Alerte rouge : le virus Ebola est entré au Nigéria

Bonjour

Ce n’est pas une bonne nouvelle. Elle nous est donnée par BBC News (voir ici). Après avoir « échappé » à ses médecins un homme est mort d’une infection par le virus Ebola à Lagos, capitale économique du Nigéria (plus de vingt millions d’habitants). Le Nigéria n’était jusqu’à présent pas touché par l’épidémie qui sévit depuis plusieurs mois dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

Monrovia-Lomé-Lagos

La victime est un Libérien, employé du gouvernement se son pays âgé de 40 ans. Il avait été pris en charge le 22 juillet dès son arrivée à Lagos. Il arrivait de Monrovia, via Lomé, la capitale du Togo – parce qu’il souffrait de fièvre, de diarrhées et de vomissements. Ebola a officiellement déjà fait 127 morts au Liberia.

L’OMS a, le 26 juillet fait savoir via  Twitter qu’elle procédait aux recherches de  toutes les personnes avec lesquelles la victime avait pu entrer en contact lors de son voyage depuis Monrovia. Ces personnes devront ensuite être surveillées pendant 21 jours (la durée maximum de la période d’incubation). L’OMS estime que la surveillance risque d’être  plus difficile dans une mégapole comme Lagos qu’en milieu rural (où elle n’est déjà pas simple).

Dans tous les (aéro)ports

Les autorités nigérianes ont aussitôt placé tous les ports et les aéroports du pays. Onyebuchi Chukwu, ministre nigérian de la Santé, Onyebuchi Chukwu a toutefois assuré qu’aucune frontière du pays ne sera fermée. Le Nigeria n’a pas de frontière commune avec le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, les trois pays d’Afrique de l’Ouest aujourd’hui touchés. Les spécialistes du ministère de la Santé sont déployés dans tous les ports et aéroports dans le seul but d’identifier tout visiteur présentant des symptômes suspects.

« Une grève nationale des médecins, depuis vient  compliquer la situation, souligne l’Agence France Presse. Les responsables de l’Association médicale nigériane, à l’initiative du mouvement, ont été convoqués samedi 26 juillet en urgence à Abuja pour « mettre fin à la grève », selon un ancien président de l’association, Temiye Edamisan. Le ministre de la Santé s’est voulu rassurant vendredi 25 juillet, affirmant à la presse que « toutes les institutions médicales publiques du Nigeria ont été équipées pour parer à toute urgence » concernant le virus.»

Silence radio à Paris

Les autorités sanitaires nigérianes diffusaient déjà des spots à la radio et la télévision de sensibilisation à l’Ebola depuis plusieurs semaines. Leur priorité est clairement d’éviter la panique dans ce pays de 170 millions d’habitants.

On recense aujourd’hui 1 100 cas et 660 morts (dont 28 entre les 18 et 20 juillet) en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Le gouvernement américain a déclaré samedi suivre avec attention l’évolution de l’épidémie. Après s’être émue publiquement  il y a quelques semaines le gouvernement français a choisi de se taire.

A demain

C’est officiel : « La Vache qui rit® » a perdu environ 20% de graisses et 12% de sel

Bonjour

Nous ne demandions rien mais c’est fait :  « La Vache qui rit® »  light est arrivée. Un peu après le Coca-Cola qui ne contient plus rien. Cela s’appelle un « engagement volontaire de progrès nutritionnels ». Mieux, c’est une « charte ». Ici elle a été signée en mai 2011 par le Groupe Bel.

On ignore depuis quand mais le Groupe Bel est aujourd’hui « conscient du rôle que doit  jouer  l’industrie agroalimentaire dans la lutte  contre les  problèmes de  santé liés à l’alimentation ». Dans ce domaine ses  objectifs  ont  été  atteints ou  dépassés : lipides  et sel en chute libre, calcium au maximum pour l’ensemble des produits « La Vache  qui rit® ».

Bien avant Nutella®

Une vieille histoire que « La Vache  qui rit® », 93 ans au compteur fromager. C’est la vieille fille des « Etablissements Jules Bel » qui furent fondés il y aura 180 ans l’an prochain à Orgelet (Jura). Une histoire d’onctuosités d’origine industrielle et à ce titre tartinées en cachette. Un précédent fromager et français du Nutella®, ce péché chocolaté italien. Et l’apprentissage enfantin de la mise en abyme sous deux oreilles bovines. Les portions triangulaires, le petit tiret rouge, l’identité tricolore, pas besoin du Frigidaire ® …Il y avait largement de quoi attendre jusqu’à l’adolescence.

A l’exception de Wikipédia qui sait, aujourd’hui, que cette vache hilare est née dans la grande boucherie de 14-18 ?  Léon Bel affineur de Comté a 36 ans lorsqu’il est affecté au régiment de « Ravitaillement en Viande Fraîche » (RVF) de l’armée française. L’État Major décide de doter chaque unité d’un emblème spécifique qui sera apposé sur tous les véhicules, en particulier sur les camions.

Wagner et le fromage

La réclame pointe le bout de son long nez. Un concours national est lancé auquel participe le grand  Benjamin Rabier. Bientôt les flans des camions RVF porteront la face d’une vache hilare : la « Wachkyrie »  – fine déclinaison gauloise des  Valkyries,  vierges méchantes célébrées par Richard Wagner par ailleurs emblèmes des transports des troupes allemandes. Trois ans après la victoire  Léon Bel est en quête d’un nom pour son fromage fondu. Il dépose la marque, l’affaire est conclue.

Bel fait encre appel à Rabier. Il reprend son dessin original et dote la bête de boucles d’oreilles. Un double ajout réalisé, dit-on, sur les conseils de Mme Rabier. Objectif : féminiser » la vache. Le temps passe, les boîtes en fonte deviennent des boîtes en carton-pâte. C’est la naissance de la petite tirette rouge.

Petite tirette rouge

La Vache est partout : buvards, protège-cahiers ou porte-mines. On raccourcit ses cornes. On l’humanise. Elle fera le Tour de France entre 1933 et 2009.  Toujours rouge elle est proche de la femme éternelle, heureuse et nourricière.  C’est du moins ce que disent les publicitaires.

Longtemps on ne voulu pas savoir de quelle pâte elle était faite. Nous fermions les yeux sur l’origine des innombrables « variétés de fromages affinés conçus à partir de lait de vache pasteurisé ». Et silence général sur  les  malaxeurs chauffants les mystérieux « sels de fonte » et les ajouts anonymes de « pâtes pressées » plus ou moins recyclées.

Sels de fontes

Et puis les malaxeurs s’inquiétèrent. Trop de gras, trop de sel, pas assez de calcium. On revit la copie et les sels de fonte. Un équivalent français, gras et salé du Coca-Cola® sucré à mort (1). Résultat des courses :

La   Vache  qui rit®  portion   carrée et terrines :

.18,5  %  de  matières grasses (baisse   de  19,6  % entre 2011 et   2013)

. 700 mg de sodium  pour 100 g ( baisse  de  6,7  % entre  2011 et 2013)

. 910 mg  de calcium pour 100 g ( 610  mg pour 100 g de terrine soit une hausse    de 79 %  entre  2011 et  2013).

Faire maigrir la bête

On ne nous dit rien de plus. Ni sur l’évolution des ventes, ni sur les différences  gustatives. Plus grave: rien sur l’avenir. Bel ira-t-il encore plus loin ? Fera-t-il encore maigrir la bête ? La conduira-t-on, en camion, sur le chemin  du Coca-Cola® hyper-light ? Doit-elle souffrir à ce point pour notre bien ?

A demain

(1)  Regardez cette remarquable production de BBC News