Autisme : la progression du nombre des cas, problème urgent de santé publique aux Etats-Unis

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C’est un rapport officiel américain qui inquiète : « Prevalence of Autism Spectrum Disorder Among Children Aged 8 Years — Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network, 11 Sites, United States, 2014 ». Publié le 26 avril 2018 par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et repris par les grands médias généralistes d’outre-Atlantique (comme CBS) il soulève une série de questions sanitaires majeures.

La prévalence des troubles du spectre autistique à l’âge de 8 ans est passée de 1,7% des enfants américains, contre 1,5% précédemment. Les données publiées ont été récoltées dans plusieurs Etats à partir des dossiers médicaux de 325 483 enfants qui avaient huit ans en 2014. Sans être représentatifs de l’ensemble du pays les experts les considèrent comme une référence statistiquement fiable quant à la prévalence de ces troubles du développement.

Les derniers chiffres sont « surprenants » a déclaré le Pr Walter M. Zahorodny, spécialiste de pédiatrie à la Rutgers New Jersey Medical School, qui a participé à ce travail.  La prévalence de l’autisme aux Etats-Unis était de 1 sur 5 000 en 1975 et n’a cessé de monter ces dernières années. Selon les CDC l’augmentation est estimée à 150% depuis l’an 2000.

Recherche des déclencheurs

Que se passe-t-il ? Comme souvent on avance le fait que cette augmentation de la prévalence est peut-être la conséquence d’une amélioration de l’identification des enfants souffrant de ces troubles. Les CDC observent toutefois, comme le note l’AFP, que « l’autisme reste plus susceptible d’être repéré chez les enfants blancs que chez les enfants noirs ou hispaniques ».

Que conclure ? Rien de solide même si certains facteurs semblent augmenter les risques, comme le fait être né de parents âgés de plus de 30 ans, l’existence d’une affection maternelle pendant la grossesse, une naissance prématurée ou des éléments génétiques. Il s’agit là de « vraies influences » mais « elles ne suffisent pas à expliquer le taux élevé de prévalence de l’autisme » estime le Pr  Zahorodny.

« Il y a encore des risques non définis liés à l’environnement qui participent à cette augmentation significative, des facteurs qui pourraient affecter un enfant pendant son développement in utero ou liés à des complications à la naissance ou peu après, ajoute-t-il. Nous avons besoin de davantage de recherche sur les déclencheurs non génétiques de l’autisme. »

Dans l’attente, faute de tout comprendre, les experts soulignent l’importance d’un diagnostic et d’une prise en charge adaptées les plus précoces possibles.

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Ebola : nouveaux errements sanitaires américains dans l’affaire Thomas Eric Duncan

Bonjour

Les erreurs voleraient-elles en escadrilles contagieuses ? Les autorités sanitaires fédérales américaines ont, lundi 13 octobre, confirmé le diagnostic porté la veille : une soignante du Texas Health Presbyterian Hospital est bien infectée par l’Ebola. Et cette contamination est la conséquence de la prise en charge par cette femme, dans le même hôpital, de Thomas Eric Duncan, citoyen libérien victime d’une succession d’erreurs plus ou moins masquées par l’administration hospitalière texane.  On sait que la contamination de cette femme est la première qui se produit sur le sol des Etats-Unis.

Rassurer

Cette infirmière devenue patiente a demandé une confidentialité totale. Combien de temps pourra-t-elle lui être assurée ? Placée en isolement, elle serait dans un « état stable ». C’est elle qui, signalant une « légère fièvre » (ele devait prendre sa température deux fois par jour) avait demandé à être hospitalisée. L’Etat du Texas a aussitôt voulu rassurer.

Rien ne va dans cette affaire. Les autorités affirment que la soignante, qui est entrée en contact avec Thomas Eric Duncan le 28 septembre, portait bien les équipements de protection recommandés par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Et c’est précisément cette donnée qui inquiète les autorités sanitaires : « Nous sommes très inquiets. Mais nous avons toujours confiance dans le fait que les précautions que nous avons mises en place protégeront notre personnel de soin. »

Manquement

Directeur en chef des CDC, le Dr Tom Frieden, a également confié sur CBS être« très inquiet » de cette contamination. Puis il a reconnu que la contamination résultait probablement d’un manquement aux procédures censées protéger le personnel soignant. Les mêmes manquements produisant généralement les mêmes effets cet esprit rationnel a annoncé que d’autres cas pourraient se déclarer dans les prochains jours.

