La bien étrange affaire du vaccin Méningitec®, ses «métaux lourds» et ses «nanoparticules»

Bonjour

Mardi 22 septembre : la justice civile examinera, à Clermont-Ferrand,  les plaintes de deux-cent quarante  familles qui ont assigné le distributeur français du vaccin Meningitec® . L’Agence France Presse précise que ces familles reprochent au laboratoire CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques), situé à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), d’avoir distribué des seringues contenant du vaccin Méningitec®, défectueuses car contenant des résidus de métaux lourds. Quels sont les éléments factuels de ce dossier que certains présentent déjà comme un nouveau « scandale sanitaire » ?

Le vaccin incriminé

Explications figurant sur le site officiel gouvernemental des médicaments: Méningitec® est  un vaccin utilisé chez les nourrissons à partir de 2 mois, les adolescents et les adultes pour prévenir les maladies dues à Neisseria meningitidis du sérogroupe C. Il ne protège pas contre les autres sérogroupes de Neisseria meningitidis ou toute autre bactérie ou virus parfois responsables de méningite et septicémie (infection généralisée).  La bactérie Neisseria meningitidis du sérogroupe C peut provoquer des infections graves et parfois mortelles telles qu’une méningite et une septicémie. Ce vaccin ne contient pas d’organisme vivant et ne peut pas provoquer de méningite C (maladie due au méningocoque C).

La décision des autorités sanitaires

Elle est résumée dans un communiqué de presse daté du 26 septembre 2014.

« Le laboratoire CSP, à titre de précaution et en accord avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), vient de retirer du marché tous les lots du vaccin Meningitec®, en raison d’un problème de qualité rencontré lors de la fabrication de ce médicament (…) .Le vaccin Meningitec® des laboratoires Nuron est exploité en France par le laboratoire CSP.Le laboratoire Nuron vient d’informer les autorités européennes de la présence de particules dans un nombre limité de seringues de certains lots de Meningitec®. En l’état actuel des investigations, la présence de ces particules n’affecte pas la stérilité de ces produits et ne compromet pas l’efficacité du vaccin. Il n’est donc pas nécessaire d’effectuer une revaccination. 

En raison de ce défaut de qualité, le laboratoire CSP, exploitant de cette spécialité en France, a entrepris, en lien avec le laboratoire Nuron, le rappel de tous les lots actuellement commercialisés en France. Un rappel similaire est organisé à l’échelle européenne.

Ce rappel est effectué à titre de précaution.  La présence de ces particules pourrait en effet induire des réactions locales (rougeurs ou gonflement au site d’injection) voire des effets généraux (fièvre). L’apparition de ces effets indésirables surviendrait dans les premières heures ou jours après la vaccination. Il est à noter que ces effets sont semblables à ceux que pourraient produire le vaccin. A ce jour, aucune déclaration d’effet indésirable liée à ce défaut de qualité n’a été signalée au laboratoire ou à l’ANSM (…)  Des alternatives existent. Il s’agit des vaccins Neisvac® (laboratoire Baxter) et Menjugatekit® (laboratoire Novartis). »

La troublante alerte de l’Ordre des pharmaciens

Elle date du début du 30 juillet et a été relayée par Le Moniteur des Pharmacies le 3 août :

«  Le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP) a émis une alerte le 30 juillet à propos d’une information relayée par BFM TV et d’autres médias sur l’action en justice intentée par quarante familles contre le laboratoire CSP qui exploite le vaccin Meningitec®. Suite à l’injection de ce vaccin, les enfants auraient présenté divers symptômes allant de la poussée de fièvre inexpliquée à la sclérose en plaques. Tous les lots commercialisés de ce vaccin ont fait l’objet d’un rappel le 24 septembre 2014. Or, selon l’avocat des familles, il aurait continué à être dispensé en pharmacie plusieurs mois après ce retrait.

 En conséquence, Isabelle Adenot, présidente du CNOP, demande aux pharmaciens de vérifier qu’aucun de ces vaccins ne restent en stock et précise que « s’il était avéré que des ventes aient eu lieu après cette date et que le patient porte plainte, la chambre de discipline de le l’ordre sera logiquement sévère».

Rappelons que ce retrait a été effectué selon les termes de l’ANSM « à titre de précaution suite à de la présence de particules dans certains lots. La présence de ces particules n’affecte pas la stérilité et ne compromet pas l’efficacité du vaccin, mais pourrait induire des réactions locales (rougeurs ou gonflement au site d’injection) voire des effets généraux (fièvre) dans les premières heures ou jours après la vaccination » (…) Cette affaire risque d’amplifier la défiance qui entoure déjà certaines vaccinations. Une première audience devrait avoir lieu au TGI de Clermont-Ferrand en septembre 2015. »

 Les graves accusations de l’avocat

 La situation des plaignants est résumée par l’AFP depuis Clermont-Ferrand (Karine Albertazzi). Extraits :

« On va demander au cours de cette audience des expertises pour chaque enfant, a expliqué Me Emmanuel Ludot, qui défend quatre-vingts  familles, avant une deuxième audience, prévue le 20 octobre. Ces familles venues de toute la France reprochent au laboratoire CSP, d’avoir acheminé des seringues contenant du vaccin Méningitec®, défectueuses car contenant des résidus de métaux lourds.

