dr Claude Grange, chef de service U.S.P/E.V.C/M.A.S, hôpital de Houdan ; Dr Michel Cymes, chirurgien spécialisé dans l’ORL, animateur de l’émission Le magazine de la Santé ; Professeur François Blanchard, président de l’Association francophone des Droits de l’Homme Âgé ; Dr Bernard Devalois, médecin en soins palliatifs à Pontoise, ancien président de la SFAPS ; Dr Jan Bernheim, médecin oncologue, co-fondateur des soins palliatifs en Belgique et du groupe européen de recherches sur la qualité de la vie, professeur, membre du Groupe de Recherche sur les Soins en Fin de la Vie de la Vrije Universiteit, Bruxelles et du Coma Science Group, Université de Liège ; Dr Bernard Senet, médecin généraliste, ancien médecin en soins palliatif.