Avez-vous une idée de l’audience télévisée du match « Macron contre Gilets Jaunes » ?  

Bonjour

Marqueront-elles une histoire politique sans cesse moins préhensible ? Douze minutes de face-à-face avec les Français. 10 décembre 2018, de 20h à 20h12, pour la deuxième fois de son quinquennat (hors vœux du 31 décembre) Emmanuel Macron, président de la République française  « s’est adressé directement à ses citoyens via une allocution télévisée ». Une allocution solennelle « face à la Nation ».

Une allocution quelque peu figée avec « télésouffleur ». Un spectacle qui, selon les médias spécialisés, a « drainé »  un flux inhabituel de téléspectateurs. L’intervention du chef de l’État a été suivie par 21,11 millions de Français. Dans le détail, 9,73 millions de personnes (34,3% de part d’audience) étaient « branchées » devant TF1. Elles étaient 8,27 millions (29,2% du public) à suivre l’allocution sur France 2. Enfin, 3,11 millions de téléspectateurs (11,0% de part d’audience) ont suivi l’intervention d’Emmanuel Macron sur M6.

France-Croatie

En volume, le cumul enregistré par l’allocution présidentielle est supérieur à l’audience de France-Croatie, la finale de la Coupe du monde de football, diffusée en juillet dernier sur TF1 et beIN Sports. Le match avait été suivi en linéaire et sur tous les écrans par 20,9 millions de personnes sur les deux chaînes. À titre de comparaison, le 16 octobre dernier, la précédente allocution d’Emmanuel Macron avait été suivie par 13,5 millions de Français sur TF1, France 2, M6 et les quatre « chaînes info ». Le précédent record datait du 11 mars 2007, date à laquelle Jacques Chirac a fait « son dernier discours aux Français ». Diffusé sur TF1, France 2, France 3 et M6, celui-ci avait été suivi par 22,43 millions de personnes.

Macron dépassera-t-il un jour l’audience de Chirac ? Si oui, contre quel adversaire ?

A demain

@jynau

 

Gilets Jaunes et Emmanuel Macron : combien devront-ils, demain, donner au Téléthon ?

Bonjour

La manne se tarit et la courbe chute : 80,3 millions en 2016-Garou, 75,6 millions en 2017-Zazie, 69,3 millions d’euros de promesses de dons pour l’édition 2018-Pascal Obispo qui vient de s’achever.  Une édition placée sous le thème de la « guérison »  mais organisée dans un « contexte perturbé » notamment par les Gilets Jaunes. Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM-Téléthon  parle aussi politique « d’un climat et d’un contexte social que l’on connaît, qui englobe une pression fiscale sur certains de nos donateurs, notamment des retraités impactés par la hausse de la CSG ».

 « Le paradoxe, c’est qu’en cette année 2018, on a pu vraiment montrer des avancées exceptionnelles obtenues grâce à la générosité publique », a-t-elle ajouté – rappelant que l’on pouvait continuer pendant une semaine à faire des dons par téléphone (3637) et sur telethon.fr« On aurait aimé battre des records », mais « il y a des années plus difficiles que d’autres », a résumé à la fin de l’émission Sophie Davant, coprésentatrice historique du Téléthon (depuis 1997).

Baptisée « Vaincre la maladie », l’édition 2018 a témoigné des premiers succès de la thérapie génique pour guérir certaines maladies génétiques rares « du sang, du foie et du système immunitaire » – avec, comme toujours,  des témoignages de familles et de chercheurs.

Le mur de l’impossible

« France 2 a notamment diffusé des images émouvantes de l’évolution après traitement d’un bébé atteint d’une maladie rare des muscles, la myopathie myotubulaire  rapporte l’AFP. Cette anomalie génétique entraîne une faiblesse musculaire extrême et une insuffisance respiratoire sévère. Mais douze semaines après avoir reçu une injection lui apportant un gène sain, dans le cadre d’un essai clinique de la société Audentes Therapeutics, le bébé tient assis seul et attrape des objets. »

Parmi les « défis » proposés, l’AFM-Téléthon avait invité les Français à organiser une « soirée crêpes » avec amis, voisins ou collègues, puis à indiquer sur un site dédié le nombre de galettes consommées et à verser un euro pour chacune d’entre elles …  Une cinquantaine de « YouTubeurs » et de joueurs célèbres de jeux vidéo se sont aussi lancés pour la deuxième année dans un « Téléthon gaming » diffusé sur la plateforme Twitch.

Mais des animations et autres « défis » (prévus à Paris, Bordeaux ou Rouen) ont été annulés en prévision des violences tenues pour inhérentes l’acte IV des Gilets Jaunes. Par précaution, le plateau de France Télévisions, prévu à l’origine sous deux grandes bulles transparentes place de la Concorde avait été rapatrié en studio.