« Des analyses capillaires ont permis de détecter des concentrations de plomb, étain, silicium et aluminium dans les cheveux des personnes vaccinées. Ces dernières, dont de très nombreux enfants, souffriraient depuis de symptômes persistants (diarrhées aiguës, nausées, irritabilité, fortes poussées de fièvre, troubles du sommeil, éruptions cutanées…). « Quand mon médecin me l’a prescrit pour ma fille, alors âgée d’un an, je lui ai fait confiance », a raconté Coralie, une mère de famille habitant la région rennaise, qui viendra mardi à l’audience avec d’autres parents.

« Le vaccin a provoqué chez la fillette des réactions en chaîne: « Je me suis retrouvée toute seule avec mes inquiétudes. J’ai appelé mon médecin, mon pharmacien, ils n’étaient pas au courant. Le laboratoire ne m’a pas non plus donné plus de réponse », a-t-elle dit.

« En furetant sur internet, elle découvre que vingt-et-un lots de ce vaccin, produit par le laboratoire américain Nuron Biotech, ont été retirés du marché à titre de précaution le 24 septembre 2014, par l’intermédiaire de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

« « Encore hier, ma fille (aujourd’hui âgé de 2 ans et demi), pleurait à chaudes larmes, pliée en deux, à cause de migraines abdominales, dont on ne connaît pas l’origine », a déclaré Coralie, qui a retrouvé sur la toile d’autres parents de victimes. « On est très inquiets. Les métaux lourds, on s’en débarrasse pas comme ça. Quand on démarre sa vie à 2 ans avec des métaux lourds dans le corps, je me demande quelles seront les conséquences pour ma fille dans 10 ans », s’est-elle alarmé.

« Pour Me Ludot, le dossier du Meningitec® est un « scandale sanitaire ». « Il y a eu dans ce dossier des failles à tous les niveaux, des pharmaciens en passant par les laboratoires, les autorités sanitaires. Tout le monde a été curieusement négligent « , affirme cet avocat du barreau de Reims et spécialisé dans les affaires vaccinales. « Comment expliquer que ce vaccin ait été encore prescrit trois mois après le retrait théorique des lots défectueux? », s’est-il interrogé. Selon lui, le distributeur auvergnat est « le premier maillon d’une longue chaîne ».

« « Dans ce dossier, il y a d’abord le problème de la vente de ce vaccin: des pharmaciens ont continué à le vendre alors qu’ils étaient informés de son retrait. Il y a eu aussi des retards dans l’alerte pour des raisons économiques évidentes. Les vaccins frelatés étaient connus depuis au moins un an, a-t-il ajouté. Ce n’est pas une erreur de manipulation qui est en cause mais le vaccin lui-même. Il semble bien que ce dernier, qui est d’ailleurs depuis retiré du marché, comportait des nanoparticules ».

Ce sont là des accusations d’une particulière gravité. Me Ludot pourra-t-il les étayer ? Et quid du lien de causalité entre ce vaccin et les symptomatologies alléguées ? L’affaire Meningitec® ne fait que commencer.

A demain

Vincent Lambert : il serait «à nouveau nourri par la bouche». Une nouvelle vidéo est annoncée

Bonjour

Les règles de la tragédie sont respectées. La dernière scène en date est à lire dans L’Union, le quotidien régional de Reims (Grégoire Amir-Tahmasseb). Les parents de Vincent Lambert, opposés à l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de leur fils, ont fait une annonce le vendredi 26 juin : ils ont déposé un recours en révision devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Ils affirment que leur fils a « recommencé ces derniers jours à manger et boire par la bouche », ce qui constitue, toujours selon eux, un « élément nouveau et décisif » qui « commande la révision des décisions qui ont été rendues »

Nous avions évoqué pour notre part évoqué cette situation le 18 juin dernier : « Vincent Lambert : que diraient ses juges si ce malade pouvait être ‘’nourri à la cuillère’’ » ?

Compote et crèmes dessert

Ce n’est pas tout : les parents devraient également déposer, dans les prochains jours, un recours devant le Conseil d’Etat. L’annonce en a été faite sur iTélé par Me Jérôme Triomphe, l’un de leurs avocats. Un autre élément est annoncé : une nouvelle vidéo a été tournée. Selon Me Triomphe elle « démontre que Vincent Lambert peut manger par la bouche … il déglutit la compote ou les crèmes dessert ainsi que l’eau … ce qui n’avait jamais été tenté par le CHU depuis sept ans ».

Le réflexe de déglutition serait donc bien là, et la sonde gastrique superflue. Me Triomphe met aussi en cause les contradictions existant dans les déclaration officielles de Marisol Touraine, ministre de tutelle du CHU (1) ainsi que le Dr Bernard Devalois, pour ses dernières prestations  dans les médias.

Le 10 juin, après la diffusion de la première vidéo, interrogé par BFM-TV, le Dr Bernard Devalois, chef de l’unité de soins palliatifs de Pontoise, s’était dit « absolument scandalisé » par la diffusion de cette vidéo, dénonçant une « manipulation politico-religieuse ». Selon lui, les images « ne montrent rien d’autre que le même patient sur lequel on s’était penché il y a plusieurs mois ». Or, selon Me Triomphe le Dr Devalois « a refusé d’aller voir Vincent ».