A Dallas, Texas ? A Dallas, Texas. Ou ailleurs. De son côté, le juge Clay Jenkins du comté de Dallas a voulu  rassurer la population : « Vous ne pouvez pas contracter Ebola en marchant à côté de quelqu’un dans la rue ou en étant en contact avec quelqu’un qui ne présente pas de symptômes ». Contracter le virus dans la rue non. Mais à l’hôpital, oui.

Sifflements

Le Texas Health Presbyterian Hospital  a dû fermer son service des urgences jusqu’à « nouvel ordre » et ce à cause de ses effectifs limités. L’aide-soignante faisait partie des 48 personnes qui étaient surveillées par les autorités sanitaires, mais ne figurait pas parmi les personnes considérées comme présentant le risque le plus élevé.

La vérité vraie est que les fonctionnaires fédéraux de la santé ne cachent plus qu’ils sont profondément préoccupés. Le temps n’est plus (cétait il y a quelques jours encore) où ils affichaient leur superbe confiance dans la solidité de leur système de soins face à ce virus étranger.  La Maison Blanche a déclaré le président Barack Obama était personnellement tenu informé des conséquences en chaîne de la pitoyable affaire Thomas Eric Duncan. Et la même Maison Blanche a fait savoir que le président Obama n’appréciait guère le non respect des procédures sanitaires. A Atlanta les fédéraux des CDC ont, pour le dire simplement, les oreilles prises de curieux sifflements.

Mystérieuse contamination

C’est que l’affaire texane est encore loin d’être finie. L’infirmière infectée  n’était pas parmi les quarante-huit personnes surveillées de près durant trois semaines car ayant été en contact avec Thomas Eric Duncan. A ce titre cette infirmière a pu, elle aussi, transmettre le virus. Les risque est faible mais il existe. Plus mystérieux et donc plus inquiétant : cette femme n’a pas été en mesure d’identifier un non-respect de la procédure qu’elle devait suivre. Depuis quelques heures a direction de l’hôpital texan a placé sous surveillance dix-huit de ses employés.

A demain

Ebola : le 2 août, à Atlanta, Dieu était bien là

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Le feuilleton Kent Brantly commence. Ce médecin de 33 ans, contaminé par le virus Ebola au Libéria, est arrivé le 2 août à Atlanta. Et ce dans une parfaite mise en scène à l’américaine (voir ici). On le donnait pour condamné, ou presque. Or voici que son état « paraît s’améliorer ».

« C’est encourageant car son état de santé paraît s’améliorer (…) et nous espérons qu’il va continuer à aller mieux », a dit le Dr Tom Frieden, directeur des Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), interrogé sur la chaîne CBS – sans toutefois vouloir se prononcer à ce stade sur le pronostic. Il a ajouté : « Je ne peux pas prédire l’évolution de l’état de chaque personne malade mais nous suivons cela de très près », a-t-il ajouté.

Au-delà du rationnel

Le Dr Kent Brantly était vendredi  dans un état  jugé stable mais grave. Or dès le lendemain il est sorti de l’ambulance en marchant  à son arrivée à l’hôpital de l’Université Emory, enveloppé dans une épaisse combinaison et aidé par une autre personne également protégée qui l’a guidé jusqu’à l’entrée du bâtiment (voir ici). Des images qui ont fortement surpris celles et ceux qui attendaient un homme à l’article de la mort.

Mais sans doute faut-il ici compter avec des forces qui dépassent les sphères du rationnel- comme souvent aux Etats-Unis. Amber Brantly, l’épouse du médecin malade, a dit dans un communiqué avoir pu s’entretenir avec son mari, qui s’est dit « heureux d’être aux Etats-Unis ». A l’ombre des CDC Mme Brantly  a aussi « remercié Dieu de lui avoir donné la force de marcher pour entrer à l’hôpital ».

« A woman of faith »

Les mêmes remerciements à Dieu tout puissant ont été publiquement faits par Franklin Graham, président de l’association caritative chrétienne Samaritan’s Purse (1). Plus précisément Franklin Graham a remercié Dieu d’avoir fait que son employé ait pu avoir accès aux meilleurs soins pouvant être dispensés dans le monde. Outre Dieu, M. Graham a aussi remercié le département d’Etat américain, les CDC, les Instituts nationaux américains de la Santé, l’OMS et l’ Emory University Hospital.