Pour autant la très grande majorité des 20 000 points d’animation prévus pour récolter des dons a cependant été maintenue, avec 250 000 bénévoles mobilisés dans tout le pays selon l’AFM-Téléthon. Le temps n’est plus où, de 2003 à 2008, on dépassait systématiquement les 95 millions d’euros de promesses de dons.  Le modèle de la fête-quête s’use-t-il ? La générosité s’épuise-t-elle ? La parole devient-elle inaudible ? Le transhumanisme prend-il la place de la correction de la pathologie génétique ?

Laurence Tiennot-Herment l’affirme :  « On est à un tournant historique du Téléthon, on a fait tomber un mur de l’impossible ». Que découvrira-t-on derrière ?

A demain

 

Bernard Tapie se met au service de l’hôpital public On attend un débat avec Agnès Buzyn 

Bonjour

« La bête bouge encore » dit-il de lui. A nouveau Bernard Tapie, 75 ans, son regard, sa gouaille, son énergie intacte, son appétit de vie. Après avoir lutté contre un cancer digestif  l’homme était présent, le 29 novembre, au 20 Heures de France 2. Neuf minutes sans une pose face à Anne-Sophie Lapix. Il précise avoir choisi l’hôpital public et avoir beaucoup appris à voir des médecins de près « parce que personne ne peut se rendre compte à quel point on leur est redevable ». « C’est des gens qui consacrent toute leur vie… C’est même pas un métier, c’est vraiment un sacerdoce… Ils travaillent parfois dans des conditions pas faciles, avec des sous-effectifs … Et donc je les ai admiré. Ils donnent la vie … ils nous accompagnent tout au long de notre existence et ils méritent franchement un peu plus de considération qu’ils n’en ont. »

Ce « patient -témoin » est depuis peu le parrain d’honneur de la nouvelle promotion de la faculté de médecine de Nice.  Et d’évoquer le manque de dialogue, sur la maladie, entre les médecins et leurs patients. Le manque de soutien, le manque de transfert d’énergie, le fait de ne pas donner assez « l’envie de se battre ». Et Bernard Tapie, comme tant et tant d’autres, de qualifier d’ « épouvantables » (et de dénoncer) les manques d’effectifs dans les rangs des soignants hospitaliers.

« Ne pouvant pas ne pas s’occuper de ce qui ne le regarde pas » ce « patient-témoin » a décidé de s’attaquer au sujet. Avec « cinq ou six professeurs » il travaille à un projet pour le moins original : l’arrivée de « sous aides-soignants » au sein du monde hospitalier –  « pour pouvoir donner un coup de main et une présence ».

« Comment les paiera-t-on ?

– Si vous prenez un chômeur qui est payé pour être chômeur… qui perd le sens de sa responsabilité, et qui perd le sens de l’utilité … c’est dramatique. Un jeune qui est au chômage, il a le sentiment d’être inutile, Or là il va être utile. On va lui donner le goût d’être utile … et, pourquoi pas, le goût d’une passion nouvelle.

« Ce sera du concret ?

– Dans moins de deux mois, vous verrez.»

Et Bernard Tapie de dénoncer, quelques heures avant l’annonce de la nouvelle crise du valsartan, le scandale des pénuries de médicaments et l’envolée de prix des nouvelles spécialités. « Il faut que les plus riches de France acceptent de créer un laboratoire qui fabriquera à prix coûtant toutes les molécules tombées dans le domaine public. » Les plus riches de France ? « Arnaud, Bolloré, Xavier Niel etc. » « Cela nous permettra de ne pas laisser notre sort entre les mains des Chinois. » « La bête bouge encore ».

A demain

@jynau

 

 #Implant Files : Quand Le Monde s’en prend à l’Agence nationale de sécurité du médicament

Bonjour

Ainsi donc, #Implant Files. Comment l’affaire du « scandale sanitaire mondial sur les implants médicaux » va-t-elle évoluer en France ? Après la salve inaugurale dominicale du 25 novembre l’heure est à la dissémination hexagonale des fragmentations. France 2 offre déjà des extraits on ne peut plus tristement trash de son prochain Cash investigation. Les autres partenaires annoncent la livraison des fruits de leurs enquêtes.

Et le cœur du sujet reste bel et bien le même : éclairer sur l’obscurité du système international de certification des dispositifs médicaux implantables – et, corollaire, sur les failles de la surveillance de ces dispositifs implantés. Ce qui (sauf à se borner à la mise en scène télévisée de quelques « douloureux cas individuels ») nécessite de faire œuvre d’une assez bonne pédagogie journalistique.

Pour sa part Le Monde (Chloé Hecketsweiler, Emeline Cazi et Maxime Ferrer) poursuit son attaque en dévoilant sa méthodologie d’investigation :  « Implants médicaux : les incroyables lacunes de la surveillance en France. Les déficiences de la base de matériovigilance empêchent de détecter les problèmes dans l’Hexagone. » Et il le fait en partant en guerre contre l’Agence nationale de sécurité du médicament et des  produits de santé (ANSM) – environ 1 000 salariés auxquels s’ajoutent 2 000 experts réguliers ou occasionnels ; budget de plus de 150 millions d’euros provenant pour l’essentiel des taxes et redevances prélevées sur l’activité de l’industrie pharmaceutique.