 « Lambert contre France »

 Selon le règlement de la CEDH, une personne peut saisir la Cour et lui communiquer une demande en révision d’un arrêt dans le cas où « un fait qui, par sa nature, aurait pu exercer une influence décisive sur l’issue d’une affaire déjà tranchée et qui, à l’époque de l’arrêt, était inconnu de la Cour et ne pouvait raisonnablement être connu d’une partie ». La CEDH va examiner, dans les prochains jours, cette demande en révision et dire si elle l’écarte ou si elle y fait droit.

Dans leur communiqué, les avocats des parents font par ailleurs état d’une « incroyable erreur de droit » commise par la CEDH dans l’arrêt « Lambert contre France » conduisant à « une erreur de raisonnement juridique ». A Strasbourg, on admet une « erreur purement matérielle d’écriture ». On assure que celle-ci a déjà été « rectifiée » et que cela n’a « aucun impact sur le fond de l’affaire ».

Les règles de la tragédie sont respectées.

A demain

(1) L’un des avocats des parents de Vincent Lambert (Me Jean Paillot) assurait le 18 juin que Marisol Touraine, ministre de la Santé avait déclaré (le mardi 16 juin au Sénat -lors de l’examen de la proposition de loi sur la fin de vie) que Vincent Lambert « n’était pas en fin de vie » et que « l’expression de (sa) volonté (à refuser l’acharnement thérapeutique) fait l’objet d’interrogations et de débats ». Mme Touraine ne s’est pas, depuis, exprimée sur le sujet.

Pour maigrir, réclamez à votre médecin de vous prescrire des «consultations diététiques» (remboursées par votre mutuelle)

Bonjour

Cette fois c’est bien l’été. L’heure va sonner du dénudé,  de l’ouverture des corsets, de la dictature du profil. Corollaire : les publicités pour maigrir. Elles prennent de nouvelles formes, vampirisent l’existant, font feu de tout bois. Ce sont de vrais flèches.

Parmi elles on reçoit, ce matin, la brochure de celle qui vante la « Méthode Minceur 100% remboursée par les Mutuelles ». Avec des témoignages vantant les vertus d’AXA®, de la GMF® ou de la Maaf®. Du donnant – donnant. Renvoi d’ascenseur, également avec sur les dépliants imprimés sur écran la vieille recette du « Vu à la télé ! ». Aujourd’hui : TF1, France 2, BFM-TV … sans oublier Au féminin.com et Doctissimo.

On ne s’embarrasse pas de style :

« Vous en avez marre de dépenser des centaines d’euros dans des méthodes minceur qui se disent miraculeuses mais qui ne vous font pas perdre un seul gramme ? 
Vous voulez vous débarrasser définitivement de ces kilos superflus sans jamais les voir revenir ! La « Méthode Minceur » de …….®est faite pour vous!

1 Un Coach Diététicien diplômé d’Etat vous suit tout au long de votre programme pour vous mener à la réussite en toute sécurité !  

2 Notre professionnalisme vous permet d’être remboursée en partie ou en totalité par votre Mutuelle de Santé ! Et oui ! Les Mutuelles remboursent en moyenne 100€ par an, ce qui vous donne l’Offre EXPRESS -3 kg, un mois de Coaching Minceur, 100% remboursée ! De quoi mincir avec le sourire, tout en faisant des économies !

Consultations diététiques

Pour savoir si votre mutuelle rembourse ? Rien de plus simple. Par téléphone appelez directement votre conseiller mutuelle et demandez lui simplement le montant du forfait de remboursement des consultations diététiques. Par mail ou par courrier : téléchargez votre devis gratuit et sans engagement et envoyez le à votre mutuelle pour vous faire rembourser

Au cours de votre coaching vous pourrez télécharger votre facture, il vous suffira de la transmettre à votre mutuelle pour vous faire rembourser.»

Et puis, il y a celles qui n’ont pas de mutuelle « prenant en charge les consultations diététiques ». Voire pas de mutuelle du tout. Pas de panique ! « Vous pouvez également demander à votre médecin traitant de vous prescrire sur ordonnance, des consultations diététiques ».

Demain on pourra vous donnera (gratuitement) la liste des médecins qui (à proximité de votre domicile) répondent favorablement à de telles demandes. Il vous suffira de nous la demander. Vous êtes géolocalisées.

A demain

GPA : «Qui est donc le papa ? Nous attendons le verdict de la génétique, monsieur le juge»

Bonjour

Les hauts magistrats ne voient la vie que via la loi. Et quand elle n’existe pas ils l’inventent. Cela s’appelle la jurisprudence.

Quand on ne sait plus comment régler les litiges on s’aventure vers les plus hautes des juridictions. Entendre le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation. On a récemment vu le premier trancher entre la vie et la mort (affaire Vincent Lambert). On va voir la seconde dire ce qu’il en est des conséquences, en France, des maternités étrangères qui n’en sont pas véritablement (des gestations pour autrui). Le rendez-vous vient d’être pris : la Cour de cassation a mis sa décision en délibéré au 3  juillet.

