Vierzon : les insupportables silences qui ont suivi la mort d’une petite fille aux urgences

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Rien ne dit qu’une faute a été commise.

Au départ les faits avaient été rapportés par France Bleu Berry (Michel Benoît) : une petite fille de 4 ans est décédée le 23 janvier après avoir été admise aux urgences de l’hôpital de Vierzon. A son arrivée, la petite avait environ 38°C de fièvre, son père soupçonnait une gastro-entérite. L’enfant est mis sous perfusion. Selon son père, ce n’est que deux heures plus tard que l’état de sa fille s’est dégradée.

« Vers 14 h ou 15 h, ils ont donné plusieurs perfusions à ma fille, déclare-t-il à France Bleu. Le lendemain matin, le médecin nous a expliqué qu’il lui a donné des doses de cheval parce qu’il ne savait pas d’où venait la fièvre. »

Un scanner, une ponction lombaire ainsi qu’une réanimation à la suite d’un arrêt cardiaque seront pratiqués sur la jeune Allayanna. Sa famille affirme aussi à France Bleu que le médecin était constamment au téléphone avec le CHU de Tours (qui possède un hôpital pédiatrique renommé) « comme s’il ne savait pas comment procéder avec l’enfant ». Le corps de la fillette « était gonflé et du sang avait coulé par les yeux, le nez, les oreilles » explique encore son père qui a été autorisé à la voir après son décès, vers 20 heures . La famille soupçonne « une allergie » à l’une des perfusions ou de « trop fortes doses ». Selon le père, la famille n’est toujours pas informée des résultats de l’autopsie, pratiquée il y a deux semaines.

Le procureur de la République du Cher, Joël Garrigue, a ouvert une enquête pour rechercher les causes de la mort de l’enfant. « Depuis près de 3 semaines, les parents de la petite Allayama, ne savent toujours rien sur les raisons de la mort de leur enfant, vient de rapporter France 3. Ils n’en peuvent plus d’attendre. »

Rien ne dit qu’une faute a été commise.

A demain

@jynau

« Croire bien faire n’est pas un viol » : le procès du médecin d’Argent-sur-Sauldre

 

Bonjour

En décembre 2014 l’Agence France Presse rapportait la mise en examen, à Bourges, d’un médecin généraliste âgé de 64 ans, exerçant à Argent-sur-Sauldre (Cher). Il était soupçonné d’avoir violé des patientes et filmé « certains actes » à leur insu.

Deux de ses patientes, dont une âgée de 18 ans, affirmaient alors avoir subi des pénétrations digitales et avaient porté plainte contre le praticien. Le procureur de la République de Bourges précisait que sur les vidéos saisies par les enquêteurs, « une dizaine de victimes » étaient visibles, qu’elles seraient identifiées et contactées.

Placé en détention provisoire sur réquisition du parquet, le médecin reconnaissait, devant le juge des libertés et de la détention, avoir filmé certaines de ses patientes, mais niait les viols. Le médecin arguait qu’il s’agissait de pratiques médicales classiques dans le cadre d’examens gynécologiques que pratiquent parfois les médecins généralistes, « en particulier à la campagne ».

Juin 2018. Ce même médecin est jugé devant la cour d’assises du Cher pour viols aggravés et atteinte à l’intimité de la vie privée. Il encourt jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle. « Au total  32 plaintes pour viol ont été retenues et une dizaine pour atteinte à l’intimité de la vie privée, résume France Bleu Berry.  Des examens tout à fait justifiés, se défend le médecin. qui ne reconnaît toujours aucun des viols mais à qui on reproche l’utilisation inadéquate d’un spéculum. Le juge d’instruction, sur ce point très technique avait d’ailleurs mandaté deux experts qui avaient conclu que ces examens étaient inappropriés. Quant aux films enregistrés sans le consentement des patientes, « c’était une connerie ! » pour le médecin d’Argent sur Sauldre. »

L’avocat général Dominique Le Bas de Bouclans a finalement requis 18 ans de réclusion criminelle et une peine de sûreté de neuf ans, rapporte aujourd’hui Le Berry Républicain (Geoffroy Jeay) qui, depuis le 11 juin, suit fidèlement ce procès atypique.