Où l’on apprend que lorsque Le Monde a adressé un mail, le 13 mars dernier, à l’ANSM pour consulter les données chiffrées sur les incidents liés aux implants médicaux, c’est un « non poli » qu’il reçoit. « Votre demande, telle qu’elle est formulée, ne permet pas à l’agence d’identifier les documents souhaités », écrit le Dr Dominique Martin, directeur général de l’ANSM depuis 2014 –  « lettre recommandée » du 12 avril. Et d’ajouter que cette demande « nécessite des recherches approfondies », qui représentent une charge de travail excédant ce qui est prévu par la loi qui autorise l’accès aux documents administratifs.

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé

« Il est surprenant qu’une simple liste des implants ou des incidents soit considérée comme une tâche insurmontable. Il a fallu d’innombrables relances pour mieux comprendre les « précisions » attendues, écrit aujourd’hui le quotidien vespéral.’On va vous transmettre ce qui est possible’’, indique enfin l’ANSM fin mai (…)  Après d’autres relances, l’ANSM produit des captures d’écran difficilement exploitables qui nécessiteront un nouveau décryptage (…) ». Saisine de l’Assurance-maladie. Même refus, même impossibilité de connaître les détails et les chiffres réclamés.

Puis l’ANSM annonce au début de l’été, l’envoi imminent d’un gigantesque fichier de 40 gigaoctets. « Arrivé le 16 juillet, il ne pèse en réalité que 40 mégaoctets, soit mille fois moins et de nombreux champs essentiels ne sont pas renseignés, dévoile le quotidien. Dans la quasi-totalité des cas ne figurent ni l’âge du patient ni son sexe. 36 % des champs ’ dysfonctionnements’’ et 81 % des conséquences cliniques’’ sont vides. Sans compter de nombreuses incohérences de dates. Aucune information n’a été occultée dans ce tableau’’, assure l’ANSM. Une conclusion s’impose : il n’y a tout simplement pas de base fiable de matériovigilance en France. »

Ainsi donc quinze demandes d’accès aux documents administratifs ont été envoyées, à l’ANSM, à l’Assurance-maladie, aux pharmacies hospitalières dont celles de l’AP-HP, à la Haute Autorité de santé (HAS), au Comité économique des produits de santé. Sans succès. Pourquoi, face à cette obscurité, ne pas avoir conférer une dimension politique au sujet ? Et pourquoi, face au silence administratif, ne pas avoir interrogé la ministre des Solidarités et de la Santé ?

A demain

@jynau

Gilets jaunes, infirmières, médecins hospitaliers : qui peut écouter ce lamento sans cesse amplifié? 

Bonjour

20 novembre 2018. La jacquerie des Gilets jaunes se poursuit et Paris serait menacé. Sur France 2, Christophe Castaner, jeune ministre de l’Intérieur, dénonce une « dérive totale » de ce mouvement. Nous serions selon lui passé insensiblement, alcool aidant, d’une  « manifestation bon enfant » a des « revendications qui ne sont plus cohérentes et qui vont dans tous les sens ».

Et le ministre d’évoquer «un très très grand nombre de blessés, y compris sur nos forces de l’ordre (…) En trois jours, il y a autant de blessés dans nos forces de l’ordre qu’en trois mois d’évacuation à Notre-Dame-des-Landes. Je ne souhaite pas que ça dure, les manifestants ont été entendus ».

Qui, aujourd’hui, entend qui ? Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian fait entendre une musique différente. Invité lundi soir sur Europe 1, l’ancien responsable socialiste et breton a évoqué la «souffrance [des «gilets jaunes»] qu’il faut entendre, comprendre et respecter». Il s’inquiète de cette grogne sociale, qui repose selon lui sur «un sentiment selon lequel la transition écologique est payée davantage par certaines catégories sociales» et sur «une forme d’inégalité face à la mobilité».

Qui, aujourd’hui, entend qui ? Les infirmières/infirmiers manifestent leurs colères. C’est, là aussi, un phénomène qui trouve mille et une raisons pour émerger et s’installer.  Ces soignants se vivent souvent comme « méprisés » et « oubliés ».  Et d’évoquer le silence du président Emmanuel Macron sur la place et le rôle de leur profession dans la réforme du système de santé, lors de la présentation du plan « Ma santé 2022 », le 18 septembre à l’Elysée. Une faute majeure que la ministre des Solidarités et de la Santé peinera à faire oublier – comme l’a démontrée son intervention peu compréhensible, en urgence, au journal de 13 heures de France Inter. La ministre entend la « souffrance » sans jamais parvenir à la faire oublier.