BFM-TV

L’affaire Vincent Lambert est une tragédie véritable et les hauts magistrats du Conseil d’Etat l’avaient bien mesuré qui avaient su mettre en scène leur sujet devant BFM-TV. La Cour de Cassation voisine saura-t-elle faire de même ? Nous sommes là dans des premières inversées. Le jugement du Conseil d’Etat (l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation de Vincent Lambert) avait été validé par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Ici la Cour de cassation est amenée après la condamnation de la France par la CEDH. C’était il y a un an : le 26  juin  2014. Ce n’est pas, cette fois une question de vie ou de mort. C’est une question des suites administratives à donner après des naissances résultant de pratiques et de contrats solennellement interdits en France – au nom des droits de l’homme.

Jusqu’à présent, donc, les personnes ayant eu recours à une GPA à l’étranger n’obtenaient pas devant la Cour la de cassation transcription à l’état civil français de l’acte de naissance de l’enfant né de la mère porteuse. La Cour jugeait en logique : la GPA étant interdite en France (interdiction explicitement confirmée par la loi bioéthique de 1994) la transcription d’un tel acte, pourtant prévue par le code civil, était « l’aboutissement d’un processus frauduleux qui ne pouvait produire aucun effet ». L’enfant, pour autant, n’est pas apatride : sont état civil est établi à l’étranger, dans le pays où il est né. Et il pourra, s’il le souhaite, obtenir la nationalité française à sa majorité.

La Croix

Le paysage était clair jusqu’à une circulaire devenue célèbre : celle datée du 25  janvier  2013 dite « circulaire Taubira » dans laquelle le ministère de la justice invite les procureurs à délivrer un certificat de nationalité française à des enfants nés de GPA. Du moins « dès lors que le lien de filiation avec un Français résultait d’un acte d’état civil étranger probant ». Première entaille. Puis la seconde, venue de la CEDH. Dans  deux arrêts du 26  juin  2014, elle a estimé que l’absence d’inscription à l’état civil français d’enfants nés de GPA à l’étranger  « portait une atteinte excessive à l’intérêt supérieur de l’enfant et à son droit à la protection de sa vie privée dont l’identité est l’un des éléments ». Condamnation de la France. Et déclarations au canon du Premier ministre qui assure, dans La Croix, que la GPA demeurera à jamais dans l’Hexagone. Manuel Valls :

«  Il faut rappeler la responsabilité de tous les États dans la lutte contre la commercialisation des êtres humains. La France entend promouvoir une initiative internationale qui pourrait aboutir, par exemple, à ce que les pays qui autorisent la GPA n’accordent pas le bénéfice de ce mode de procréation aux ressortissants des pays qui l’interdisent. À la demande du président de la République, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, prendra dans les semaines qui viennent des initiatives pour trouver le cadre approprié. C’est une action de long terme. »

Hier 19 juin 2015 c’était au tour de la Cour de cassation d’entrer en scène… On oublie les engagements du Premier ministre français… On réduit la focale…. On explique que la France « va devoir dessiner une nouvelle jurisprudence…. valable pour l’ensemble du territoire… en cohérence avec les arrêts européens. » Pour simplifier les militants font observer  que le tribunal de grande instance de Nantes a déjà pris le pli. Le 13  mai cette juridiction compétente ordonnait d’inscrire à l’état civil français les actes de naissance de trois enfants nés par GPA à l’étranger en Ukraine, en Inde et aux Etats-Unis… Mais le parquet a fait appel…

Le Monde

Au-delà de tout cela l’affaire est d’importance : le droit français est-il ou pas le cheval de Troie qui permettra la reconnaissance de facto des aux mères porteuses, interdites en France ? « En réalité, le débat est plus complexe et, vendredi, il a opposé le procureur général de la Cour de cassation, Jean-Claude Marin, aux avocats des parents et à celui du défenseur des droits. Leur interprétation des arrêts de la CEDH diverge considérablement, résume Le Monde (Julia Pascual). Dans une position qu’il avait déjà fait connaître, le procureur général a préconisé vendredi une « reconnaissance partielle de filiation« . Il envisage ainsi que seul le père biologique, à condition de procéder à un test ADN, figure à l’acte de naissance français. Mais alors quid de l’autre parent reconnu et inscrit au registre civil étranger ?

Dès lors, dans le cas d’un couple hétérosexuel, la mère d’intention ou commanditaire ne figurerait pas sur le livret de famille. M.  Marin reconnaît une  » situation boiteuse, potentiellement préjudiciable à l’enfant « , mais évacue au motif que la reconnaissance d’une filiation à l’égard d’un parent d’intention – qu’il soit homme ou femme – serait une entorse  » au principe de l’indisponibilité du corps humain « . Et pour M. Marin,  » la retranscription automatique de l’acte de naissance étranger sur l’acte civil français reviendrait à une reconnaissance automatique de la gestation pour autrui « . »

Test de Paternité

Et c’est ainsi que l’on retrouve cette opposition cocasse : le principe quasi-sacré de « l’indisponibilité du corps humain » face à « l’intérêt de l’enfant ». Cela donne matière à toutes les métaphores. Me Caroline Mécary, (militante et conseil de nombreux parents ayant eu recours à une GPA à l’étranger) a usé de celle, assez désuète, de « l’usine à gaz ». La soumission à un test génétique du père (supposé) ? « Cela obligerait les gens à apporter une preuve alors que c’est à rebours de notre droit de la filiation qui n’a rien à voir avec la biologie » plaide Me Mécary.