Les médias américains  attendent désormais l’américaine Nancy Writebol, une aide soignante qui a contracté le virus Ebola dans les mêmes conditions que le Dr Brantly. CNN : « Nancy Writebol is a loving mother. A devoted wife. A woman of faith. A missionary who has traveled the world to help others. »

Mme Writebol sera elle aussi être rapatriée aux Etats-Unis dans les prochains jours. Pour être mise à l’isolement  dans le même hôpital.

A demain

(1) « Samaritan’s Purse» est une organisation d’aide humanitaire chrétienne créée en 1970 qui œuvre parallèlement à un travail de missionnaire. Son nom provient de la parabole du Bon Samaritain. Basée à Boone, en Caroline du Nord, elle a des antennes en Australie, au Canada, en Allemagne, en Irlande, à Hong Kong, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. L’organisation fournit de l’aide dans plus de 100 pays. Pour en savoir plus voir ici.

Alcool à sniffer : bientôt sur le marché. Indispensable pour vos « soirées cartables »

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Il devait arriver sur le sol américain. Le Bureau de taxation et du commerce de l’alcool et du tabac américain avait donné son feu vert. Mais par une obscure manœuvre de dernière minute l’affaire ne s’est pas faite. Une manœuvre commerciale pour mieux faire monter la pression ? Associated Press raconte l’affaire ici. Reste que  les sachets d’alcool en poudre sont là, estanpillés « Palcohol » par la firme Lipsmark.

Palcohol : Pal (copain) et alcohol

Par une astuce technique brevetée leur contenu  permet d’obtenir du « rhum » (version « R » ou de la « vodka »(version « V ») (avec ajout d’eau) ou des cocktails (« Cosmopolitan », « Mojito », « Powderita » and « Lemon Drop ») en diluant avec du jus d’orange ou du soda). Ces sachets peuvent aisément tenir dans une poche. C’est là, explique en substance le fabriquant, une manière simple de se détendre après des activité sportives ou touristiques sans avoir à transporter de lourdes bouteilles ou d’encombrantes canettes.

Voie nasale

Pour le site lemondedutabac.com, proche des buralistes, l’un des problèmes est ici « l’utilisation détournée possible de la poudre par voie nasale ». Le site ajoute que  Lipsmark a mis un gros « warning » sur son site : « ne faites pas cela, ce serait irresponsable et pas une manière intelligente d’utiliser ce produit ». En  précisant qu’il faudrait sniffer au moins 60 grammes de cette poudre pour avoir l’équivalent d’un verre d’alcool.

« Il n’empêche que la poudre pourrait aussi être saupoudrée sur des aliments » ajoute lemondedutabac.com. L’alcool en poudre n’est pas une nouveauté : il est courant au Japon depuis une dizaine d’années. Depuis fin 2013, une société américaine vend déjà de la bière en poudre, un concentré de houblon qui, mélangé à de l’eau gazéifiée, est supposé donner une bonne pinte. »

Brevets

L’affaire passionne la presse américaine. John Coupland, un spécialiste de la Penn State University, eplique qu’il existe plusieurs brevets sur ce thème déposés depuis des années, dont l’un de la General Foods Corp. datant des années 1970.

CBS met en garde contre les dangers à venir.

 Globalnews fait de la pédagogie pratique.

CNN et Fortune racontent toute l’histoire par le menu.

Clubbing

En France le Dr Laurent Karila,  addictologue à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif) s’est exprimé sur le site pourquoidocteur.   « C’est probablement un beau coup marketing, mais ce n’est pas bon pour nos jeunes, explique-t-il.  L’alcool en poudre s’adresse d’abord à « une population jeune et clubbing, avec tous les risques déjà présent : binge drinking, neknomination, intoxication aiguë… C’est le pire coup marketing qui puisse arriver à des jeunes. Et il y a un risque de détourner l’usage de la poudre et la sniffer directement. »

Comas

Hier 26 avril le 20 heures de France 2 montrait sous quelques coutures la gigantesques « soirée cartable » organisée à Rennes. 13 comas éthyliques (on peut voir la vidéo ici) ? Fatigués, plus que blasés, soixante policiers fouillent les sacs et jettent  leurs saisies dans des containers. 900 bouteilles d’alcool dans les cartables. Bien évidemment les jeunes trouvent de multiples astuces pour contourner la vigilance des forces de l’ordre. Demain à Rennes, en Bretagne et partout ailleurs,  la tâche de ces adolescents sera facilitée. Et les gendarmes seront dépassés. Grâce à Palcohol, l’indispensable des « soirées cartables ».

A demain