Quelques mandarins

Qui, dans la France d’aujourd’hui, entend qui ? Cette tribune importante publiée dans Le Monde, signée du Dr Thierry Philip, président du directoire de l’Institut Curie et de l’Organisation des instituts européens du cancer. Extraits :

«  La Sécurité sociale, financée par nos cotisations, accepte à travers le paiement à l’acte et les dépassements d’honoraires que les médecins libéraux du secteur privé soient mieux rémunérés que les médecins salariés pour faire le même métier, avec les mêmes outils et sans les contraintes de l’enseignement, de la recherche et des gardes… Dans ces conditions, la fuite des médecins vers le secteur privé est inéluctable et toute réforme de la filière non lucrative est vouée à l’échec. Le président de la République se doit d’ouvrir le seul chapitre de réforme qui peut sauver nos hôpitaux publics.

Paradoxalement, la crise a désormais atteint le fleuron de nos hôpitaux, les centres hospitaliers universitaires (CHU). D’une part, le titre de ‘’professeur’’ ne suffit plus à attirer les jeunes praticiens ; d’autre part, les professeurs nommés fuient en nombre vers le secteur privé, sans recherche et sans enseignement, où l’on peut vivre financièrement beaucoup mieux, sans gardes, en faisant du ‘’ programmé ‘’. Il faut rappeler qu’à l’exception de quelques mandarins pour qui il suffirait d’appliquer la loi, l’activité privée dans les CHU ne paye que la retraite des praticiens sur leur salaire hospitalier, et qu’il n’y a pas de privé dans les centres de lutte contre le cancer.

La réflexion sur les salaires est un préalable à toutes les réformes. (…) Si on veut réformer, il faut s’attaquer aux vrais problèmes, pas à des boucs émissaires. Aujourd’hui, la qualité n’est plus reconnue et n’est plus rémunérée à l’hôpital. »

Qui, aujourd’hui, entend qui ?

A demain

@jynau

« Trente-trois ans de télé, il y a une vie après » nous explique le Dr Jean-Daniel Flaysakier

Bonjour

Médecine et journalisme. Gloire, ivresse et chausse-trappes. Une bien vieille affaire depuis notre double confrère Théophraste Renaudot (1586-1643). Quatre siècles plus tard, cet entretien que vient de publier Le Quotidien du Médecin (Stéphane Long) – un entretien avec un double confrère : le Dr Jean-Daniel Flaysakier. Nous nous autorisons, ici, à en rapporter des extraits.

« Pendant 33 ans, le Dr Jean-Daniel Flaysakier s’est évertué à décrypter la médecine pour la rendre intelligible aux Français. Avec talent et humour. Le 31 octobre prochain, le médecin, rédacteur en chef adjoint de France 2, tournera définitivement la page de la télévision. Pour Le Quotidien , il revient sur sa longue carrière médiatique, ses relations avec les médecins et évoque avec enthousiasme et passion son nouveau projet au service des patients.

Passer de la médecine au journalisme ? « Un pur hasard, explique-t-il. Au début des années quatre-vingt, je suis parti étudier l’épidémiologie à l’école de santé publique de l’université de Harvard, à Boston. En rentrant, je devais participer à la création d’un institut d’épidémiologie avec Jacques Drucker, le frère de Michel. Mais ça ne s’est pas fait. À l’époque, je faisais un peu de presse écrite et de radio. Le rédacteur en chef de France 3 dans ma région m’a proposé de faire un magazine santé de treize minutes. J’ai répondu oui, un peu par inconscience, car je ne me rendais pas compte de ce que cela représentait. C’était sans doute assez catastrophique au début et puis mieux par la suite… Martine Allain-Regnault, qui était à l’époque la patronne de l’info médicale sur Antenne 2, avait repéré certains de mes sujets. Et quand Télématin a démarré sur Antenne 2, on m’a proposé de la remplacer occasionnellement… jusqu’au moment où l’on m’a demandé de tenir la chronique santé de l’émission. »

Echine

Tenté de revenir dans le milieu médical ? « J’ai eu des opportunités dans le monde hospitalo-universitaire au cours de ma carrière, confie-t-il. Mais je n’avais plus la souplesse d’échine pour aller faire la cour ! (rires) »

Durant trente-trois ans, à la télévision, plutôt journaliste ou plutôt médecin ? « J’ai fait un travail de journaliste avant tout, au sein d’une rédaction, et avec les règles qui s’appliquent à ce métier, explique le Dr Flaysakier. Le fait d’être médecin, ça permet de décrypter l’actualité médicale un peu plus vite que le collègue, d’avoir un sens critique plus développé par rapport à ce que peuvent dire les experts et puis aussi d’avoir une curiosité à l’égard de sujets moins rebattus. Mais ça n’est pas parce qu’on est médecin qu’il faut étaler sa science. J’ai toujours considéré que j’avais un rôle de médiateur. Ce que j’ai toujours essayé de faire, sur Télématin comme par la suite, c’est de partager la connaissance pour que les gens puissent prendre des décisions un peu plus éclairées. Avec la télé, on a un instrument extraordinaire d’éducation et de vulgarisation, je pense qu’il faut l’utiliser. »