On entend la plaidoirie. Mais que reste-t-il aux juges si on les prive de cette certitude absolue, de cette garantie moderne, de cette transparence filiale enfin affichée : le « test de paternité » ?

A demain

Ebola ou pas : il ne faut pas désespérer à Boulogne-Billancourt

Bonjour

Cela s’est produit et cela se reproduira. A cause des médias. Lundi 6 octobre des parents ont refusé de déposer leurs enfants dans une école de Boulogne-Billancourt (ex-Renault). A cause des frayeurs générées par Ebola. Ces parents redoutaient la présence, dans l’école,  d’un élève récemment rentré de Guinée.  Il s’agit de l’école publique (286 élèves) « Ancienne Mairie ». La mairie nouvelle a confirmé l’information qu’avait donnée Le Parisien. Les parents accusent notamment l’Éducation nationale de ne pas avoir attendu « la fin de la période d’incubation du virus, de 2 à 21 jours, avant d’autoriser la scolarisation de l’enfant ».

Prises de température

La mairie de Boulogne-Billancourt rappelle que « toutes les mesures préconisées par les autorités sanitaires ont été mises en œuvre ». Entendre : la température de l’enfant (ainsi que celle du reste de la fratrie) est prise tous les jours par une infirmière municipale. Résultat : aucun des enfants concernés n’a de fièvre à ce jour.

Comme à l’accoutumée Marisol Touraine, ministre de la Santé s’est exprimée sur BFM TV : « Ebola est un virus dangereux, mais qui ne se transmet pas dans n’importe quelles conditions ». Elle a redit que tout était en place en France pour identifier, diagnostiquer, prendre en charge et soigner les cas d’Ebola. Et même « avec des traitements expérimentaux ».

Investigations familiales

Quant aux inquiétudes de Boulogne-Billancourt, la ministre  a souligné que « des investigations » pouvaient être entreprises par le corps médical auprès de la famille concernée. Des investigations ? Quelles investigations ?  Une inspectrice de l’Éducation nationale devait recevoir dans la soirée du 6 ocobre des représentants des parents d’élèves de l’école « Ancienne Mairie » – en présence de deux médecins.

Le même jour François Hollande, président de la République, déclarait depuis le Palais de l’Elysée : « Nous sommes en situation de pouvoir soigner si des cas se produisaient en France ». François Hollande était alors aux côtés de Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine. Ne pas désespérer.

A demain

Morale de l’affaire Cahuzac : un médecin qui ment à la France est privé de clients pendant trois mois

Bonjour

Le Dr Jérôme Cahuzac (ancien ministre démissionnaire du Budget) peut partir en vacances : il  ne peut plus exercer la médecine jusqu’en septembre. Une sanction de l’Ordre des médecins révélée il y a quelques heures par BFM-TV et aussitôt  confirmée auprès du conseil national ordinal. Le cabinet et le bloc de chirurgie esthétique du Dr Cahuzac pourront rouvrir dès le 1er octobre : la sanction court jusqu’au 30 septembre minuit.

Amoralité et confraternité

Le Dr Cahuzac avait été sanctionné en janvier d’une interdiction d’exercer la médecine pendant six mois, dont trois avec sursis. L’Ordre départemental de la ville de Paris avait étrangement justifié cette sanction par le fait que  ce médecin-ministre avait menti devant la représentation nationale. « Nous estimons que c’est amoral et qu’il a déconsidéré la profession de chirurgien », avait alors indiqué à l’AFP la présidente de l’instance ordinale, Irène Kahn-Bensaude. L’amoralité est en quelque sorte incompatible avec la confraternité.

Amoral ou pas le Dr  Cahuzac avait fait appel de cette décision de la chambre disciplinaire, repoussant du même coup son application. Puis, pour des raisons inexpliquées il s’était finalement désisté. La sanction va donc commencer à s’appliquer

Le diagnostic de Plenel

Une bien étrange histoire décidemment, que celle du Dr Jérôme Cahuzac chez qui le journaliste d’investigation Edwy Plenel, président-fondateur de Mediapart a cru pouvoir diagnostiquer chez lui comme un grain de folie. (« Jérôme Cahuzac continue à cacher la vérité vraie. Edwy Plenel parle de folie ») C’est notamment Mediapart qui avait été à l’origine du départ du Dr Cahuzac du gouvernement le 19 mars 2013. Le médecin ancien ministre est aujourd’hui mis en examen, notamment pour « fraude fiscale » et « blanchiment de fraude fiscale ».

Ainsi donc on peut, docteur en médecine, être sanctionné par l’Ordre sans avoir commis de faute dans le strict exercice de sa profession.  Ici c’est le mensonge qui fait foi : devant l’Assemblée nationale le 5 décembre 2012, le Dr Cahuzac affirmait qu’il ne détenait pas de compte en Suisse. La France entière sait désormais ce qu’il en était.

