Bonjour
Faisons un instant une croix sur le burkini, chiffon rouge qui fait tomber le voile. Programmation médicale, ce soir, sur l’inusable « Téléphone sonne » de la vieille et formidable radio publique « Scandales sanitaires liés aux médicaments: à qui la faute ? ».
Postulat : l’affaire de la Dépakine® révèle une nouvelle faille de l’industrie du médicament. Comment éviter ces scandales ? Disons-le d’entrée : l’émission ne répondra pas à la –vaste- question qu’elle soulève. Bien au contraire. Des questions complétées par un papier original, historique et politique, du site Breizh-info (J.-F. Gautier) « Dépakine. Pourquoi l’alerte sur ses dangers n’a-t-elle pas été donnée plus tôt ? ».
Vos questions et réactions dès 18h au 01 45 24 70 00
« Alors, comment prévenir ces scandales ? Comment améliorer la pharmacovigilance ? Faut-il des essais plus transparents, plus encadrés ? Comment vivifier le système de divulgation des informations de santé ? Faut-il rendre plus clairs les pictogrammes afin que les risques soient compréhensibles pour tous ?
Faut-il remettre en cause l’indépendance des experts de l’AMM qui donnent aux médicaments leur autorisation de mise sur le marché ? Les industriels du médicament nous poussent-ils à la consommation ?
Vos questions et réactions dès 18h au 01 45 24 70 00 et dès maintenant sur le site de l’émission et les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, #telsonne »
Autour du micro, ou par téléphone : le Dr Dominique Martin, haut fonctionnaire, directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), le Pr. Catherine Hill, spécialiste d’épidémiologie et Marine Martin, présidente de l’association Apesac (Association d’aide aux parents souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant).
Action novatrice de la ministre
Rôles distribués, aucun échange. La présidente de l’association racontera ses souffrances et son combat, dénoncera les conflits d’intérêts et saluera l’action de son avocat. Le Pr Hill dénoncera l’absence d’épidémie, le flou du bénéfices-risques, les failles de la pharmacovigilance et celles de la formation des médecins généralistes. Quant au Dr Dominique Martin il plaidera d’emblée coupable, du moins pour une époque où il n’était pas au pouvoir, une époque où l’ANSM n’existait pas encore. Directeur d’une agence sanitaire indépendante il saluera à plusieurs reprises l’action éclairée et novatrice de madame la ministre de la Santé. Il sera contredit par la présidente de l’association.
Au téléphone, des mères souffrant d’épilepsie à qui des médecins prescrivirent de la Dépakine® et dont les enfants souffrent aujourd’hui de diverses pathologies. A aucun moment on n’entendit les médecins prescripteurs, leurs motivations, leurs explications, leurs interrogations. Ces mêmes médecins qui, par une voie ou par une autre tentent de se faire entendre. 1
La chaise vide de Sanofi®
Comme le Pr Philippe Derambure (Imagerie, Médecine nucléaire et Explorations fonctionnelles, CHRU de Lille) et actuel président de la Ligue Française contre l’épilepsie : « Dépakine® et grossesse : les réflexions d’un épileptologue ». Ou comme le Pr Stéphane Auvin est neuropédiatre et spécialiste de l’épilepsie (hôpital Robert Debré, Paris) : Dépakine® : « Il n’est pas simple de se séparer d’une molécule qui peut-être bénéfique à certains patients ».
Pourquoi ces absences ? On ne le saura pas. On apprendra, en revanche, que les responsables de la multinationale pharmaceutique française Sanofi (depuis toujours fabricant de la Dépakine®) avaient été invités à participer à l’émission. Et qu’ils avaient décliné. Sanofi, comme tous les membres de Big Pharma, décline toujours quand il s’agit d’évoquer son éthique, ses éventuelles responsabilités. C’est d’ailleurs à ce trait qu’on les reconnaît.
A demain
1 « Quelques lectures indispensables pour aider à décrypter le «scandale» de la Dépakine® » (Journalisme et santé publique, 13 août 2006)