Delirium tremens

Un médecin devenu journaliste a-t-il plus de légitimité, faire des recommandations ? « Ça donne à notre discours un peu plus de poids, mais il ne faut pas en abuser, explique encore l’ancien de Télématin. À la télé, je me suis toujours interdit de prescrire, de donner des conseils médicaux comme le font souvent les chroniqueurs santé. Ce n’est pas mon rôle en tant que journaliste. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas pris position sur certains sujets. Sur les vaccins par exemple, parce que c’est une question de santé publique. Là, j’estime que je dois endosser ma casaque. Dans le cas de Johnny Hallyday et de son fameux coma à Los Angeles, j’ai évoqué le problème de l’alcoolisme. Ce coma, c’était un delirium tremens qu’il a fallu sédater. On m’a reproché d’en avoir parlé en ces termes. Mais j’estime que c’est important de rétablir certaines vérités scientifiques. Quitte à flirter avec les limites du secret médical. »

 Et demain ? Une vie après l’écran ?

« Oui, bien sûr. J’ai un projet qui me tient à cœur. Je ne peux pas en parler dans le détail parce que ce n’est pas finalisé. Il y a une dizaine d’années, je me suis remis à la cancérologie. J’ai refait de la consultation. Je suis aussi passionné par la question de la qualité de vie des malades. Donc j’essaye, et j’espère qu’on va y arriver, de monter une consultation de qualité de vie, principalement chez des femmes traitées pour un cancer du sein.

«  Ce serait après le retour à la vraie vie, pour parler de tout, des relations avec le conjoint, des enfants, des douleurs, des séquelles de la chimio, de la reprise du travail, des relations avec les collègues, du retour à la sexualité, si les patientes le souhaitent, bien sûr… Le but est d’écouter et de résoudre, si possible, un certain nombre de problèmes qui altèrent la qualité de vie. Parce qu’il n’y a pas de raison que ces patientes subissent une double, voire une triple peine ! »

A demain

« Affaires » et Levothyrox : piquée au vif, voici l’Agence nationale du médicament qui se rebiffe

Bonjour

Du journalisme et de l’industrie pharmaceutique. C’est une sous-affaire éclairante dans une vaste affaire sur laquelle on peine durablement à faire la lumière. Résumons. Une pétition « contre le secret des affaires » dans le champ de la santé publique vient d’être lancée par une association de malades de la thyroïde : « Contre le « secret des affaires » en matière de santé publique. Pour la transparence et la traçabilité des médicaments ». Où l’on retrouve le Dr Philippe Sopena, conseiller médical de l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT). Cette dernière regroupe des patients qui se plaignent des effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox de la firme pharmaceutique Merck.

A l’heure où nous écrivons ces lignes (le 29 septembre) cette pétition (adressée à Agnès Buzyn) a recueilli plus de 23 000 signatures. Les auteurs exigent, au nom de la sécurité sanitaire « une totale transparence sur l’origine de tous les composants de nos médicaments et la traçabilité de leur fabrication ». Ils ne « comprennent pas que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) puisse faire prévaloir les intérêts commerciaux d’une firme sur la protection de la santé de tous ». Ils entendent que, chaque fois que nécessaire, en application du « Droit à la protection de la santé » garanti par le Préambule de la Constitution, « la protection du ‘’secret des affaires’’  au profit de quelques-uns ne puisse pas prévaloir sur des exigences de sécurité sanitaire qui bénéficient à tous ».

Secrets légalement protégés

Comment en est-on arrivé là ? Voici la version de l’AFMT :

« L’histoire commence le 23 avril dernier, quand Me Emmanuel Ludot, avocat rémois qui défend plusieurs malades avec son confrère Gauthier Lefèvre (lire [sur le site Les Jours]  l’épisode 10, « Levothyrox : et maintenant, une plainte pour “trafic d’influence” »), demande, pour le compte d’une plaignante, une copie de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du Levothyrox, étape nécessaire au lancement d’un nouveau médicament et délivrée après des essais cliniques. L’Agence du médicament (ANSM) ne lui répond que le 4 septembre en lui envoyant une copie tronquée du documentoù, à la page 8, invoquant le secret des affaires, l’agence a effacé des informations essentielles, en particulier le lieu de production et le nom de l’entreprise qui fabrique le principe actif de la nouvelle formule. Impossible donc d’établir la traçabilité du Levothyrox actuellement en pharmacie, celui qui génère tant d’effets indésirables au point que nombre de malades se fournissent en ancienne formule à l’étranger ou se sont reportés sur de nouveaux remèdes introduits à la hâte depuis quelques mois en France, mettant fin au monopole de Merck auprès de… 3 millions de patients. »

De fait, dans une lettre datée du 4  septembre, dont l’Agence France-Presse a obtenu une copie, signée de son service juridique et adressée à l’avocat, l’ANSM précise que cette transmission du document se fait « sous réserve de l’occultation préalable des mentions susceptibles de porter atteinte aux secrets légalement protégés, et notamment à la protection du secret des affaires ». L’association dénonce cette protection du secret industriel et commercial, en faisant référence à la loi « très récente et très controversée » du 30 juillet, dite « loi du secret des affaires ».