Pas de vie privée

« Jérôme Cahuzac n’a pas menti dans le cadre de sa profession mais en tant que médecin devant l’Assemblée nationale, explique le Dr Irène Kahn-Bensaude citée sur le site egora.fr. Il existe un code de déontologie auquel tout médecin doit se soumettre, y compris dans sa vie privée. » Ce code dispose que « le médecin doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine » [article 3], et qu’il « doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa profession, de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci » [article 31].

Le Dr Irène Kahn-Bensaude estime précisément que l’ancien ministre a « déconsidéré sa profession » en mentant « devant la France ». Est-ce dire que si son mensonge n’avait pas été télévisé il n’aurait pas été sanctionné ? L’Ordre, dans sa sagesse, ne nous le dit pas.

Tourner en rond

Et maintenant ? La rumeur veut que le Dr Cahuzac semble rencontrer quelques difficultés pour exercer la médecine. Difficultés aussi pour reprendre une autre activité professionnelle. En mai, il démentait avoir accepté un emploi dans « l’immobilier de luxe ». Une autre rumeur laissait entendre que le député (et ancien ministre socialiste de l’Agriculture) Jean Glavany aurait dit que Jérôme Cahuzac « tournait en rond ». Comme dans une cellule ?Rumeur non confirmée. Et aucune information concernant les décisions ordinales à venir visant le Dr Aquilino Morelle.

A demain

Cancers et affaire du Dr Delépine : la justice est saisie, le politique tranche, le service ferme

Bonjour

BFM TV est le dernier endroit où les responsables politiques jugent utiles de s’exprimer. Devant le micro RMC d’un Jean-Jacques Bourdin chaque jour un peu plus compassé. Marisol Touraine, ministre de la Santé en a fournit aujourd’hui  une nouvelle démonstration exemplaire. Voir ici. Résumé de la situation. Le tribunal de grande instance de Paris a examiné aujourd’hui 10 juillet jeudi la requête de parents d’enfants atteints de cancer et qui s’opposent à la fermeture d’une unité d’oncologie pédiatrique située dans l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) – unité longtemps dirigée par le Dr Nicole Delépine dont les méthodes thérapeutiques alimentent de vives controverses depuis des années (voir ici).

Grève de la faim

L’abcès s’est constitué avec le départ à la retraite de ce médecin et la volonté concomitante de l’AP-HP de fermer cette unité. Plusieurs dizaines de patients et leurs proches ont assisté aux débats devant le tribunal de grande instance de Paris. « Nous nous battons pour la liberté thérapeutique de nos enfants et de tous les jeunes malades de demain », a déclaré (citée par l’AFP) Lisbeth, dont le fils (soigné à Garches de 2008 à 2010 pour un cancer des os) est en rémission depuis quatre ans. Cette mère a entamé le 26 juin, avec trois autres parents, une grève de la faim : elle s’oppose à la fermeture du service.

L’AFP rappelle qu’il y a dix ans déjà l’AP-HP) e le ministère de la Santé avaient signé un protocole qui prévoyait l’installation de l’unité d’oncologie pédiatrique au sein de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. En juillet 2009, ce service avait été autorisé à poursuivre son activité. Et maintenant ? « Cette autorisation, délivrée pour une durée de cinq ans, expire le 21 août 2014. Elle n’a pas été renouvelée; cela a pour conséquence la fermeture du service », a plaidé l’avocate représentant l’Etat.

« Il y a urgence »

Ce protocole d’accord est un contrat administratif qui relève de la compétence du juge administratif  et non des juridictions civiles. C’est précisément pourquoi des proches de patients ont également déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris. « Mais il ne statuera pas avant deux ans; on ne va pas rouvrir le service à ce moment-là. Il y a urgence », a déclaré à l’AFP Me Emmanuel Ludot, conseil de l’association Ametist. Selon lui, l’Etat n’a pas respecté les modalités inhérentes à tout retrait d’autorisation, le juge judiciaire « doit donc trancher ».

A l’issue de l’audience, l’AP-HP a (une nouvelle fois) assuré « mettre tout en œuvre afin de poursuivre et renforcer le dialogue » avec les familles des patients « dans un souci d’apaisement » et « avec pour unique préoccupation la qualité de la prise en charge des patients ».

Exercice radiophonique ministériel

Quelques heures auparavant Marisol Touraine répondait aux questions du journaliste Jean-Jacques Bourdin. Exercice délicat en trois minutes et vingt secondes. En résumé : exprimer sa compassion vis-à-vis des parents en qui la médecine officielle  perçoit les symptômes de la déraison puisqu’ils refusent les « essais thérapeutiques » ; demander la « poursuite du dialogue » et la « recherche de l’apaisement » ; préciser que tous les enfants seront accueillis dans un autre service situé à « cinq kilomètres »  de là où ils sont soignés aujourd’hui ; assurer qu’il n’y aura pas d’inclusions de force dans des « essais thérapeutiques » (c’est interdit) ; oser dire que l’unité du Dr Nicole Delépne n’a jamais fait l’objet d’une « évaluation scientifique » et que seules les évaluations permettent de progresser ; citer le président de la République et l’actuel Plan Cancer.

Puis confirmer que l’unité du Dr Delépine fermera comme prévu. Er faire comprendre que les futurs jeunes patients de la future unité ne seront plus soignés comme le furent ceux admis jusqu’ici (essentiellement à base de méthotrexate).