Sacrément insistant

« Le comportement du Dr D, sa volonté de transformer en chose ses patientes, éclate pour ces neuf personnes filmées. Ces vidéos montrent le fondement et l’essentiel de la pratique du Dr D, ses pulsions », a notamment déclaré l’avocat général. Il a aussi souligné « la cohérence entre toutes les déclarations » des plaignantes : « multiplicité des positions, des touchers vaginaux, qui montrent bien qu’on est dans un cadre unique, global ». Et encore :

 « Un médecin doit dire aux personnes ce qu’il va faire et pourquoi. Sans faire pression. Dans cette affaire, nous avons des patientes qui disent : « Je n’étais pas trop d’accord mais il était sacrément insistant. Il disait que c’était nécessaire « Nous avons un défaut d’information qui entraîne un défaut de consentement. Plus pernicieux : dire à une femme enceinte de songer à son bébé, que si on ne fait pas l’examen, la patiente en portera la responsabilité. »

Le médecin, s’il reconnaît avoir réalisé les films à l’insu des patientes, nie les viols digitaux et avec spéculum.Son avocat  a demandé aux magistrats et aux jurés d’écarter ces accusations. « Je suis convaincu qu’il n’a jamais été dans une problématique de pénétration sexuelle, a-t-il plaidé. Un acte gynécologique n’est pas un acte de pénétration sexuelle. Croire bien faire n’est pas un viol. » Pour lui, la multiplication des touchers vaginaux chez certaines patientes n’était dû qu’à un « état de stress et de préoccupation», qui l’a « amené à pratiquer des gestes complémentaires parce qu’il voulait vérifier un certain nombre de choses  ».

Le verdict est attendu pour le vendredi 29 juin.

A demain

 

« On soigne pas les gays », une triste histoire observée au centre hospitalier de Bourges

 

Bonjour

Que se passe-t-il à Bourges ? Rien, ou presque. L’affaire vient d’être rapportée par  France Bleu Berry . Nous sommes au centre hospitalier Jacques Cœur. Il y a une dizaine de jours un homme de 45 ans, était soigné au sein du service de gastro-entérologie. Il raconte qu’un message à caractère homophobe a, en son absence, été déposé dans sa chambre.

« On est sortis en bas avec mon mari fumer une cigarette et quand on est remontés, on a découvert un bout de papier sur la table de nuit avec marqué « ON SOIGNE PAS LES GAYS » … ça me fait plutôt mal de voir des comportements comme ça, on est là pour être soigné, on n’est pas là pour être jugé » dit cet habitant de la petite commune berrichonne de Fussy.  Il ajoute que son couple s’est senti « un peu rejeté » à plusieurs reprises par certains membres du personnel soignant. Il a saisi le procureur de la République de Bourges et porté plainte contre X.

Ethique de service public

La presse peut-elle en dire plus sur un tel sujet ? Contactée par France Bleu Berry, la direction de l’hôpital Jacques Cœur assure avoir ouvert une enquête interne, tout en soulignant que « l’origine du message n’a pas pu être déterminée ».  La même direction n’est pas avare de détails, qui précise à France Bleu Berry que le plaignant est suivi depuis seize ans dans l’établissement pour de graves pathologies intestinales, qu’il a déjà été hospitalisé à sept reprises depuis 2001 et a été pris en charge plus de soixante-dix fois pour des consultations aux services des urgences ou de médecine générale.

Toujours selon la direction, l’homme a été reçu deux fois depuis le début de l’année par le médiateur de l’hôpital car il refusait certains soins qui lui avaient été proposés. La direction tient, enfin, à préciser qu’elle n’avait jamais eu, jusqu’ici, à gérer ce genre de problème : « l’établissement est attaché depuis toujours à des principes éthiques forts de service public et de respect de tous ses patients ». Voilà qui est dit. Comment pourrait-il en être autrement ?

A demain