Journalisme et relations publiques

C’est euphémiser que de dire que la direction de l’ANSM n’a guère apprécié cette attaque. Elle vient de le faire savoir par un communiqué dans lequel elle « dément dissimuler des informations ».

« Suite au courrier de Maitre Ludot (28/09/2018)  (218 ko) adressé à l’ANSM en date du 23 avril 2018, l’ANSM lui a transmis le 4 septembre 2018 la décision du 8 juin 2018 (28/09/2018)  (1339 ko) compilant toutes les modifications intervenues sur les annexes de l’AMM de Levothyrox depuis la première décision d’AMM en 1982.

Dans l’annexe II de la décision du 8 juin 2018  figure notamment la rubrique Nom et adresse du (des) fabricant(s) de la (des) substance(s) active(s) d’origine biologique lorsque le médicament est un médicament biologique. La lévothyroxine n’étant pas une substance active d’origine biologique, la rubrique Nom et adresse du (des) fabricant(s) de la (des) substance(s) active(s) d’origine biologique  qui figure page 8 de cette décision est « sans objet ». Le contenu n’a donc pas été occulté puisque non applicable.

 Les accusations d’avoir attendu l’entrée en vigueur de la loi du 30 juillet 2018 relative à la protection du secret des affaires pour dissimuler des informations sont infondées. Les obligations légales que doit respecter l’ANSM en la matière sont en vigueur depuis la loi du 17 juillet 1978. La loi du 30 juillet 2018  a uniquement remplacé les mots « en matière commerciale et industrielle » par les mots « des affaires » qui figurait au 1° de l’article L. 311-6 du Codes des relations entre le public et les administrations (CRPA). » 

Et c’est dans ce contexte, précise l’AFP, qu’un « collectif de journalistes » 1, vient de lancer la  pétition  Informer n’est pas un délit, (et de publier un livre) « Bientôt, les journalistes et leurs sources pourraient être attaqués en justice par les entreprises s’ils révèlent ce que ces mêmes entreprises veulent garder secret » écrivent-ils. George Orwell, avant eux, avait déjà tout dit :

« Le journalisme consiste à publier ce que d’autres ne voudraient pas voir publier. Tout le reste n’est que relation publique ».

Orwell ne connaissait pas l’ANSM.

A demain

1 Elise LUCET, France 2, Fabrice ARFI, Mediapart, Gérard DAVET, Le Monde, Fabrice LHOMME, Le Monde, Denis ROBERT, écrivain & documentariste, Mathilde MATHIEU, Mediapart, Hélène CONSTANTY, L’Express & Mediapart, Benoît COLLOMBAT, France Inter, Laurent RICHARD, Premières lignes, Caroline MONNOT, Le Monde, Marine TURCHI, Mediapart, Christophe LABBÉ, Le Point, Olivia RECASENS, Le Point, Jacques-Olivier TEYSSIER, Montpellier Journal, Martine ORANGE, Mediapart, Paul MOREIRA, Premières Lignes.

 

 

Suicide sur le lieu de travail : oui, l’employeur peut être condamné pour « faute inexcusable »

Bonjour

C’est un drame de portée générale qui concerne, aussi, le monde hospitalier. Elle est rapportée par L’Express (Marianne Rey) : il y a deux ans, Yannick Sansonetti, responsable technique d’un entrepôt de la société Lidl à Rousset (Bouches-du-Rhône), s’est donné la mort par pendaison sur son lieu de travail. Le magazine Cash Investigation s’était fait le relais de cette histoire tragique, mettant en lumière des pratiques managériales « inhumaines », faites de pressions et d’objectifs inatteignables. La Sécurité Sociale avait reconnu le suicide comme « accident du travail ».

Pour autant les ayants-droits ont porté l’affaire devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Marseille – et ce pour demander que soit admise la « faute inexcusable » de l’employeur, Lidl. Il a rendu son jugement ce mercredi 4 juillet: l’enseigne de distribution a bien commis une faute qui ne saurait être « excusée ».