 « Essais thérapeutiques »

« Mes confrères sont contraints d’inclure toujours plus d’enfants dans ce type d’essais. Ils testent sur le patient de nouveaux produits développés par les laboratoires et de nouvelles combinaisons, plutôt que d’utiliser des traitements déjà reconnus comme efficaces »  dénonce pour sa part le Dr Delépine dont certains soutiens peuvent inquiéter. « Il est faux d’affirmer que des enfants peuvent rentrer dans des essais thérapeutiques sans l’accord explicite de leurs parents » accuse pour sa part  l’AP-HP.

Le Dr Delépine partira à la retraite le 18 juillet. Le tribunal de grande instance de Paris rendra sa décision le 24 juillet. Le politique a tranché. Le service est fermé. Le rideau de la justice n’est pas tombé.

A demain

« Si tu n’as rien à cacher, pourquoi avoir peur d’être écouté ? » (« 1984 », trente ans après)

Bonjour

2014-03-21

1 Morale :

Benoît Hamon, ministre (socialiste). BFM-TV

http://www.dailymotion.com/video/x1hz604_benoit-hamon-il-n-y-a-pas-de-probleme-a-etre-ecoute_news

2  Culture générale :

Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française, membre (démissionnaire) du Conseil constitutionnel de France. Le Figaro.

« Ce que je veux dire aux Français »

3 Culture historique :

La Stasi, (ministère de la Sécurité d’Etat) – Wikipédia

Ministerium für Staatssicherheit

4 Culture juridique :

Le secret de l’instruction –  la Loi

Art. 11 code de procédure pénale : Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement et sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l’enquête et de l’instruction est secrète. Toute personne qui concourt à cette procédure est tenue au secret professionnel dans les conditions et sous les peines des articles 226-13 et 226-14 du code pénal. Toutefois, afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes ou pour mettre fin à un trouble à l’ordre public, le procureur de la République peut, d’office et à la demande de la juridiction d’instruction ou des parties, rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause.

5 Culture cinématographique :

La vie des autres. Wikipédia

Das Leben der Anderen

6 Optionnel 1 (Orwell) :

Roman et littérature (Novlangue)

7 Optionnel 2 (Hamon)

http://www.dailymotion.com/video/x1hz604_benoit-hamon-il-n-y-a-pas-de-probleme-a-etre-ecoute_news

A demain

PS. Réécouter Le pouvoir des fleurs (1992)

Aujourd’hui Grand Prix de Formule 1. Circulations alternées dès demain

Bonjour

Nous vivons des temps déraisonnables ; nous invitons des morts à table (cf PS.). Un Boeing 777 (MH370 – Malaysia Airlines) a disparu depuis une semaine de tous les écrans terrestres.  Des perquisitions ont été menées aux domiciles des pilotes. Des recherches sont menées par 14 pays, 58 avions et 43 navires. L’hypothèse de la prise de contrôle et du détournement de l’appareil n’est pas exclue. On ne sait encore ni par qui, ni pourquoi, ni comment.

Urgence à Cochin

Nous vivons des temps déraisonnables. Il y a précisément un mois une femme demandait l’hospitalité aux urgences de l’hôpital Cochin de Paris. Agée de 61 ans elle venait de faire une petite chute à son domicile. Son aide-ménagère avait appelé les pompiers. Elle souffrait d’une petite plaie au pied droit.

Accueillie à 16 heures elle était retrouvée morte six heures plus tard, dans la salle d’accueil des mêmes urgences. Seule. Aucun soin ne lui avait été dispensé. De quoi est-elle morte ? Nul ne le sait. Mieux : nul n’a voulu le savoir. Il se murmure sur la Toile que le Procureur de la République de Paris a ouvert une enquête de police. L’hypothèse de la manifestation tardive de la vérité n’est pas exclue.

Bleu carnaval

Nous vivons des temps étranges. Il fait grand bleu carnaval sur la France. Les voitures automobiles ont fait disparaître la Tour Eiffel. Elles ont dissous les ministres verts d’un gouvernement transparent. La ministre de la Santé ne s’exprimera pas sur les particules élémentaires. Des particules élémentaires que redoute l’Institut national de veille sanitaire (InVS) de Saint-Maurice, collé contre le périphérique.

On ne voit pas les morts prématurées de la pollution atmosphérique. Ces morts n’existent pas mais elles existeront comme le sait l’InVS. C’est une canicule décalée dans le temps contre laquelle on ne peut rien. Rien dans l’instant. Sauf faire semblant. Mieux, comme aujourd’hui  : faire semblant à contretemps. La grogne médiatique est si forte qu’elle est venue aux oreilles du Premier ministre actuel. Et Jean-Marc Ayrault a décrété la circulation alternée sur la petite et la grande Couronne. C’est à ni rien comprendre et cela commencera dès demain matin. A cinq heures trente pétantes (1).

En direct de Melbourne

Nous vivons formule 1. Aucun média ne parle plus d’un champion allemand plongé dans des espaces inaccessibles au commun des mortels. Les neiges alpines fondent sous l’effet des hautes pressions.  A Melbourne le Britannique Lewis Hamilton  (Mercedes-AMG) partira en pôle position dimanche 16 mars pour le Grand Prix d’Australie, première manche de la saison 2014 du  Championnat du monde de Formule 1. A noter le départ en treizième position de Sebastien Vettel, champion du monde en titre.