« Pour rendre leur décision, les magistrats du Tass phocéen ont pu s’appuyer sur le rapport de l’inspection du travail qui, après un an et demi d’investigation, a notamment conclu à l’existence d’un harcèlement moral de la part du supérieur hiérarchique du disparu, et à une charge de travail démesurée, résume L’Express. Yannick Sansonetti s’était plaint à de nombreuses reprises de son incapacité à remplir ses missions, jugées surdimensionnées. Il devait notamment gérer seul l’entrepôt quand, sur d’autres sites, cette tâche était répartie entre deux ou trois collaborateurs. »

Impossibles excuses

« Faute inexcusable » ?   En droit social, cette notion engage la responsabilité de l’employeur, ouvrant la voie à une majoration de la rente et éventuellement à des dommages et intérêts pour préjudice moral. « Le verdict est ici sans appel, commente Christophe Polichetti, secrétaire général de la CGT Lidl PACA. C’est un bon point de gagné pour la procédure pénale qui est en cours, en parallèle. » Les proches du défunt employé ont en effet porté plainte et une enquête s’est ouverte, au lendemain de la diffusion du reportage de France 2. Parmi les chefs d’accusation : harcèlement moral et homicide involontaire.

« Depuis le suicide de Yannick Sansonetti, Lidl a mis en place des groupes de paroles – les journées « Entre Nous » -, prônant l’écoute et la communication, explique L’Express. Un dispositif dont le syndicaliste Christophe Polichetti conteste l’efficacité. « Sur place, la même souffrance perdure, assure-t-il. Depuis le drame, une secrétaire a voulu se jeter du toit. En burn-out, elle a été hospitalisée. » »

On ferme L’Express. On ouvre Libé (Eric Favereau) : « Dimanche dans l’après midi, presque à l’heure où Simone Veil entrait au Panthéon, un chirurgien dans un grand hôpital d’Ile-de-France, pourtant solide et expérimenté, a craqué. Il était de garde. Une garde certes chargée, avec une activité soutenue, mais c’était comme d’habitude. A l’issue d’une intervention, il lâche pourtant :  »J’en ai assez, je suis fatigué, je m’en vais. » Il retourne dans son bureau, ferme la porte, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Au bout d’un certain temps, les infirmières du service, surprises de ne pas l’avoir vu repartir, frappent à la porte. Elle est verrouillée. Elles passent par le balcon. Et là, elles le découvrent inanimé. Aussitôt transféré en réanimation, le chirurgien est toujours dans un état très grave. »

«C’est un choc terrible pour nous tous», nous dit la directrice. «C’est un homme expérimenté, il est dans le service depuis trois ans, un très bon professionnel», note un de ses collègues qui précise : «Un homme simplement discret, on ne sait pas grand-chose de sa vie.» Ce chirurgien se tait, puis ajoute : «Son geste, que voulez-vous que l’on puisse en dire ? Ce que l’on voit, c’est qu’il a fait ce geste à l’hôpital, dans son bureau et pendant une garde. Et non pas chez lui.» Chez lui c’était, peut-être, son hôpital.

A demain

Christine Angot et «On n’est pas couchés» sont attaqués par la Société des soins palliatifs

 

Bonjour

C’est une polémique naissante et sans précédent. Dans un communiqué de presse non dénué de virulence,  la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) 1 réagit avec virulence après avoir visionné deux émissions télévisées diffusées par deux chaînes publiques.

1 Le 23 mai 2018, l‘émission « Le monde en face » (France 5) a diffusé dans des conditions préoccupantes un reportage, intitulé « Fin de vie, le dernier exil », suivi d’un débat. animé par Marina Carrère d’Encausse – elle-même publiquement favorable à l’euthanasie affirme la SFAP. Ce débat opposait  trois personnes favorables au suicide assisté à un cadre de santé en unité de soins palliatifs, adhérent de la SFAP. « Non seulement le débat était fortement orienté, les propos de ce dernier étaient les seuls à être remis en cause – de façon systématique – mais, en cours de débat, l’animatrice est allée jusqu’à indiquer se faire « le porte-parole » de ces trois intervenants » peut-on lire dans ce communiqué.

« En outre, au cours du reportage, comme du débat qui s’en est suivi, un médecin et deux soignantes ont affirmé face caméra pratiquer régulièrement, en France, des suicides assistés alors même que cette pratique est illégale, ajoute la SFAP. Il est stupéfiant que l’on puisse revendiquer la pratique d’activités illégales impliquant la mort de personnes et parfaitement inadmissible que ces pratiques illégales soient présentées sous un jour favorable, de surcroît sur une chaîne du service public. »

2 Le 21 avril 2018, dans l’émission « On n’est pas couchés » (France 2), l’écrivaine Christine Angot « a tenu des propos gravement diffamatoires à l’encontre des bénévoles en soins palliatifs ».

Pour la SFAP il n’est tout simplement pas acceptable que les solutions de pointe développées en France à travers les soins palliatifs soient pratiquement ignorées – « quand ses acteurs ne sont pas tout simplement dénigrés voire mis en accusation, alors qu’ils consacrent leurs vies à soulager les souffrances des patients ».

On sait que le débat, en France, est sans cesse médiatiquement relancé quant à une éventuelle légalisation de l’injection létale et du suicide assisté. Audiences assurées. « C’est un débat citoyen crucial qui met en jeu la vie et la mort de chacun. Un tel débat ne peut se tenir valablement sans que soit respecté un minimum d’impartialité et de pluralisme » rappelle, fort justement la SFAP. C’est pourquoi elle « saisira le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel afin qu’il statue sur cette situation ».