Nous vivrons bientôt des Grand Prix en circulation alternée. Succès assurés.

A demain

(1) Précisions données par Le Monde (« Planète ») :

« Dès 5 h 30, lundi 17 mars la circulation automobile sera alternée à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne. Les transports en commun continueront à être gratuits.

Pourront circuler:

  • les véhicules –  deux roues immatriculés compris – dont le numéro d’immatriculation est impair
  • les véhicules électriques ou hybrides
  • les voitures avec au moins trois personnes à bord

Ne pourront pas circuler

  • les véhicules – deux roues immatriculés compris – dont le numéro d’immatriculation est pair
  • tous les poids lourds à l’exception des véhicules d’urgence et des camions frigoriphiques (sic) »

L’Hôtel Matignon a dit samedi 15 mars qu’il dirait dans la journée de lundi 17 mars si ce dispositif réclamé par les Verts serait ou non prolongé mardi 18 mars. Mais le ministre vert du gouvernement Ayrault expliquait au même moment sur BFM-TV que ce serait bien le cas.

PS : Extrait du poème de Louis Aragon « La guerre et ce qui s’en suivit »

« (…)Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
A quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.

Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.

C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.

Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.

Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.

Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent. (…) »

Affaire Vincent Lambert : le coup d’éthique du Conseil d’Etat

Bonjour,

Attention. Contrairement à ce que pourrait laisser croire une première lecture médiatique  le Conseil d’Etat n’a pas, vendredi 14 février, fait que « demander une nouvelle expertise » de l’état de santé de Vincent Lambert. Loin de là. Cette juridiction suprême s’est saisie de cette affaire pour juger deus points essentiels. Et elle est la première juridiction suprême à le faire en France. Peut-être est-il encore trop tôt pour en prendre réellement conscience.

Comédie

L’affaire est toutefois définitive comme l’a expliqué publiquement  Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’Etat. M. Sauvé s’est exprimé  en deux temps hors la « salle du contentieux ». D’abord en haut de l’escalier d’honneur, face à la meute des caméras. Ensuite sous les ors éclatant de l’institution, face à la Comédie française. C’était lors d’un échange feutré avec la presse. « Echange avec » de préférence à « conférence de ». M. Sauvé a redit l’essentiel. Sans jamais hausser la voix. Sans micros et sans caméras Et l’essentiel c’est, au final, le Conseil d’Etat.

Tragédie

Nous sommes bien là dans un drame familial porté au plan national. Un drame qui reprend tous les canons de la tragédie; tragédie que BFM-TV ne parvient ni à rendre ni d’ailleurs à pervertir. Et dans ce cadre le Conseil d’Etat a jugé. La presse suivra d’ici au printemps les suites de ce qu’elle continuera à traiter en feuilleton. Mais ce feuilleton qui s’inscrira dans un cadre juridique nouveau.

C’est que le Conseil d’État a, le 14 février 2014, prononcé trois jugements d’une grande portée éthique.

1. Elle a jugé « que les dispositions du code de la santé publique issues de la loi du 22 avril 2005 relatives à l’arrêt de traitement en cas d’obstination déraisonnable s’appliquent que le patient soit ou non en fin de vie et peuvent donc concerner l’état dit pauci-relationnel dans lequel se trouve M. Vincent Lambert ».

En d’autres termes la loi dite Leonetti couvre un champ autrement plus vaste que ce qui pouvait être imaginé jusqu’ici.

2. Elle a également jugé « que l’alimentation et l’hydratation artificielles de M. Vincent Lambert constituent un traitement au sens de cette loi ».

En d’autres termes nourrir et faire boire ne sont plus de simples soins constitutifs de la dignité de la personne mais bien des thérapeutiques. Des thérapeutiques qui pourront  être « interrompues » quand des médecins décideront collégialement qu’ils sont entrés sur le terrain de « l’obstination déraisonnable ». Est-ce dire que la personne mourra, alors, de dénutrition et de déshydratation ? On mesure sans mal l’ampleur de la question. Nous y reviendrons.

3. Elle a, enfin, jugé « qu’il appartient au juge du référé liberté d’exercer ses pouvoirs de manière particulière lorsqu’il doit concilier les deux libertés fondamentales que sont le droit à la vie et celui de ne pas subir un traitement traduisant une obstination déraisonnable. Cette conciliation implique qu’il s’assure, en étant éclairé sur la situation médicale du patient, de ce que la décision médicale d’interrompre le traitement relevait bien des hypothèses prévues par la loi ».

Loi

En d’autres termes les juridictions administratives du référé liberté pourront désormais exercer leurs pouvoirs lorsque surviendront des litiges équivalents à celui de l’affaire Vincent Lambert.

En clôture de notre « échange », interrogé sur les rapports entre la Justice et la Médecine (et après une intervention de M. Rémi Keller, rapporteur public) le vice-président du Conseil d’Etat a eu ce mot : « Nous ne voyons le monde que régi par la loi ». Les caméras n’étaient plus là.

 

A demain