Soyons clairs : aucune illusion à avoir quant à l’action à venir d’on ne sait quel CSA… Pour autant est-il, véritablement, impossible d’espérer entendre, sur un tel sujet, une autre voix : celle d’un service public qui, loin d’attiser les passions, aiderait  équitablement le citoyen à se forger une opinion grâce aux deniers de la collectivité ? L’avenir télévisuel français se réduit-il, désormais, à « On n’est pas couchés » ?

A demain
1 Créée en 1990, la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs  est une association reconnue d’utilité publique qui fédère 10.000 soignants et 6.000 bénévoles engagés dans les soins palliatifs. Elle rassemble environ 350 associations françaises d’accompagnement.

Alcools : Emmanuel Macron, premier président de la régression dans la lutte contre les addictions ?

Bonjour

L’affaire prend de l’ampleur. Jamais un président de la République française n’avait, publiquement, été aussi loin sur un sujet éminemment médical et français. Emmanuel Macron a osé, en quelques minutes, remettre en question deux ou trois décennies de lutte démocratique contre la maladie alcoolique ; et créer un abcès politique : « Emmanuel Macron boit du vin midi et soir et désavoue publiquement la ministre de la Santé ».

C’est là un dossier dossier majeur tôt développée sur Slate.fr par notre confrère Claude Askolovitch : « Macron, choisit le vin, désavoue Buzyn et oublie Mendès France ». Ainsi donc Emmanuel Macron président reconnait avec fierté avoir, ministre, délibérément détricoté la loi Evin dans sa partie publicité et boissons alcooliques. Emmanuel Macron assurant que lui président rien ne bougerait. Pourquoi ? Il ne le dit pas. L’affaire prend de l’ampleur et en prendra. Pour l’heure, ces lignes par le Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions. Larges extraites :

« Aux States, les armes. En France, le vin. A chacun, son Lobby et son Président. La pollution idéologique hexagonale est sans doute aussi puissante que la pression économique, les deux aux dépens de la santé publique. Rappeler les chiffres (49 000 morts par an soit plus de dix fois la mortalité routière), le coût sanitaire et social (quelques centaines de milliards, pas plus, selon la Cour des Comptes), l’embouteillage aux urgences hospitalières pour overdoses d’alcool chaque vendredi ou samedi soirs, les violences faites aux femmes et aux enfants ds le cadre familial, le SAF par manque d’information, etc. ne change rien ou si peu…. »

« Promouvoir le quinquennat de la Femme en pensant que les personnes dépendantes ou cancéreuses que nous voyons en consultation ou hospitalisation ne boivent, c’est bien connu, que de la méchante vodka, de la bière étrangere ou de la tequila exotique mais jamais ni vin rouge, ni vin blanc, ni vin rosé, ni champagne est une triste contre-Addiction. De même que penser que le binge-drinking des djeuns résumerait le vertigineux problème de santé publique de l’alcool en France. » 

Régression politique

Le Dr Lowenstein s’interroge : « Comment en sommes nous revenus là ? » Après les déclarations d’Agnès Buzyn lors d’un débat sur l’alcoolisme (« L’alcool, un tabou français » France 2), trois semaines avant le salon de l’agriculture, rappelant que le vin était un alcool comme un autre, le lobby du vin s’est activé, avec la puissance qu’on lui connaît, indignation en drapeau et assurance des « sciences fakes News » à l’appui relayée par la presse nationale.

Pour ce spécialiste des soins et de la lutte contre les addictions assurer que «  évidemment il y a de l’alcool ds le vin, mais que cet alcool n’est pas fort » (Christophe Castaner sur RMC-BFMTV) témoigne du sens de la formule, d’un joli talent de communication politique mais ne résiste pas à la pauvre et simple formule chimique : vodka, whisky, bière, tequila ou vin, la molecule d’alcool est la même, avec la même toxicité. Dès le premier verre, ce dont il faut informer chaque femme enceinte. Il poursuit :

« Notre président de la République est le fondateur de la « en-même-temps-logie », ce qui devrait permettre de sauver notre patrimonial vinicole et en réguler les productions et abus. Également, son côté « silex », dur et tranchant, bien moins connu, est une bonne surprise pour faire évoluer notre pays. (…)  Laissons passer le Salon de l’Agriculture et revenons à nos moutons ! Ceux-ci ne sont pas de Panurge et n’entendront plus longtemps les inepties dont nous venons d’être abreuvés. » 

 On peut être moins optimiste devant une telle régression assumée depuis le Palais de l’Elysée : comment la ministre des Solidarités et de la Santé pourra-t-elle accepter d’être, à ce point et sur un tel sujet, publiquement désavouée par le chef de l’Etat ? Démissionner ?

A demain